Résumé : In an original world reminiscent of Edwardian England in the shadow of a World War, cabals of noble families use their unique magical gifts to control the fates of nations, while one young man seeks only to live a life of his own.
Magic marked Miles Singer for suffering the day he was born, doomed either to be enslaved to his family’s interest or to be committed to a witches’ asylum. He went to war to escape his destiny and came home a different man, but he couldn’t leave his past behind. The war between Aeland and Laneer leaves men changed, strangers to their friends and family, but even after faking his own death and reinventing himself as a doctor at a cash-strapped veterans’ hospital, Miles can’t hide what he truly is.
When a fatally poisoned patient exposes Miles’ healing gift and his witchmark, he must put his anonymity and freedom at risk to investigate his patient’s murder. To find the truth he’ll need to rely on the family he despises, and on the kindness of the most gorgeous man he’s ever seen.
Edition : Tor
Mon Avis : J’ai entendu parler pour la première fois de ce roman un peu avant sa sortie, grâce à la communication qu’en avait fait l’éditeur, allant même jusqu’à proposer d’en découvrir en avance une dizaine de chapitres. Pour autant, je n’avais pas craqué à l’époque de sa sortie, certes le résumé m’intriguait, mais pas assez pour me pousser à l’acheter tout de suite. Il a donc fallu attendre que l’éditeur le propose, il y a quelques mois, en ebook gratuit pour que je décide enfin de le faire entrer dans ma PAL et le découvrir. Concernant la couverture, illustrée par Will Staehle, je la trouve très sympathique et collant finalement assez bien dans l’ambiance du roman.
Ce récit nous plonge dans un univers imaginaire, à la découverte du docteur Singer qui gère des cas étranges de syndromes post-traumatique, dans un hôpital spécialisé, chez des militaires revenant de la guerre entre Aeland et Laneer. Pourtant, un jour sa tranquillité va être bouleversée lorsque l’une de ses anciennes connaissances vient mourir mystérieusement dans ses bras, empoisonné. Le Dr Singer va alors enquêter, ce qui va amener de nombreux bouleversements dans sa vie et rappeler aussi un passé qu’il aurait aimé oublier. Franchement, je ne savais pas à quoi m’attendre en me lançant dans la lecture de ce roman, pour autant je dois bien admettre que j’ai passé un assez bon moment de lecture, plaisant et divertissant. Certes, tout n’est pas parfait ici, mais pour autant il y a quelque-chose qui a fait que je me suis laissé entraîner dans cet univers séduisant, agréable et d’une certaine façon plutôt enchanteur. J’avais peut-être besoin aussi de cela, après quelques lectures plus sombres. Attention ça ne veut pas dire que Witchmark est un roman policé, voir limite bisounours, il y a un minimum de nuance, de complexité avec des passages plus énergiques, intimidants et dramatiques, mais dans l’ensemble il y a quelque-chose de séduisant qui se dégage de ce récit.
L’ensemble est construit sur un rythme finalement assez lent, surtout dans la première moitié du roman. Certes, cela pourra en bloquer certains, mais pour ma part, je trouve que cela permet surtout de bien s’imprégner de la toile de fond construite par l’autrice et de mettre en place les différents personnages. Surtout que, pour ma part, je l’ai à jamais complètement ressenti cette langueur, tant l’ensemble s’avère plutôt bien construit, fluide et un minimum entraînant. L’histoire ainsi que la façon dont sont amenés les révélations font que dans l’ensemble j’ai été assez facilement captivé, tournant les pages avec l’envie d’en apprendre plus. L’intrigue, en soit, reste plutôt classique et assez linéaire, avec cette enquête auquel vient se mêler les secrets de notre héros, qui va devoir, avec les alliés qu’il va se faire, devoir gérer. Il y a quelques bonnes surprises, que je n’ai pas obligatoirement vu venir, d’autres révélations qui m’ont paru un peu trop prévisible, mais dans l’ensemble il y a un minimum de rebondissements. Non, le principal soucis de ce fil rouge c’est finalement qu’elle est tout de même un peu mollassonne et laisse, par moment, un peu trop la part belle au lecteur à faire ses réponses. Je ne dis pas qu’il y a un jeu entre le récit et le lecteur, mais bien qu’il parait par moment, surtout dans la première moitié, amener une impression qu’il manque des informations que l’on comble comme on peut. Sans non plus gâcher la lecture, cela reste un peu frustrant.
Concernant l’univers, il s’agit pour moi du gros point fort de ce roman. C.L. Polk développe ainsi un univers typé, à la fois de l’époque Edwardienne, mais aussi des années du début du 20ème siècle que ce soit par exemple avec la notion de vélo ou d’automobile. On découvre ainsi un monde plutôt original qui m’a paru rafraichissant et assez dépaysant dans ce qu’il offrait, donnant envie de s’y promener et d’en apprendre plus. Ainsi que ce soit dans son travail politique, ce qui tourne autour de la guerre ou bien encore la notion fantastique, il y a de bonnes choses qui se dégage de cette construction. Certes, comme l’intrigue, par moment l’autrice laisse quelques vides sans réponses, mais ici rien de bloquant, car vu qu’il s’agit d’un cycle on se dit qu’on pourrait en apprendre plus par la suite. L’autre intérêt de cet univers vient aussi de l’aspect magique qui, certes, n’est à peine qu’esquissé dans ce premier tome, mais laisse entrevoir des choses intéressantes, que ce soit dans la notion de lien ou bien encore dans l’utilisation et le développement des pouvoirs. Cela donne, je trouve, clairement envie d’en apprendre plus. L’aspect plus mythologique avec les cours et les fae reste plus classique, mais cela n’empêche pas de s’avérer solide et d’offrir un intérêt supplémentaire au récit dans ce que cela peut amener comme conséquence. Au final, j’avoue, j’ai été en grande partie porté par cet univers qui a su m’intriguer.
