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Utopiales 2017, Anthologie – Collectif

Résumé : Le temps de lire cette anthologie, vous serez parti sur la Lune où survit la dernière colonie humaine après que la Terre s’est retrouvée sous la glace, vous aurez discuté de l’égalité hommes-femmes sur un sujet qui vous surprendra, vous vous serez opposé à un texte sur l’avortement, vous aurez renoué avec la légende arthurienne, vous aurez attendu le retour de l’amour de votre vie, découvert en avantpremière une auteur chinoise, et affronté la cruauté des follets et des gnomes.

Edition : ActuSF

 

Mon Avis : C’est maintenant devenu une tradition depuis quelques années, à chaque fois que je passe dans un festival et qu’il en existe une anthologie associée je repars avec l’édition de l’année et, si possible, dédicacée. Concernant l’anthologie des Utopiales c’est aussi pouvoir se lancer dans une Lecture Commune avec d’autres lectrices et lecteurs. Cette année changement, en plus de MarieJuliet ce recueil a été lu avec Ptitetrolle qui s’est jointe à notre petite « secte ». Sauf que, pour cette fois, je risque d’être le seul à publier mon avis, sauf si mes collègues de LC trouvent de la motivation. Pour cette saison 2017 le thème était le temps et ce livre est composé de 12 nouvelles. Concernant la couverture, illustrée par Laurent Durieux, elle s’avère très sympathique et répond au thème contrairement, comme assez souvent, à une majorité des textes de l’Anthologie. On notera aussi avec étonnement la disparition de la préface qui était pourtant annoncé sur le site de l’éditeur ainsi qu’un petit panel de texte primés dont un prix hugo de la meilleur nouvelle pour Pékin Origami.

Fées & Automates – Anthologie 2016 des Imaginales dirigée par Jean-Claude Vantroyen

fees & automatesRésumé : Le thème de l’anthologie des Imaginales 2016 ose le face à face entre deux personnages archétypaux provenant de mondes différents. La fée, figure principale de la rêverie médiévale, du fantastique, de la fantasy, et l’automate, un produit de la culture quasi industrielle, de la pensée scientifique, de la science-fiction. Deux univers qui s’opposent sans doute, mais dont la rencontre est propice à l’imagination et fait jaillir des étincelles. Cette anthologie va vous étonner et vous passionner.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Si vous suivez régulièrement mon blog, vous commencez sûrement à connaître la musique. Chaque année je vais au festival des Imaginales et je repars avec son anthologie que je lis en Lecture Commune avec d’autres lecteurs. Sauf que cette année on a décidé de faire les choses en grands, puisqu’en plus de Snow, et Mariejuliet nous ont aussi rejoint PetiteTrolle et Rose. Concernant la couverture, illustrée par Hélène Larbaigt, je la trouve superbe donnant envie de la découvrir. Cette anthologie comporte treize nouvelles, ainsi qu’une préface qui, j’avoue, ne m’a pas accroché plus que cela ne retrouvant pas obligatoirement ce que j’espère et j’attends dans une préface.

Smoke et miroirs d’Estelle Faye : Cette nouvelle se décompose en trois scénettes. Trois héroïnes qui ont comme ambition de réussir dans le show-business. J’ai bien aimé cette nouvelle, toujours bien porté par une plume efficace et poétique, elle nous happe ainsi facilement. L’histoire ne manque pas d’intérêt avec cette notion, selon moi, de l’oubli du merveilleux pour un monde plus terre-à-terre voir égoïste dans cette chute assez cynique et percutante. Le récit est aussi très typé cinéma que ce soit dans sa construction, comme dans certains clin d’œil comme, je pense, l’automate qui me fait penser à celui du film Big avec Tom Hanks. Pas obligatoirement la meilleure nouvelle de l’auteur, mais un texte réussi et efficace qui ouvre bien l’anthologie.

Le Rouet Noir de Charlotte Bousquet : Cette seconde nouvelle nous plonge dans l’univers de Jadis que je n’ai pas encore lu et qui m’attend dans ma PAL. La plume de l’auteur est toujours aussi dense et soignée et l’univers construit autour donne vraiment envie d’être découvert, mais, je ne sais pas trop, je n’ai jamais réussi à rentrer complètement dans le texte. Je ne sais pas si c’est le fait de ne pas avoir lu Jadis ou pas, mais j’avais l’impression d’être spectateur d’une histoire dont il me manquait certaines clés. Chronique peut-être à rediscuter une fois lu Jadis.

