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Ex Machina – Recueil Collectif

ex machinaRésumé : Bienvenue à bord de l’Ex machina !
Notre plan de vol comportera quatorze étapes dans les fumées de vapeur où tout participe de la machine : prothèses, automates humains et animaux, et même dragons, engins volants, flottants, submersibles…
Le voyage nous conduira depuis les toits de Paris jusqu’aux étranges Royaumes d’Égypte, en passant par les territoires américains et les confins de l’empire spatial britannique.
Sachez que cette croisière n’est pas seulement géographique : nous y explorerons des XIXe siècles uchroniques et féeriques, mais aussi des anticipations angoissantes et des passés parallèles.
Les rêves eux-mêmes n’y échappent pas…
Alors, qu’attendez-vous pour embarquer ?

Edition : Elenya

 

Mon Avis : J’ai fait rentrer ce livre dans ma PAL, il y a plusieurs mois maintenant, tout d’abord attiré par la couverture, illustrée par Mathieu Coudray, que je trouve franchement réussie. Ensuite, j’avoue, qu’un recueil collectif de nouvelles steampunk a le don de ne jamais me laisser indifférent. J’ai donc facilement craqué pour ce livre qui, comme souvent, a par contre attendu un petit moment dans ma PAL grandissante, de bénéficier d’un bon de sortie. A noter qu’il s’agit de l’anthologie officielle de l’édition 2014 du salon fantastique et qu’elle comporte 14 nouvelles.

Outis Emoï Onoma de Fabien Clavel : Le premier texte de ce recueil revient au parrain du salon, Fabien Clavel, qui nous propose une nouvelle avec un mélange de mythologie grecque, de mythe littéraire et de rouages. L’auteur joue assez facilement avec le lecteur jusqu’à nous amener à une fin que j’ai trouvé  intéressante, venant ainsi lier deux mythes inattendus. C’est bien écrit et les personnages ne manquent pas d’intérêt dans ce monde en pleine changement, mais voilà j’ai trouvé que le texte manquait peut-être légèrement de « force » pour clairement s’imposer, surtout par rapport à d’autres textes que j’ai lu de l’auteur. Une bonne histoire tout de même, qui se révèle très plaisante à lire.

Manifestation de la Quintessence d’Anthony Boulanger : Cette nouvelle nous emmène à la préparation de l’exposition universelle de 1889 à Paris où un descendant de Vidocq va devoir résoudre une série d’attentats. Une enquête qui se révèle franchement percutante, jouant énormément sur les rebondissements et les révélations avec une fin surprenante et frappante. Sauf que voilà j’ai trouvé le texte trop court, l’auteur développe beaucoup d’idées intéressantes qui ne restent qu’au stade embryonnaire. De nouveau un bon texte, incisif, qui se lit avec grand de plaisir.

L’Avaleur de Nuages de Tiphaine Levillain : Cette nouvelle nous fait découvrir Panaille, un lutin qui c’est donné pour but d’inventer une machine qui lui permettra de rejoindre le royaume du ciel. Sauf que sa machine ne laisse pas certains investisseurs indifférents. Une nouvelle gentillette, offrant un texte qui n’a, selon moi, rien de révolutionnaire, parfois un peu simpliste et linéaire, mais qui se lit tout de même avec un minimum de plaisir. La fin est aussi peut être un peu trop happy end à mon goût. A entrer dans le vite lu, un minimum apprécié, mais vite oublié.

De Rouages et de Sang d’Emilie Milon : On suit ici une équipe de mercenaire qui ont pour mission de traquer des chirurgiens qui posent des greffes mécaniques sans autorisations. Sauf que leur dernière mission ne va pas se passer comme prévu. L’auteur manie bien la tension de son récit, offrant ainsi un rythme haletant et efficace  ainsi qu’une ambiance sombre, où l’on tourne les pages avec l’envie d’en apprendre plus. Rien de révolutionnaire dans cette traque, mais quelques bonnes surprises sur la fin percutante. Dommage que l’ensemble manque peut-être de densité, principalement dans son univers. Un texte qui au final se révèle sympathique.

Le Dragon Mécanique de Doris Facciolo : On plonge ici dans une nouvelle teintée de fantasy et SF, nous proposant des héros qui, dans un monde qui a survécu à une guerre destructrice, se lance dans une quête pour rencontrer un dragon. Un voyage assez classique dans sa construction, mais qui se révèle plutôt réussi, accrocheur, bien porté par des personnages que j’ai trouvé intéressants et efficaces. La fin, certes un peu convenu, colle parfaitement au récit. Je regretterais par contre un côté un peu trop « classique » dans la plume de l’auteur. Une bonne nouvelle qui se lit avec plaisir.

Le Fabuleux Royaume du Prêtre Jean de Danny Mienski : Ce récit nous fait découvrir un missionnaire qui se lance dans une grande quête. J’ai eu un petit soucis avec cette nouvelle, en soit elle n’est pas mauvaise, mais elle n’a pas non plus réussi à me convaincre complètement. L’auteur vient ainsi mélanger fait historiques, mélanges de cultures et de religions et le tout avec une petite dose de Steampunk sauf que l’ensemble m’a paru légèrement trop foisonnant et surtout manquait un peu de profondeur. La surprise de fin se révèle plutôt réussi et un minimum percutante.

L’Ile aux Machines de Pascaline Nolot : Cette nouvelle nous fait plonger dans une intrigue ou se mélange monde des rêves et de la réalité. J’ai trouvé cette nouvelle très efficace dans sa construction et tout ce qu’elle développe concernant les faux-semblants, la réalité et la folie. La conclusion se révèle clairement efficace avec une fin ouverte. Une nouvelle de bonne facture qui se lit avec plaisir.

La Poursuite de Dominique Lemuri : Une petite nouvelle fort sympathique qui décide de prendre le sujet par le ton de l’humour, et d’aboutir à une chute des plus surprenante et de dérision. Un texte efficace qui offre un petit moment de détente bienvenu en plein milieu de cette anthologie.

Les Promenades Nocturnes de Floriane Soulas : Une nouvelle qui nous plonge dans une Angleterre Steampunk du 19ème siècle. On découvre ainsi un frère et une soeur, elle devant lui écrire des récits et lui récoltant la célébrité dans un monde où les femmes ne sont pas égales aux hommes et où elle n’a pas du tout son mot à dire. Enfin presque pas. Franchement le texte en soit est intéressant avec un côté sombre et mystérieux, un jeu du chat et de la souris qui ne manque pas d’attrait, mais voilà l’auteur en fait trop ce qui fait que la fin est devinable beaucoup trop tôt et enlève une grosse partie du charme de la nouvelle je trouve.

