Résumé : » Le récit des Petites fées de New York démarre avec Morag et Heather, deux petites fées hautes de cinquante centimètres, portant épée, kilt vert et cheveux mal teints, qui volettent par la fenêtre du pire violoniste de New York, un type antisocial et obèse nommé Dinnie, et vomissent sur sa moquette. Qui sont-elles et comment sont-elles arrivées à New York, et en quoi tout cela concerne-t-il l’adorable Kerry, qui vit dans l’immeuble d’en face, est atteinte de la maladie de Crohn et confectionne un alphabet des fleurs, et en quoi tout cela concerne-t-il les autres fées (de toutes nationalités) de New York, sans oublier les pauvres fées opprimées de Grande-Bretagne, voilà le sujet du livre. Il contient une guerre, ainsi qu’une mise en scène fort inhabituelle du Songe d’une Nuit d’Eté de Shakespeare, et des solos de guitare de Johnny Thunders des New York Dolls. Que peut-on demander de plus à un livre ? » Neil Gaiman.
Edition : Intervalles
Mon Avis : Ce livre cela fait quelques temps qu’il traine dans ma PAL. Pourtant les différentes chroniques que j’ai lues à droite et à gauche, mettant en avant un humour loufoque, ainsi que la recommandation de Neil Gaiman de découvrir ce récit avaient fait qu’il est rapidement entré dans ma PAL. Mais voilà avec le temps ce livre a gagné son aspect « grand épouvantail » avec cette légère peur de ne pas accrocher et surtout de ne pas me trouver dans une phase avec l’humour proposé ici. Il y a quelques jours j’ai donc pris la décision de sortir ce livre de ma PAL. Concernant la couverture, je la trouve sympathique, elle se révèle assez simple et sobre.
En tout cas, au final, je suis content de l’avoir sorti de ma bibliothèque. Imaginez, New York, deux fées punk complètement bourrées et irrévérencieuses vont se retrouver à se lier avec deux marginaux créant ainsi une accumulation de catastrophes toutes plus improbables les unes que les autres. Imaginez une Angleterre où les fées ont découvert la révolution industrielle et se retrouve à travailler 12h par jour tandis que leur roi recherche ardemment deux fugitifs qu’il considère comme ennemis de la couronne. Imaginez une clocharde qui se prend pour le chef militaire Xenophon. Ajouter à cela un mélange de sexe, drogue, rock’n’roll, folie, fantômes ou encore des fleurs et vous obtenez Les Petite Fées de New York. Vous trouvez tout cela complètement barré? C’est le cas et pourtant à travers cet univers complètement déjanté et burlesque l’auteur nous offre une histoire, ou plutôt des tranches de vies, qui se révèlent vraiment fascinantes dans leurs simplicités, dans leurs évolutions et aussi à travers les surprises qu’elles réservent.
L’humour est omniprésent dans ce récit et en est même une des clés importante. Un humour trash, parfois vulgaire, mais qui réussit à se révéler vraiment efficace pour peu qu’on accroche. En effet comment ne pas sourire devant ces deux petites pestes de fées qui s’envoient pique sur pique pour savoir qui est la meilleure. Mais surtout l’auteur nous offre une fresque vraiment captivante, où les différentes intrigues se croisent et se recroisent en nous faisant partager de façon claire et franche les tracas de la vie quotidienne entre histoire d’amour, engueulade, sexe ou encore des sujets plus graves comme la maladie, la mort, la guerre, le racisme ou bien l’industrialisation et ses effets néfastes. Voilà ce que propose l’arrivée cette histoire, et bien plus encore. On va très vite aussi se rendre compte que des fées, il en existe énormément entre les Chinoises, les Italiennes ou encore les Noires. Des fées qui vivaient tranquillement dans leur petite train-train et dont les vies vont être complètement chamboulées. C’est rythmé, c’est efficace, c’est marrant, c’est barré, c’est léger et la bande son est franchement top, parfois cela fait du bien alors que demander de plus.