Le crépuscule et l’Aube de Fabien Cerutti : Cette nouvelle nous plonge dans l’univers du Bâtard de Kosigan et nous fait découvrir le destin des fées. J’ai bien aimé cette nouvelle, on sent bien la maîtrise de l’auteur nous proposant un texte pleine de rebondissements et de surprises qui nous happe facilement. L’ensemble se lit vite et avec un minimum de plaisir et d’envie d’en apprendre plus. Je regretterai juste une présence de trop de personnages, principalement chez les antagonistes, ce qui fait qu’ils ont du mal à vraiment « exister », ainsi qu’une ou deux facilités. Rien de bien bloquant tant l’ensemble s’avère divertissant et plutôt efficace.

Le comte et l’horloger de Benoit Renneson : Cette nouvelle nous fait suivre un horloger qui va être mandaté par un comte de venir réparer son automate. Il va alors découvrir quelque-chose de surprenant. Bon, j’avoue, ce récit ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. L’ensemble m’a paru vraiment trop convenu et manquer de surprises pour vraiment arriver à me captiver. L’ensemble manque je trouve d’émotions et de peps, même si sur l’ensemble elle n’est pas non plus mauvaise. Le récit est ainsi plutôt bien maîtrisé et la plume de l’auteur simple et efficace. Au final un texte qui me laisse sur ma faim avec une fin un peu trop happy-end à mon goût.

L’énergie du désespoir d’Adrien Tomas : On suit ici Kimba, chasseuse professionnelle, avec son automate et un apprenti. Leur quête est simple, chasser et ramener des fées pour pouvoir nourrir en énergie la ville qui a subi un attentat. L’auteur nous offre une histoire efficace, bien rythmé, offrant rebondissements et surprises qui possède même le luxe de nous proposer quelques réflexions intéressantes. L’ensemble se révèle fluide et entraînant, bien porté par des personnages hauts en couleurs et percutants, même si parfois il en fait un peu trop. Par contre je regrette une certaine linéarité dans le récit, ainsi que certains rebondissements facilement devinables, mais rien de non plus trop bloquant. Au final une nouvelle agréable et plus que sympathique.

L’étalon de Paul Béorn : Une nouvelle qui nous fait suivre notre héros, enfermé par une fée depuis tout petit et qui va se rebeller. Bon j’avoue ce texte, en soit, n’est pas mauvais, il se laisse lire facilement, l’histoire s’enchaîne bien et ne manque ni de fluidité, ni de rythme . Les idées sont là, mais voilà il lui manque un petit quelque-chose pour se révéler marquant. L’ensemble m’a paru trop classique et manque de surprises, la conclusion je l’ai vu venir assez rapidement et un des rebondissements m’a paru trop facile. Au final une nouvelle que je classe dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Magie de Noel de Gabriel Katz : Cette nouvelle nous fait suivre un père de famille qui décide de braver la loi pour ramener une fée automate interdite de vente. Concernant ce texte il y a pour moi du bon et du moins bon. J’ai beaucoup aimé l’univers avec tout ce no man’s land du seize à la fois étrange, sombre, angoissant, mais aussi un peu le quartier où on trouve de tout. Le principe de la fée automate interdite par la loi apporte aussi quelques réflexions intéressantes et l’ensemble repose sur un rythme vraiment entrainant et haletant. Mais voilà, la conclusion ne m’a pas accroché, trop bordélique, voulant trop en faire et donnant l’impression de contredire les propres bases de son univers. La chute ainsi que le choix final du héros m’ont aussi surpris par une certaine facilité et une non remise en question. Au final une nouvelle avec du potentiel qui aurait, je trouve, mérité un traitement plus long.

