le porteur de lumiere 3 l'oeil briseRésumé : Alors que les dieux s’éveillent, la Chromerie s’efforce de retrouver son Prisme, le seul homme capable d’enrayer le chaos. Mais Gavin Guile a été capturé par des pirates. Pire encore, il a perdu le pouvoir qui le définissait : celui de créer.
Privé de la protection de son père, Kip Guile va devoir faire montre de toute son ingéniosité pour survivre à une guerre secrète entre les nobles, les factions religieuses, les rebelles… et un ordre de mystérieux assassins de plus en plus puissant, l’Œil brisé.

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Allez hop, j’ai décidé de sortir ce troisième tome de ma PAL où il traînait depuis des mois. Il faut dire que Brent Weeks, qui m’avait portant offert un bon moment de lecture avec sa première trilogie La Voie des Ombres, a du mal à complètement me captiver avec cette trilogie malgré un premier tome sympathique malgré ses défauts (ma chronique ici). En effet le second tome a montré, selon moi, que l’auteur avait du mal avec la construction d’intrigues complexes (ma chronique ). Ce troisième tome a donc pour but de déterminer si je dois continuer ce cycle, ou si je m’arrête là. C’est vrai, quand je pars avec un sentiment positif sur un auteur, j’ai du mal à abandonner. Concernant la couverture, illustrée par Miguel Coimbra, j’avoue ne pas être fan, techniquement elle est réussie, mais à force de voir des assassins à capuche je sature un peu. Alors par contre je préviens d’avance il risque d’avoir des spoiler dans ma chronique.

Ce troisième tome nous plonge ainsi directement à la suite directe des évènement du tome 2, Gavin disparait après avoir perdu ses pouvoirs, capturé par des pirates, Kip est lui kidnappé par son demi-frère haineux et Andros, le grand-père de Kip, retourne à la chromerie revigoré, rajeuni et l’envie de récupérer le pouvoir. Bon clairement, une fois la dernière page tournée, je dois bien avouer que ce troisième tome ne me convainc pas vraiment, je trouve même qu’il s’agit du moins réussi. Pour faire un résumé simple, vous avez apprécié les deux premiers tomes vous devriez vous y retrouver, pour ceux qui comme moi restaient sur leur fin avec les tomes précédents risquent donc de ne pas accrocher, voir même être encore plus déçu. Je vais un peu développer mon propos. Déjà le soucis de ce cycle, selon moi, c’est que l’auteur ait décidé d’en faire une tétralogie, alors qu’initialement il s’agissait d’une trilogie. C’est rarement bon ce genre d’annonces, je trouve. Cela se ressentait déjà dans les premiers tomes, mais ici clairement c’est encore plus marquant tant pour un tome de 800 pages j’ai vraiment eu l’impression de ne pas avancer et d’aligner longueurs sur longueurs. C’est bien simple, pour moi la moitié voir les deux-tiers du roman auraient pu être condensé et le récit aurait gagné en intérêt. Car oui, s’il y a bien une chose qu’on ne peut pas enlever à l’auteur c’est bien sa plume dynamique et entrainante qui fait que le lecteur tourne tout de même les pages avec un minimum d’envie d’en apprendre plus, et surtout il possède toujours cette capacité à construire des scènes d’actions nerveuses et efficaces.

Ensuite le second problème vient aussi, pour moi, que l’auteur n’arrive clairement pas à mettre en place des intrigues complexes, denses, avec leurs manipulations, leurs jeux de pouvoirs, car soit on tombe dans l’excès et la surenchère sans finesse, soit on se retrouve en pleine caricature. Un peu comme si l’auteur était coincé entre son envie d’offrir un récit d’intrigue politique et son besoin d’offrir un récit nerveux, sans temps morts et bourré d’action. Pour vous donner un exemple le principal jeu de pouvoir se trouve dans la bataille entre le blanc et Andross Guile, sauf que voilà, à chaque fois qu’il se passe quelque chose ils ne sont jamais surpris ou pris au dépourvus, car déjà au courant grâce à leurs réseaux d’espion tellement exceptionnels qu’ils savent tout avant tout le monde sans qu’on comprenne comment, ni pourquoi. C’est lassant, même si cela permet d’offrir des surprises régulièrement. On se demande même d’ailleurs comment un pays avec un tel réseau d’espion peut se retrouver en Guerre.

D’ailleurs parlons-en de la guerre, c’était quand même le point essentiel du second tome, le Prince des Couleurs avait fait une percée et s’approchait de plus en plus de la Chromerie. Vu que le Prisme a disparu, que va donc bien pouvoir faire le grand stratège de la famille Guile? Andross ayant montré dans le tomé précédent qu’il n’était pas né de la dernière pluie. Rien, il attend. Ce troisième tome va couvrir un an où tout le monde se fout de la guerre, des morts et des batailles, car on sait tous très bien qu’on affronte plus facilement son ennemi aux portes de sa capitale …. euh ok écoute je ne me suis jamais considéré comme un grand général ou autres, mais tenter de l’affaiblir par escarmouches? Tenter de sauver son peuple avec les fameux raseurs? ou au pire la politique de la terre brulée, non? Votre grand plan est donc juste d’attendre, genre ça fera une grande bataille dans le tome 4. Comment dire que non. Autre point qui, à force sur trois tomes, me dérange, c’est que la majorité des manipulations tournent autour du sexe et des coucheries. Attention, je peux comprendre que cela peut se révéler une arme si on décide de s’en servir ainsi, mais quand cela concerne la majorité de ses manipulations c’est, premièrement, inquiétant, et ensuite extrêmement répétitif. Tout cela fait que l’ensemble parait donc ne pas avancer, mais là où les autres se rattrapaient avec une fin explosive, ici perd un peu de son intérêt malgré ses rebondissements, car on ne traite que de priorités qui m’ont paru secondaires.

