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L’Evangile Cannibale – Fabien Clavel

l'evangile cannibaleRésumé : Aux Mûriers, l’ennui tue tout aussi sûrement que la vieillesse. Matt Cirois, 90 ans et des poussières, passe le temps qu’il lui reste à jouer les gâteux. Tout aurait pu continuer ainsi si Maglia, la doyenne de la maison de retraite, n’avait vu en rêve le fléau s’abattre sur le monde. Et quand, après quarante jours et quarante nuits de réclusion, les pensionnaires retrouvent la lumière et entrent en chaises roulantes dans un Paris dévasté, c’est pour s’apercevoir qu’ils sont devenus les proies de créatures encore moins vivantes qu’eux. Que la chasse commence…

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : Comme depuis quelques années maintenant Plumeline s’est mis dans la tête, lors du festival des Imaginales, de me faire repartir avec un livre qu’elle a sélectionné avec son petit déambulateur ( 😀 ). Finalement cette année sous ses argumentations et recommandations je suis reparti avec deux livres dont cet Évangile Cannibale. Il faut aussi bien avouer qu’il ne pouvait que finir dans ma PAL, un mélange de zombies et de papys a le don de me questionner et je me demandais bien ce qu’allait pouvoir proposer l’auteur. À noter la couverture, illustrée par Diego Tripodi, qui se révèle sympathique et efficace.

Alors clairement ce livre ne révolutionnera pas le roman de zombies en général, nous proposant une infection qui parait lié à ce qu’il parait être un problème pharmaceutique et qui a amené le retour des morts-vivants. Non, là où l’auteur trouve l’originalité c’est plutôt dans la façon dont il présente les choses, pas de héros sur son cheval blanc, pas de sauveur baraqué, pas de groupe plein de vivacité, ici nos survivants sont tout simplement une bande de vieillard coincé dans une maison de retraite qui vont découvrir l’apocalypse. Imaginez alors des courses poursuite à 2 à l’heure entre un zombie qui se traine et un fauteuil roulant électrique, voilà l’idée qu’a trouvé l’auteur pour son récit et je dois bien avouer qu’elle accroche clairement se révélant efficace, percutante et surtout pleine de dérision.

L’auteur se met alors à construire son récit un peu en deux grandes parties avec une première qui pose l’histoire, les personnages et l’univers de cette maison de retraite, le tout de façon ironique, rempli d’humour noir et de cynisme, bien porté par les réparties incisives du narrateur et avec une petite dose de mystique. L’auteur manipule ici l’humour au Xème degré de façon captivante et on ne peut s’empêcher de sourire voir même de rire devant certains passages francs et sans concessions. Puis au fil des pages la tension commence à monter, nos héros quittent la maison de retraite pour rejoindre Paris et découvrir alors que les zombies ont pris le pouvoir, que la ville est cloisonnée. Ils se lancent alors dans une (lente) course-poursuite pour la survie qui se révèle sanglante, surprenante et terriblement efficace. On atteint d’ailleurs le paroxysme de l’horreur, de la folie et de l’angoisse suite à la rencontre avec Manon. On se rend compte alors que quel que soit l’âge des gens, quand la survie prime, que la folie apparait, alors le travail de groupe devient de plus en plus compliqué, chaotique et impossible. L’Homme est un loup pour l’Homme, même chez les anciens. Que ce soit la première ou la seconde partie j’ai été captivé du début à la fin par ce roman  sans temps morts, rempli de rebondissements le tout bien porté par un format assez court (un peu moins de 300 pages) proposant ainsi un rythme haletant.