Al’Ankabût de Nabil Ouali : De nouveau une nouvelle qui me laisse un sentiment légèrement mitigé. Franchement, l’auteur nous plonge clairement dans un récit à forte connotation sur notre monde actuel, suivant le destin d’une jeune fille qui va voir sa ville se retrouver plonger d’un coup en pleine guerre et va se retrouver à fuir. On ne reste pas indifférent devant ce destin, le tout porté par une plume efficace et poétique, malgré, j’avoue quelques lignes au début qui ne m’ont pas plus accroché que cela. Sauf que, pour moi, là où l’auteur a manqué le coche c’est dans la tentative de son parallèle entre l’art et la guerre, qu’on retrouve régulièrement, mais qui ici n’a pas la force nécessaire pour marquer vraiment et parait même un peu déconnecté du récit. L’ensemble manque aussi d’explication, de liant, ce qui donne une impression à la fin de manquer de cohérence. Par contre l’auteur offre une conclusion complètement ouverte qui s’avère marquante dans son aspect visuel je trouve.

Le tour de Vanderville de Pierre Gaulon : Cette nouvelle nous fait suivre un inventeur qui va, pour la première fois, dévoiler sa dernière trouvaille dans une foire. Il va alors rencontrer un autre forain. J’avoue cette nouvelle démarrait bien, se dirigeant vers le fantastique jouant sur l’étrangeté des foires même si cela manquait de Freak Show. Mais voilà plus j’avançais dans le récit, plus je trouvais que l’auteur avait peur de vraiment se lancer, restant dans un aspect un peu trop classique. Cela a pour conséquence de rendre finalement l’ensemble facilement devinable et linéaire, le tout dans un univers où il manque un petit truc pour vraiment captiver. Dommage, car l’ensemble avait du potentiel. Là je ressors avec le sentiment d’une nouvelle vite lue, un minimum apprécié, mais vite oublié.

AuTOMate de Pierre Bordage : Cette nouvelle nous fait découvrir une fée qui est tombée amoureuse d’un homme, mais dont le couple va très vite tomberdans la routine. De nouveau une nouvelle qui me laisse un petit sentiment mitigé, les idées sont là dans la tentative de dénonciation sur la dérive de l’Homme concernant la nature, ou encore une dépendance accrue à la technologie, mais voilà j’ai trouvé que l’ensemble manquait de finesse et paraissait mal amené. Le récit va trop vite et cherche trop à imposer ses idées j’ai trouvé. De plus, l’auteur tombe un peu dans des clichés caricaturaux. Dommage, car l’ensemble possédait du potentiel.

Son dernier coup d’échec de Jean-Claude Dunyach & Mike Resnick : Cette nouvelle nous fait suivre un automate champion d’échec qui se lie d’amitié avec une humaine et va se retrouver au milieu d’un conflit d’échec que je vous laisse découvrir. J’ai bien aimé cette nouvelle, la construction est efficace, le message se veut simple et percutant et les personnages sont intéressants à suivre dans leurs aventures. La conclusion offre une surprise efficace tout en ayant en fond une légère pointe de mélancolie. Je ne dirai pas que cette nouvelle est révolutionnaire, mais elle est réussie et offre un bon moment de lecture dont, finalement le seul point qu’on pourrait lui reprocher et la très faible présence de la fée.

Tsimoka de Cindy Van Wilder : Comme toujours avec l’auteur on se retrouve avec un texte bien construit, dense et avec des héroïnes et des personnages secondaires qui ne manquent pas d’attrait et marquent assez facilement le lecteur dans leurs quêtes. L’ensemble se situe ainsi dans l’univers des Outrepasseurs, mais voilà j’ai trouvé l’intrigue un peu convenu et manquant d’un peu de force pour franchement nous offrir plus qu’un simple récit très sympathique et agréable. Par contre, j’ai bien aimé la mythologie que construit l’auteur derrière, avec en message sous-jacent l’esclavage, mais il aurait, je pense, mérité d’être encore plus présent.

Le plateau des chimères de Lionel Davoust : On termine cette anthologie avec un auteur habitué, puisqu’il s’agit de la nouvelle Lionel Davoust qui nous revient dans son univers Evanégyre. J’ai bien aimé cette nouvelle, que ce soit dans sa construction comme dans la confrontation des deux personnages qui se révèlent bien plus que de simples protagonistes, avec, en fond, une confrontation entre la Nature et la Technologie. L’ensemble est ainsi très bien maitrisé, j’ai très vite été happé par ce texte offrant de nombreux rebondissements et quelques surprises tout en nous faisant réfléchir sur nos actes. je regretterai peut-être juste que le retournement de situation sur le fin se révèle facilement devinable. Au final un dernier texte qui conclut de très bonne façon cette anthologie.

