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Chroniques Martiennes – Ray Bradbury

Résumé : 2030.
Les Terriens débarquent enfin sur Mars, pour y découvrir des habitants aux yeux d’or, qui lisent dans les pensées. Une société fascinante qui a dressé de superbes cités sur l’horizon et a aménagé les célèbres canaux de Mars. Et si le rêve martien prenait la suite logique du rêve américain ? Ne serait-ce pas là le début d’un terrible cauchemar ?

Edition : Audible

 

Mon Avis : Depuis quelques temps je profite de m’être lancé dans la découverte des Audiobooks pour soit, premièrement, découvrir des livres voir des classiques que je n’ai pas lu, soit aussi pour replonger dans des classiques que j’ai lu il y a des années et que j’ai envie de relire. Concernant ce Chroniques Martiennes, il s’agit surtout d’une redécouverte, puisque j’avais déjà lu ce recueil quand j’étais étudiant. Je me souviens à l’époque d’avoir passé un excellent moment de lecture, mais je voulais redécouvrir ces textes et aussi voir comment j’allais appréhender ce récit avec un bagage de lecture complètement différent aujourd’hui. Concernant la narration d’Hugo Becker, je l’ai trouvé très réussie et fluide, ne cherchant jamais à surjouer  tout en reposant sur un rythme efficace.

Stark et les Rois des Etoiles – Leigh Brackett & Ray Bradbury & Edmond Hamilton

stark et les rois des etoilesRésumé : « Enfin, les vaisseaux promis arrivèrent.
Stark les contempla sur les écrans lorsqu’ils jaillirent du néant. Shorr Kan les lui détaillait. Les escadrons du royaume de Fomalhaut, blasonnés d’un soleil blanc à la proue. Les nefs de Rigel, de Déneb, d’Algol, d’Altaïr, d’Antarès, de Véga. Les flottes des lointains royaumes de la Lyre, du Cygne, de Cassiopée, du Lièvre, du Corbeau, d’Orion. Les navires des barons d’Hercule, à l’enseigne de l’amas doré. Et ainsi de suite, et ainsi de suite, jusqu’à ce que les oreilles du Terrien résonnent de noms d’étoile et qu’un vertige le saisisse devant l’ampleur de ce rassemblement.
En dernier, ce furent les vastes ombres mouvantes de la guerre interstellaire, les gigantesques croiseurs de l’Empire, et les flottes entières des Rois des étoiles, venues se masser devant le Voile de Dendrid, au point de poudroyer l’espace. »

Edition : Le Bélial’

 

Mon Avis : Leigh Brackett fait partie de ses auteurs qui ont marqué à leur époque la science-fiction ainsi que l’imaginaire en général et dont je dois bien avouer je n’ai encore lu aucun textes. Elle est principalement connue pour avoir créée le héros Eric John Stark, personnage charismatique qu’on retrouve d’ailleurs dans la majorité des textes de ce recueil et que j’avais énormément envie de découvrir. Mais voilà, j’aurais pu me laisser plutôt tenter par Le Grand Livre de Mars, plutôt que par celui-ci, mais j’avoue je n’ai pas trop réfléchi et j’ai été rapidement conquis par la magnifique couverture d’Elian Black’mor. Je pense d’ailleurs que même si je n’avais jamais entendu parler du héros, j’aurai craqué pour la couverture. Ce recueil comporte six textes accompagnés de six illustrations de Philippe Caza ainsi qu’un avant-propos de Pierre-Paul Durastanti et une préface de Edmond Hamilton, mari de l’auteur.

Lorelei de la Brume Rouge de Leigh Brackett & Ray Bradbury : Cette nouvelle, la préface nous informe qu’elle possède une histoire un peu particulière, il s’agissait d’une commande de l’auteur mais comme elle était trop occupée par son travail sur un scénario de film elle a donc demandé à Ray Bradbury de terminer le texte. La première moitié est donc écrite par Leigh Brackett et la seconde par Ray Bradbury. Ce texte est aussi un peu à part dans ce recueil, car il nous fait découvrir Hugh Starke et non pas Eric John Stark. Prémisse du héros ou lointain cousin? En tout cas le récit nous fait découvrir le héros en fuite après un braquage et qui suite au crash de son vaisseau va se retrouver en plein milieu d’une guerre dont il ne connait rien. On retrouve clairement un texte d’époque avec des personnages qui se révèlent charismatiques, aventuriers et vont devoir faire face à des aventures qui, souvent, les dépasse et vont alors devoir offrir le maximum d’eux-même pour s’en sortir et sauver les siens. C’est clairement divertissant et efficace, on tourne les pages avec grand plaisir même si l’aspect linéaire enlève un peu le côté surprenant et qu’on devine facilement la fin. On notera par contre un petit clin d’œil, selon moi, à Robert E. Howard.  La représentation de Vénus de l’auteur se révèle clairement magnifique et flamboyante, même si bien entendu erroné aujourd’hui. En tout cas cette vénus donne envie d’être découverte.