Mais ce roman est aussi bien plus qu’un divertissement réussi et plein d’humour, il se révèle aussi intelligent, offrant de nombreux axes de réflexions comme par exemple sur la façon dont on traite nos anciens, le culte de la jeunesse et de la beauté, le consumérisme, la vie qu’on brûle par les deux bouts sans prendre le temps de se poser ou bien encore plus simplement la capacité de l’humanité à s’autodétruire. Un roman qui, une fois la dernière page tournée, s’est révélé beaucoup plus psychologique qu’il le laissait présager initialement. Alors certes l’ensemble cherche parfois un peu trop le percutant, balançant des idées sans complètement les développer et certains aspects manquent de complexité ou de densité, mais l’ensemble ne manque pas d’attrait et permet d’élever ce roman a plus qu’une simple histoire de survie.

L’une des grande réussite du roman vient aussi du narrateur, Matt Cirois, 90 ans en fauteuil roulant, qui au départ représente un peu le vieux râleur, jamais content et toujours à se plaindre, à insulter, mais un petit peu attachant par son côté bougon. Puis au fil des pages on se rend compte qu’il n’est finalement pas si fiable que cela, paranoïaque, la folie et le doute commencent alors à le prendre, mais aussi finalement à prendre le lecteur. Comment croire ce que raconte le héros quand il se met à raconter que n’importe qui conspire contre lui? qu’il se met à mentir? L’auteur arrive franchement à rendre ce personnage intéressant à suivre et à découvrir, on est loin de s’attacher à lui (sauf à aimer les personnages pourri jusqu’à la moelle) tant il se révèle cynique, salaud et psychopathe, mais il fascine clairement. Surtout il arrive à rendre cette folie palpable, angoissante et cohérente, montant lentement en tension au fil de la lecture.

 Le titre du livre n’est pas non plus anodin, l’auteur nous présente son récit comme un évangile, certes vicié au vu de ce que représente le narrateur, mais tout de même un évangile avec son messie et ses apôtres. D’ailleurs l’interview de l’auteur à la fin du roman permet aussi de découvrir énormément d’aspects que je n’avais pas obligatoirement vu dans la construction du roman. En tout cas le style se révèle efficace, jouant même parfois avec l’écriture ainsi qu’avec la vérité et le lecteur, pour mieux le surprendre. Au final un roman de zombies qui dépasse le simple divertissement mélangeant à la fois humour, sanglant et réflexion et qui m’a clairement donné envie de lire d’autres écrits de l’auteur. D’ailleurs je pense faire entrer Métro Z dans ma PAL, son roman jeunesse sur les zombies.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment avec ce roman qui, certes, ne révolutionnera pas l’idée des zombies, mais se révèle original par son contexte, offrant un groupe de vieillard en survivant. L’ensemble ne manque ni d’humour ni de cynisme et n’oublie pas pour autant d’offrir un aspect angoissant, sanglant et violent avec une tension qui monte lentement au fil des pages. Le narrateur, grand-père acariâtre et râleur possède un petit côté attachant au début, puis très vite on découvre qu’il ment, qu’il cache des choses, que la folie le guette et le rend de plus en plus salaud ce qui le rend, certes beaucoup moins attachant, mais intéressant à suivre tant l’auteur arrive à le rendre crédible. Cela force aussi le lecteur à toujours remettre en cause ce qu’il dit, à essayer de démêler le vrai du faux ce qui apporte un véritable plus. Ce roman se révèle aussi être plus qu’un simple divertissement, l’auteur nous offre de nombreux points de réflexions, certes parfois un peu simplistes, mais qui se révèlent efficaces. L’auteur s’offre aussi un véritable exercice de style dans sa façon de raconter l’histoire que ce soit dans la présentation tel un évangile ou encore dans sa façon de jouer avec le lecteur. Au final un assez court roman, clairement efficace et entrainant, qui me donne envie de lire d’autres romans de l’auteur.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Cornwall, boudicca, Sita, Tesrathilde, Nymeria, Radicale, Lune, etc…