En Résumé : J’avoue je ressors moins enthousiasme que les années précédentes avec ma lecture de cette anthologie. L’ensemble n’est pas non plus mauvais, mais j’ai trouvé que, mis à part quelques exceptions, les textes sont moins marquant que les années précédentes, avec des hauts et des bas. Après il faut aussi bien admettre que le thème n’était pas non plus des plus facile, l’association automates et fées tombant au final ici facilement dans le convenu ou dans le mal amené. L’anthologie reste tout de même sympathique à découvrir et à lire et quelques textes sortent assez du lot pour donner envie, mais voilà rien de vraiment mémorable, elle ne dépasse pas le sympathique et divertissant à lire. Cela ne m’empêchera pas pour autant de faire rentrer la version 2017 dans ma PAL.

 

Ma Note : 6/10

Avis de mes collègues de LC : Snow, Mariejuliet, PtiteTrolle, Rose

Autres avis : Boudicca (Bibliocosme), Celindanaé, …

La Voix de L’Empereur Tome 2, Le Poignard et la Hache – Nabil Ouali

la voix de l'empereur t2 le poignard & la hacheRésumé : L’empereur Elin rencontre une jeune guerrière au passé mystérieux, qui s’apprête à bouleverser brutalement l’échiquier de la cour déjà secoué par les manœuvres menées par les courtisanes dans l’ombre du pouvoir. Ma’Zhir quant à lui cherche un moyen de libérer les morts pour les faire déferler sur l’Empire et mettre fin aux pratiques du clergé. Alors que chaque royaume se prépare à la guerre, les choix de quelques mortels suffiront-ils à sauver l’Empire d’une ruine imminente ?

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Je continue mon mini challenge personnel mis en place depuis quelques semaines, d’avancer mes séries en cours dont les suites trainent dans ma PAL. Cette fois j’ai décidé de me lancer dans le tome 2 de La Voix de L’Empereur, dont le premier tome s’était révélé plutôt sympathique, mais manquait quand même de densité, de détail et de travail de fond pour complètement me convaincre (ma chronique ici). J’ai ainsi décidé de me laisser tenter par ce second volume, pour savoir ce qu’allait nous proposer l’auteur et comment il allait continuer à faire avancer son intrigue. A noter que de nouveau Mnémos nous offre un magnifique écrin, comme le premier tome, avec reliure cartonnée et illustration de couverture sobre et efficace.

On plonge ainsi dans ce tome, quelques mois après la terrible révélation de la fin du tome précédent qui allait remettre en cause le pouvoir du nouvel empereur Elin. La guerre gronde pourtant dans le royaume et les jeux de pouvoir deviennent de plus en plus tendus, chacun cherchant à sortir gagnant. Alors, que dire au final de cette suite? C’est bien simple, une fois la dernière page tournée j’ai eu l’impression d’y retrouver les mêmes qualités et défauts que le tome précédent et donc cette impression de me retrouver le cul entre deux chaises, attendant finalement plus du récit. Il faut dire que les livres sont très courts, pour le moment chacun des tomes lus faisant moins de 300 pages et l’intrigue que construit l’auteur se révèle dense et complexe ce qui crée selon moi un décalage. Tout dépend après aussi de ce qu’on recherche, si on aime les histoires qui avancent assez rapidement et facilement, on risque de plus accrocher que moi qui aime quand même comprendre la complexité des enjeux des manipulations, leurs conséquences et leurs intérêts. C’est dommage, car l’intrigue en soit est intéressante, même si rien de non plus novateur. Franchement il y a un énorme potentiel et de bonnes idées, mais voilà il faut parfois savoir prendre du temps selon moi. Je prends pour exemple la révélation finale du tome précédent, remettant complètement en cause la hiérarchie du pouvoir, sauf que voilà la façon dont l’auteur la résout est beaucoup trop rapide, en à peine 10 pages sur tout le tome et amené de façon trop brusque et sans explication. Légèrement frustrant pour ma part, même si je comprends que ceux qui aiment les romans tendus accrochent. Il faut dire aussi que l’auteur continue à ajouter des fils à son intrigue, ce qui fait qu’au final on passe peu de temps sur chacun d’entre eux, ce qui n’aide pas à complètement m’embarquer.