Comment ne pas accrocher aussi à Morag et Heather, ces petites pestes égoïstes, égocentriques, alcooliques et délurées qui se révèlent du début à la fin pleine de vie, d’énergie et vraiment attachante. Un amour/haine qui fonctionne parfaitement et qui fait que même dans les pires conneries on continue à les apprécier. Elles représentent une amitié indéfinissable et pourtant incassable. Les autres personnages se révèlent eux-aussi efficaces et prenants, que ce soit Dinnie, obèse et irascible ou encore la belle Kerry gravement malade mais qui fait tout pour profiter de la vie. Chaque personnage représente un peu une facette de soi, mais exacerbée au possible, d’ailleurs parfois même un peu trop comme par exemple Dinnie qui une ou deux fois m’énervait plus qu’autre chose. Mais rien de non plus gênant tant au final ces personnages chorales se révèlent cohérents et passionnants à découvrir au fil des pages.
Alors certes, malgré toutes ses qualités, ce récit n’est pas non plus parfait. Quelques défauts viennent se présenter ici ou là. Déjà il faut un léger temps d’adaptation au début, car l’auteur passe d’une intrigue à l’autre très rapidement ce qui peut dérouter un peu. Ensuite l’humour a beau resté présent au fil des pages j’ai trouvé que parfois l’auteur en faisait un peu trop, certes il prend régulièrement à contre-pied le lecteur pour son plus grand plaisir, mais à force de trop vouloir en faire cela perd légèrement de son charme. Enfin j’ai trouvé que dans le dernier tiers du roman le tout avançait beaucoup trop rapidement, les soucis sont rapidement corrigés et les retournements de situations s’accumulent. Certes le but de l’auteur n’est pas d’écrire une histoire dense et complexe, plus une fable humoristique et décalé, mais voilà, parfois le tout va trop vite ce qui fait que le lecteur n’a pas toujours le temps de souffler. Rien de bien gênant non plus tant l’ensemble m’a paru réussi.
Il faut bien avouer le style de l’auteur n’a, selon moi, rien de non plus exceptionnel, se révélant simple, familier et direct et pourtant il arrive à créer une histoire vraiment cohérente, prenante le tout remplie d’humour avec au milieu émotions et sentiments qui font que l’ensemble accroche très vite le lecteur et m’a fait passer un très bon moment de lecture. Au final c’est un livre auquel on accroche ou pas, tout dépendra du lecteur ; je vous conseille de tenter de lire les premières pages qui devraient vous aider à voir si vous appréciez cet ensemble complètement barré. En tout cas, moi, je lirai d’autres récits de l’auteur sans soucis.
En Résumé : J’ai vraiment passé un très bon moment de lecture avec ce livre qui offre plusieurs lignes d’intrigues qui se croisent et dont le tout se révèle complètement déjanté, plein d’humour, avec des personnages marginaux qui se révèlent vraiment attachants, humains et cohérents, dont on suit avec grand plaisir leurs péripéties. Surtout l’auteur offre aussi pas mal de réflexions efficaces sur différents sujets comme par exemple la quête de l’amour, l’image de soi, le racisme, l’industrie,etc… et traite aussi de sujets graves de façon légère et efficace évitant la surenchère. La plume de l’auteur se révèle vraiment simple, familière et directe. Alors bien sûr tout n’est pas parfait, par exemple parfois l’auteur cherche à trop en faire, le fait qu’il passe d’une intrigue à l’autre rapidement fait qu’il faut un léger temps d’adaptation au début, ou encore sur la fin l’auteur va beaucoup trop vite selon moi, mais rien de vraiment gênant. Au final un livre qui m’a bien fait marrer et m’a détendu. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.
Ma Note : 8/10
Autres avis : Olya, Mélo, LalaHer, LaureduMiroir, etc…