Résumé : Pauvre Andy Warner. L’ex-star contestataire des morts-vivants a passé une année entière soumis à des tests expérimentaux dans un laboratoire de recherches sur les zombies dans l’Oregon. Heureusement, un miracle se produit : à quelques jours de Noël, il parvient à s’échapper et fausse compagnie à ses poursuivants en enfilant un costume de Santa Claus. Le déguisement parfait… À deux réserves près : des collègues de décomposition le reconnaissent et exigent de lui qu’il soit leur chef ; et une adorable fillette solitaire le suit partout, convaincue qu’il est vraiment le père Noël… Une comédie horriblement délicieuse à lire sous le sapin.
Edition : Mirobole
Mon Avis : Il y a un peu moins d’un an je me suis laissé tenter par les premières aventures du zombie contestataire Andy, dans Comment j’ai Cuisiné mon Père, ma Mère… et retrouvé l’amour, qui, malgré quelques légères longueurs, m’avait offert un bon moment de lecture fun, agréable et plus que divertissant. C’est donc avec plaisir et envie d’en savoir plus sur Andy que je me suis laissé tenter par cette suite, surtout que la période s’y prête bien, Halloween venant de s’achever et les préparatifs de noël étant en cours, quoi de mieux qu’une lecture avec zombies et père noël pour cette période de l’année. Je ne reviendrai pas sur l’esthétique du livre et sa couverture tant les éditions Mirobole donnent vraiment envie de collectionner leurs livres. A noter qu’il peut être lu de façon indépendante.
On retrouve donc notre cher Andy, enfermé dans un laboratoire d’essai, jouant les cobayes, forcé à de nombreuses expériences depuis presque un an. Un jour un membre du SPZ, la Société Protectrice des Zombies, va le délivrer lui et ses compagnons de cellules, mais seul Andy va réussir à s’enfuir. Il va alors décider de sauver ses compatriotes ; problème il est seul déguisé en père noël avec juste une petite fille qui lui demande de réaliser son voeu le plus cher. Clairement quand j’ai entamé ma lecture le résumé annonçait la couleur, cela va être, comme le premier tome, totalement barré, avec une bonne dose d’humour noir et de cynisme, sauf que voilà une fois ce premier tome refermé je dois bien avouer que, sans être déçu, je n’ai pas non plus été autant emballé que le roman précédent.
Franchement entre Deus Ex Machina, facilités et simplicité, l’intrigue m’a paru sans véritable rebondissements tant l’ensemble me paraissait prévisible et l’auteur me donnait plus l’impression d’offrir un « happy-end », certes dans une certaine limite, à son héros préféré. Un peu comme s’il s’était trop accroché à lui et ne pouvait pas le laisser au milieu des soucis du premier tome, alors il lui a écrit un conte qui se termine bien. Sauf que voilà le roman est très, très court, à peine un peu plus de 200 pages, et par conséquent la densité n’est pas obligatoirement au rendez-vous, allant à l’essentiel sans parfois prendre le temps de donner quelques détails voir quelques explications ce qui peut se révéler frustrant voir légèrement enfantin pour les personnages. Il faut dire que je me suis légèrement fait avoir par la version française, car la VO est claire au niveau du titre du roman I Saw Zombies Eating Santa Claus: A Breathers Christmas Carol, il s’agit purement et simplement d’un conte de noël avec toutes les facilités et la magie que peut inclure ce genre de récit, toute la candeur qui peut s’en dégager, pourtant je ne l’ai jamais pris comme tel, m’attendant toujours à y retrouver la profondeur, la critique et les messages sous-jacents du premier. Certaines réflexions sont certes toujours présentes, mais un peu comme l’ensemble du récit elles restent en surface.