Concernant les personnages, j’ai rapidement et assez facilement été accroché par le héros, Miles, qui s’avère au fil des pages offrir un personnage humain, au passé trouble et intéressant, qui fait qu’on se retrouve à suivre ses aventures avec un minimum de plaisir. On sent aussi un héros complexe, coincé dans un monde dont il a envie de fuir, mais qui ne manque pas pour autant d’être généreux, de vouloir changer les choses. Tristan m’a un peu moins accroché, non pas qu’il soit un mauvais personnage, il possède de nombreux aspects intéressants et offre une vision vers un monde différent, mais la romance qu’il a avec le héros le dessert. Pas que cette romance soit elle complètement mauvaise, mais elle est mal gérée, tombant aussi dans la précipitation, ce qui fait qu’elle a du mal à complètement convaincre, alors que mieux amenée elle aurait pu être beaucoup plus touchante. Concernant les personnages secondaires, j’ai trouvé les membres de la famille de Miles très intéressants, principalement la relation qu’il a avec sa soeur et ce qui les lie, ce qui les amène à s’aimer autant qu’ils se haïssent. Son père révèle une figure plus classique, plus prévisible, mais cela ne l’empêche pas de s’avérer solide. Concernant les autres personnages secondaires ils m’ont paru par moment un peu trop fonctionnels, mais cela ne les empêche pas, pour certains, de se détacher un minimum.
Concernant les thématiques soulevées par ce roman, je trouve qu’il y a un travail un minimum soigné, même si par moment il s’avère, c’est vrai, un peu simpliste. Pour autant cela ne l’empêche pas de faire réfléchir sur ce monde, que ce soit sur la notion de différence, sur la notion de classe qu’il s’agisse aussi bien de classe sociale que magique, mais aussi encore sur l’aspect du syndrome post-traumatique lié à la guerre, qui offre quelques bonnes idées et pousse aussi à se questionner sur les conséquences de la violence. Après, j’avoue, certains points m’ont quand même dérangé, je pense en particulier à ce mal qui touche les militaires de retour de guerre qui offre une révélation sur la fin qui est tellement prévisible qu’on se demande comme notre héros ne l’a pas senti, alors que d’un autre côté ses capacités d’enquêteur et de déductions paraissent tellement aiguisés, qu’on se demande par moment s’il est clairement médecin. J’ai aussi trouvé que la conclusion était un peu convenue. Elle n’est pas mauvaise en soit, s’avérant percutante et plutôt efficace, mais voilà j’espérais peut-être quelque-chose d’un chouïa plus original dans son dénouement. La plume de l’autrice est efficace, soignée, entraînante et d’une certaine façon envoutante, jouant énormément sur le fait que je me suis laissé porter par son récit et la découverte de son univers. La suite sort courant de cette année et je la lirai avec plaisir pour savoir comment elle va faire évoluer tout cela.
En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui, même si tout n’est pas parfait, s’avère divertissant et plaisant. L’univers développé par C.L. Polk est, pour moi, le gros point fort de ce roman avec fond très Edwardien avec des nuances de début du 20ème siècle, on plonge dans un univers plutôt original, plaisant et attrayant. L’aspect magique esquissé est aussi intéressant à découvrir, que ce soit dans sa notion de lien, ses obligations ou encore l’évolution des pouvoirs. L’intrigue reste plutôt classique, mais cela ne l’empêche pas de s’avérer solide. Je lui reproche par contre un côté un peu mollasson à l’ensemble, avec surtout une capacité de l’autrice à laisser des vides parfois frustrants, même si rien de bloquant. Concernant les personnages le héros est très intéressant à découvrir et à suivre, offrant un personnage complexe et humain. Tristan a un peu plus de mal, je trouve, la faute à la romance qu’il a avec le héros qui parait un peu précipitée et un chouïa mal amenée. Les personnages secondaires sont solides et efficaces, avec un intérêt tout particulier, que j’ai eu, pour la soeur du héros. Le récit offre aussi quelques réflexions intéressantes sur la notion de différence, de classe, ou encore sur l’après-guerre et le syndrome post-traumatique. Je regretterai par contre une facilité un peu grosse justement concernant ce syndrome, une capacité un peu trop aisée du héros à déduire des informations de son enquête ou bien encore une conclusion un peu convenue, même si elle reste solide. La plume de l’autrice est soignée et envoûtante dans la construction de son monde et son récit et je lirai avec plaisir la suite.
Ma Note : 7/10
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