Et c’est un peu le ressenti que j’ai pour tout. Si on prend l’univers, la présentation de l’ensemble se révèle intéressante, six pays, chacun ayant sa spécialité, formant un empire, dont la mort de l’empereur vient remettre en cause le trône ; franchement c’est classique mais l’ensemble possède une bonne dose de potentiel avec toutes les possibilités qu’on peut imaginer. Sauf que voilà, je viens de finir le second tome de cette trilogie et, mis à part la vie de château à la capitale et les personnages qui gravitent autour, le reste m’a paru beaucoup trop léger voir vide. Alors certes, l’auteur offre quand même quelques incursions que ce soit au niveau du pays de la foi ou encore sur une fameuse tour qui permet de sortir un peu du cadre, mais voilà c’est trop peu à mon goût. Cela ne veut pas dire que l’univers est mauvais, loin delà, juste que, comme je l’ai déjà dit après ma lecture de Blizzard, je suis peut-être un lecteur de Fantasy de la « vieille époque », mais j’aime un minimum de détail dans l’image de fond que cherche à dessiner un auteur et ici j’ai trouvé ça trop peu. Concernant les aspects politiques, là aussi, les machinations et manipulations ne sont pas mauvaises, mais m’ont paru être traité beaucoup trop rapidement, comme par exemple cette fameuse scène des courtisanes qui, en soit, est vraiment intéressante, sauf qu’elle ne repose sur quasiment rien qui pourrait un minimum l’expliquer et la rendre vraiment cohérente. Pareil, certains aspects restent tellement nébuleux qu’on se demande comment l’auteur va s’en sortir avec un seul tome restant. Je pense principalement à Tara et ses mystères, mais je reviendrai sur cette héroïne.

Sur les personnages on est toujours plongé dans un roman choral, proposant ainsi de nombreux points de vues divers et variés, permettant ainsi de développer quelque-chose d’assez large. Sauf que voilà, comme dans le premier tome, avoir de nombreux personnages en si peu de pages fait que, d’une, on a du mal à vraiment s’intéresser à certains et surtout on passe parfois trop vite de l’un à l’autre. Cela n’empêche pas certains protagonistes de sortir du lot et offrir de moments prenants, mais voilà prendre plus de temps sur chacun d’entre eux et surtout, pourquoi pas, offrir un peu plus d’introspection, aurait permis d’offrir des héros plus profonds soigné et attachants selon moi. Je regretterai aussi un trop grand manque de nuance, les personnages tombant parfois dans le manichéisme. Ensuite je voulais revenir un peu sur Tara, nouvelle héroïne qui entre dans la vie du jeune empereur et va en à peine deux pages devenir sa plus grande confidente. Le personnage en soit n’est pas mauvais, mais voilà l’auteur cherche à aller trop vite et à trop en faire sur son côté mystérieux. C’est frustrant, car il repose principalement sur une absence d’explication, de plus elle s’intègre tellement trop facilement dans toutes les révélations, même les plus secrètes. Mais surtout cela enlève tout ressort dramatique, car on s’imagine tellement de choses que, par exemple, la scène finale de ce personnage, même si elle se révèle épique, parait finalement un peu grosse dans ses ficelles et surtout sans véritable surprise.

Au final on pourrait croire que je n’ai pas du tout accroché à ce livre, alors que c’est faux, le roman possède tout de même des atouts. Déjà la plume de l’auteur qui se révèle toujours aussi poétique, dense et envoutante. Il possède un vrai talent de conteur, même si une ou deux fois j’ai eu l’impression qu’il en faisait de trop. Ensuite, le récit possède tout de même de nombreuses bonnes idées, qui donnent envie d’en apprendre plus et d’en découvrir plus. Enfin on ne peut le nier, malgré le fait que je trouve ce cycle pas assez travaillé, j’ai tout de même tourné les pages plutôt facilement et avec un minimum de plaisir et d’envie. Et c’est là qu’est mon dernier soucis, ai-je envie de lire ou pas le troisième tome? Je verrai bien.