Brumes Boréales de Feldrik Rivat : Une nouvelle qui nous plonge dans un monde ou le faune a quasiment disparue, remplacée par des équivalents mécaniques et où une expédition est lancée pour explorer les fonds marins. J’avoue, la nouvelle en soit ne manque pas d’idées intéressantes, sauf que voila beaucoup trop de personnages, un déroulement un peu confus et un style un peu trop guindé ont fait que je n’ai jamais réussi à entrer dans ce récit.

For Queen and Country ! d’Olivier Beaufay : Cette nouvelle nous offre un mélange de steampunk et de science-fiction, nous proposant une intrigue pleine de complots et de jeux de pouvoir sur Mars. J’avoue avoir eu du mal à complètement accrocher à ce récit, c’est dommage car elle avait un petit côté SF à « l’ancienne » le tout mâtiné de Steampunk qui aurait pu se révéler intéressant, mais j’ai trouvé que l’auteur cherchait à trop en faire. Attention cette nouvelle n’est pas complètement mauvaise, mais je trouve qu’elle aurait pu se révéler plus marquante. Là, je la rentre dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Le Nouvel Employé de Camille Courtain : Cette nouvelle nous fait découvrir un voyageur qui prend le train et va faire une rencontre qui va se révéler surprenante et le bouleverser. Un texte agréable qui nous offre une réflexion plutôt intéressante sur la conscience et les machines. Certes cela a un côté déjà-vu mais j’ai trouvé que l’auteur s’en sortait bien et que l’histoire se lisait facilement et avec un minimum de plaisir, sans non plus révolutionner le genre.

Le Bleu du Ciel de Charles-Edouard Garcia : J’avoue, cette nouvelle ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Une histoire sur fond de piraterie, de quête et d’amour, jouant sur la frontière entre réalité et imagination. Sauf que voilà entre la fin de ma lecture et le moment d’écrire cette chronique je ne me souvenais plus de grand chose au point de devoir ressortir le livre. Une nouvelle qui m’a paru manquer de force et d’intérêt, un peu confuse. Je pense être passé à côté, dommage.

Dernière Absinthe à Paris de Dean Venetza : Cette dernière nouvelle et celle coup de coeur de Fabien Clavel et je dois bien admettre qu’elle sort un peu du lot. L’auteur nous propose ici quelque-chose de complètement différent à travers un dialogue entre deux personnages sur les toits de Paris pendant la Commune. Un texte philosophique qui ne manque pas d’attrait, offrant aussi en fond de nombreuses réflexions, à travers deux héros qui vont se rendre compte avoir besoin, le temps d’une nuit, de l’un de l’autre pour se ressourcer. Alors certes, certains aspects se révèlent parfois légèrement faciles, mais au final une très bonne nouvelle qui clôture en beauté ce recueil.

En Résumé : Je ressors avec un sentiment plutôt positif de ma lecture de ce recueil de nouvelles, mais rien de non plus trop marquant. Le thème sur le steampunk est bien respecté et offre de nombreux testes variés sur le sujet, flirtant avec les nombreux genres de l’imaginaire, mais j’ai trouvé qu’il manquait à ce recueil une ou deux nouvelles clairement percutantes et frappantes pour y gagner en intérêt. Cela ne veut pas dire que les nouvelles sont mauvaises, loin de là, mais elles ont du mal à franchement dépasser ce côté juste sympathique à lire. De plus tous les textes ne sont pas non plus au même niveau, un ou deux ayant eu du mal à complètement me convaincre. Au final un recueil qui offre tout de même un moment de lecture assez divertissant, qui pourrait plaire aux amoureux du steampunk à la recherche d’un peu de légèreté ou, pourquoi pas, à ceux qui souhaiterait découvrir le genre. Si vous cherchez par contre des textes qui dénotent sur le sujet, je ne suis pas sûr que ce recueil corresponde à vos attentes.

Ma Note : 6/10

CRAAA

Challenge CRAAA 16ème lecture

Utopiales 2015, Anthologie – Collectif

Utopiales 2015Résumé : Construite autour de la thématique « Réalité », cette anthologie officielle des Utopiales, septième du nom chez Actusf, va vous entraîner dans des jungles mystérieuses avec Fabien Clavel, sur un monde aux mœurs singulières avec M. R. Carey ou encore à la rencontre d’êtres venus d’ailleurs avec Laurent Queyssi… Vous y croiserez également d’anciens pilotes communistes qui ont vu des OVNI pendant la Deuxième Guerre mondiale, des petits robots fugueurs, de vieux copains de bistrot aux paris un peu fous et alcoolisés et des maisons en réalité virtuelle à l’intérieur desquelles tout est possible…
Sans oublier Alain Damasio qui nous offre une belle avant-première avec le premier chapitre inédit de son futur roman, Fusion.
Êtes-vous sûr de votre réalité ? Sont-ils vivants et nous morts ?
Treize nouvelles pour douter de tout…

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : C’est devenu une tradition depuis quelques années maintenant, mais à chaque fois que je participe à un festival je repars avec l’anthologie et j’en fais même, selon les festivals, une LC. Sauf que cette année est un peu particulière puisque je n’ai pas pu participer au festival Utopiales de 2015. Cela n’a pas empêché Marie-Juliet de me récupérer et faire parvenir un exemplaire, (dédicacé qui plus est, encore merci), dans le but d’une Lecture Commune. Ce livre comporte ainsi treize nouvelles, ainsi qu’une préface sur le principe de Réalités qui s’avèrent très intéressante, soignée, efficace et ouvre de façon réussie l’anthologie développant de façon intéressante le terme de Réalités.

Les yeux en face des trous d’Alain Damasio : Alors ce texte nous propose de nous plonger dans un groupe d’amis, dans un monde futuriste, dont l’idée de base qui repose sur l’échange de mémoire se révèle clairement intéressant. Le style de l’auteur s’avère toujours aussi efficace, fascinant, soigné et entraînant, même si parfois il en fait peut-être un peu trop dans le jeu de typo. Certes cela offre quelque-chose de plus, principalement dans les souvenirs, l’effet un peu embrouillé, mais parfois il donnait plus l’impression de juste vouloir faire de l’esthétique. Par contre, le point que je trouve frustrant du récit, selon moi vient qu’il s’agit ici du premier chapitre du futur roman de Damasio, ce texte n’a donc pas de « conclusion » comme on pourrait l’attendre d’une nouvelle d’une anthologie.

Immersion d’Aliette de Bodard : Cette nouvelle je l’avais déjà lu lors de sa publication dans l’anthologie Réalité 5.0 dont vous retrouverez ma chronique ici. Je ne reviendrai donc pas dessus, juste pour dire que la seconde lecture m’a conforté dans mon ressenti avec  très bon texte dont l’univers mériterai d’être plus développé.