 

zombies challenge

L’Education de Stony Mayhall – Daryl Gregory

l'education de stony mayhallRésumé : Stony a trois sœurs : Alice, Chelsea, Junie. Et sa mère Wanda, qui l’aime plus que tout. Sans oublier Kwang, son copain de toujours, persuadé que Stony possède un superpouvoir. Parce que Stony est insensible aux flèches que son ami lui plante dans le ventre histoire de rigoler… Il faut dire que Stony ne respire pas. Ne mange pas vraiment. Ne dort jamais. Et pourtant il grandit. Stony ignore ce qu’il est. Il n’a pas pris la mesure de son réel pouvoir. Ça viendra. Reste une interrogation : y en a-t-il d’autres comme lui ? La réponse à cette question emportera tout dans son sillage…

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : De l’auteur j’ai lu il y a quelques mois une nouvelle, Dead Horse Point publiée dans le Bifrost n°74, qui m’avait accrochée par son aspect poignant, humain et aussi par son sujet, traité de façon intelligente et efficace. Donc quand la maison d’édition Le Bélial’ a annoncé qu’il sortirait un roman de l’auteur, qui plus est travaillant la thématique du zombie, je savais que ce livre allait rapidement finir dans ma PAL. Quand Libfly a proposé de le découvrir j’ai tenté ma chance. Je remercie donc Libfly et les éditions Le Bélial’ de m’avoir permis de lire ce roman dans le cade de la voie des Indés 2014. Je préviens d’avance il y a risque de légers spoilers.

On va commencer par poser ce roman, oui il s’agit bien d’un roman de zombie, mais il se révèle complètement différent de ce qui se fait d’habitude. L’auteur a ici décidé de se servir du monstre pour proposer un récit qui se révèle intelligent, parfois philosophique et qui servira à faire réfléchir le lecteur, à apporter un regard neuf sur certains aspects de notre société. Il détourne donc ainsi clairement le symbole habituel des zombies pour offrir au lecteur quelque chose d’original. Par conséquent si vous êtes à la recherche de romans où les zombies sont des êtres simplistes et où le sang coule à flot, passez votre chemin, même si c’est vrai l’auteur ne vous oublie pas pour autant offrant quelques scènes pleines d’adrénalines, des survivants guerriers et même pourquoi pas une petite apocalypse. Posons maintenant le récit, l’invasion des zombies a eu lieu vers la fin des années 60. Elle a été rapidement jugulée par le gouvernement mais aussi par l’apparition de milices populaires. En Iowa une mère et ses trois filles vont alors accueillir un bébé dont elles ont retrouvé la mère décédée en rentrant chez elles. Très vite elles vont se rendre compte que ce bébé est un mort vivant. Il va se révéler différent, pouvant grandir au fil des ans, parler et même penser.

L’idée vraiment originale du récit et sur laquelle repose toute la construction de l’histoire vient de la façon dont sont imaginés les zombies. Ici on ne sait pas vraiment ce qui en est la cause, on sait juste qu’une fièvre les prend pendant 24 à 48h les poussant à mordre chaque personne qu’ils croisent, puis elle retombe et ils retrouvent alors leurs esprits. Ils se rapprochent alors  de l’homme sauf qu’ils sont  morts et contagieux par la morsure. L’auteur va alors construire son intrigue en cinq grandes parties. La première partie est construite de façon classique, c’est celle qui dévoile l’enfance de Stony, son évolution. Alors certes classique mais pourtant c’est la pierre angulaire du récit, elle permet clairement de poser les personnages, de voir justement son éducation, la façon dont on lui fait voir le monde, dont on le protège dans une famille ou il n’est entouré que de femmes. C’est cette partie fondamentale qui va amener à mieux comprendre le personnage par la suite, que ce soit dans ses envies ou ses réactions. Mais c’est aussi une partie qui nous fait réfléchir, sur la différence, l’acceptation des autres. Stony est différent, « malade », il serait rejeté pour ce qu’il est alors qu’au fond de lui il se sent humain. Une réflexion sur la tolérance efficace et bien amenée, justement par ses différents personnages et leurs façons de voir les choses. C’est clairement là qu’on s’attache aux différents protagonistes, des personnages vraiment forts, charismatiques, émouvants qui m’ont touché. L’auteur prend aussi le temps de construire les bases de son univers pour la suite.

