Résumé : A world made by the Eight Creators on which to play out their games of passion and power, Paradise is a sprawling, diverse, often brutal place. Men and women live on Paradise as do dogs, cats, ferrets, goats, and horses. But dinosaurs predominate: wildlife, monsters, beasts of burden—and of war. Colossal plant-eaters like Brachiosaurus; terrifying meat-eaters like Allosaurus, and the most feared of all, Tyrannosaurus rex. Giant lizards swim warm seas. Birds (some with teeth) share the sky with flying reptiles that range in size from bat-sized insectivores to majestic and deadly Dragons.
Edition : Tor Books
Mon Avis : J’avoue, je me suis laissé tenter par ce livre un peu sur un coup de tête. Sans être non plus un des plus grands fan des dinosaures, je dois bien admettre que le mélange Fantasy avec ces reptiles gigantesques disparus avait de quoi titiller ma curiosité. Bon après, comme souvent avec ma PAL en VO, ce livre à un peu trainé et il a fallu attendre la sortie prochaine en VF pour que je le fasse sortir de ma bibliothèque. A noter une illustration de couverture que je trouve magnifique ainsi qu’un livre soigné avec couverture cartonnée et des illustrations qui viennent égayer chaque début de chapitre.
Je me lançais ainsi dans cette lecture sans avoir obligatoirement énormément d’attentes, mais vu la couverture et le résumé peut-être l’attente d’un roman épique avec toute la puissance que peut proposer les dinosaures. J’avoue que les deux premiers chapitres vont réellement me captiver, offrant une scène de bataille, reprenant tout ce que j’espérais avec des combats, des monstres gigantesques, de l’invraisemblable mais paraissant maîtrisé et logique ainsi que de l’action, ce qui a fait que j’ai rapidement été happé et me suis retrouvé à tourner les pages avec envie. La suite me fera vite déchanter, a tel point que j’ai finalement eu du mal à terminer ce roman, le récit arrivant même, selon moi, à transformer ses quelques points forts en frustration. C’est dommage, car l’ensemble ne manquait quand même pas de potentiel, quoi qu’on en pense. De toute façon c’est bien simple, pour résumer dès que l’auteur a quitté le récit nerveux et héroïque pour construire un GoT il a, je trouve, raté le coche.
Alors attention je n’ai rien contre les intrigues de ce genre, loin de là, je suis un grand fan de GoT, mais encore faut-il savoir construire ces jeux de pouvoirs et de manipulations. Victor Milàn ne m’en a jamais paru être capable tant l’ensemble m’a paru brouillon, simpliste et surtout sans véritable logique et vide de sens. Pour faire simple l’Empereur, l’être le plus haut placé dans cette hiérarchie, celui qui est au cœur de la majorité des intrigues, présenté comme quelqu’un d’intelligent, s’avère être sûrement l’être le plus idiot que je n’ai jamais rencontré. Je veux dire, même mon rat Porthos, qui n’est pas le plus fin des ratons, me parait avoir une meilleure logique que lui et devrait sûrement mieux gouverner. A chaque fois qu’on lui propose une connerie à faire, le plus souvent par un personnage qui est juste, pour situer, un ancien traitre à peine gracié, il va se jeter dessus et va ainsi au fil des pages remettre en cause son général des armées ainsi que son principal conseiller et garde du corps depuis des années. Tout ça simplement parce qu’un mec, dont je veux dire tu sens la traîtrise à sa toute première présentation et qui l’a d’ailleurs prouvé puisqu’il venait d’être, je le rappelle, gracié, dit « oh ben lui je l’aime pas ». Ouah. C’est à se demander comment l’Empereur est sur le trône et surtout ce qu’il y fait encore. Bon après on évitera de trop se poser des questions logistiques, avec une armée à peine revenue de guerre qui repart directe sans que ça dérange personne.
Alors après la seconde ligne d’intrigue avec Karyl est légèrement plus intéressante, tout du moins dans sa comparaison avec la première. Certes classique avec un personnage engagé pour sauver une région pacifiste qui ne connait rien à la guerre, mais elle remonte un peu le niveau. Dommage qu’elle soit si peu développée et donne un peu l’impression de tourner en rond. Autre gros soucis, à la moitié du roman je ne comprenais pas où souhaiter aller l’auteur tant il m’a paru avoir du mal à gérer les informations qu’il transmet. Alors on sent bien que l’auteur veut mettre en place quelque chose de complexe, avec des fils rouges surprenants et denses avec leurs lots de révélations, comme s’il avait quelque-chose à prouver, sauf que voilà l’ensemble ne m’a paru jamais vraiment prendre et surtout parait trop superficiel pour, selon moi, mérité captiver.
Concernant l’univers qui est développé il remplit, on va dire, le minimum syndical au niveau du cahier des charges de ce qu’on peut demander d’un univers médiéval, cherchant vaguement à reproduire guerres de religion, frictions entre nations, etc.. Il n’y a rien de non plus très révolutionnaire, mais on y retrouve assez de base pour ne pas se sentir perdu. Il faut dire qu’il a tout de même un petit air de ressemblance avec celui de Georges R.R. Martin. Reste le léger problème de la religion et de ses machinations, c’est beaucoup trop flou pour vraiment captiver le lecteur. Mais le gros soucis vient selon moi des dinosaures. Ils sont clairement mal utilisés. Alors attention l’auteur s’est assez renseigné pour offrir des descriptions plutôt réussi, offrant ainsi un sentiment de puissance et de force. Sauf que voilà, mis à part ces premiers chapitres, les dinosaures se transformeront tout le reste du récit qu’en simple monture tout ce qu’il y a de plus classique. Franchement on pourrait les remplacer par des chevaux que ça ne changerait pas grand chose. Mention spécial tout de même à cette joute équestre ou des chevaliers tentent de se désarçonner à coup de lance, monté sur des Dinosaures. L’auteur a donc décidé d’oublier complètement les différences physiques et les caractéristiques des uns et des autres, mais c’est pas grave car c’est fun. Sauf que, pour moi, cela ne marche pas. Attention je n’attendais pas un roman scientifique sur les dinosaures, mais simplement de les prendre en compte. Franchement avoir de tel « monstres » et faire des joutes c’est frustrant.