En Résumé : Je dois bien avouer que je ressors de ma lecture de ce second tome du cycle avec un ressenti de lecture un peu mitigé tant j’ai eu l’impression que l’ensemble manquait de détails et de profondeur. L’intrigue en soit n’est pas mauvaise, faite de jeux de pouvoirs, de machinations et de manipulations, mais l’ensemble va trop vite pour vraiment prendre le temps d’amener des explications et se révéler cohérente. L’univers ne manque pas d’attrait, nous proposant de nombreux pays avec leurs us et coutumes, sauf que, mis à part la capitale, on ne développe quasiment jamais le reste ce qui est frustrant. Concernant les personnages, autant de narrateur dans un roman si court fait qu’on a du mal à vraiment s’intéresser à tout le monde, de plus ils manquent parfois d’un peu plus d’émotion et de complexité. De plus, je dois bien avouer que la nouvelle héroïne, Tara, a eu du mal à me convaincre tombant un peu trop dans le « mystérieux » et dans l’héroïne inarrétable. Pourtant l’ensemble n’est pas non plus mauvais, la plume de l’auteur est toujours aussi poétique, envoutante et entrainante, on note de bonnes idées et je dois bien avouer que, malgré les défauts, j’ai été un minimum embarqué au point de tourner les pages avec un minimum d’envie d’en apprendre plus. Sauf que voilà, maintenant vais-je lire la suite au vu de ma PAL? J’avoue que je me pose la question.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis : Dup, …

La Voix de L’Empereur Tome 1, Le Corbeau et la Torche – Nabil Ouali

la voix de l'empereurRésumé : Voici l’histoire de quatre destins réunis au cœur d’un empire mourant. L’enfant du village gelé, le paladin hanté par un sombre secret, le prêtre émérite d’un ordre qu’il méprise, et le fils de l’empereur.
Dans les rues des cités fourmillantes ou les profondes forêts, chacun accomplit un voyage sur les routes de l’empire mais aussi dans les méandres de son être : quelles sont les ficelles que tire le clergé dans les coulisses ? Qui a tenté de tuer l’empereur et d’éteindre à jamais sa voix ? Sur le sentier escarpé qui mène au pouvoir, le chemin est infiniment plus important que le sommet.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : La première chose qui m’a attiré vers ce livre c’est l’objet en lui-même, il faut bien avouer que sur ce coup-là les éditions Mnémos n’ont pas fait les choses à moitié, avec une reliure cartonnée et une illustration de couverture que je trouve vraiment superbe par son côté finalement assez simple mais efficace. Ajouter à cela un quatrième de couverture qui se révélait accrocheur et surtout assez énigmatique, ce livre a donc rapidement terminé dans ma PAL, histoire de me faire un avis.

Clairement au niveau de l’intrigue on ne révolutionne pas le genre avec un univers se composant de plusieurs royaumes, un empereur mourant et un héritier encore un peu jeune pour vraiment s’imposer sur le trône, avec de nombreux partisans qui gravitent autour jouant dans l’ombre pour essayer de récupérer le maximum d’emprise et de pouvoir. Certes du déjà-vu, annoncé comme cela, et pourtant l’auteur possède quelque chose qui arrive vraiment à accrocher le lecteur, à le fasciner : c’est sa plume. En effet le style de l’auteur se révèle magnifique, poétique, dense et soignée offrant ainsi au fil des pages et des mots un monde et un univers enchanteur  d’une grande beauté. Une écriture maîtrisée qui se révèle vraiment de haut niveau, selon moi, porté par des descriptions vivantes, captivantes et colorés, auquel s’ajoute un aspect philosophique qui ne manque pas d’attrait même si parfois il tombe légèrement dans la facilité et dans le besoin de convaincre trop rapidement sur des sujets qui paraissent tout de même importants.

L’univers ne manque pas non plus d’attrait, que ce soit dans sa composition avec ses nombreux royaumes, ses nombreux rois, sa religion et ses nombreuses luttes de pouvoirs et manipulations, mais aussi pour les différents décors qu’on découvre au fil des aventures des personnages, qui oscillent entre des passages envouteurs, mais aussi des passages plus sombres. On sent au fil des pages un univers dense, qui possède ses propres règles, sa propre loi, ses nombreuses magies et ses mystères, mais qui finalement a un peu de mal  à vraiment pouvoir dévoiler toute son ampleur, la faute à un roman assez court avec moins de 270 pages, ce qui est parfois légèrement frustrant. Cela ne l’empêche pas de se révéler solide, accrocheur et donner ainsi envie d’en apprendre plus, surtout que de nombreuses questions restent sans réponse, l’auteur jouant clairement avec le lecteur, évitant de trop rapidement lui donner les réponses que ce soit sur son aspect magique comme certains mythes, ou encore sur certains aspects plus profonds de ce monde.

