Résumé : Londres, 2013.
Peter, un adolescent sans histoire, échappe de justesse à un attentat. Il découvre que l’attaque le visait personnellement et qu’elle a été préméditée par de redoutables ennemis : les fés. Emmené à Lion House, la résidence d’un dénommé Noble, il fait connaissance avec les membres d’une société secrète qui lutte depuis huit siècles contre les fés : les Outrepasseurs. Ces derniers lui révèlent un héritage dont il ignore tout…
Edition : Gulf Stream Editeur
Mon Avis : Les Outrepasseurs sont une série jeunesse dont j’entends parler depuis un long moment maintenant, que ce soit sur le net, mais aussi grâce la Marmotte qui la possède dans sa bibliothèque. Si vous suivez ce blog vous devez savoir que je lis un peu de jeunesse, sans non plus en faire ma principale lecture. Comme j’avais un peu envie de changer « d’air » dernièrement je me suis donc décidé de tenter ma chance avec ce premier tome. A noter l’objet en lui même qui est quand même superbe, ainsi qu’une illustration couverture que je trouve très jolie.
On découvre ainsi Peter, jeune adolescent Londonien, qui en rentrant chez lui échappe à une tentative de meurtre, sauvé par un renard dont il va découvrir qu’il s’agit de sa mère. Tout va alors basculer pour lui, emmené dans le manoir d’un homme balafré, sombre et énigmatique qui va, à travers un rituel épuisant, lui dévoiler ses origines à lui et d’autres jeunes présents ainsi qu’une guerre qui couve depuis des siècles. Alors clairement ce roman n’a, dans sa construction, rien de très révolutionnaire avec un héros qui va découvrir qu’un lourd secret pèse sur lui, se trouvant au milieu d’une guerre les fés. De plus ce premier tome n’évite pas un peu le côté tome d’introduction, ne servant principalement qu’à poser les bases de sa mythologie et de cette haine entre les Outrepasseurs et les fés, mais voilà l’auteur arrive clairement à tirer le maximum de ces archétypes pour offrir un récit qui a ainsi réussi à me happer rapidement et dont j’ai eu un peu de mal à lâcher avant d’en connaître la fin.
Il faut dire que l’ensemble démarre fort avec dès le premier chapitre une tension qui se met en place d’emblée, s’accentuant lentement au fil des pages jusqu’à la révélation finale. On se retrouve ainsi à tourner les pages avec plaisir, histoire d’en apprendre plus et de mieux comprendre dans quoi nous plonge l’auteur. L’autre point positif, je trouve, vient de la construction de l’intrigue qui se révèle un peu différente de ce qui se fait en roman jeunes adultes. Cindy Van Wilder construit ainsi ici un double récit, le premier avec Peter qui va découvrir son histoire et le seconde qui vient se situer en plein Moyen-Age avec les ancêtres des Outrepasseurs et ce qui a amené à cette guerre sanglante. Notre héros n’est ainsi pas encore le centre du récit, évitant ainsi par la même occasion de trop s’imposer et de trop tomber dans l’initiation classique. L’ensemble se révèle ainsi plus qu’efficace et captivant, offrant nombreux rebondissements et de nombreuses surprises malgré une ou deux assez prévisibles. C’est d’ailleurs, je trouve, la grande force du récit ce côté percutant et entraînant.
