Résumé : Ils sont une centaine, vingt « mains », comme ils disent. Ils se nomment eux-même le Clan des « Hommes ». Ils vivent dans un pauvre village, isolé au sein d’une vaste forêt dont les dimensions sont celles du monde connu. Ils subsistent grâce à la cueillette, la pêche, la chasse. Mais qui sont-ils, en réalité ? Et où véritablement vivent-ils ? Il faudra que surviennent d’étranges envahisseurs vêtus de fer et chevauchant d’effrayants « oiseaux de métal » pour que Roll, jeune Chasseur devenu gibier, découvre enfin, après un long périple qui l’entraîne bien loin de son univers, la vérité sur le destin de son peuple.
Edition : Bragelonne ebook
Mon Avis : Il faut bien avouer je me suis laissé tenter par ce roman pour deux raisons, la première et que j’apprécie pour le moment ce que fait l’auteur et, n’ayant jamais été vraiment déçu, je souhaite découvrir un peu plus de sa bibliographie, la seconde est l’offre de Bragelonne qui proposait cet ebook pour seulement 99Cts. Ce roman va donc être un peu une découverte, vu que j’en ai jamais entendu parler, espérons donc que ce soit une bonne découverte.
Nous suivons à travers ce roman le destin de Roll, chasseur de sa tribu, sur une terre qui a fortement régressé pour une raison inconnue. Un jour d’étranges envahisseurs venus des étoiles vont venir les chasser. L’histoire, il faut bien l’avouer, n’a rien de vraiment original, reste déjà-vu mais l’auteur arrive vraiment à y insuffler un souffle qui donne à l’intrigue une certaine solidité et qui donne envie d’en savoir plus que ce soit sur Roll et son monde, mais aussi sur les envahisseurs humains. L’auteur n’est pas en reste, vis-à-vis de la critique de la société, principalement quand Roll va se retrouver sur la planète des envahisseurs, jouant sur le rapport sauvage/civilisé où le sauvage va apprendre, comprendre et apporter son point de vue. Un point de vue vraiment intéressant nous offrant une critique acerbe et efficace de notre société et nous montrant que finalement on change très peu.
Mais on ne peut pas le cacher au point de vue de l’histoire, sans s’ennuyer, on n’est jamais véritablement surpris non plus, on devine ce qui va arriver assez aisément, la faute justement à cette impression de déjà-lu qui persiste du début à la fin. Cela n’empêche pas au récit de posséder un rythme efficace mélangeant les scènes d’actions haletantes et prenantes avec des passages de réflexions et de critiques assez intéressants malgré quelquesfois un parti-pris un peu prononcé, mais voilà on n’est jamais non plus complètement embarqué par le récit. De plus l’auteur passe, à mon goût, un peu trop rapidement sur la fameuse évolution de la race humaine au cours des siècles, certes l’auteur cherche à se concentrer sur les personnages et leurs visions du monde, leurs antagonismes et leurs ressemblances, mais quelques pages supplémentaires n’aurait pas fait de mal selon moi.
Concernant l’univers je dois dire que je suis légèrement mitigé, autant j’ai adoré découvrir le monde de Roll un monde où la nature a son importance, une planète revenue aux origines où la chasse ne sert qu’à survivre etc… Un monde fascinant qui est finalement le nôtre après la grande catastrophe, on est surpris quand on rencontre les restes de notre civilisation, on réfléchit sur le devenir de notre planète. Puis arrive le monde des envahisseurs, un monde qui certes, offre a réfléchir, encore maintenant, que ce soit sur la pollution, la société et les castres ainsi que le besoin de divertissement et de se défouler, ou encore quand on fait le parallèle monde « sauvage » et monde « civilisé », mais voilà ce monde m’a paru vieillot pour un monde futuriste, on construit encore en béton, on roule en voiture sur autoroute et le tout possède un peu cet air vintage des années 80 ce qui m’a un peu dérangé et bloqué.
Concernant les personnages je dois dire que j’ai rapidement accroché à Roll, un personnage qui se révèle dense, passionnant et véritablement attachant et on suit son évolution avec un grand plaisir, malgré l’impression qui se développe au fil des pages que le héros une capacité à tout absorber sans jamais vraiment se révolter ou remettre en cause tout ce qu’on lui apprend. Concernant les personnages secondaires, ils remplissent parfaitement leurs rôles malgré le fait que certains, comme Reda, paraissent vraiment un peu trop stéréotypés. C’est vraiment intéressant de voir la différence entre les « sauvages » et les « civilisés » qui finalement ne sont pas si différents que ça. Par contre, je reprocherai juste à l’auteur d’offrir un peu trop de facilités de langage, surtout sur les « sauvages » qui paraissent, mis à part quelques exceptions, avoir un fond de connaissances et de définitions importantes.
L’auteur manie la langue française avec vraiment beaucoup d’efficacité offrant par moment à son texte des phases poétiques, principalement dans la découverte du monde de Roll et le retour à la nature. Le style de l’auteur ne manque pas non plus de densité, de rythme et arrive facilement à nous faire plonger dans son récit, cette aventure qui va mener Roll à travers l’univers. En fait au final après tout ce que je viens de dire je dois avouer que le gros problème de ce texte est d’être un texte des années 70 qui a par la forme un eu mal vieilli, mais qui possède un fond toujours aussi intéressant et intelligent et qui mérite sûrement d’être découvert.
En Résumé : J’ai passé un moment agréable avec ce roman qui, sans être exceptionnel, m’a offert un sympathique moment de lecture. L’histoire possède toujours son intelligence et donne à réfléchir sur le futur de l’humanité à travers une intrigue, certes linéaire et sans grande originalité, mais qui se révèle tout de même solide et haletante. L’univers m’a paru mitigé car autant j’ai apprécié de découvrir le monde de Roll sur les ruines de notre Terre autant le monde des envahisseurs m’a paru vraiment démodé, un peu année 80. Le personnage de Roll est vraiment intéressant à découvrir même si je trouve, selon moi, qu’il ne réagit pas toujours de façon qui me paraisse plausible face au changement. Les personnages secondaires sont intéressants malgré quelques stéréotypes. L’auteur manie avec brio la langue française avec un style qui se révèle dense et soigné. En fait finalement le gros problème de ce roman est d’avoir été écrit en 1973 et d’avoir vieilli par certains aspects.
Ma Note : 7/10