Welcome Home de Jérôme Noirez : Cette nouvelle nous offre un récit dans un univers où les plus riches peuvent s’offrir un lieu considéré comme en-dehors de la « réalité », où les lois n’ont plus aucunes valeur. Deux potes junkie vont ainsi se retrouver invité à une soirée dans ces subréalités. Un texte que j’ai trouvé efficace, à prendre dans le côté complètement barré, style sexe, drogue & rock’n roll. Certes il ne fait qu’effleurer les notions qu’il soulève sur la moralité et la loi, mais n’empêche pas de faire réfléchir le lecteur. Un texte percutant, prenant dont je regretterai peut-être tout de même certaines facilités ainsi qu’une certaine linéarité qui joue sur le côté surprenant. Au final un bon texte et il faudrait que je sorte d’autres écrits de l’auteur que j’ai dans ma PAL.

Un demi bien tiré de Philippe Curval : Une nouvelle plutôt courte qui propose, à travers un jeu à boire, de traité du paradoxe de Zénon avec humour. Un texte qui, sans se révéler exceptionnel, offre un moment de détente et de divertissement efficace à travers ce délire alcoolique qui termine par une conclusion percutante et surprenante.

Dieu, un, zéro de Joël Champetier : Cette nouvelle nous propose de suivre un mathématicien de renom qui va rejoindre une équipe scientifique dans un ranch. Cette nouvelle offre une idée intéressante avec quelques sujets de réflexions efficaces que ce soit sur la religion, les robots, l’intelligence, mais j’ai trouvé la première partie un peu longue comme par exemple cet acharnement sur la règle à calcul qui aurait pu offrir une réflexion intéressante sur la surutilisation de la technologie et ses contrôles, mais qui perdait de son intérêt devant son incessante répétition. De plus je n’ai pas vraiment compris le rôle du héros face à un problème qui parait déjà résolu face à la conclusion du texte. Pour moi un récit qui, sans se révéler mauvais loin de là, aurait mérité un format plus long je trouve.

Les aventures de Rocket Boy ne s’arrêtent jamais de Daryl Gregory : Un texte qui lorgne plus vers le drame contemporain que vers la SFFF, où l’on suit l’histoire du narrateur à travers une épreuve qui l’a marqué. Un texte touchant, poignant, qui ne m’a pas laissé indifférent développant le sujet de l’adolescence, de l’amitié et aussi la dure réalité de la vie. Le ton de l’auteur s’avère très juste, sans jamais se perdre et offre aussi un amour pour le cinéma, son aspect rêve, imagination, évasion. La conclusion se révèle intéressante avec, selon moi, ce cercle qui, d’une certaine façon, se referme avec le retour de Rocket Boy.

Le vert est éternel de Jean-Laurent Del Socorro : Cette nouvelle nous propose de replonger dans le quotidien de la compagnie du Chariot, présente dans Royaume de Vents et de Colères, en pleine période de l’Édit de Nantes. Une nouvelle qui offre une réflexion sur la différence en pleine guerre de religion, qui n’a pas la force du roman, mais qui se lit vite et se révèle plutôt sympathique avec une héroïne intéressante. À noter aussi une petite réflexion sur la caricature qui n’est pas anodine. Au final un récit qui introduit de façon agréable son univers, même si j’avoue j’espérais peut-être un peu plus.

Coyote Creek de Charlotte Bousquet : Cette nouvelle nous propose de traiter de la maladie d’Alzheimer, jouant ainsi entre vérité et fantastique avec comme fond des légendes indiennes. Un texte touchant, bien porté par une plume efficace, qui offre un texte réussi, même si j’avoue sur le même thème j’avais trouvé le texte de Claude Ecken dans l’anthologie 2012 des Utos m’avait plus marqué. Cela n’empêche pas cette nouvelle d’avoir son propre ton et de mériter d’être découverte, surtout que la plume de l’auteur que j’ai trouvé poétique offre un plus à l’ensemble.

Intelligence extra-terrestre de Stéphane Przybylski : Une nouvelle construite un peu dans le thème de la série X-files, avec une enquête mélangeant fantastique et complot alien. Sauf que voilà le récit a eu un peu de mal à complètement m’emporter. Autant l’auteur a montré que dans un format long il s’en sortait efficacement, autant ici dans un format court je me suis senti frustré comme si j’avais entre les mains un brouillon de résumé d’un roman.

Pont-des-Sables de Laurent Queyssi : Cette nouvelle n’est pas sans rappeler celle de Daryl Gregory, avec une bande d’ami qui vont faire face à un drame, sauf que malgré cette ressemblance, ce texte possède sa propre identité. L’auteur nous offre ainsi un texte intelligent, touchant à travers la quête d’un des personnages. C’est aussi une réflexion intéressante sur le passage à l’âge adulte, tout en proposant un véritable hommage à la SF, au comics, aux jeux de rôle etc… Un très bon texte, à découvrir selon moi.

Versus de Fabien Clavel : Cette nouvelle nous propose de plonger dans une mission militaire qui va mal tourner. Un texte plutôt bien écrit, amusant et agréable à lire, mais qui pêche pas une certaine prévisibilité qui gâche un peu la révélation finale. Un récit tout de même divertissante qui rentre dans le vite lu, apprécié et vite oublié.

Smithers et les fantômes du Thar de Robert Silverberg : Une nouvelle qui nous offre un texte d’aventure en Inde avec la quête d’une cité mystérieuse. Une nouvelle fantastique un peu angoissant très typé qui, sans se révéler des plus marquante ni transcendante, s’est révélé offrir une lecture plutôt sympathique. Les personnages se révèlent intéressant, lié à une époque différente de la nôtre, et portent plutôt bien le récit. De nouveau une nouvelle que je classe dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Visage de Mike Carey : Une nouvelle très SF dans un monde différent du nôtre où un gouverneur écrit une lettre racontant les derniers troubles qu’il a rencontré. Un texte intelligent, traitant de la différence, de la religion, du choix de chacun avec de nombreux aspects intéressant comme cette idée de « visage » qui n’est pas sans rappeler certaines idéologies de notre époque. L’ensemble ne manque pas de subtilité, montrant qu’il n’y a pas obligatoirement de bon et de méchants, principalement dans sa conclusion surprenante. Le tout est porté par un style simple et efficace qui fait que le récit se lit bien et se révèle très réussi.

En Résumé : Un anthologie des Utopiales qui nous offre un cru 2015 assez réussi et qui m’a offert un bon moment de lecture. Alors comme souvent tous les textes ne sont pas au même niveau, certains ont même du mal à se retrouver lier, selon moi, au thème proposé, mais dans l’ensemble il propose de nombreuses nouvelles qui méritent d’être découvert. On pourrait mettre un « bémol » sur le teasing concernant le prochain roman d’Alain Damasio dont ce livre propose le premier chapitre, mais cela ne m’a pas dérangé plus que cela. Au final une anthologie qui mérite d’être découverte et je lirai avec plaisir le cru 2016.