Concernant les personnages je ne m’attendais pas à grand chose, l’auteur n’allait pas effectuer un grand écart avec eux pour me faire plaisir au bout de trois tomes. Kip m’avait paru incompétent dans le premier tome, un peu trop doué dans le second, ce troisième tome confirme la tendance se révélant de nouveau trop « parfait », trop ingénieux, que ce soit pour son âge comme en comparaison du premier tome. Clairement l’auteur a crée le personnage « ado » que beaucoup ont « rêver » d’être, je pense, un jour. Passer de la caricature de « geek » au super-héros adulé. Vous allez me dire que c’est souvent le cas dans la Fantasy, le jeune héros qui se retrouve avec une mission capitale pour sauver le monde, oui je suis d’accord, ce qu’il manque avec Kip c’est une évolution logique et construite. Gavin tourne clairement en rond dans ce tome, entre les scènes où, esclave, il rame sans qu’on arrive à s’inquiéter pour lui et cette scène mythique d’un combat épique avec Flipper le dauphin j’avoue que ce tome ne lui rend pas honneur et que 80% de ses passages auraient pu être coupé. Seul la fin lui offre quelques scènes efficaces, dommage qu’il en fasse trop. Au contraire Liv apparait très peu, voir trop peu, ce qui fait que, la concernant, sa ligne d’intrigue en est beaucoup trop nébuleuse et condensée pour réussir à m’accrocher alors qu’elle a l’air de se révéler capitale. Concernant Teia ou encore Karris, ils s’en sortent pas trop mal offrant quelques bonnes surprises et venant relever un peu le niveau. Par contre je ne comprends toujours pas ces chapitres qui suivent un personnage inconnu qui doit apporter un élément surprenant mais qui, selon moi servent de remplissage. A quoi bon nous présenter un personnage mystérieux qui vient commanditer l’assassinant d’un des héros, je trouve que cela, justement, gâche un peu la surprise. Par contre plus j’avance dans les tomes, moins j’accroche à l’humour de l’auteur, ce qui reste très personnel.

Cette chronique donne l’impression que je m’acharne sur ce roman, alors qu’il n’est pas non plus complètement mauvais. Outre le style dont j’ai déjà parlé qui se révèle fluide et entrainant, je trouve toujours la magie mise en place par l’auteur très intéressante, avec sa réflexion sur les couleurs, leurs utilités et les influences qu’elles peuvent avoir sur les émotions. Autre point qui ne manque pas d’attrait et qui prend de l’ampleur, c’est tout ce qui tourne autour du jeu de carte, le jeu des neufs rois, qui va apporter quelques rebondissements intéressants et permettre de développer de nouveaux aspects qui peuvent se révéler  efficace et percutant par la suite. Au final, ce troisième tome a répondu à ma question, je ne lirai pas la suite de cette saga. Je comprends parfaitement qu’elle puisse plaire, mais pour moi elle manque de consistance et de densité par rapport à ce que cherche à développer l’auteur et j’ai une PAL beaucoup trop imposante pour me laisser tenter par un dernier tome qui ne devrait pas trop changer mon ressenti, même si la fin, comme les tomes précédents, remonte un peu le niveau avec quelques cliffangher efficaces.

En Résumé : Je ressors de ma lecture de ce troisième tome avec une impression assez mitigé. Certes, il conserve les qualités des tomes précédents avec cet univers, et principalement la magie, qui se révèle efficace et intéressante ainsi que le principe du jeu des neuf rois qui offre quelque chose d’original. La plume de l’auteur s’avère toujours aussi fluide et entrainante, ce qui fait qu’on tourne les pages plutôt facilement. Mais voilà ce troisième tome parait clairement être un tome de remplissage. On a vraiment l’impression de ne s’intéresser qu’à des intrigues secondaires qui tirent en longueurs où je me suis retrouvé parfois à lire en diagonal. Ajouter à cela que l’auteur a clairement du mal, je trouve, à mettre en place des intrigues politiques complexes, captivantes et denses, cherchant de préférence le côté surprenant et percutant, cela donne ainsi une impression ambiguë à l’histoire, comme s’il ne savait pas où se situer entre profondeur et action. C’est dommage, surtout qu’en plus la majorité des manipulations tournent autour du sexe, comme s’il s’agissait de la seule arme de machination. Concernant les personnages, certains comme Teia ou encore Kariss s’en sortent bien, là où Kipp tombent un peu trop dans l’archétype, l’intrigue de Gavin n’apporte pas grand chose et celle de Liv qui, enfin, avait la possibilité de devenir intéressante n’est quasiment pas développé (4 chapitres sur un peu moins de 100). Au final je ne pense pas lire la suite de ce cycle, l’auteur n’a pas réussi à me convaincre complètement et je doute que le dernier tome change la donne. Je ne pense donc pas lire le dernier tome.

 

Ma Note : 5/10

 

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