Résumé : Révoltez-vous!
2041, Amérique post-zombie. La cabale secrète qui détient le pouvoir dans l’ombre se porte bien. On ne peut pas en dire autant des blogueurs qui ont osé révéler la vérité à la population. À peine sortis des griffes de leurs ennemis, Shaun Mason et son équipe sont de nouveau sur le sentier de la guerre. Le temps leur est compté, et les obstacles s’avèrent nombreux : une meute de savants fous, une administration politique corrompue et même un ours zombie. Une chose est sûre, dans l’Amérique d’après le Jour des Morts : la situation peut toujours empirer.
Edition : Bragelonne
Mon Avis : Comme je lai annoncé précédemment 2014 s’annonce comme une année bien remplie en nouveaux tomes de série que j’attends depuis un moment et en fin de cycle. Ce livre rentre ainsi dans la seconde catégorie, venant conclure la trilogie Feed. Après un premier tome vraiment réussi, haletant et plein de surprises (ma chronique ici) et un second tome un peu moins bon car porté par Shaun dont je trouvais le personnage moins intéressant et peu réfléchi (ma chronique là), j’avais hâte de voir comment l’auteur allait conclure tout cela. À noter qu’il risque d’y avoir des SPOILER dans ma chronique. Vous êtes prévenus.
Ce tome se situe juste après la fin du second tome qui a amené de nombreuses révélations. On repart donc avec nos héros en grand danger et qui se retrouvent au milieu d’une conspiration dont ils vont devoir se dépêtrer. En tout cas une chose est sûre, ce tome retrouve des points qui m’avaient vraiment accroché dans le premier tome avec une histoire enlevée au rythme effréné qui accroche le lecteur rapidement pour ne jamais vraiment le lâcher avec peu de temps morts. L’auteur sait jour habilement avec les rebondissements et retournements de situations pour toujours surprendre et ne jamais ennuyer. La narration alternée permet aussi de mieux apprécier ce livre que le précédent, évitant ainsi de toujours suivre Shaun qui, selon moi, manque clairement de charisme et dont sa seule logique est de vouloir frapper et insulter. J’ai tourné les pages avec envie tant l’auteur a réussie à insuffler quelque chose d’efficace dans ce récit et pourtant je ressors quand même un peu déçu de cette lecture vis-à-vis de mes attentes principalement sur le fond.
Déjà je reproche à l’auteur sa capacité à se répéter énormément, que ce soit sur le virus, les testeurs ou autres aspects comme cette pub pour coca j’ai bien dû voir les mêmes explications plus d’une cinquantaine de fois et, le plus ennuyeux, expliqué à chaque fois de la même façon voir avec les mêmes mots. Ce qui est dommage c’est qu’à côté de ses répétitions, qui remplissent inutilement des pages, l’auteur n’offre quasiment pas d’informations sur des sujets qui peuvent avoir son importance comme par exemple l’immunité de Shaun qui n’a quasiment aucune explication et qui, surtout, soulève de nombreuses questions dont le fait de comprendre pourquoi il est le seul à l’être dans le monde entier alors que l’ensemble laisse paraitre que d’autres devraient l’être. Ensuite, l’auteur possède parfois un sacré manque d’imagination, principalement pour faire avancer son intrigue. Elle donne l’impression que le seul moyen de faire avancer une histoire c’est d’aller forcer le CCPM, donc après l’avoir fait deux fois dans Deadline c’est reparti pour un tour. D’ailleurs je suis toujours aussi étonné de l’absence flagrant de système de sécurité, même pas une caméra rien du tout, on rentre chez eux comme dans un moulin.
Autre problème qui m’a dérangé c’est l’intrigue principal, déjà j’ai un peu de mal à comprendre comment on est passer d’une intrigue politique et de lutte de pouvoir dans le premier tome à une conspiration mondiale. Je trouve cela un peu gros et un plutôt mal amené à mon goût. J’ai eu légèrement l’impression de voir certains récits jeunesses ou deux héros adolescents font tomber la grande et vilaine conspiration pas gentille. Mais surtout le premier tome offrait quelque chose d’intelligent, ici on tombe dans le complot que j’appellerai pop-corn, celui où il vaut mieux parfois débrancher son cerveau et simplement se laisser porter par l’action et les rebondissements, comme une petite série B sans prétention.