 

Ma Note : 7,5/10

 

L’avis de Marie-Juliet.

 

Autres avis : Xapur, Vert, Boudicca, Shaya, Cyrille, …

CRAAA

Challenge CRAAA 15ème lecture

Dix Jours sans voir la Mer – Jean-Claude Dunyach

dix jours sans voir la merRésumé : « Deuxième opus, deuxième constellation en dix soleils de la galaxie Dunyach. Des astres chauds, des astres froids, et toujours ce grand combat entre l’entropie et l’anthropie où se confondent l’amour et la mort, le destin et l’imprévisible. Ici, on apprend ce qui s’est réellement passé à la fin du jurassique et on ne se contente pas d’entrevoir l’extinction de l’humanité, on comprend pourquoi elle est inéluctable.
Saviez-vous que les gens cliquettent ? À votre avis, quel est le plus mortel des péchés capitaux ? Peut-on vraiment domestiquer un AnimalVille avec une chenille qui pond des cabines de communication ?
Maître Dunyach manie l’absurde et le chaos dans la logique des mathématiques fractales et nous l’assène en esthète, avec une délicieuse cruauté. Ça fait du bien partout où ça fait mal. »
Ayerdhal

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Je continue ma plongée dans l’univers des nouvelles de l’auteur Jean-Claude Dunyach avec cette fois ma lecture d’un des nombreux recueil de ses textes publié chez l’Atalante. Il s’agit, pour être exact, du second recueil, publié en 2000 et qui regroupe 10 textes assez hétéroclites oscillant sur les nombreux genres de l’imaginaire. On notera la couverture, illustrée par Gilles Francescano, que je trouve vraiment réussie.

Dix jours sans voir la mer : On se retrouve à suivre à travers cette nouvelle un homme qui n’a pas vu la mer depuis un long moment. L’océan parait même avoir disparu complètement de la surface de la terre. Une nouvelle très intéressante qui vaut principalement par le monde que nous fait découvrir l’auteur. Un univers qui mélange, pour moi, efficacement un sentiment d’apocalypse tout en dévoilant une certaine beauté sauvage, une certaine étrangeté attirante et une certaine liberté. Le personnage ne manque pas non plus d’attrait possédant ainsi une certaine ambiguïté, oscillant entre folie face au vide qu’il côtoie et l’espoir, arrivant ainsi à accrocher le lecteur dans sa quête. Un texte puissant qui démarre de façon terriblement efficace ce recueil.

Sucre filé : Cette nouvelle nous fait découvrir un confiseur qui va faire découvrir sa fabrique a une classe d’enfants en vacances dans la région. Un texte qui se révèle construit un peu comme un conte noir pour grand enfant, qui monte lentement en tension, revisitant ainsi le thème de « l’Ogre », tout en offrant de nombreux niveaux de lecture. On tourne ainsi les pages avec plaisir pour aboutir à une chute que j’ai trouvé vraiment surprenante, pleine d’humour et de cynisme.

Des gens qui cliquettent : On découvre un homme un peu particulier, dans un bar, qui va rencontrer une femme et lui parler d’un phénomène un peu particulier ; des gens qui cliquettent. Un texte que je trouve complexe dans tous ce qu’il soulève, que ce soit principalement dans la relations entre les deux protagonistes comme dans tous les non-dits qu’ils soient liés à la folie comme à la solitude. Sauf que voilà le texte m’a paru trop court pour complètement me happer et me captiver, même si je ne peux pas nier que la chute se révèle percutante.

Paranamanco : On retrouve dans cette nouvelle les AnimauxVilles que j’ai déjà découvert dans Etoiles Mourantes, sauf qu’ici on parait être à une époque où on les découvre à peine, où on ne sait que peu de choses sur eux. J’avoue que ce texte vaut principalement par ce sentiment de gigantisme qui se dégage de ces AnimauxVilles et par cette ambiance que développe l’auteur qui se révèle à la fois émerveillante mais aussi oppressante et étouffante dans le traçage des rues. Reste que le texte m’a paru avoir mal vieilli sur certains aspects. Concernant l’intrigue et la quête des personnages, je l’ai trouvé plutôt sympathique, mais elle m’a paru tout de même manquer un peu d’énergie, d’originalité et se révèle légèrement linéaire.

Nos traces dans la neige : On découvre ici un groupe de personnes qui viennent une fois par an en montagne pour s’isoler. On apprend alors qu’il s’agit d’alien, qui ont été obligés de se fondre dans l’Humanité suite au crash de leur vaisseau. Un texte que j’ai trouvé mélange de sublime et de déroutant dans sa construction, à la fois transcendant et triste pour ces abandonnés. Quelque chose de poétique et de mélancolique se dégage ainsi du rituel que vont vire les personnages avec toujours cette réflexion sur la solitude, tout en laissant un léger sentiment d’effroi. Une excellente nouvelle pour moi.

Chaîne de commandement : Courte nouvelle qui nous présente un homme qui va recevoir un rapport et va devoir classer et décider de l’avenir d’une nouvelle race extraterrestre. Un texte plein d’humour noir et de cynisme, qui nous offre une critique acerbe du monde du travail, des normes et du capitalisme froid et sans émotion. Un texte qui se lit facilement, se révèle sympathique, mais qui voilà a du mal aussi à vraiment marquer j’ai trouvé.

Dialogue avec les Parques : Ce texte nous fait découvrir trois femmes qui se retrouvent pour une identification à la morgue. On va ainsi découvrir potins, mensonges et trahisons, le tout dévoilant une chute efficace. Un texte qui oscille entre contemporain et mythologie, mais dont j’avoue ne pas avoir réussi à complètement rentrer dedans. J’avais l’impression qu’il me manquait une clé pour vraiment bien la comprendre, même si la lecture reste plus que sympathique.

Tous les chemins du ciel : Cette nouvelle nous fait suivre deux chasseurs qui éliminent des cocons qui tombent du ciel et viennent s’écraser sur terre. Une très bonne nouvelle, complexe, déroutant le lecteur par quelque chose qui peut paraitre aux premiers abords classique, mais qui surprend par sa fin qui vient remettre en perspective l’ensemble du récit. L’ambiance à la fois violente et triste vient porter ce personnage principal dont on ne connait que peu de choses, mais qui va se dévoiler au fil des pages.

Mémo pour action : Tout comme Chaîne de commandement cette courte nouvelle décide de traiter avec humour de notre société actuelle et des travers de l’entreprise. Pour cela l’auteur a décidé d’imaginer un brainstorming par mail entre les différents dinosaures concernant une astéroïde qui s’approcherai de la terre tout en tentant de ménager les uns et les autres. Poilant, délirant, cynique et absurde j’avoue avoir plus accroché à ce texte, peut-être parce qu’il m’a paru mieux maîtrisé ou alors il me touche plus au vu du nombre de mail que je peux voir passer au boulot.

