Résumé : A missing eye.
A broken wing.
A stolen country.
The last job didn’t end well.
Years go by, and scars fade, but memories only fester. For the animals of the Captain’s company, survival has meant keeping a low profile, building a new life, and trying to forget the war they lost. But now the Captain’s whiskers are twitching at the idea of evening the score.
Edition : Tor
Mon Avis : Avant de me plonger dans cette novella j’avais déjà lu des écrits de Daniel Polansky, en effet il y a quelques années je m’étais plongé dans le premier roman de son cycle (dont la suite n’a jamais connu de publication en France) : Le Baiser du Rasoir. Ce roman m’avait ainsi laissé sur ma faim, avec un background très intéressant mais avec un léger manque de profondeur et une intrigue policière qui offrait des mystères parfois trop prévisibles (ma chronique ici). J’aurai pu passer à côté de cette novella, mais voilà au vu des retours plus que positifs que j’ai vu passer sur différents blogs et lecteurs que je suis régulièrement, j’ai été rapidement intrigue. J’ai donc décidé de faire entre ce petit livre dans ma PAL et de lui offrir une chance. Puis, il faut dire aussi que la couverture, illustrée par Richard Anderson, est, je trouve, superbe.
L’intrigue de cette novella est finalement assez simple. On plonge dans un récit de western fantasy qui nous fait découvrir une bande de mercenaires qui se reforme après un coup qui avait mal tourné suite à une trahison. Sauf que voilà, aujourd’hui le Capitaine et son équipe vont chercher à se venger et à connaitre lé vérité. Alors, soyons clair, simple ne veut pas dire obligatoirement ennuyeux. Autant dernièrement certaines novella m’ont paru justement ne pas réussir à rendre leurs intrigues simple plus vivantes, confondant simplicité avec rapidité et manquant de densité autant ici Daniel Polansky m’a étonné, offrant un récit qui va s’avérer percutant, sombre, entraînant, efficace et parfaitement maîtrisé, avec ce qu’il faut de profondeur. Dés les premières pages j’ai ainsi été rapidement happé par ce récit dont, il faut bien admettre, le chapitrage assez court joue beaucoup dans le fait qu’on tourne les pages rapidement.
La narration, éclatée dans un premier temps pour permettre de présenter chacun des héros, puis qui va tendre peu à peu vers le but final, cette vengeance sanglante, offre ainsi une accroche rapide au lecteur tout en construit la toile de fond et les personnages. Le récit va vite, passant d’une scène à l’autre, mais ne l’empêche pour autant de s’avérer prenant. Le récit ne s’arrête pas à ce côté entraînant, percutant, car finalement l’auteur connait ses classiques en Western et nous offre une histoire de vengeance solide, incisive, avec son lot de rebondissements de surprises et de révélations qui ne manquent pas de s’avérer efficaces. Alors oui, la fin est facilement devinable, mais ici l’intérêt n’est pas de savoir comment se termine le roman, mais plutôt de savoir comment ils vont y aboutir et combien de morts ils vont laisser derrière eux.
L’univers proposé par l’auteur, sans non plus chercher à trop en faire, s’avère plus que solide et efficace. Comme je l’ai dit l’ensemble du récit a une saveur de Western qui colle parfaitement à ce que construit l’auteur, que ce soit au travers d’un pays qui parait sans foi ni loi, les armes à feu, mais aussi dans cette ambiance et ce rendu visuel efficace sombre, prenant et qui sent la poudre et le sang. Il y a aussi un côté très cinématographique qui ressort, un peu comme si on plongeait dans un Tarantino avec en héros une souris (Le capitaine) qu’on imagine facilement en Eastwood. Car oui, l’autre point du récit vient qu’il ne présente pas des Hommes, mais des Animaux comme protagonistes. Alors ici on est clairement dans de l’anthropomorphisme classique, les animaux remplaçant simplement les humains, et pourtant j’ai trouvé que cela offrait une vision différente, offrait un plus au récit. Surtout que chacun d’entre eux possède ses qualités, ses avantages, mais aussi ses défauts, les rendant rapidement uniques. Un autre point que l’on attend de ce genre de texte, et non des moindres, c’est l’action et, clairement ce roman n’en manque pas. Une fois la vengeance lancée l’ensemble se révèle assez rapidement explosif, épique, sombre et incisif. Surtout, vu qu’on est dans un format plutôt court (environ 220 pages en semi-format) le récit évite clairement de trop en faire, l’auteur trouvant le juste milieu entre construire ses héros, développer son intrigue et son lot de batailles et d’escarmouches mortelles. Par contre si vous détestez les western, autant être clair, je ne suis pas sûr que vous accrochiez au récit.