Alors attention, ne me faites pas dire non plus ce que je n’ai pas dit, l’ensemble n’est pas non plus complètement mauvais, on y retrouve toujours cette bonne dose d’humour, d’ironie et de décalage qui caractérise notre héros avec sa verve et sa narration toujours aussi entrainante et énergique. L’auteur n’oublie pas non plus qu’il est dans un roman de zombies, jouant ainsi de façon efficace sur les genres entre la magie et la pureté de noël, et le côté sombre, violent et sanglant que peut proposer les morts-vivants, surtout des zombies qui savent qui peuvent rester éternellement jeune en mangeant du respirant. On ne s’ennuie ainsi jamais vraiment, tournant les pages avec un minimum de facilité pour voir ce que va proposer l’auteur. Le côté zombie, qui a gardé son esprit, permet ainsi toujours a l’auteur d’offrir un travail intéressant sur l’univers et son développement, principalement sur la vision de notre société. Mais voilà, niveau divertissement l’auteur remplit pleinement son rôle avec cette histoire, mais mes attentes se révélaient un peu plus poussées et c’est ce qui a joué sur mon ressenti mitigé.
Concernant les personnages la narration varie, ne restant pas obligatoirement toujours sur Andy, mais nous faisant découvrir aussi deux autres protagonistes. C’est une bonne idée je trouve, permettant ainsi d’être au plus près des différents héros, des émotions de chacun, tout en ayant des idées et des points de vues différents. Sauf que voilà autant Andy arrive clairement à toucher le lecteur, principalement dans sa relation avec Annie, qui joue de façon efficace, sans trop tomber dans le mélo, sur les émotions du héros toujours, d’une certaine façon, à la recherche d’une vie normale, autant le troisième personnage m’a plutôt laissé de marbre. Son rôle de gardienne de zombie avec une dose d’humanité est tellement téléphoné et le roman tellement court qu’on tombe un peu trop dans la caricature, ce qui est dommage. Concernant les personnages secondaires l’auteur nous offre, certes de façon succinte, mais plutôt efficace, des personnages complètement décalés et barrés, avec même le retour de certains du premier tome.
La plume de l’auteur se révèle toujours aussi simple, fluide, efficace, entrainante et on ne peut pas lui enlever sa capacité à nous emporter dans les aventures du zombie Andy. Certes je ressors légèrement mitigé de ma lecture, mais je ne peux clairement pas dire que je me suis ennuyé pour autant. Par contre, je ne sais pas si l’auteur a prévu d’écrire une suite encore ou non, mais il va falloir faire attention, car l’humour présent dans ce récit tombe un peu dans la répétition par rapport au premier tome, même si rien de non plus très bloquant ici, mais pourrait perdre de sa saveur dans une troisième tome.
En Résumé : J’avoue que je ressors de ma lecture de cette suite des aventures de Andy le zombie contestataire, avec un léger sentiment mitigé. Ce n’est pas une mauvaise histoire, l’humour et le divertissement sont toujours bien présents et se révèlent très sympathique. L’auteur joue de façon efficace sur le parallèle entre la magie et la pureté de noël et le côté sombre, violent et sanglant lié aux zombies. Sauf que voilà ce récit est très court, ce qui fait qu’on y retrouve pas la même densité que dans le premier tome, mais surtout l’auteur m’a paru un peu trop tomber dans la facilité, la simplicité et abuse légèrement de Deus Ex Machina à certains moments. Concernant les personnages autant Andy et Annie se révèlent vraiment intéressant, principalement dans l’émotion qu’ils arrivent à distiller, autant l’autre héroïne présentée m’a paru manquer d’intérêt se révélant un peu trop caricaturale pour vraiment s’imposer. Les personnages secondaires, malgré un certain manque parfois de profondeur, offrent une brochette de protagonistes décalés et entrainants. La plume de l’auteur se révèle simple, fluide et entrainante, nous plongeant finalement avec un minimum de facilité dans ces aventures. Au final si j’avais pris ce livre pour ce qu’il est, un simple conte de noël, et non rechercher ce que j’avais trouvé au premier tome, mon avis aurait été différent je pense.
Ma Note : 6/10
Autres avis : Lune, Cornwall, Mariejuliet, Nelfe, AcrO, …
Comment j’ai Cuisiné mon Père, ma Mère… et retrouvé l’amour – S.G. Browne
de BlackWolf
On 29 décembre 2014
dans Fantastique
Résumé : Andy vit en paria depuis sa résurrection spontanée après un accident de voiture. Ce nouveau zombie n’a pour morne horizon que le cellier familial, où il cuve les grands crus de son père, et ses réunions mensuelles aux Morts-Vivants Anonymes.