En attendant les porteurs d’enfants : Cette nouvelle nous fait découvrir un futur ou les femmes paraissent avoir disparu et ou certains hommes, sélectionnés par des tests, donnent naissance aux enfants. J’avoue un texte très intéressant sur les thématiques qu’il soulève, avec toujours en fond cet aspect de solitude qui se dégage du héros principal. Je l’ai peut-être trouvé un chouïa long, mais rien de non plus dérangeant et la chute vraiment percutante et réussie vient faire rapidement oublier ce ressenti.

 

Chaque nouvelle m’a ainsi paru maîtrisé, que ce soit dans les différents messages et les différentes ambiances qu’elles cherchent à transmettre, mais aussi dans le rythme. Chaque texte, surtout, n’est pas sans nous faire réfléchir sur nous-même, notre planète, notre société et même si tous ne m’ont pas autant happé, je dois bien avouer que l’ensemble m’a ainsi plus que convaincu, le tout bien porté par une plume de qualité qui se révèle efficace, entrainante et travaillée. Bon maintenant va falloir faire enter de nouveaux recueils dans ma PAL histoire de prolonger ma découverte.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de dix nouvelles qui offre des textes variés, intéressants, soignés et intelligents. Alors certes tous les textes ne m’ont obligatoirement tous autant happé, mais dans l’ensemble je dois bien avouer que j’ai trouvé l’ensemble vraiment maîtrisé, rythmé, réussit et entrainant. L’auteur manie l’humour, le cynisme, l’imagination et la réflexion avec efficace, le tout porté par une plume qui se révèle de qualité, captivante et soignée. Il ne me reste plus qu’à faire rentrer d’autres recueils de l’auteur dans ma PAL.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Julien le naufragé, …

CRAAA

Challenge CRAAA 6ème lecture

Je Suis la Reine – Anna Starobinets

je suis la reineRésumé : Tous les enfants s’inventent des règles à respecter. Mais pour Sacha, transgresser les Règles pourrait avoir de terribles conséquences. Lorsque Dima monte dans le train, il est loin de se douter qu’il va retrouver sa famille – une famille qu’il n’a jamais vue. Oublier une soupe dans un réfrigérateur peut avoir des répercussions inattendues. Que s’est-il vraiment passé ce chaud dimanche d’août pour que Maxime, huit ans, change au point d’affirmer à sa mère : «Je suis la reine»? Il y a quelque chose d’étrange chez Yacha, ce matin, mais quoi? Est-ce vraiment son cœur qui s’est arrêté de battre?

Edition : Mirobole
Poche : Folio SF

 

Mon Avis : Ce livre, j’en entends parler depuis un petit moment déjà. Il faut bien avouer qu’un recueil de nouvelles fantastiques a aussi toujours le don de m’attirer, surtout qu’il s’agit d’un genre qui a, je trouve, de plus en plus de mal à se faire publier. Pourtant il a fallu attendre sa sortie en poche pour que je me laisse enfin tenter et fasse rentrer ce livre dans ma PAL. Manque de temps, d’espace et surtout j’attendais les premiers retours pour savoir à quoi m’en tenir. Une fois rassuré, même si je manque toujours de temps et d’espace, je me suis rapidement laissé tenter par ce livre. Concernant la couverture, illustrée par Bastien Lecouffe-Deharme, je la trouve réussie. Il est à noter que ce recueil contient six nouvelles de l’auteur.

Les Règles : Ce texte se base sur une idée toute simple, les règles qu’un enfant se fixe sans lesquelles le monde ne tournerait plus si bien pour lui. Qui ne s’est d’ailleurs jamais lancé dans ce genre de règle de marcher un carreau sur deux, d’avancer selon une contrainte bien précise ou encore par exemple considérer que tel élément doit être obligatoirement rangé de cette façon sous peine de voir des catastrophes? C’est sur cette idée que l’auteur nous fait découvrir un enfant dont les règles tendent vers les TOC. Un texte court, incisif, percutant et surtout lentement insidieux et dérangeant, offrant ainsi un fantastique léger, qui joue avec la folie et qui se révèle terriblement accrocheur. Vérité ou jeu de l’esprit, le lecteur se fait sa propre idée, mais surtout se retrouve emporté par ce récit à la conclusion glaçante.

La Famille : Cette nouvelle nous offre aussi ici un récit qui peut paraitre classique, avec un homme qui va voir sa vie se déconstruire et prendre une tournure qu’il ne pensait pas voir, se retrouvant marier, et surtout qu’il va finalement relativiser. Sauf que voilà l’auteur rend l’ensemble clairement fascinant à suivre avec cette ambiance déroutante, perturbante, parfois légèrement angoissante, jouant de nouveau entre folie et fantastique, réalité et imagination, où chacun se laisse emporter, se faisant sa propre idée. Elle y ajoute aussi une légère pointe d’humour, d’absurde et de cynisme qui apporte un plus à l’ensemble, déroutant un peu plus de façon positive le lecteur. De nouveau un texte réussi et efficace, même si je l’ai trouvé légèrement moins réussi que le premier par un sentiment légèrement « brouillon » dans sa construction.

J’Attends : Cette fois on quitte un peu le fantastique angoissant, pour quelque chose de plus léger, un fantastique où l’humour se retrouve bien présent, mélangé toujours à cet aspect de folie qui se développe lentement au fil des pages. On découvre ainsi un homme qui va laisser une soupe par inadvertance se transformer dans son frigo en quelque-chose qui va changer sa vie. Un très court texte poisseux, déroutant, surprenant, qui certes, j’ai trouvé qu’il possédait un avait de déjà-vu, mais qui se révèle au final solide et efficace.

Je Suis la Reine : On plonge ici dans le gros morceau de cette anthologie avec le texte qui a donné son nom au recueil. De nouveau l’auteur joue ainsi avec le lecteur, nous plongeant dans le quotidien d’une mère divorcée de jumeau, Maxime et sa soeur Vika, qui va voir son fils sombrer dans une sorte de folie douce, de rejet et de solitude. Je me suis rapidement retrouvé happé par ce texte qui, finalement, traite de problème clairement d’actualité, comme celle de famille décomposée ou encore l’adolescence, en y ajoutant une bonne couche de fantastique, étrange, surprenant, perturbante, offrant ainsi une ambiance assez sombre qui monte en tension au fil de l’avancée du récit. L’angoisse de cette mère ne laisse pas le lecteur indifférent tant elle se révèle palpable, incompréhensible et tellement réaliste. Le dernier tiers va ainsi proposer une réponse, une conclusion, que j’ai trouvé efficace et surprenante malgré les nombreux indices. L’ensemble est aussi porté par des personnages humains et soignés, des protagonistes comme vous et moi avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs doutes et leurs questionnements qui cherchent à vivre une vie normale et offre un travail de fond travaillé. Une belle réussite tant j’ai tourné les pages avec envie d’en apprendre plus concernant cette nouvelle qui devient de plus en plus sombre, plongeant dans l’horreur de façon prenante et captivante plus on avance dans le récit.

