Résumé : Qu’on le nomme Sombrelame, frère du Sixième Ordre ou Tueur d’Espoir, Vaelin Al Sorna demeure le plus grand guerrier de son temps, et le plus illustre témoin de la défaite du roi Janus. Écœuré par la guerre, il revient au pays déterminé à ne plus jamais prendre les armes. Nommé Seigneur de la Tour des Hauts Confins par l’héritier de Janus, Vaelin espère trouver la paix dans cette région glaciale et sauvage, loin des intrigues d’un Royaume tourmenté.
Mais les êtres dotés de la voix du sang ont rarement l’occasion de mener une vie paisible. Entre les défenseurs de la Foi affaiblie, les adversaires du jeune roi inexpérimenté et les mystérieux assassins de la Ténèbre, Vaelin va découvrir malgré lui que nul ne peut échapper à son destin.
Edition : Bragelonne
Mon Avis : Le premier tome de ce cycle m’avait, il y a quelques mois, offert un agréable moment de lecture avec une intrigue, certes classique, mais efficace et haletante, bien porté par une plume fluide et entrainante (ma chronique ici). Je me suis donc laissé tenter par ce second tome pour savoir ce qu’allait bien pouvoir nous proposer l’auteur, surtout que la conclusion du volume précédent laissait de nombreuses questions en suspens. Concernant la couverture, toujours illustrée par Didier Graffet, je dois bien admettre que je suis un peu déçu tant elle me parait redondante avec la précédente et offre de nouveau la part belle au héros à capuche.
Je me suis donc ainsi retrouvé à plonger dans ce livre en espérant y retrouver notre héros guerrier Vaelin et là, première surprise, l’auteur a décidé de changer complètement de narration puisque même s’il garde la partie avec le scribe, qui introduit chaque partie, on ne se retrouve plus à suivre uniquement Vaelin mais quatre personnages ; en plus de notre héros deux personnages secondaires du premier tome et un nouveau protagoniste. Le soucis quand on change de système de narration c’est que ça peut très vite se retrouver à double tranchant, certes cela permet à l’auteur de surprendre le lecteur, mais aussi de montrer qu’il peut varier son style, sa façon de présenter l’histoire et pourquoi pas apporter d’autres point de vues. Sauf que voilà, ici, j’ai trouvé que les nouveaux points de vues n’apportaient rien à l’histoire, pire la ralentissait, offrait de nombreuses redondances et surtout certains me paraissaient vraiment dispensables ce qui est dommage. Surtout ce qui m’a véritablement surpris dans ce second tome c’est qu’on quitte le côté épique et haletant pour un récit de manipulations et de jeux de pouvoir, un peu comme ce que propose Georges R.R. Martin et d’autres auteurs, ce qui casse vraiment le rythme. Mais quand je dis cassé, c’est bien cassé, c’est bien simple une fois terminé les 735 pages que compose ce livre je n’ai pas eu l’impression d’avancer d’un iota dans l’intrigue principale, mais pire, l’auteur ne parait pas trop doué pour construire des complots complexes et réalistes, la faute à trop de simplicité ou à des révélations tellement grosses qu’elles sont devinables longtemps à l’avance, ce qui gâche un peu le récit. Franchement entre la scène du roi ou l’évasion du bateau d’esclaves rien ne m’a paru vraiment crédible. En gros on piétine et l’histoire manque clairement de crédibilité.
Un autre soucis qui vient de ce récit vient d’une certaine confusion qui se dégage d’un point de vue temporel, en effet il est très compliqué de lier les histoires entre elles tant rien ne parait les rattacher dans le temps, ce qui fait que certains aspects paraissent se dérouler trop rapidement et d’autres prendre beaucoup trop de temps. Alors je vois certains arriver et tenter de m’expliquer que voilà, c’est un tome de transition, sauf que non, je ne suis pas d’accord, un tome de transition certes peut ralentir le rythme et l’histoire, mais il sert l’intrigue, ici j’ai plus eu l’impression d’avoir plusieurs intrigues secondaires, qui mettent en plus près de 450 pages à se rejoindre et surtout n’apporte rien à ce qui a été construit dans le premier tome concernant la voix du sang et toutes les nombreuses questions qui étaient soulevées. L’auteur a-t-il invener le tome d’introduction de transition? Alors après il arrive bien à provoquer un léger frisson sur la fin, retrouvant un peu le côté nerveux, mais voilà rien de bien folichon et surtout les cliffhangers qui doivent nous pousser à se lancer dans le troisième m’ont paru soit tellement prévisibles qu’ils n’apportent aucune surprises, soit tellement caricaturaux qu’ils ont eu du mal à me passionner.