Les deuxième et troisième parties vont alors se révéler plus sombres,  mais aussi beaucoup plus ouvertes. Stony découvre qu’il n’est pas seul, des milliers de zombies comme lui vivent à travers le monde, ils se cachent à cause de leur différence, de ce que le passé a montré d’eux, la communication et l’image qu’on montre d’eux les transformant en monstre voir bien pire. Ils sont incompris. L’auteur élève alors sa réflexion : à travers ces deux parties il va se retrouver a traiter aussi bien du racisme, de la maladie que de l’immigration, se servant du monstre comme un symbole pour la philosophie qu’il travaille au fil des pages. Mais surtout Stony évolue, il se rend compte que le monde est beaucoup plus vaste, beaucoup plus complexe et beaucoup plus politisé qu’il le croyait. Même chez les morts-vivants il y a des clans et des visions complètement différentes de l’avenir. C’est un peu l’âge de la perte des illusion. La quatrième partie se révèle plus oppressante et traite davantage des zombies comme terroristes, voir comme ennemis. Il existe des prisons cachées, des camps où ils sont enfermés, étudiés et même torturés. De nouveau l’auteur fait écho à travers son texte à notre société, l’histoire l’ayant bien montré. Alors c’est vrai cette partie se révèle peut-être un peu caricaturale, mais ne manque pas de se révéler percutante.

La dernière partie retombe un peu dans le classique, on va dire, les rêves sont brisés, l’humanisme que cherchait Stony et son besoin de discuter, d’argumenter, de démontrer qu’ils ne sont pas ce que l’on croit a percuté un mur. On se retrouve alors dans des passages plus violents, plus sombres et sauvages. C’est le passage où Stony sait ce qu’il a perdu, ce qu’il doit réaliser et va tout faire pour  réussir. Une dernière partie mélancolique aussi qui se laisse porter au fil des pages, malgré une conclusion évidente. Au final si on s’élève un peu, ce récit est celui de la vie d’un homme, ou plutôt d’un zombie humain, de son enfance joyeuse et crédule jusqu’à la vision d’un homme qui a vécu sa vie et se retourne pour découvrir le chemin parcouru et ce qu’il lui reste à faire.

L’Éducation de Stony Mayhall est donc un roman original, principalement par l’humanisation du zombie qu’il nous propose, l’élevant ainsi à un rang différent du monstre qu’on connait, mais aussi par les nombreux axes de réflexion et la critique sociale qu’il propose, aussi bien sur la vision qu’on a des autres que sur les gouvernements, sur la différence, ou bien encore sur les religions et la foi. Alors parfois certaines réflexions sont, certes, un peu caricaturales, certains aspects un peu simplistes, mais dans l’ensemble j’ai trouvé qu’elles remplissaient parfaitement leur rôle. Autre point intéressant c’est l’aura de mystère que s’amuse à laisser planer l’auteur tout au long du récit, qui forme je trouve un contrepoint intéressant aux différentes explications scientifiques qu’il propose, même si j’ai trouvé que sur certains points il en faisait un peu trop d’un point de vue surnaturel, me frustrant un peu et lui offrant quelques deus ex machina faciles.

Malgré toutes les qualités que possède ce roman, certains passages m’ont quand même dérangé, je pense par exemple aux longues ellipses temporelles entre chaque parties. Autant certaines passaient très bien, c’était fluide autant d’autres m’ont paru hachées, il fallait un peu de temps pour se recentrer sur les personnages qui avaient énormément évolués. Ensuite je reste perplexe sur la conclusion, en soi elle n’est pas mauvaise, et se révèle plutôt efficace, mais je ne comprends pas pourquoi l’auteur a décidé de s’offrir une sorte de happy-end là où il n’y en avait pas forcément besoin. C’est un choix de l’auteur que je trouve légèrement dommage même si je le comprends. Au final rien de complètement dérangeant, cela n’enlève rien à la qualité du roman.