Concernant les personnages, ils s’avèrent finalement assez simples dans leurs constructions, leurs envies et leurs évolutions, mais pour autant il se dégage un certain charisme de chacun d’entre eux. Chacun d’entre eux évite justement de tomber dans une caricature et s’impose au lecteur dès qu’il les découvre. Ils font ainsi de leurs archétypes une force et s’en servent efficacement, je trouve, s’imposant rapidement. On s’attache ainsi d’une certaine façon rapidement à eux au fil des pages avec l’envie de savoir comment ils vont s’en sortir, tout en sachant qu’ils se lancent dans une cause perdue. Je trouve que l’anthropomorphisme joue un rôle aussi, amenant une vision différente, jouant sur des animaux finalement loin d’être des êtres adorables, mais prenant cette idée à contre-pied et leur offrant un côté sombre, violent, sauvage qui colle ainsi parfaitement au récit et apporte une vision différente. Une vraie cohésion aussi se dégage de ce groupe, un vrai sentiment d’unité, d’amitié. Pour ma part je ne suis pas sûr que ce récit écrit avec des personnages humains aurait eu le même impact. Maintenant si vous détestez l’anthropomorphisme, que les souris, les blaireaux, les taupes, les chouettes etc… vous indiffère, alors il vaut mieux passer à côté de ce texte je pense. Concernant la plume de l’auteur elle est très intéressante, mélange de Disney de Western et de conte, elle s’avère rapidement prenante, désabusée et apporte aussi une pointe d’humour et de cynisme bienvenue. Alors après je regretterai un fin qui en fait peut-être un chouïa trop, mais rien qui ne s’avère très bloquant. Au final The Builders n’est pas le roman le plus original ni le plus novateur qui soit, mais dans ce qu’il propose, dans ce qu’il construit, il s’avère efficace et m’a offert un très bon moment de lecture.
Voilà une image qui résume, je trouve, bien ce récit, et que vous trouverez ici.
En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec cette novella qui nous propose une histoire de vengeance et un récit de Western Fantasy. L’intrigue est finalement assez simple, mais cela ne l’empêche pas d’être solide, percutante et terriblement efficace. Daniel Polansky arrive ainsi rapidement à construire un récit qui m’a happé par son ambiance assez sombre, sanglante le tout dans un univers western, sans foi ni loi et avec son lot d’arme à feu et de batailles. Le récit trouve ainsi le juste milieu entre développement de l’intrigue, construction des personnages et scène d’action explosives. L’aspect anthropomorphique très présent dans ce récit, en effet les protagonistes sont des animaux, apporte selon moi un plus au récit que ce soit dans la construction des personnages comme dans l’attachement qu’on a aux personnages. Alors oui, le roman aurait pu tout aussi bien être écrit avec des Hommes, mais, pour ma part, il n’aurait pas eu le même impact. D’ailleurs concernant les protagonistes ils ont cette force d’arriver à se sortir des archétypes pour nous dévoiler des héros que j’ai trouvé charismatiques, intrigants et entrainants. On s’attache rapidement à eux et surtout on sent une vraie cohésion de groupe entre eux, une vraie amitié. La plume de l’auteur est efficace, sombre, avec une pointe de cynisme et d’humour qui colle parfaitement au récit. Je regretterai peut-être un dernier quart qui en fait un chouïa trop, mais rien de bloquant. Au final ce roman m’a offert un très bon moment de lecture, certes l’ensemble parait simple, déjà-vu pour autant il fonctionne très bien et s’avère prenant et terriblement efficace. Par contre, si vous détestez les western ou si l’anthropomorphisme vous bloque il vaut mieux passer votre chemin.
Ma Note : 8/10
lutin82
Je l’ai dans ma PAL, je comptaos le lire ce mois-ci mais j’ai eu quelques coups de feu!!
BlackWolf
J’espère qu’il te plaira autant qu’à moi. Ne t’attend pas à un truc révolutionnaire, mais ce qu’il met en place est vraiment fun et réussi.