Je prends comme exemple cette histoire de clonage, où le CCPM a décidé de cloner Georgia pour l’amener à Shaun et ainsi les forcer à dire leur vérité et non La vérité. Franchement. Dépenser des milliards simplement pour avoir une blogueuse? Il n’y avait vraiment que Georgia pour faire cela? Le monde entier n’écoute donc plus qu’elle et personne d’autre? Comment cela pourrait être possible vu que l’auteur ne présente jamais aucun retour de l’impact de leurs écrits dans le monde, l’histoire restant souvent en vase clos ne donnant aucune information sur l’état de la presse ou autre. C’est d’un simpliste. De plus ce clonage vient, selon moi, fortement diminuer l’impact émotionnel de la fin du premier tome et tout ce qui en découle, ce qui est dommage. Ajouter à cela une conclusion qui donne surtout l’impression que nos héros ne servent à pas grand-chose ici, et que si les services secrets avaient eus un cerveau on n’en serait pas là, voilà ce qui me fait dire que l’histoire ne recherche que l’aspect explosif plutôt que l’aspect réflexion, le tout avec bien entendu son président porté en héros, ce que j’ai eu du mal à accepter vu comment c’est présenté.
Concernant l’univers je reste un peu circonspect concernant ce tome. Comme les précédents il doit servir à démontrer comment une population, face à une catastrophe d’envergure, réagit et surtout se renferme sur elle-même par des lois de plus en plus liberticides. Mais ici l’auteur décide d’y ajouter quelques réflexions assez « fumeuses » du genre Internet dit toujours la vérité ou encore la science provoque plus de catastrophe qu’autre chose et qu’on vivrait mieux sans. Vouloir expliquer que la science peut, mal exploité, amener à des catastrophes ça peut être intéressant si c’est bien amené ; montrer que TOUS les scientifiques sont des psychopathes qui préfèrent faire du mal et faire souffrir les autres pour faire aboutir leurs recherches ou leurs idées là, j’accroche plus vraiment et mon côté scientifique se met à râler.
Ensuite un autre point m’a légèrement dérangé, mais depuis le temps qu’on le voit dans les livres ou le cinéma je m’y suis fait, c’est la capacité à voir les US comme le sauveur et le centre du monde. L’exemple de l’évolution de l’épidémie au début du récit est flagrant, l’influence de ce nouveau vecteur de virus s’arrêtant bien gentiment aux frontières comme si le reste n’existait pas. Je suis aussi un peu déçu que l’auteur aie oubliée que son récit était un récit de zombie, franchement la scène avec l’ours aurait pu être tellement fun, pourquoi ne pas l’avoir développé déjà qu’on voit très peu de scènes de zombies, je me suis senti frustré.
Concernant les personnages ils m’ont plus convaincu que le tome précédent, mais pas autant accroché que le premier. Shaun est toujours un crétin violent qui considère ses amis comme acquis et je n’accroche toujours pas à sa petite voix dans la tête qui se révèle, comme par enchantement, plus intelligente que lui et le sauve régulièrement. Becks tourne un peu à l’héroïne sous testostérone dont le seul impact se révèle dans l’action. J’ai bien accroché à Mahir et Maggie qui apporte un peu de subtilité et de sentiment dans cette intrigue. Par contre, un point qui m’étonne, c’est l’absence totale de réaction devant la relation amoureuse fracassante de deux héros qui n’a l’air de choquer ni de surprendre personne alors que l’effet recherché, sur le lecteur, est justement l’inverse et qui parait surtout improbable.
Une des grandes réussites de ce livre par contre vient de la plume de l’auteur qui se révèle certes simple, mais vraiment entrainante, prenante et haletante ce qui a fait que j’ai continué à tourner les pages, même si j’ai bien senti que l’histoire ne serait jamais au niveau de Feed cherchant plus l’effet complot frénétique alors que la réussite du premier tome était justement d’être un roman de zombie et d’offrir une critique sociale sur l’enferment d’un pays devant une catastrophe. Au final sur cette trilogie je vous conseille fortement de lire Feed, les deux autres tomes à vous de voir, mais selon moi ils paraissent dispensables.
En Résumé : De nouveau je ne ressors pas complètement convaincu par la lecture de ce livre. On est passé d’une intrigue politique prenante et réfléchie dans le premier tome à un complot mondial pop-corn dans les deux tomes suivants où le lecteur ferait bien de ne pas trop réfléchir pour ne pas se rendre compte de certaines grosses lacunes de l’intrigue. Ajouter à cela des répétitions à foison ainsi que le développement d’idées que je trouve caricaturales et fumeuses et vous comprenez pourquoi j’ai moins accroché à ce tome. Pourtant, l’ensemble n’est pas non plus totalement mauvais, on tourne les pages facilement, bien porté par un rythme haletant, de l’action et de nombreux rebondissements et retournements de situations efficaces. Le soucis c’est que l’auteur cherche à en faire toujours plus plutôt qu’une histoire simple de zombies avec des réflexions médicales affutées comme le Tome 1. Concernant les personnages je reste mitigé, je n’accroche plus vraiment à Shaun depuis le second tome et Becks m’a paru caricaturale, heureusement les autres se révèlent intéressants. La narration alternée, apporte un vrai plus par rapport au Tome 2. Concernant la plume de l’auteur elle se révèle simple et entrainante. Au final de cette trilogie je recommande Feed Tome 1, les deux autres me paraissant dispensables.
Ma Note : 6/10
Autres avis : Lune, …