Résumé : THIS IS THE WAY THE WORLD ENDS… FOR THE LAST TIME.
The Moon will soon return. Whether this heralds the destruction of humankind or something worse will depend on two women.
Essun has inherited the power of Alabaster Tenring. With it, she hopes to find her daughter Nassun and forge a world in which every orogene child can grow up safe.
For Nassun, her mother’s mastery of the Obelisk Gate comes too late. She has seen the evil of the world, and accepted what her mother will not admit: that sometimes what is corrupt cannot be cleansed, only destroyed.
Edition : Orbit
Mon Avis : Je dois bien admettre que j’attendais le troisième et dernier tome de ce cycle, dont j’ai découvert les premiers volumes il y a quelques mois, lors de mon mini challenge pour les prix Hugo avec impatience . J’avais été rapidement emporté par un premier tome excellent, proposant un univers riche et prenant avec des personnages attachants (ma chronique ici), puis un second tout aussi prenant, même s’il faisait un peu transition (ma chronique là). C’est donc sans surprise que ce troisième et dernier tome a dès sa sortie rejoint ma PAL et que je me suis rapidement jeté dessus, en espérant que l’auteur maintienne le niveau des deux premiers tomes. A noter que ceux-ci ont gagné les prix Hugo de 2015 et 2016. Alors, comme souvent lors de chroniques de séquelles, il risque d’y avoir des spoilers sur les tomes précédents.
Ainsi, après un premier tome de révolution, un second tome de guerre, nous plongeons dans ce troisième tome qui va s’annoncer comme une reconstruction, une sorte de rédemption. On se retrouve toujours à suivre Essun et Nassun, la mère et la fille, dont l’affrontement est inévitable, mais The Stone Sky va aussi nous permettre d’en apprendre plus sur le passé de ce monde. Franchement, j’avoue que j’avais un peu peur de m’ennuyer dans ce tome, les grandes lignes étant tracé à la fin du second tome, pourtant une fois la dernière page tournée je dois bien admettre que j’ai à nouveau passé un excellent moment avec ce livre qui conclut de façon très très intéressante et réussie ce cycle. L’auteur a réussi à garder une certaine tension, une construction prenante qui fait que même si la rencontre finale est prévisible, le voyage des deux héroïnes ne va pas manquer de nous captiver et de nous emporter. On se retrouve ainsi à tourner les pages avec l’envie d’en apprendre plus, surtout que l’auteur a rajouté un nouveau fil rouge à son intrigue. En effet le narrateur du cycle, Hoa le Stoneater, nous raconte comment le monde s’est déchiré. Les trois fils narratifs viennent ainsi se répondre d’une façon que j’ai trouvé judicieuse, proposant de façon réussie aventures, réflexions et surprises ce qui compense largement l’impression que le récit peut paraitre balisé dans ses grandes lignes. On retrouve aussi cette tension face aux évènements qui arrivent, aux choix qui vont devoir être faits, qui monte lentement au fil des pages jusqu’à la conclusion. Alors attention, le cycle The Broken Earth n’a jamais cherché à proposer de l’action pure ou un récit sans temps morts, mais cela ne l’empêche pour autant d’offrir un climax prenant et entraînant.
L’univers que développe l’auteur depuis le premier tome s’avère toujours aussi réussi, solide et efficace surtout qu’il continue à gagner en profondeur. Ce qui me fascine surtout c’est la façon dont il est présenté, sans chercher à se plonger dans de longues descriptions, l’auteur parvient en quelques mots à rendre vivant et dense ce monde proche de la fin. On ressent ainsi clairement ce côté âpre, sauvage, violent et survivaliste qui nous est présenté, dans un style concis. C’est un vrai tour de force, car il faut trouver le juste milieu entre happer le lecteur et éviter de l’ennuyer ou de le frustrer par des vides, des absences. On découvre ainsi une planète de plus en plus proche de la fin, situation exacerbant les haines, l’envie de survivre coûte que coûte, faisant ainsi disparaitre toute morale et poussant chacun dans ses derniers retranchements. Sauf que ce dernier tome nous montre une lueur d’espoir, une possibilité d’un tant soit peu améliorer les choses. Des structures sociales vont ainsi commencer à se mettre en place, mais cela ne se fera pas sans mal. Le jeu sur les genres de l’imaginaire devient ici de plus en plus marqué, le monde présenté n’étant pas obligatoirement un avenir possible du nôtre,mais y faisant néanmoins écho.
D’ailleurs l’autre intérêt de cet univers vient des révélations dévoilées au fil des pages sur le passé de cet univers. On va ainsi découvrir à travers les yeux de Hoa ce qui a amené l’apocalypse, l’apparition des saisons et j’avoue que l’explication présenté par l’auteur s’avère, selon moi, accrocheuse, intéressante, percutante et intelligente. Sans trop en dévoiler on découvre une sorte de monde utopiste où la technologie est très présente et cherche à en maîtriser encore plus d’aspects, certes avec un but qui reste bienveillant et honorable, mais qui n’est jamais sans conséquences. On découvre aussi que cette utopie a des failles, qu’elle cache de nombreux secrets que je vous laisse découvrir. Un flashback captivant, qui ne laisse pas indifférent. On y retrouve aussi, comme dans les deux premiers, de nombreux axes de réflexions que ce soit aussi bien sur la notion d’oppression, de différence, de rejet, d’amour, de famille, de discrimination, d’environnement, de la façon dont on gère nos ressource, notre planète, le tout traité avec énormément de justesse pour pousser le lecteur à se questionner. Un vrai travail qui ne manque pas non plus de faire écho à notre société. Un univers dur, qui est là pour nous pousser à nous demander vers quoi nous nous dirigeons, quelles influences vont avoir les actes et les choix que nous faisons actuellement. Un vrai tour de force qui prend encore plus d’ampleur avec le flashback pour moi.