Magicienne de Vénus de Leigh Brackett : On se retrouve avec ce texte de nouveau sur vénus, mais cette fois c’est Eric John Stark qui va nous guider et va devoir aller sauver un de ses amis disparu dans un village qui cache bien des secrets. Stark va alors devoir lutter face à une famille dirigeante qui a sombré dans une douce folie et qui depuis des générations sont à la recherche d’un secret caché dans la région. De nouveau l’auteur nous propose un texte divertissant, sans temps morts qui se laisse lire avec plaisir et nous fait découvrir un coin de vénus plus sombre, angoissant, mais toujours aussi bien décrit et fascinant par certains aspects. Le tout est bien porté par des personnages intéressants et percutants. Je reproche par contre certains passages un peu long, principalement quand elle tente une introspection sur la famille Lahri. Au final un texte très agréable et efficace.

Stark et les Rois des Etoiles de Leigh Brackett & Edmond Hamilton : Concernant cette nouvelle elle lie deux univers, celui de Eric John Stak de Leigh Brackett et celui des Rois des Etoiles de son mari Edmond Hamilton. Un texte qui se révèle finalement plus Space-Opera que Planet-Opera comme les autres qui composent ce recueil. Pourtant j’avoue n’avoir que moyennement accroché à ce texte. Les autres textes ont beau se révéler classiques dans leur construction, ils possédaient leurs propres voix, alors que celui-ci me parait accumuler un peu trop de poncifs avec ce héros solitaire sauveur de l’univers, sans véritable réflexion de fond, où la puissance va bien entendu tout débloquer. L’ensemble reste fluide et efficace, mais je n’ai jamais réussi à complètement rentrer dedans. Dommage, car les personnages se révélaient vraiment intéressant et la rencontre entre Stark et Shorr Kan possédait un sacré potentiel qui ne restera au final que virtuel.

À noter que les trois textes qui suivent sont liés et peuvent être considérés comme une trilogie de Skaith.

L’Étoile Rousse de Leigh Brackett
Les Chiens de Skaith de Leigh Brackett
Les Pillards de Skaith de Leigh Brackett

J’ai décidé de ne faire qu’une seule chronique sur ces trois textes pour éviter de trop spoiler. Cette trilogie envoie Stark sur Skaith à la recherche de son père adoptif qui y est retenu contre son gré. . On comprend alors que le pouvoir de Skaith refuse le voyage dans les étoiles pour éviter d’y perdre leur puissance. Il va aussi alors rapidement se rendre compte qu’une prophétie repose sur lui. J’avoue que cette trilogie se révèle, dans son ensemble, un bien joli morceau, efficace, haletant, où on ne s’ennuie pas un seul instant, l’auteur manipulant les rebondissements et les surprises de façon clairement efficace et réussi poussant le lecteur à alors tourner les pages pour voir comment ils vont s’en sortir.

La planète de Skaith se révèle a elle toute seule un des points forts de cette série, que ce soit par la complexité des peuples qui y sont présentés, leurs envies, leurs souffrances, leurs décadences, leurs besoins ou encore par les lieux et les architectures. C’est une planète entière qu’elle nous fait découvrir où chaque peuple, chaque personnage croisé possède sa propre vision de la vie, du monde et va alors retrouver toutes ses croyances chamboulés devant l’arrivée de cet homme des étoiles qu’est Stark. L’auteur nous offre alors une véritable réflexion sur le changement, la façon de l’aborder, la peur qu’il amène obligatoirement et ici avec le voyage stellaire toutes les transformations qu’il va forcément apporter. Alors c’est vrai que c’est parfois un peu facile, les idées sont un peu simplistes et amené parfois avec un certain manque de finesse, mais elles permettent en tout cas aux textes d’être un peu plus que de simples récits d’aventures.

Le personnage principal de Stark se révèle clairement intéressant, principalement dans sa dualité qui le gouverne, à la fois homme sauvage et civilisé. Il possède assez de charisme pour happer le lecteur au fil des pages et de ses aventures malgré c’est vrai une construction d’époque qui ne plaira pas à tout le monde avec un héros sans peur et sans doutes, qui avance toujours sans se retourner ni réfléchir vraiment à ses actes. Ce qui est un peu dommage c’est que le côté énergique du récit l’emporte sur la construction des personnages secondaires qui manquent parfois de profondeurs ou disparaissent au fil des tomes, je pense principalement ici au personnage de la devineresse qui possédait un énorme potentiel selon moi et qui pourtant s’impose de moins en moins dans Les Chiens de Skaith et Les Pillards de Skaith.