Mais lorsqu’un zombie solitaire l’initie aux bienfaits régénérateurs de la chair humaine, Andy décide de lutter pour ses droits civiques. Débute alors un voyage improbable qui le mènera de la morgue au rôle très médiatisé de porte-parole de la cause zombie, en passant par des séjours à la SPA reconvertie dans l’accueil de zombies fugueurs et aux plateaux d’Oprah Winfrey.
Edition : Mirobole Editions
Poche : Folio SF
Mon Avis : Ce livre j’en entends parlé depuis un long moment déjà, c’est bien simple depuis sa sortie qui remonte a plus d’un an maintenant. Pourtant, je ne sais pas trop pourquoi, il n’a jamais réussi à terminer dans ma PAL, la faute peut-être à un titre à rallonge qui me laisse toujours songeur et la peur de trop tomber dans une romance. Il a fallu attendre de nombreux avis, plus que positifs, pour que je décide à le faire entrer dans ma bibliothèque. À noter aussi l’aspect esthétique du livre, qu’on retrouve sur tous les livres de chez Mirobole et qui, j’avoue, se révèle réussi, à travers une couverture souvent assez simple aux premiers abords et qui pourtant offre bien plus et plonge clairement dans le récit.
On se retrouve ainsi à suivre Andy, héros rejeté et détesté par quasiment tout le monde pour la simple raison qu’il est un zombie. Il passe ainsi ses journées enfermé dans la cave de ses parents, qui ne le supportent plus vraiment dans son nouvel état, et a pour seul loisir une thérapie de groupe avec d’autres zombies. L’intérêt du roman vient ici principalement du fait que l’auteur a décidé de mettre comme narrateur principal un zombie : Andy. Un peu comme c’était le cas dans L’Education de Stony Mayhall cela permet ainsi d’être au plus proche du héros, de mieux le comprendre et ainsi de mieux imaginer ce qu’il traverse, ce qu’il ressent et ce qu’il vit. Sauf qu’ici les classiques du roman de zombies sont complètement bouleversés, loin du monstre mangeur d’homme, devenant presque humain. Alors certes on n’est pas du tout dans le roman d’action, bourré d’adrénaline et de morsure, mais plus dans un roman qui cherche à dévoiler et apporter un message, mais tout de même avec une bonne touche d’horreur et aussi d’humour. Car oui l’humour noir et le cynisme sont une des grandes réussites du récit, de nombreuses scènes m’ont fait sourire, voir réussi à me faire rire. Attention on est pas dans de l’humour potache, qui cherche à faire « mourir de rire » son lecteur, mais plus dans un humour plutôt discret, qui vient ici apaiser le côté sombre et parfois sanglant du récit ; qui vient apporter une touche de détente dans un roman intelligent.
Car oui, le second point fort du récit vient dans le message que cherche à faire passer l’auteur, un message de tolérance sur le rejet des autres. Les zombies étant devenu la nouvelle minorité qu’on peut haïr librement, vu qu’en plus ils sont morts qui s’en plaindra et qui s’en souciera, le quotidien de notre héros se révèle ainsi rempli de brimade, de haine et de violence, simplement parce qu’il est différent et que, d’une certaine façon, il effraie les vivants et devient ainsi un défouloir pour tous les maux qui existent. Mais c’est aussi plus que cela, il s’agit d’une véritable critique sociale sur ce qui pousse les gens à entrer dans des moules qui sont prédéfinies, même si cela les rend déprimés et qu’ils doivent suivre des thérapies pas toujours adéquates, ainsi qu’une critique acerbe des médias qui font et défont la vérité au bon vouloir des audiences. Un véritable travail est aussi fait sur le mal-être des personnages, qui ne se sentent ni compris, ni acceptés. Une philosophie diffuse, au fil des pages, qui se révèle vraiment soignée et réfléchie. Concernant l’univers que développe l’auteur autour des zombies il se révèle assez sympathique, démarrant de façon classique pour mieux arriver à nous surprendre au cours de la lecture et de l’évolution des héros. Après je regrette peut-être juste quelques libertés que l’auteur s’offre dans la représentation du zombie ainsi qu’un manque, parfois, de réponses, mais rien de non plus trop dérangeant ou bloquant.
