Résumé : Dans mes rêves, je les appelle les Bâtisseurs.
Celui que, dans leurs mythes, les Bâtisseurs nomment le Dévoreur de réalité
Edition : L’Atalante
Mon Avis : Ce livre a fini dans ma PAL un peu sur un coup de chance. J’avais loupé sa sortie et lors des dernières Imaginales je suis tombé sur ce livre un peu par hasard. Il faut bien avouer que je trouve la couverture, illustrée par Manchu, est vraiment magnifique et m’a tout de suite attirée. Je me suis donc lancé dans une discussion avec l’auteur pour mieux essayer de comprendre et cerner ce cycle, je dois bien avouer que j’ai été vite emballé et je suis donc reparti avec mon livre dédicacé.
Il faut bien l’admettre le roman prend vraiment son temps pour se mettre en place. Les 200 premières pages ne servent qu’à poser l’univers, les personnages, mais aussi les enjeux, mais surtout manque un peu d’originalité. Cette lenteur peut en rebuter certains mais j’avoue que moi, ça ne m’a jamais dérangé du moment que le lecteur arrive à se laisser emporter, et là ce fut le plus
souvent cas, même si par moment quelques coupes auraient quand même pu être réalisées. Puis ce serait dommage de s’arrêter a à peine un tiers du livre qui, après, se révèle, en tout cas pour ma part, vraiment palpitant et prenant. L’intrigue autour de ses bâtisseurs, de leurs technologies et de leur histoire disparue est certes, un peu déjà vue en SF, mais se révèle vraiment bien mené et travaillé par l’auteur. La découverte des vestiges va vraiment plonger l’histoire se révèle vraiment captivante l’action se met doucement en place ce qui fait qu’on a du mal à lâcher le livre.
L’auteur cherche à placer son intrigue dans sur un base vraiment scientifique. On sent que d’ailleurs l’auteur se passionne pour la science. Mais attention, on est loin d’être dans la Hard Science, l’auteur ayant une approche, le plus souvent, très imagé, vulgarisé et compréhensible des aspects scientifiques qui plaira autant aux férus de sciences qu’aux novices, même si parfois l’auteur en fait parfois légèrement trop dans les explications. Cet aspect scientifique apporte un véritable plus à l’histoire, la rendant vraiment plausible et surtout assez proche de nous. Ce qui n’empêche pas aussi l’intrigue sur la découverte de cette nouvelle race extraterrestre de se révéler vive et captivante. L’auteur n’oublie pas non plus de nous offrir des trames personnelles efficaces et vraiment prenantes qui font qu’on se laisse facilement emporter par ce livre.
L’univers mis en place par l’auteur joue un rôle vraiment important. La planète de Gemma qui se révèle hostile, glaciale et austère joue un rôle vraiment important de cette histoire. Gemma et son histoire qui, finalement, va se révéler le point principal de l’intrigue, jouant avec les personnages à sa façon. Une planète ayant ses propres règles ou les hommes tente plus de survivre, de s’habituer à la vie sur Gemma. Un univers qui possède aussi ses propres luttes de pouvoir humaines entre scientifiques, militaires et miliciens, chaque camp possédant une vision différente du monde de Gemma. Mais finalement qu’est véritablement Gemma? Dans tous les cas un Univers, blanc, froid, mais qui, je trouve, vaut vraiment le coup d’être découvert, un monde dense, limite angoissant et pourtant vraiment soigné. De plus les rêves de nos protagonistes ajoutés à la culture indienne ajoute une certaine dose de mysticisme et de magie vraiment intéressante, ajouter à cela une race extra-terrestre qui ne manque pas de charme et donne envie d’en savoir plus.
Concernant les personnages je dois dire que c’est quand même l’une des faiblesses du roman j’ai trouvé. Entre Ambre la scientifique rigide et froide qui rejette tout le monde et Kya l’adolescente rebelle qui a du mal à se trouver, on a vraiment du mal à complètement s’attacher à eux et même si dans la dernière partie certaines révélations se dévoilent et certains changements apparaissent, je suis resté assez circonspect. Pas que ces personnages soient mauvais, loin de là, mais ils sont tellement dans leurs rôles de protagonistes frigide voir de peste, que des fois on a envie de les secouer; ils sont un peu « too much ». Haziel quand à lui est vraiment sympathique à suivre même s’il se perd un peu trop dans son rôle d’amoureux transi. Les personnages secondaires sont intéressants à suivre, mais manquent encore un peu de consistance qu’ils devraient trouver par la suite dans les prochains tomes.
Le style de l’auteur se révèle vraiment efficace, assez simple et prenant, elle arrive de façon surprenante entre roman et explications scientifiques sans jamais perdre ou ennuyer complètement le lecteur, même si par moment elle pousse un peu trop ses descriptions. Puis arrive la conclusion surprenante, intense, mais surtout qui ressemble plutôt à un cliffangher et qui donne clairement envie de lire la suite. Je dis qui ressemble à un cliffangher car j’ai aussi eu un peu l’impression que l’histoire s’arrêtait comme si on avait décidé de la couper là, à ce moment-là, et non en lui offrant une conclusion complète. Je ne sais pas, une impression. Dans tous les cas, j’attends maintenant le second tome avec impatience.
En Résumé : Au final j’ai passé un vraiment bon moment avec ce livre qui nous offre un Planet-Opera de qualité malgré quelques défauts. L’histoire est lente à démarrer, mais une fois lancée elle se révèle vraiment soignée, prenante et palpitante mélangeant roman et aspect plus scientifique sans jamais perdre le lecteur. L’univers mis en place est vraiment réussie et se révèle être un personnage important de ce roman avec sa mythologie, son histoire et son mysticisme. Par contre, je suis plutôt mitigé par les personnages, surtout les personnages féminins, Ambre et Kya, qui sont par moment vraiment trop frigide ou parfois antipathiques, même si ça s’apaise lentement au fil des pages et des révélations. La plume de l’auteur se révèle vraiment prenante et simple et on tourne les pages avec plaisir pour atteindre cette conclusion intense, cliffangher qui donne envie de lire la suite rapidement.
Note : 8/10