Autre point intéressant c’est la façon dont l’auteur construit son récit, principalement dans les deux premiers tomes, transformant une épopée héroïque où le personnage principal est vu comme un sauveur à une suite beaucoup plus sombre où le sauveur devient le banni, le rejeté, le démon qui vient tout détruire. On a une véritable évolution dans l’ensemble qui fait qu’on ressent alors moins la linéarité dans la construction du « j’avance, un obstacle, je l’abats, j’avance » et qui permet clairement de se sentir plus passionné par cette histoire. Le troisième tome m’a paru par contre un cran en dessous car, même s’il apporte des moments tragiques et efficaces, de l’action et des rebondissements ainsi qu’une réflexion sur l’homme qui reste toujours fidèle à lui-même, il permet trop facilement à l’auteur d’offrir une fin comme elle l’entend à son cycle de Skaith. Il n’est pas mauvais, juste moins fascinant que les deux premiers.

 

Quand on ouvre ce livre il faut savoir à quoi on s’attend. Ces histoires ont été écrites durant l’âge d’or de la SF et proposent des héros charismatiques, qui savent se battre, toujours droit dans leurs bottes et qui vont se retrouver dans des situations pleines d’aventures, d’action et sans temps morts. Si on cherche de la SF peut-être plus nuancé, plus réfléchi alors passez votre chemin. Si vous cherchez plus une SF divertissante, bourré d’adrénaline, mais qui offre aussi des réflexions avec des rencontres percutantes et des lieux magnifiques par l’imagination de l’auteur, alors laissez vous tenter par ce livre qui, sans se révéler un chef-d’œuvre, remplira clairement son rôle. D’ailleurs on sent bien que l’auteur a été scénariste reconnu à Hollywood, la gestion de l’ensemble est vraiment réussie. En tout cas moi c’est ce que je cherchai en l’ouvrant et je dois bien avouer que je ne suis pas déçu de ma lecture. Je pense même faire rentrer prochaine Le Grand Livre de Mars dans ma PAL.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui propose de découvrir six histoires de Science-Fiction, pleines d’aventures, d’action, sans temps morts et qui se lisent facilement se révélant clairement divertissantes. Certains aspects ont peut-être un peu vieilli, certains textes sont peut-être un peu trop linéaires et les personnages, dont le personnage principal paraissent parfois légèrement stéréotypés, mais pourtant l’auteur arrive, à travers ses différents récits, à nous faire réfléchir, à nous faire tourner les pages et surtout principalement à nous faire voyager sur des planètes qui possèdent toutes une certaine beauté et donnent envie d’être découvertes. Si vous cherchez des textes remplis d’adrénalines et d’aventures, le tout dans des lieux exotiques avec des personnages percutants et charismatiques alors ce livre est pour vous. Si vous cherchez quelque chose de plus nuancé, alors passez votre chemin. Au final six textes de l’âge d’or de la SF qui se lisent facilement et se révèle plus qu’agréable, je me laisserai d’ailleurs maintenant bien tenter par Le Grand Livre de Mars.

 

Ma Note : 7,5/10

Bifrost n°72 – Spécial Ray Bradbury

bifrost 72 ray bradburyEdition : Le Bélial’

 

 

 

 

 

Mon Avis : Depuis quelques mois je me suis lancé dans la lecture des différents Bifrost qui traînaient dans ma bibliothèque. Je continue donc avec ce numéro 72 qui est consacré à un auteur connu et reconnu, Ray Bradbury auteur prolifique, dans le milieu de l’Imaginaire pour des œuvres telles que Fahrenheit 451, L’Homme Illustré, Les Chroniques Martiennes, mais qui a aussi publié de nombreux écrits dans différents genres. Un auteur que j’ai pas mal lu durant mon adolescence et dont il serait intéressant que je me replonge dans son œuvre avec un regard aujourd’hui différent. À noter aussi la très belle couverture illustrée par Adrien Police. Ce magazine contient trois nouvelles de Ray Bradbury, ainsi que deux autres textes, de Christian Léourier et de Jean-Philippe Depotte.

Le Cercueil de Ray Bradbury : Voilà une nouvelle qui va plonger le lecteur dans une rivalité fraternelle entre l’ainé riche, malade et proche de la mort qui construit sa dernière invention et le plus jeune sans emploi qui vit au crochet de son frère et qui va chercher à voler le dernier travail de son frère pour enfin pourvoir profiter de sa vie. Une jalousie dévoilée de façon cynique et efficace par l’auteur, qui se révèle sympathique malgré son côté tout de même très prévisible. Rien d’exceptionnel, mais un texte qui se lit bien et divertit.