Concernant les personnages, le fait d’être au plus près d’Andy, qui est le narrateur du récit, fait qu’on s’attache assez facilement à lui dès le début, avec ses problèmes, son besoin d’être apprécié et aimé et sa recherche d’une vie normale ; il arrive vraiment à nous toucher. On découvre aussi avec lui de nombreux autres zombies, principalement ceux de son groupe de thérapie, qui vont ainsi lui offrir de nombreuses aventures, mais aussi des nombreuses situations des plus déroutantes et cocasses. Mais voilà la narration à la première personne a aussi son inconvénient, on s’accroche moins facilement aux autres personnages rencontrés, surtout quand il y en a plusieurs et c’est vraiment dommage, car j’ai ainsi eu du mal à vraiment m’émouvoir à ce qui peut arriver à certains des amis d’Andy, un peu comme si, consacré qu’à lui, j’avais un peu de mal à m’intéresser aux autres. De plus les personnages secondaires manquent aussi, parfois, d’un peu de consistance. Alors attention rien de non plus perturbant, ou qui peut freiner la lecture, tant ils arrivent par leur énergie à nous donner envie d’en lire plus.
Pourtant tout n’est pas non plus parfait dans ce roman, autant le premier tiers m’a passionné par son aspect original, plein d’humour et de mordant, le troisième tiers m’a lui happé par ses aventures, ses rebondissements et ses surprises, autant l’entre-deux m’a paru moins entrainant, perdant un peu de sa saveur, me donnant un peu l’impression que l’auteur tourne en rond autant dans ses réflexions que dans ses aventures. Cela n’empêche pas cette seconde partie de se laisser lire, mais j’ai trouvé qu’elle n’avait pas la même force que les autres, peut-être que quelques pages en moins aurait pu apporter un plus. Autre point qui s’est fait ressentir, l’auteur s’offre quelques répétitions qui, au bout d’un moment, perdent de leur intérêt, principalement dans l’humour comme par exemple cette phrase qui revient régulièrement « Si vous n’avez jamais … , alors vous ne pouvez pas comprendre » qui, à force de la lire, devient lassante je trouve.
La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et entrainante ce qui fait qu’on tourne les pages avec envie d’en apprendre plus, nous plongeant ainsi dans un récit possédant une bonne dose d’humour et d’horreur et qui surtout fait réfléchir sur notre société. Au final j’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, certes avec quelques défauts, mais qui m’a donné envie de lire les prochaines aventures d’Andy dans Le Jour où les zombies ont dévoré le Père Noël.
En Résumé : J’ai donc passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans l’univers d’Andy, zombie de son état, qui doit faire face au rejet et à la haine des autres. L’auteur nous offre ainsi une véritable critique sociale soignée et réfléchie sur l’acceptation des autres et sur notre société, le tout sur fond d’horreur, et avec une dose d’humour qui évite ainsi de trop sombrer dans le noir et le déprimant, offrant ainsi une légèreté bienvenue. L’univers zombies se révèle assez efficace, même si je reproche certaines libertés que se prend parfois l’auteur, mais rien de bien gênant. Concernant les personnages on s’attache très rapidement à Andy, à son calvaire et sa mélancolie qu’il traine, mais j’ai eu un peu plus de mal à vraiment m’attacher aux autres protagonistes qui offrent, certes, de nombreuses aventures, mais dont la narration à la première personne tend parfois un voile sur leurs émotions selon moi. Mon seul regret concernant ce récit vient d’un essoufflement vers le milieu, l’auteur donnant l’impression de tourner un peu en rond avant de se relancer dans une troisième partie efficace. La plume de l’auteur se révèle simple, efficace et entrainante. Je lirai en tout cas la suite des aventures d’Andy avec plaisir.
Ma Note : 7,5/10
Autres avis : Cornwall, Lelf, Mariejuliet, Jae-Lou, Dup, Zina, Joyeux-drille, …