Résumé : Londres, 1889. La guilde d’Ae protège les aethrynes depuis des siècles pour qu’elles se consacrent à leur tâche : garder piégés dans leur ombre de sinistres monstres avides de massacre, les gothans. Lorsque la secte des némésis s’attaque à ces prêtresses, l’organisation est ébranlée par la traîtrise de plusieurs agents d’importance. Les traqueurs William, Christopher et Heinrich, qui sont chargés de la protection de lady Eileen pour une nuit, n’imaginent pas les enjeux de la chasse dont ils feront bientôt l’objet. Mais dans l’ombre d’Eileen, attentif, « Il » sait ce qui est sur le point de se jouer.
Edition : Editions du Riez
Mon Avis : La première chose qui m’avait attiré, à l’époque de sa publication, concernant ce livre c’était sa couverture, illustrée par Aurélien Police, qui se révèle sombre et attirante. Le quatrième de couverture ainsi que les différents avis que j’ai lu autour de ce livre ont alors fait qu’il a rejoint ma PAL. Puis comme tout bon livre qui entre dans ma PAL, il a décidé de se lancer dans un grand jeu de cache-cache et de se faire longuement désirer. Puis un jour, un peu par hasard, il s’est attardé entre mes mains et j’ai donc décidé de lui laisser sa chance et de me faire mon avis.
On se retrouve ici à suivre trois traqueurs qui vont se retrouver par la force des choses à devoir protéger une aetrhyne, gardienne d’un Gothan dans son ombre, monstre avide de massacre, face à une secte qui cherche à s’emparer d’elle et à libérer son démon. On se retrouve plongé, quasiment dès la première page, dans une course poursuite qui va clairement se révéler haletante, pleine de rebondissements, de surprises et sans temps morts. Alors certes, l’auteur ne révolutionne pas non plus le genre de la « traque », mais elle maîtrise parfaitement son récit pour ne jamais ennuyer ou perdre le lecteur, jouant efficacement avec les scènes d’action, de tension, mais aussi les scènes plus calmes de révélations et de manipulation pour offrir un rythme palpitant et terriblement efficace. On pourrait se sentir un peu perdu au début, tant on se retrouve directement plongé sans préambule dans le monde que met en place l’auteur, mais c’est pour mieux finalement nous entrainer, faire qu’on se pose alors des questions qui trouvent leurs réponses au fil du récit.
L’univers développé par l’auteur se révèle vraiment passionnant à découvrir déjà, premièrement, par l’utilisation de l’Angleterre, et plus principalement de la ville de Londres, qui offre toujours un cadre très intéressant à ce genre de récit fantastique, surtout que l’auteur nous fait aussi découvrir d’autres villes et d’autres lieux, et le tout porté par un travail de description efficace, riche et qui rend l’ensemble vraiment palpable et donne envie d’en découvrir plus. L’époque Victorienne, classique aussi dans ce genre d’histoire, se révèle bien exploité et intéressante même si les courses poursuites en crinoline m’ont toujours laissé perplexe. Non, là où le récit gagne vraiment en intérêt c’est principalement à travers tout l’aspect mythologique et magique mis en place par l’auteur qui se révèle vraiment fascinant, soigné et complexe. Les pouvoirs des uns et des autres restent classiques, mais se révèlent efficaces et entrainants. C’est surtout cette idée de revisiter le monstre dans l’ombre d’une prêtresse, le tout sur fond de religion revisité qui se révèle captivant. Il permet surtout de jouer avec les peurs, aussi bien des personnages que de jouer avec le lecteur, offrant aussi ainsi une ambiance sombre, qui nous rappelle que la nuit, dans le noir, les pires cauchemars peuvent parfois survenir. Alors attention, on n’est pas non plus dans l’horreur, ce n’est pas le but du récit, il joue simplement sur le côté sombre et apporte ainsi un aspect inquiétant, légèrement angoissant et étrange au récit qui offre un plus à l’ensemble.
Concernant les personnages, dans l’ensemble, ils se révèlent efficaces, intéressants et un minimum travaillés et attachants, que ce soit William qui prend de plus en plus d’ampleur au fil des pages que ce soit dans sa relation avec les autres ou sa position sociale, même s’il possède un ou deux points de caricature, Heinrich dandy allemand, qui possède le don de manipulation et se fourvoie dans différents vices de façade, mais qui révèlent un héros plus profond, ou encore Christopher, marié et père, qui doit mener de front sa double vie avec toutes les conséquences que cela occasionne. J’ai par contre eu un peu de mal avec les personnages féminins. Elles ne sont pas vraiment ratées, loin de là, mais je trouve qu’elles ont du mal à s’imposer malgré tous le potentiel qui apparaissait. Que ce soit Eileen, dont l’auteur a du mal à mettre en avant ce qui fait que pendant la moitié du roman on se demande si on la déteste ou pas tant elle peut se révéler froide et égoïste, ou bien Lisa qui tombe un peu trop dans la caricature de la jeune demoiselle délurée, qui a ses circonstances on le comprend bien, mais qui en fait peut-être un peu trop, elles ont du clairement du potentiel qui aurait mérité plus. Rien de non plus dérangeant, elles restent intéressantes à découvrir.
Après certains points m’ont tout de même dérangé dans le récit, le premier vient du côté un peu linéaire de l’histoire, ce qui fait que quelques passages se révèlent très facilement devinables. Ensuite le derniers tiers du roman se révèle très dense en révélation et dans le développement de l’intrigue, ce qui donne énormément d’information fournie, mais occasionne aussi un sentiment de précipitation, que les réponses sont alors fournies un peu trop rapidement ou que certains rebondissements sont traités de façon trop simplement. Cela n’empêche pas cette fin de se révéler fluide et palpitante, mais parfois cela me laissait légèrement perplexe. La plume de l’auteur se révèle soignée, riche, efficace et entrainante, passant d’un personnage à un autre de façon fluide et prenante et qui nous plonge facilement dans l’histoire. Alors c’est vrai que parfois l’auteur se laisse un peu trop aller dans son style, donnant alors l’impression de trop vouloir en montrer, même si rien de non plus bloquant surtout quand on se dit qu’il s’agit là d’un premier roman. Au final ce Au Sortir de l’Ombre m’a offert un bon moment de lecture et je ne regrette pas la découverte. La conclusion, ouverte, laisse à penser une (voir des) suite possible, que je lirai avec plaisir.
En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous offre une histoire qui se révèle entrainante, pleine de révélation et de surprises, et surtout sans temps morts. On pourrait se sentir un peu perdu tant on se retrouve directement plongé dans son univers, mais c’est pour mieux pousser le lecteur à se poser des questions qui trouvent leurs réponses au fil des pages. L’univers développé est un des points forts du récit, passionnant à découvrir et surtout se révélant dense et soigné, principalement dans tout son aspect magique et mythologique. Les personnages ne manquent pas d’attrait et sont un minimum attachants, même si j’ai trouver les personnages féminins un peu en deçà de ce que laissait voir leurs potentiels. Alors j’avoue certains points m’ont dérangés, principalement concernant le dernier tiers du récit qui se révèle très riche en révélations et machinations, peut-être un peu trop, ce qui fait que c’est parfois traité un peu trop simplement, voir facilement, mais bon rien de non plus bloquant. La plume de l’auteur se révèle soignée, efficace et entrainante, même si parfois elle se laisse un peu trop aller. La fin ouverte laisse la possibilité à des suites qui, si elles sont publiées, je les lirai avec plaisir.
Ma Note : 7,5/10