Le Réveil des Hommes blancs de Christian Léourier : La meilleure nouvelle du magazine, selon moi, qui nous plonge dans l’univers habituel de l’auteur celui de Lanmeur. Un texte qui nous fait découvrir une planète qui a été abandonnée et redécouverte par les hommes de Lanmeur, qui vont alors chercher à la coloniser. Mais la planète a-t-elle vraiment été abandonnée? On se retrouve vraiment happé par ce texte efficace et attachant qui nous présente une planète vraiment intéressante. Un récit qui, comme à son habitude avec l’auteur, se révèle vraiment humain montrant l’Homme dans ses plus grandes qualités, mais aussi dans ses pires défauts. Après tout l’Homme restera toujours égal à lui-même. Un texte sur la tolérance, le respect et l’acceptation des autres. Mais surtout un univers toujours aussi riche et fascinant à découvrir au fil des pages, le tout présenté à travers une plume dense et poétique. Cette nouvelle a d’ailleurs gagné le Prix des lecteurs de Bifrost 2013, catégorie nouvelle francophone et elle est disponible gratuitement en ebook jusqu’au 21 février.

Un Petit Voyage de Ray Bradbury : De nouveau une courte nouvelle de Bradbury nous présentant une vielle femme, fervente croyante, qui croit acheter un ticket pour rejoindre une fusée et rencontrer Dieu. Je n’ai pas vraiment accroché à ce texte qui me parait le plus faible du magazine. On y retrouve bien le côté cynique déjà présent dans la première nouvelle, mais l’ensemble n’a pas réussi à me convaincre et surtout se révèle extrêmement prévisible même dans sa chute. Je pense que ce texte est aussi un texte d’époque qui devait plus toucher son lecteur au moment où l’espace se révéler beaucoup plus mystérieux que maintenant, ce qui permettait sûrement de mieux comprendre la fascination de cette vieille dame et donc de plus facilement s’accrocher à elle.

Le Pacha de Jean-Philippe Depotte : J’avoue je possède deux livres de l’auteur qui sont dans ma PAL et que je n’ai pas encore lu, honte à moi. Je profite donc ainsi de cette nouvelle pour découvrir sa plume. On retrouve ici une nouvelle, mélange de conte et de théâtre, qui nous présente un maître et son valet partant en mission pour l’Empreur. Un récit fortement tinté d’aspect historique cohérent et efficace ou vient se mélanger le mystère. L’univers mis en place sombre, violent et magique est vraiment intéressant. Le tout se révèle bien mené, avec des rebondissements efficaces et dialogues réussi, mais la fin, prévisible et avec quelques légères incohérences selon moi, empêche ce récit d’être excellent. Ça reste tout de même un bon texte qui me donne envie de découvrir d’autres récits de l’auteur.

La Grande Roue de Ray Bradbury : Sûrement ici la meilleure nouvelle de Ray Bradbury publiée dans ce magazine. En grande partie, il faut bien l’admettre, par l’ambiance un peu sombre, angoissante et pleine de frissons avec cette fête foraine, cette grande roue mystérieuse et cette pointe de fantastique, qui fait que j’ai clairement accroché à cette histoire. Cette ambiance m’a même rappelé certains romans d’horreur de mon adolescence. Un texte efficace et prenant ou deux enfants vont tenter d’aider une vieille dame qui vient de perdre son enfant de ne pas se faire dépouiller. Certes la chute reste prévisible mais l’ensemble est vraiment captivant et parfaitement maîtrisé pour plaire au lecteur.

 

Concernant le reste du magazine on retrouve un article sur le mythe des hommes-poisson que j’ai trouvé un peu léger même s’il permet de découvrir un manga et un roman sur ce thème qui ont l’air vraiment intéressant. On retrouve aussi un dossier vraiment complet sur Ray Bradbury que j’ai trouvé vraiment passionnant et m’a permis de découvrir un auteur encore plus hétéroclite que je le pensais. Enfin toujours un article scientifique, cette fois sur les exoplanètes, qui se révèle captivant. Dans l’ensemble, même si j’ai trouvé que deux des nouvelles de Bradbury étaient un peu anecdotiques, on a là un bon magazine qui m’a donné envie de replonger dans la bibliographie de l’auteur de Chroniques Martiennes. À noter que le Bifrost 73 spécial Lovecraft est déjà dans ma PAL.

Ma Note : 8/10 (Note ne reposant que sur les nouvelles)

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