L’Agent : Cette nouvelle nous plonge finalement dans la vie d’un agent, une personne tout ce qu’il y a de plus banale, qui mettent en place et font respecter des scénario de vie, de vengeance ou autre. Un texte qui va se révèle vraiment captivant, porté par une ambiance froide et le tout porté par une narration détachée qui fait qu’on se retrouve encore plus intrigué par cet agent, ce qu’il propose et sur tous les mystères qui entourent cette société et son but. Surtout on y retrouve cet aspect de jeu avec le lecteur, entre réalité et imaginaire. Un texte étrange, à la fois intriguant et déroutant par son personnage principal, la place qu’il prend et les révélations qui vont survenir. Une nouvelle de nouveau réussie, même si je reste légèrement frustré de la conclusion qui m’a paru manqué de complexité. Mais bon rien de dérangeant.

L’Eternité selon Yacha : La dernière nouvelle du recueil nous plonge ainsi à la découverte de Yasha qui un jour constate que son coeur ne bat plus et va, par conséquent, être déclaré mort alors qu’il continue à exister. On se retrouve ainsi embarquer dans une nouvelle qui prend le parti pris de l’absurde, offrant au lecteur de nombreuses scènes pleines d’humour noir et de cynisme, et qui au fil des pages va changer ; l’émotion et la pitié lié à ce personnage qui se retrouve complètement perdu prenant le pas sur l’absurdité de la situation, tout en restant cohérent et efficace. Le travail psychologique de son personnage joue beaucoup dans l’intérêt qu’on porte au récit, dans sa façon de sombrer lentement dans une folie devant une telle situation et ses conséquences. Autre point intéressant, la conclusion que j’ai trouvé réussie par son côté surprenant.

 

Au final ce qui transparait à travers ces six textes c’est la façon dont l’auteur travaille sur des situations souvent réels, des maux et des folies qui existent, du quotidien, et à y insuffler une légère dose de fantastique, de dérangeant, de sombre, d’horreur pour facilement happer le lecteur à travers des textes qui se révèle dans l’ensemble maîtrisé, percutant, déroutant et surprenant. Il faut dire aussi que la plume de l’auteur, possédant ce je ne sais quoi de poétique et de troublant joue énormément à la réussite de la construction de ces textes. Les personnages ne sont pas non plus en reste, chacune se révélant attachant, touchant à sa façon, que ce soit dans sa folie comme dans son incompréhension de ce qui arrive. Cela n’empêche pas non plus parfois de traiter de chaque sujet comme la famille, l’adolescence, le couple ou encore par exemple la vie et la mort, le tout avec justesse. Alors certes on pourrait reprocher un certain aspect « classique » aux récit que nous propose l’auteur, mais franchement rien de bien dérangeant tant Anna Starobinets s’en sort parfaitement bien, offrant des textes réussis et captivants. En tout cas de quoi me donner envie de lire d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce recueil de six nouvelles qui nous propose des récits, mélange à la fois complexe et réussi de fantastique, de psychologie,  d’émotion et de personnages denses. L’univers fantastique qui se développe à chaque texte, certes reste très classique, mais se révèle solide, efficace et parfaitement maîtrisé par l’auteur. Surtout chaque texte possède sa propre voix, son propre style, sa propre construction ce qui évite clairement les longueurs et permet au lecteur de se plonger avec un plaisir renouvelé dans chacune d’entre elle. Alors après, c’est vrai que un ou deux textes possèdent quelques légers défauts, mais franchement rien de non plus dérangeant tant j’ai été emporté par ce mélange d’aspect dérangeant, étrange et parfois très sombre, où l’humour noir et le cynisme ne sont pas non plus en reste. Il faut aussi bien dire que l’ensemble est très bien porté par une plume qui se révèle accrocheuse, dérangeante et d’une certaine façon poétique et humaine. En tout cas je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

Ma Note : 8/10

Autres avis : Lelf, Cornwall, Cachou, …

CRAAA

Challenge CRAAA 5ème lecture

Trolls & Légendes, l’Anthologie Officielle – Collectif

trolls & legendes 2015Résumé : Entre mythologie, humour et (en)quêtes, parcourez avec eux les sentiers qui mènent aux trolls, ces créatures de légende. Retournez dans le Paris délicieusement steampunk d’Ambremer avec Pierre Pevel ; embarquez pour l’Islande aux côtés de Claudine Glot et d’un chevalier en mal d’aventures ; tombez sous le charme d’un retable aux étranges pouvoirs avec Estelle Faye ou mettez fin à l’exploitation des nains de jardin dans le monde de la nuit parisienne en compagnie d’Adrien Tomas.

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : Il y a un peu plus de deux ans j’ai participé au festival Trolls et Légendes et j’étais reparti avec l’anthologie, sur le thème du semi-homme, sous le bras qui sans se révéler mauvaise, ne m’avait que moyennement convaincu. Cette année je n’ai pas eu la chance de pouvoir aller au festival, mais cela ne m’a pas empêché de me laisser tenter par cette anthologie qui a décidé de mettre à l’honneur le Troll. Quoi encore un livre sur les Trolls? vous vous dites. Bah oui mais c’est tellement mignon ces petites bêtes qu’on en redemande. Non?. Sinon plus sérieusement on note la couverture, illustrée par Magali Villeneuve & Alexandre Dainche, que je trouve vraiment superbe. Ce recueil nous propose ainsi de découvrir 10 nouvelles d’auteurs différents.

Sous les Ponts de Paris de Pierre Pevel : Cette nouvelle de l’auteur prend place dans une de ses univers déjà existant, Le Paris des Merveilles, que j’avoue ne pas avoir encore lu. Donc quoi de mieux que lire ce récit pour se faire un avis. Je dois bien avouer qu’au final il se révèle très sympathique, traitant d’une grève des Trolls parisiens ce qui va fortement influencer la circulation sur les ponts de la ville avec son lot de surprises et de rebondissements. Un texte efficace, fluide, avec une bonne dose d’humour agréable et des personnages efficaces qui offrent un plus à l’ensemble. Alors certes le format court offre quelques raccourcis légèrement frustrants, mais rien de dérangeant. En tout cas j’ai bien envie de découvrir ce Paris des Merveilles. Un texte qui démarre de façon agréable cette anthologie.