L’univers construit par l’auteur sans non plus s’avérer révolutionnaire, se révèle tout de même plus que solide et efficace. Que ce soit dans son aspect historique comme dans son aspect mythologique on sent que l’auteur n’a rien laissé au hasard, nous offrant ainsi une construction dense et soignée. Le côté moyen-âge s’avère efficace, bien porté par un changement de style et aussi par un travail de recherche de l’auteur qui parait conséquent, rendant ainsi l’ensemble cohérent et réaliste. L’époque n’a pas non plus été choisie au hasard, la religion étant clairement un élément important de l’intrigue, offrant ainsi un parallèle, une dualité, avec les fés, présenté comme des démons, mais dont il est clair qu’ils vont se révéler plus ambigus que ce qui est dévoilé pour l’instant. L’influence de la religion n’est pas non plus anodine, dans une époque où elle s’impose plus qu’elle ne s’accepte, jugeant ce qu’elle ne reconnaît pas et où les guerres font rage. Concernant ces êtres « féériques », l’auteur nous rappelle d’ailleurs qu’ils ne sont pas obligatoirement bons à la Disney, mais offrant ainsi plus des personnages sournois, jaloux, capricieux avec des envies et des frustrations, n’ayant pas obligatoirement les mêmes prismes que les Hommes. Cela offre aussi un côté assez sombre à cet univers avec aussi son lot de répression, de violence, de haine et de souffrances tout en restant bien entendu pas non plus trop difficile, pour toucher un public vaste allant des jeunes adultes aux plus âgés, sans ainsi les dérouter.
Concernant les personnages, je ne vais pas trop m’avancer concernant ceux du présent qui ne sont finalement que peu présenté, même si cela ne m’empêche pas de les trouver intéressant dans leurs constructions et me donnant envie d’en découvrir plus dans les prochains tomes. Concernant la partie plus historique, que ce soit au niveau des humains comme des fés l’auteur construit des protagonistes qui ne manquent pas d’attraits, se révélant soignés, intéressants et qui surtout évoluent au fil des péripéties. On sent clairement que chacun d’entre ne sortira pas indemne de cette confrontation et que des choix, pas toujours faciles, vont devoir être faits. Même chez les fés rien n’est figé, on sent bien les tensions qui se dégagent, les mouvements sous-jacents de tension qui s’en dégagent offrant ainsi une certaine complexité. Je regrette par contre que certaines émotions, voir certains aspects soient un peu trop extrême, voir un peu trop caricaturaux par certains aspects. De plus je trouve que certains personnages manquent, on va dire, d’empathie ce qui fait qu’il est parfois difficile de complètement s’attacher. Oh attention, rien de non plus trop bloquant ni de trop présent, cela ne dérange en rien la lecture.
La plume de l’auteur se révèle soignée, plaisante, entraînante, nous plongeant ainsi facilement dans son récit le tout à travers un rythme tendu et haletant. Alors certes, certains points m’ont paru traité un peu trop rapidement voir facilement, mais franchement rien de non plus dérangeant tant j’ai été emporté par ce premier tome plus que solide et prenant qui donne envie d’en apprendre plus. Je n’ai plus qu’à plonger rapidement dans la suite qui m’attend déjà.
En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec le premier tome de cette trilogie qui, certes, ne révolutionne pas le genre, mais se révèle clairement efficace et percutant pour me happer et me donner envie de tourner les pages pour en apprendre plus. Alors certes, le tome d’introduction se ressent tout de même, l’auteur posant surtout ici la mythologie, ainsi que les lignes d’intrigue, mais cela n’empêche pas l’ensemble d’offrir rebondissements et surprises, le tout sur une construction un peu différente de ce qui se fait d’habitude. En effet le récit oscille entre présent, avec Peter, et passé avec ces ancêtres et ce qui a amené à la guerre face aux fés. L’univers mis en place au fil des pages se révèle plus que solide et efficace que ce soit dans la mise en place des mythes comme le travail sur l’époque du moyen-âge qui se réveille soignée et efficace. Les personnages se révèlent vraiment intéressant à suivre, principalement dans leurs évolutions et dans leurs choix face aux péripéties qu’ils rencontrent. Je regretterai juste certains aspects un peu caricaturaux ainsi qu’un léger manque d’empathie qui fait qu’on ne s’attache jamais complètement à eux, mais rien de non plus bloquant. La plume de Cindy Van Wilder se révèle soignée, entrainante et efficace, arrivant rapidement à captiver le lecteur. Alors après certaines résolutions m’ont paru traités rapidement, mais rien de dérangeant tant j’ai été happé. Je vais rapidement lire la suite.
Ma Note : 8/10