La plume de l’auteur se révèle efficace, entrainante et il montre clairement qu’il joue avec le lecteur variant parfois son style, passant de la troisième personne, à la première ou bien encore en le faisant participer à la construction du récit. J’avoue, j’ai aimé la façon d’écrire de l’auteur qui cherche à varier sa façon de présenter les choses, même si je comprends que cela puisse dérouter. Il cherche aussi à apporter une touche de légèreté et d’ironie à l’ensemble qui, la plupart du temps, marche plutôt bien avec quelques jeux de mots et des blagues, même si parfois ça tombe un peu plat. Mais bon l’humour dépend aussi de chacun. Au final ce roman fut une belle surprise et j’ai passé un bon moment de lecture. Je lirai sans souci d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous présente le zombie de façon vraiment intéressante, offrant une intrigue efficace, soignée et qui nous fait clairement réfléchir sur de nombreux sujets, principalement sur l’acceptation des autres, la façon dont on les perçoit et dont les média nous les font voir.  Une chronique sociale et acerbe aussi sur notre gouvernement, la façon dont il peut traiter les personnes différentes des normes. Si vous cherchez un livre de zombie sanglant et sauvage, passez votre chemin. Le personnage de Stony se révèle vraiment attachant, bien construit, fascinant et complexe, se révélant l’un des gros points forts du récit. La plume de l’auteur est entrainante, efficace et on sent bien qu’il s’amuse avec le lecteur faisant varier sa façon d’écrire. Il teinte aussi au fil des pages son histoire d’ironie et d’humour noir plutôt efficace même si parfois certains passages tombent un peu à plat. Je regrette juste que certaines ellipses temporelles hachent le récit, perdant le lecteur pendant quelques pages et aussi une conclusion, certes pas mauvaise, mais avec un happy-end qui me parait exagéré ici. Au final ce livre reste un très bon récit et je lirai sans soucis d’autres écrits de Daryl Gregory.

 

Ma Note : 8/10

Feed, Tome 1 – Mira Grant

feed

Résumé :2034. Il y a vingt ans, l’humanité a vaincu le cancer. Le rhume n’est plus qu’un mauvais souvenir. Mais elle a créé une chose terrible que personne n’a été capable d’arrêter. Une infection virale. Qui s’est propagée à une vitesse redoutable, le virus prenant le contrôle des cerveaux, avec une seule obsession : se nourrir.

Issus de cette génération sacrifiée, Georgia et Shaun Mason sont les maîtres de la blogosphère, devenue le seul média indépendant proclamant la vérité sur ce qui se passe derrière les barricades. Shaun, la tête brûlée, et Georgia, l’âme du duo, enquêtent sur l’affaire la plus importante de leur carrière : la sinistre conspiration qui se cache derrière les infectés. Et ils sont bien décidés à faire éclater la vérité, même s’ils doivent y laisser la vie.

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Comme vous devez le savoir si vous suivez un minimum mon blog je suis un accro de la littérature de zombies nous offrant, soit des histoires vraiment divertissantes, soit des histoires intelligentes, et parfois même un mélange des deux. Vous vous doutez donc bien que Feed allait être un livre qui allait fortement m’intéresser et donc quand j’ai vu que Livraddict proposait un partenariat avec Bragelonne pour découvrir ce livre j’ai donc décidé de tenter ma chance et j’ai eu la chance d’être sélectionné. Je remercie donc Livraddict et les éditions Bragelonne pour m’avoir permis de lire ce livre. En tout cas je trouve la couverture vraiment intéressante.