D’Azur au Troll d’Or de Claudine Glot : J’avoue que je ne connaissais rien de l’auteur avant de me lancer dans cette nouvelle. Elle est spécialisée dans le mythe Arthurien et cela se ressent très rapidement dans le texte qu’elle nous propose, nous faisant découvrir un chevalier en quête de gloire et de combats épiques qui part donc à la recherche d’un Troll comme trophée, sauf que rien ne va se passer comme prévu. Le début parait très classique, avec cette quête de reconnaissance, mais très rapidement l’auteur prend le contre-pied et nous offre une histoire que j’ai trouvé efficace et divertissante, sans non plus révolutionner le genre, montrant l’absurdité de certains combats nobles et en nous faisant réfléchir sur le fait que parfois une épée n’est pas toujours la solution à tous les problèmes.

La Montagne aux Trolls d’Estelle Faye : Un texte qui plonge plus dans le fantastique où l’on découvre une jeune conservatrice de musée qui va se trouver fasciner par un retable dans la vallée des Vosges. Une nouvelle que j’ai trouvé très réussie, principalement pour son ambiance étrange et légèrement dérangeante qui monte lentement en tension au fil des pages et des révélations pour mieux happer le lecteur jusqu’à la fin. Un récit efficace et fluide qui offre une conclusion réussie et captivant.  On notera aussi un léger parallèle intéressant entre ville et campagne, certes classique, mais qui offre tout de même quelques réflexions.

Yamadut de Cassandra O’Donnell : Cette nouvelle prend place dans un des univers de l’auteur, celui de Rebecca Keane cycle d’urban fantasy, dont je n’ai rien lu. Concernant cette histoire on suit une chasseuse à la poursuite d’un Troll. Le texte cherche à se révéler nerveux, percutant et sans temps mort, certes il remplit plutôt bien ces aspects, mais j’avoue ne jamais avoir réussi à rentrer complètement dedans. La faute en revient d’abord un peu à l’héroïne qui dans ce texte parait tellement invincible, tant elle parait avoir de pouvoir ou de facilités, que le récit en perd de son intérêt, ensuite par le fait que cette nouvelle donne plus l’impression de lire un chapitre de son roman qu’un vrai texte indépendant. C’est dommage.

Seulement les Méchants de Jean-Luc Marcastel : Une nouvelle qui nous fait découvrir une enquête policière sur le meurtre horrible d’une jeune fille. Un texte plutôt bien écrit, qui offre un face-à-face qui ne manque pas d’attrait, mais qui m’a paru trop linéaire au point que j’avais deviné rapidement la conclusion. Cela n’empêche pas ce récit de se révéler sympathique et agréable à lire où l’auteur s’amuse par contre de façon intéressante, même si parfois un peu trop appuyée, sur la définition de monstre, mais qui, pour moi, au final, rentre plus dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Une Créature Extraordinaire de Magali Ségura : Cette nouvelle nous fait découvrir le destin d’une jeune fille viking qui, après s’être engueulé avec sa mère décide de fuguer, mais va rencontrer un Troll, ce qui va changer sa vie. Un texte qui se révèle comme ça aux premiers abords classique, mais qui a vraiment réussi à me toucher par sa construction et sa plume, se révélant émouvant et soigné, principalement au niveau des relations familiales. La conclusion sonne juste et se révèle réussie. Une certaine mélancolie se dégage de ce texte, à travers la perte et la souffrance des uns et des autres, qui nous montre aussi que la communication n’est pas toujours facile. Un des meilleurs textes du recueil j’ai trouvé.

Le Troll de sa Vie d’Adrien Tomas : On replonge ici dans l’univers d’urban fantasy que construit l’auteur depuis peu et dont j’ai découvert une première nouvelle dans l’anthologie des Imaginales Trolls & Licornes. Cette nouvelle nous propose ainsi une nouvelle enquête de l’inspectrice Tia, qui est chargée de surveiller les méta-humains pour éviter tout débordement. Comme son précédent texte une nouvelle pas mauvaise, mais qui possède les mêmes qualités et les mêmes défauts. Un univers intéressant, qui mérite d’être développé sur une format plus long, mais le format court et l’histoire un peu foutraque fait qu’il est un peu compliqué de s’attacher vraiment à l’héroïne et offre une conclusion beaucoup trop rapide et légèrement frustrante. A voir si l’auteur décide de construire son histoire dans un roman car il y a du potentiel.

Le Mythe de la Caverne de Gabriel Katz : Cette nouvelle nous plonge au coeur d’un groupe de mercenaire, qui ont connu la guerre sainte et qui se retrouvent après des années pour chasser un Troll et surtout la récompense qui va avec. L’auteur nous offre ici un récit qui décide de démarrer de façon classique, mais pour mieux nous surprendre par la suite, offrant un contre-pied à certains codes d’honneurs qu’on retrouve dans les récits de chevalier. Un texte efficace, bien construit, avec une bonne dose de cynisme, d’absurde et d’humour noir, le tout dans une ambiance sombre, qui m’a fait passer un très bon moment de lecture.

Le Mal Caché de Patrick McSpare : Cette nouvelle va nous faire découvrir un homme qui découvre la mort de sa compagne par ce qui parait être des démons et va chercher à se venger. J’avoue n’être jamais vraiment rentrer dans ce récit, en premier lieu il m’a paru trop imbriqué dans l’univers de la série de l’auteur Les Héritiers de l’Aube pour être vraiment indépendant, ensuite j’ai trouvé que niveau information l’auteur en offrait beaucoup trop en peu de pages et enfin j’ai trouvé que le récit possédait trop de facilités pour vraiment réussi à m’embarquer vraiment. Dommage car le côté action est vraiment là.

Vieux Tacot de Megan Lindholm : Pour ceux qui ne le savent pas, Megan Lindholm et l’autre nom de plume de Robin Hobb. Sous le premier elle sort des écrits plus SF là où, sous le second, elle publie ses récits Fantasy. Ce Vieux Tacot nous propose donc une histoire de Science-Fiction futuriste où l’on suit une famille qui reçoit en héritage une voiture. Un texte qui se révèle bien sympathique, avec une belle ambiance nostalgique sur cette mère et ses deux enfants qui, à travers une voiture un peu « vieillotte » vont se trouver des points communs. Rien de non plus transcendant, mais une histoire qui se lit facilement et se révèle très divertissante. Là où par contre cette nouvelle surprend c’est le choix éditorial de la publier dans une anthologie qui n’a offert que des textes sur les Trolls là où Robin Hobb nous parle de tout autre chose, mais bon l’éditeur ne pouvait sûrement pas passer à côté de la présence de l’auteur au festival.