Concernant les personnages je ne reviendrai pas sur l’Empereur dont vous connaissez déjà ma pensée. Sauf que voilà le reste, à une ou deux exceptions près, sont loin de se révéler vraiment intéressants. Le problème c’est qu’ils sont clairement monolithiques, figés dans leurs caractérisations parfois un peu trop simpliste. Pour prendre un exemple, je prends le cas de Jaume qui pour moi cristallise ce qui m’a frustré dans ce récit. C’est le général des armées de l’Empereur, neveu de celui-ci, et possède un haut sens moral un peu à la Ned Strak. Le soucis c’est qu’outre le fait que l’auteur n’arrête pas de nous dire à quel point il est beau, fort, dominant, charismatique (qui sait à force de le répéter on va peut-être le croire), il n’évolue surtout pas d’un iota. Ned Strak dans GoT fait les choix qu’on connait, face à sa morale, on peut les considérer comme idiots, mais l’auteur les rends cohérents et logique pour le personnage, ici Jaume fait des choix idiots qu’on considère comme idiots et dont sa seule réponse à tout c’est « je n’ai pas le choix je suis le général ». Sinon aligner deux neurones ça peut être intéressant et ça évitera certaines boucheries.
Ajouter à cela ses compagnons qui gravitent autour de lui qui, faute de travail, tombent dans la caricature et vous comprenez pourquoi je n’ai jamais réussi à m’y attacher à eux. On ne parlera pas des méchants qui, bien entendu, ne veulent pas être méchants mais le sont car ils n’ont soit pas le choix, soit sont manipulés. Seul Karyl et dans une moindre mesure Rob ont réussi à m’intéresser, mais plus par out le côté mystérieux qu’ils soulevaient que par les personnages en eux-mêmes. J’ai tout de même gardé le meilleur pour la fin, la seule héroïne du roman, Mélodia, fille de l’empereur, qui ne sert mais strictement à rien mis à part nous présenter sa garde robe, celle de ses amis toutes plus sexy les unes que les autres, parler potins et offrir une scène de sexe qui donne l’impression d’être écrite par un gamin qui découvre les joies de la fanfiction. Je suis peut-être sévère, j’ai peut-être loupé un élément important sur elle, je ne sais pas, en tout cas le côté nunuche sexy boudeuse non désolé je n’accroche pas.
Alors après tout n’est pas non plus à jeter, une fois que l’auteur commence à mettre les choses en place et qu’il se laisse aller à l’action, dans le dernier quart de son récit, l’ensemble devient légèrement plus fluide et un peu plus intéressant avec une conclusion qui essaie de jouer sur le cliffangher et le mélange des genres. Certes, pas de quoi me donner envie de lire la suite tant je ressors déçu, mais de quoi me faire dire que si l’auteur avait oublié son idée de faire un GoT avec des dinosaures il aurait pu offrir quelque chose de fun et d’original offrant une lecture détente. Dommage. Le tout est porté par une plume qui n’a rien de révolutionnaire, se révélant simple et plutôt efficace même si alourdit par un peu trop de répétitions comme par exemple dans les titres et les noms de chacun. Six tomes sont prévus pour cette série, deux trilogies si j’ai bien compris, en tout cas ils se feront sans moi. Après à chacun de se faire son avis, si vous aimez les dinosaures et une version très simplifiée des intrigues de cour tentez votre chance.
A noter que ce livre sort prochainement en VF chez Fleuve Editions sous le titre Guerre et Dinosaures.
En Résumé : J’avoue je ressors clairement pas convaincu par ce roman mélangeant Fantasy et dinosaures qui pourtant démarrait bien. Les premières pages se révélaient ainsi énergiques, épiques et entraînantes. Mais voilà la suite m’a rapidement fait déchanter et j’ai eu du mal à terminer la lecture. L’auteur se lance en effet dans un roman à la GoT, mais sans en avoir ni la densité ni la complexité de l’original, se révélant même brouillon, simpliste et reposant sur des rebondissements qui viennent plus de la vacuité intellectuelle des personnages que de véritable machinations. Les personnages justement mis à part un ou deux dans l’ensemble ils sont trop figés dans leurs carcans pour se révéler intéressants voir attachants. Mention spéciale au seul personnage féminin qui ne m’a paru servir à rien sauf remplir le quota potin, mode locale et offrir une scène de sexe mal écrite. L’univers, d’un point de vue décor n’a rien de bien original mais s’avère solide, par contre l’utilisation des dinosaures justement m’a paru plus que moyenne, tant l’auteur finalement les transforme en simple monture sans se soucier de leurs caractéristiques. La plume de l’auteur n’a rien d’exceptionnelle, se révélant tout de même simple et vivante, mais je l’ai trouvée plombé par les répétitions. Alors certes tout n’est pas mauvais, le dernier quart se « réveillant » un peu pour nous offrir quelque chose de plus énergique et le dernier chapitre joue sur certaines révélations et cliffangher, mais pas de quoi me donner envie de lire la suite.
Ma Note : 4/10