Et pourtant j’avoue qu’une fois la dernière page tournée je ne ressors pas complètement convaincu par ce premier tome,  pas qu’il soit mauvais, loin de là, il possède de bonnes bases, de bonnes idées et d’éléments assez intéressants pour se révéler assez sympathique, mais voilà l’ensemble parait un peu bancal, surtout au niveau de la première partie. Cela vient, pour moi, en grande partie du fait que l’auteur a du mal à parfois oublier son style pour développer son intrigue. Certes c’est très joliment écrit, mais parfois je me suis senti frustré de voir survenir une information ou un rebondissement dont on ne comprend rien par manque d’explications ou par manque d’indices ce qui est dommage. C’est rare que j’avance cela, mais je pense vraiment que ce premier tome aurai mérité d’être étoffé pour permettre à l’intrigue de vraiment gagner en intensité et en densité plutôt que d’offrir quelques soubresauts nébuleux, principalement dans la première moitié. Heureusement la suite devient plus fluide et on découvre alors le potentiel que possède ce récit.

Concernant les personnages on est ici dans un roman choral où les points de vue se multiplient, apportant ainsi de nombreuses informations, mais aussi des visions et des réflexions différentes de ce monde. Sauf que voilà multiplier les points de vue dans un roman aussi court possède aussi son défaut c’est que certains personnages restent un peu de côté et, j’avoue, mis à part peut-être deux ou trois protagonistes, les autres ont eu beaucoup de mal à m’émouvoir et à faire que je m’attache à eux. Ils ne sont pas mauvais, mais voilà on les voit parfois trop peu pour vraiment ressentir quelque chose pour eux. Limiter le nombre de protagonistes aurait, je pense, permis d’avoir des personnages plus profonds, plus chaleureux et plus humains. Heureusement comme je l’ai dit quelques personnages arrivent tout de même à sortir du lot que ce soit Glawol par sa vision du monde et sa capacité à jouer double voir triple jeu, le Prince a fleur de peau qui doit faire face à de nombreuses manipulations ou encore Frimas personnage froid et intriguant.

Je me suis donc retrouvé ainsi avec un premier tome qui ne manque pas de promesses ni d’attrait, avec de bonnes idées et un travail de forme au-dessus du lot, même s’il est loin d’être parfait, plombé par quelques défaut qui m’ont empêché de rentrer complètement dedans. Je lirai la suite car si l’auteur arrive à corriger ses quelques faiblesses et rendre l’intrigue plus dense et plus fluide je pense vraiment que ce cycle pourrait se révéler plus que réussi. À voir.

En Résumé : Je ressors finalement pas complètement convaincu de ma lecture de ce roman, pas qu’il soit mauvais, il possède au final de nombreuses qualités telles qu’une plume vraiment magnifique et poétique ainsi qu’un univers qui, malgré qu’il soit à peine esquissé, donne envie vraiment d’en apprendre plus sur ses nombreux mystères et ses nombreuses régions, bien porté par des descriptions magnifiques. Mais voilà le gros point fort du récit influe aussi sur ce qui m’a dérangé dans l’histoire, le fait que l’auteur m’a paru plus se consacrer sur la forme de son récit que sur le fond, tant certains aspects apparaissent un peu trop brusquement, sans explications et parfois de façon trop surprenante, même si l’ensemble devient, pour moi, plus fluide dans la seconde partie. L’auteur nous offre aussi un roman choral, multipliant les personnages et les points de vue, mais ça ne fonctionne pas toujours, surtout dans un roman si court ce qui fait qu’il est difficile de s’intéresser à tous les personnages. Au final un premier tome plutôt bancal, mais qui possède assez de potentiel pour me donner tout de même envie de lire la suite en espérant que l’auteur gère mieux son intrigue.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Dup, …

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