En Résumé : Cette anthologie du festival Trolls & Légendes s’est révélé finalement assez sympathique à découvrir, nous proposant 10 textes assez variés avec comme point central, excepté pour la nouvelle de Robin Hobb qui traite d’un tout autre sujet, le Troll. Entre humour, dérision, aspect épique ou encore ambiance angoissante le Troll nous dévoile ici ses multiples facettes. Alors certes je n’ai pas été conquis de la même façon par tous les textes, certains me laissant même de marbre, là où d’autres on se sont révélés très réussis et surprenants, mais dans l’ensemble cette anthologie se révèle divertissante et permet aussi par la même occasion de découvrir quelques auteurs de l’Imaginaire, leurs plumes et leurs univers.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Bibliocosme, La plume ou la vie, …

CRAAA

Challenge CRAAA 3ème lecture

Virus – Anthologie dirigée par Magali Duez

virusRésumé : Error 47 – 4_de_couv introuvable

Scan en cours…

8 Virus détectés.

Edition : Griffe d’Encre

 

Mon Avis : Ce recueil de nouvelles a rejoint ma PAL un peu sur un coup de tête il y a plus d’un an, à force de le croiser lors des Imaginales 2014. En effet j’avoue avoir été rapidement séduit par la couverture, illustrée par Zariel, que je trouvais réussie et assez accrocheuse pour me pencher sur le livre. Ensuite le sujet du Virus se révélait clairement intéressant et surtout offrait de nombreuses possibilités d’écritures, qui ont donc fait que ce livre a rapidement rejoint ma PAL. Comme souvent avec une PAL exponentielle il s’est un peu perdu avant de finir entre mes mains il y a quelques jours, histoire que je me fasse mon avis. Ce recueil comporte huit nouvelles.

H5N1 de Frédérique Lorient : Cette nouvelle nous plonge dans un futur où le virus H5N1 a éradiqué la majeur partie des oiseaux et où la présence de l’un deux dans un musée va perturber les visiteurs. Une nouvelle forte qui nous dévoile un avenir où la peur de la contamination aura pris une telle ampleur qu’elle pousse à la surabondance de protection, limite à la folie et que la vie de chacun s’en retrouve complètement bouleversée. Un texte qui se lit facilement, offrant une vision du virus assez surprenante et intimidante, mais dont je reproche un peu la chute trop prévisible pour vraiment se révéler percutante. En tout cas une introduction agréable et sympathique à l’anthologie.

Rouge Cerise à Pois Blancs de Véronique Pingault : Cette nouvelle nous fait découvrir un virus assez étrange, car au lieu d’atténuer les capacités du porteur, comme c’est souvent le cas, il le rend encore plus créatif. Après une première nouvelle qui jouait sur l’angoisse, ce texte cherche à jouer sur l’humour offrant un texte complètement décalé et qui se révèle original ; le soucis c’est que je n’ai jamais réussi à rentrer dedans, la faute à un aspect que j’ai trouvé trop gentillet et aussi au fait que l’humour n’a jamais réussi à me toucher, mais là je plaide coupable j’ai un humour un peu spécial.

Utopie en Sursis d’Isabelle Guso : Cette nouvelle, qui est la plus longue de ce court recueil, nous plonge dans un futur utopique où chacun vit majoritairement en harmonie, sauf que tout va changer pour une jeune enquêtrice qui va devoir enquêter sur un suicide (évènement normalement impossible) et voir sa fille changer. J’ai passé un bon moment de lecture avec ce texte qui nous plonge dans un texte intelligent, qui cherche à nous faire réfléchir sur la notion de bonheur, mais aussi sur la notion de famille et la notion de choix, le tout sur fond de paranoïa et de manipulation. La chute du récit ne manque pas de faire réfléchir et se révèle surprenante. Un texte efficace, mais qui lui manque un tout petit je ne sais quoi pour se révéler vraiment excellent.

Mise à Jour de Pénélope Chester : Cette nouvelle nous présente un androïde de maison qui est phobique des mises à jour de peur d’être infecté par un virus, mais dont les propriétaire, dans l’attente d’un enfant, ont besoin de le faire évoluer. Je ne peux pas nier que le fond de la nouvelle se révèle assez originale dans son traitement et sa présentation, mais voilà ce texte m’a paru clairement manquer de force pour se révéler vraiment marquant et peut-être aussi trop court. Un texte que je classe dans le vite lu, apprécié, mais vite oublié.

Quand les Clowns en Treillis font Gémir la Musique de Fabien Clavel : Un virus inconnu s’est mis à envahir le monde, transformant les malades pour leur donner un faux air de clown. Les contaminés vont très vite se retrouver au ban de la société. Un texte qui va se révéler plus complexe que ce que laissait entrevoir le début, offrant un récit engagé, politique et critique, qui fait réfléchir le lecteur sur l’exclusion et la capacité de beaucoup à fermer les yeux tant que pour eux tout se passe bien. Un texte efficace et percutant, même si justement peut-être un peu trop principalement dans la critique à sens unique sur certains aspects, mais rien de non plus dérangeant tant j’ai passé un très bon moment de lecture.

Intrafolie de Raymond Iss : Une très courte nouvelle qui nous parle de transhumanisme et de virus, dont je ne peux pas trop parler sous peine de vous spoiler. De nouveau un texte qui cherche à jouer sur la carte de l’humour et le cynisme mais qui, comme d’autres textes de l’anthologie a du mal à vraiment se révéler marquant. Une lecture tout juste sympathique, sans plus.

Flocon Rouge de David Osmay : Cette nouvelle nous plonge dans un avenir ou l’Homme a découvert le vaccin qui permet de tromper la mort et rester éternellement jeune, sauf qu’un virus apparait déclenchant le vieillissement instantané et dans la majorité des cas la mort. Un texte qui se révèle intelligent, complexe et soigné, poussant le lecteur à mener des réflexions sur la vie, la mort, notre capacité à dépasser les lois naturelles pour s’enfermer dans d’autres phobies et d’autres peurs, mais aussi finalement sur l’immortalité. Une histoire sensible, jouant sur les émotions et les envies, qui a réussi à me toucher.

Contagion de Bruce Holland Rogers : Cette très courte nouvelle nous plonge en plein milieu d’une réunion au sommet aux USA où l’on apprend qu’un terrible virus sévit ; pire qu’il rend les gens heureux. Comme la majorité des textes qui ont décidé de manier l’humour, je n’ai pas trouvé cette très courte nouvelle mauvaise, loin de là, l’ensemble se révélant sympathique, mais elle est loin de se révéler marquante. Je la classe donc aussi dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec cette anthologie dont le sujet sur les Virus se révèle traité de façon large, offrant huit textes complètement différents, passant aussi bien du récit angoissant, à celui intelligent ou encore maniant l’humour. Alors certes tous les textes ne sont pas au même niveau entre ceux qui se révèlent entrainant, intelligent et efficace et ceux qui manquent de force et entre plus dans la catégorie « vite lu, apprécié mais vite oublié », de plus je regrette l’absence de texte vraiment marquant, mais cela n’empêche pas l’ensemble de se révéler finalement assez sympathique à découvrir. Une anthologie divertissante entre deux lectures plus conséquentes je dirai.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Lune, …

CRAAA

Challenge CRAAA 1ère lecture

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