Dans ce roman point d’apocalypse live ou de fuite pour survivre, les zombies existent depuis près de 20 ans, les habitants doivent vivre avec, mais la vie a repris son cours, comme elle peut. La preuve une nouvelle élection présidentielle va démarrer aux USA et, grande nouveauté, elle va être suivie par un groupe de blogueur; Shaun, Georgia et Buffy. L’histoire de ce livre a décidé de ne pas complètement se baser sur les zombies, mais plus sur l’humanité qui a survécu tout en nous offrant une intrigue politique intéressante à travers cette élection présidentielle vraiment prenante, intelligente et soignée. Le but de l’auteur n’est pas de toujours rechercher les sensations fortes, même s’il y en a, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais c’est de faire réfléchir le lecteur sur plusieurs aspects comme principalement la presse ou encore la politique. En effet à travers une plume acerbe et critique l’auteur offre une critique sans concession et très réaliste de la politique ou encore de la presse actuelle qui ne cherche pas toujours la vérité, mais parfois le coup d’éclat, mais l’auteur n’oublie pas qu’elle écrit un livre sur les zombies offrant donc aussi par moment la part belle à l’action et la survie.

Le parti pris de l’auteur de mettre en avant les blogs est intéressant même si l’amalgame tombe parfois un peu trop sur le côté Blog = vérité et presse = Consensualité/mensonge, mais rien de dérangeant. Le début prend légèrement son temps permettant à l’auteur d’expliquer son univers, ses causes et ses conséquences ce qui n’empêche pas au texte de posséder son rythme, on a vraiment du mal à lâcher le livre tant il se révèle prenant, efficace, intelligent et jouant facilement sur les surprises, les trahisons et les rebondissements. Le roman offre de façon vraiment efficace un mélange de suspens, d’explications, d’action et de réflexions, qui fait qu’on ne tombe jamais vraiment dans l’ennui ou dans des longueurs qui pourraient saccader la lecture. Une intrigue où les zombies servent surtout à faire réfléchir le lecteur sur l’information, le cocon qu’on imagine protecteur du monde où l’on vit et surtout sur cette vérité difficile à obtenir. Finalement le seul petit point négatif est finalement l’intrigue, ce complot, qui se révèle sans surprises, mais ce n’est pas dérangeant tant l’histoire est menée efficacement, tambour battant et que le lecteur est pris dans l’histoire. La conclusion se révèle être un véritable florilège d’évènement et de surprises, et ceux malgré que j’avais deviné les grandes lignes, qu’on a vraiment du mal à lâcher les cent dernières pages.

L’univers mis en place par l’auteur est vraiment efficace et repose sur un background qui se révèle très travaillé et détaillé, on sent que l’auteur n’a pas ménagé ses recherches pour écrire son livre. A noter l’idée intéressante de l’auteur qui a décidé d’expliquer les zombies par un virus, une combinaison de sérums qui ont créé une maladie faisant renaitre les morts, ce qui rend les zombies encore plus effrayants car il ne suffit plus d’être mordu pour se transformer, se retrouver en présence de fluide contaminé peut suffire à la transformation ou manger de la viande rouge crée aussi un risque; j’ai trouvé cette idée vraiment originale. De plus l’auteur nous plonge aussi dans une campagne politique américaine qui se révèle vraiment intéressante, dévoilant tous les aspects liés aux élections. Ne vous inquiétez pas, pas besoin d’être américain pour comprendre, mise à part une ou deux notions propres aux USA et facilement explicites pour être comprises (comme le super Thuesday) tout est facilement compréhensible. L’univers est aussi vraiment intéressant justement sur cet « après les zombies », la façon dont les gens gèrent ce changement, leurs habitudes, mais aussi le mélange générationnel entre ceux qui ont connu la vie sans les zombies et ceux qui sont nés après. La technologie se révèle aussi présente et efficace, bien intégré dans le récit et l’histoire sans jamais détonner avec le reste malgré peut être une ou deux légère facilité.