Tout cela est aussi porté efficacement par les deux héroïnes que sont Essun et Nassun qui s’avèrent charismatiques et marquantes dans leur construction. N.K. Jemisin nous présente ainsi deux personnages qui ont été forgé par le monde qui les entoure, elles n’ont jamais pu franchement profiter de leurs vies à cause de leurs différences, la haine et la peur des autres. Elles ont dû faire face à un monde qui ne voulait pas vraiment d’elles et qui, dans la haine et la violence, ont continué à chercher une parcelle d’amour, un peu d’acceptation de ce qu’elles sont sans les juger, à être appréciées pour elles-mêmes et non pour l’image qu’elles projettent. Une mère et une fille qui paraissent finalement si proches dans la façon dont elles ont avancées, mais qui pourtant ont une vision différente, là où l’une continue à croire en l’espoir, l’autre sait que le seul moyen de faire disparaitre la haine est peut-être une solution plus radicale. On découvre ainsi deux héroïnes humaines, touchantes, attachantes et dont on comprend, par leur construction et leur évolution, les choix qu’elles sont amenées à faire. Un tome qui met clairement en avant la notion de lien mère/fille, ce qui rapproche l’une de l’autre, la notion d’amour, mais aussi la distance qui apparait obligatoirement devant leur évolution individuelle, le fait que Nassun n’est plus une enfant et peut prendre ses propres décisions. Une vraie réflexion sur la notion de famille et le fait de voir, d’une certaine façon, son enfant grandir, de ne pas avoir su la protéger comme il faudrait. Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste, proposant des profils intéressants, complexes qui apportent à l’intrigue, même si parfois j’aurai quand même aimé que certains soient un peu plus développés.
Alors certes on pourrait peut-être regretter une voir deux facilités, une fin à moitié prévisible, mais franchement, rien de bien dérangeant tant j’ai trouvé que ce dernier tome venait conclure de façon très réussie et efficace ce cycle. D’ailleurs c’est bien simple je trouve que cette trilogie mérite clairement d’être découverte tant elle offre un excellent moment de lecture, ne laisse pas indifférent et pousse à la réflexion en offrant un miroir à un possible futur plausible de notre monde. Bien entendu ce n’est que mon avis, vous pourriez tout aussi bien passer à côté, voir ne pas accrocher, mais je conseille de lui laisser une chance. Concernant la plume de l’auteur elle s’avère toujours aussi soignée, efficace et entraînante trouvant les mots justes pour happer le lecteur dans son histoire et son univers. N.K. Jemisin confirme ainsi tout le bien que je pensais de ses écrits après sa première trilogie et je lirai sans souci d’autres de ses récits.
En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce troisième et dernier tome de cette série qui vient clore de façon efficace et réussie The Broken Earth. J’étais un peu inquiet de ne pas accrocher à cette fin tant le chemin pouvait paraitre balisée suite à la conclusion du second tome, mais l’auteur a su relever le défi et offrir une conclusion maîtrisée et captivante. Elle a ainsi réussi à garder une certaine tension dans la dualité entre Essun et Nassun, tout en y ajoutant une nouvelle ligne d’intrigue avec un flashback sur ce qui abouti à l’apocalypse qui ne manque pas de passionner. Elle oscille ainsi efficacement entre ses trois narrations, offrant surprise, rebondissements et réflexions. L’univers construit s’avère toujours aussi fascinant à découvrir, surtout que le retour dans le passé permet de le densifier encore un peu plus. Un passé d’une certaine façon utopiste dans ses envies et ses ambitions, mais qui va se dévoiler comme on s’en doute plus complexe qu’on peut le croire. Le présent avec Nassun n’est pas en reste, avec toujours ce monde sauvage, âpre, violent mais qui amener les prémices de changement et d’espoir. Le gros point fort vient ainsi des nombreuses réflexions qui sont soulevées au fil des pages. Que ce soit sur les discriminations, le rejet, l’extinction, le fanatisme, l’environnement, la façon dont on gère notre planète, la famille, l’amour ou encore l’endoctrinement cela ne laisse pas le lecteur indifférent. Surtout que N.K. Jemisn le fait avec justesse, sachant nous toucher et, je trouve, nous pousser à nous remettre en cause. Les personnages sont captivants, denses nous présentant deux héroïnes charismatiques, touchantes et attachantes. Deux visions d’un monde sans merci et violent, mais où l’une garde espoir, là où la seconde, face à l’horreur, ne voit que la fin pour permettre de tout arranger. Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste s’avérant réussis. Alors certes on pourrait reprocher une deux facilités, une fin en partie attendue, mais le tout est balayé par la réussite de l’œuvre bien porté par une plume efficace, soignée et entrainante. Je conseille la découverte de cette œuvre, je ne dis pas qu’elle vous plaira obligatoirement, mais faites-vous une idée car il serait, pour moi, dommage de passer à côté.
Ma Note : 9/10
Zina
Je n ai lu que ta conclusion pour ne pas me spoiler mais j ai hâte de lire la suite!
(Tu sais que ton blog n est pas responsive ? Pas pratique sur téléphone)
BlackWolf
Je m’en suis rendu compte il y a peu oui pour le blog. Il faut que je trouve le temps de modifier tout ça.