Les personnages sont vraiment intéressants à découvrir et surtout vont se révéler vraiment complémentaires, que ce soit Georgia qui est la tête pensante, le côté réfléchi du groupe, celle qui
cherche la vérité ou encore Shaun qui est un peu l’intrépide du groupe, celui qui recherche le frisson, la lutte avec les zombies ou encore Buffy dont son pseudo prouve son amour pour les séries télé qui est la technicienne du groupe, la pro en informatique et celle qui apporte un peu de poésie. On s’attache assez rapidement aux personnages, même si je l’avoue parfois, ils agacent dans cet insistante envie de découvrir la vérité, froidement, sans émotions alors que des gens meurent, mais rien de bien dérangeant. L’auteur n’y va pas de main morte avec ses personnages ils vont se retrouver chahuter, bousculer et vont souffrir, mais ils vont aussi profiter de moment de bonheurs, de joies, des personnages loin des stéréotypes et de tout manichéismes, possédant leurs moments de charmes et leurs moments d’agacements. Par contre, j’ai eu un peu de mal avec le sénateur, un peu trop lisse, trop blanc, trop parfait ce qui est, pour moi, incongru quand on parle de politique et avec le côté technique de Buffy qui est finalement la hacker de génie qui peut tout faire, mais rien de vraiment dérangeant au final.

Le plume de l’auteur est simple, mais se révèle vraiment efficace que ce soit par son intrigue prenante et intelligente ou bien encore par sa possibilité de mettre en place tout au long du récit une ambiance anxiogène alors qu’on ne voit finalement pas tant de zombies que cela. Elle y arrive grâce à son univers, le développement d’un monde qui s’est replié sur lui-même limitant tous les contacts et ne gardant finalement que le contact informatique, froid et distant. On ressent la peur de tous ces gens de se retrouver peut être avec un contaminé. Au final un premier tome réussi et efficace malgré quelques petits points dérangeant comme parfois des personnages trop froids ou une intrigue un peu trop facilement devinable, mais le tout est tellement bien mené qu’on se laisse porter et je lirai la suite avec grand plaisir, même si je me demande ce que l’auteur va bien pouvoir nous proposer dans les prochains tomes et surtout quel équilibre elle va trouver dans son récit et sur les personnages.

En résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman sur les zombies qui offre une intrigue, basée sur la politique et les complots, qui se révèle vraiment efficace, prenante et intelligente malgré un côté peut être un peu trop facilement devinable, mais l’auteur rend son texte tellement puissant et prenant qu’on a du mal à le lâcher. L’univers mis en place par l’auteur est vraiment solide et intéressant à découvrir et surtout l’auteur arrive vraiment à faire transpirer cette peur des zombies sans non plus entrer dans la surenchère de zombies. Les personnages sont vraiment denses et soignés et se complètent parfaitement. Ils sont attachants malgré peut être un ou deux qui m’ont paru un peu « trop » dans leurs domaines, mais bon rien de gênant. La plume de l’auteur se révèle simple et pourtant tellement efficace et passionnante, nous plongeant avec facilité dans son univers, son histoire et nous faisant frémir avec plaisir; le tout pour aboutir à une conclusion vraiment coup de poing qui touche le lecteur. J’ai maintenant hâte de pouvoir lire la suite.

 

Ma note : 8,5/10

World War Z – Max Brooks

world-war-z.jpgRésumé : La guerre des Zombies a eu lieu, et elle a failli éradiquer l’ensemble de l’humanité.  L’auteur, en mission pour l’ONU – ou ce qu’il en reste – et poussé par l’urgence de préserver les témoignages directs des survivants de ces années apocalyptiques, a voyagé dans le monde entier pour les rencontrer, des cités en ruine qui jadis abritaient des millions d’âmes jusqu’aux coins les plus inhospitaliers de la planète. Il a recueilli les paroles d’hommes, de femmes, parfois d’enfants, ayant dû faire face à l’horreur ultime. Jamais auparavant nous n’avions eu accès à un document de première main aussi saisissant sur la réalité de l’existence – de la survivance – humaine au cours de ces années maudites.
Prendre connaissance de ces comptes-rendus parfois à la limite du supportable demandera un certain courage au lecteur. Mais l’effort en vaut la peine, car rien ne dit que la Ze Guerre mondiale sera la dernière.

Edition : Calmann-Lévy

Poche : Le Livre de Poche

 

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