Par contre l’intérêt de multiplier les personnages réside, je trouve, plus dans sa capacité de développer plus en profondeur l’univers qu’il construit, que ce soit concernant les différents pays, comme les différents peuples, les différentes coutumes ou encore les différents jeux de pouvoirs et les différentes religions. On sent que l’univers gagne clairement en complexité au fil des pages. Surtout que les évènements du premier tome ont amenés pas mal de bouleversements, principalement dans les Ordres. J’ai trouvé dommage, par contre, qu’il retombe dans certaines des facilités du premier tome, je pense principalement à cette idée des molosses qui facilitent un peu trop la vie d’un des héros, mais bon rien de non plus très bloquant. Sauf que voilà, avoir un tome complet de près de 730 pages dont le seul intérêt se révèle finalement le développement de l’univers c’est un peu dommage, surtout, et je me répète, je le sais, mais cela joue énormément, après un premier tome qui mettait clairement en avant le côté épique.
Concernant les personnages, comme j’en ai déjà parlé un peu au début, développer de nouveaux points de vues s’est révélé, selon moi, à double tranchant et j’avoue avoir eu beaucoup de mal à m’intéresser à certains d’entres eux. On découvre ainsi Vaelin qui ne fait que voyager, puis au moment où ça bouge un peu, se lancer dans des négociations pour monter une armée avec des arguments d’une finesse d’un tractopelle bourrin, puis continuer à avancer sans qu’il sorte une seule fois son épée car c’est un guerrier tourmenté, franchement j’ai trouvé qu’il perdait de son charisme et de son intérêt. La princesse Lyrna, dont j’espérais beaucoup dans le premier tome, se révèle ici être une caricature de la manipulatrice qu’ele dévoilait pourtant ; mais le pire c’est qu’on nous la présente comme une personne à l’intellect supérieur alors qu’elle négocie pourtant de façon catastrophique du genre « ha, ha, j’ai les infos que vous voulez, vous allez devoir me sauver moi et mes amis sinon vous n’aurez jamais rien » et donc, bien entendu, ils le font. Genre la tourture pour faire parler n’existe finalement que pour faire parler les ennemis qui, d’ailleurs, de façon surprenante parlent tous en cinq min. Trop forte notre princesse. Ajoutez à cela la première moitié du roman la concernant qui ne sert, mais complètement à rien et vous comprendrez ma déception. Concernant Frentis sont histoire se révèle intéressante, entre manipulation et magie, elle ne manque pas d’attrait, mais comme un peu tout le roman elle traine en longueur et se révèle beaucoup trop répétitive ce qui est dommage.
Il nous reste maintenant à parler de Reva, fille de Justelame élevée dans la haine de Vaelin, qui a été entraînée à tuer qu’avec une dague va se retrouver pris sous l’aile du guerrier qui va lui apprendre à se battre et à faire ses propres choix. Reva, franchement, je ne le nie pas, possédait un énorme potentiel, mais voilà l’auteur n’arrive jamais vraiment à l’exploiter car soit il en fait une caricature, soit elle manque vraiment d’émotions et de sentiments pour faire que le lecteur s’attache à elle. Mais le pire vient de cette énorme facilité bienvenu qui voudrait qu’après avoir appris l’arc et l’épée pendant quoi, un mois, elle devienne la guerrière la plus accomplie du royaume ne ratant jamais sa cible ou décapitant à tourde bras sans jamais être dérangée ou mise à mal. Franchement?? Ajouter à cela son aptitude de stratège lors d’un siège assez fascinante qui repose sur sa capacité à elle et son escouade à entrer et sortir comme ils veulent pour aller donner du fil à retordre aux assiégeant ; car oui tout le monde le sait quand on assiège une cité on laisse des ouvertures géantes et surtout on ne met en place aucune surveillance pour toujours laisser passer une cinquantaine de personnes. Ca doit être pour pimenter le tout. Concernant les personnages secondaires, certains se révèlent intéressants et d’autres, comme la soeur de Vaelin, traînent au fil des pages sans qu’on comprenne vraiment à quoi elle sert mis à part une vague tentative de réflexion sur l’importance de l’art dans la capacité à faire passer un message.
La plume de l’auteur reste, par contre, une des forces du récit, se révélant fluide, entrainante et efficace. Dommage que le fond ne suit pas. Alors après, pour un lecteur qui n’est pas obligatoirement un adepte de la Fantasy, il trouvera peut-être plus de plaisir à la lecture de cette histoire, en tout cas moi je n’ai jamais vraiment accroché, ne comprenant pas complètement l’intérêt d’un tel tome dans le cycle et je ne lirai donc pas la suite, surtout que j’ai trop de livres qui m’attendent dans ma PAL.
En Résumé : J’avoue ressortir finalement de ma lecture de ce second tome du cycle Blood Song plutôt déçu. L’auteur a décidé de changer complètement sa narration, passant d’un récit épique à quelque chose de plus politique et manipulateur, sans arriver à vraiment apporter des intrigues complexes et intéressantes, tombant trop facilement dans la simplicité et la facilité. Mais c’est surtout une impression de piétiner qui se dégage principalment une fois que j’ai tourné la dernière pages tant l’intrigue principale m’a paru ne pas avancer d’un iota avec ce tome ce qui est très frustrant. Le seul intérêt de ce volume vient finalement qu’en multipliant les points de vues, l’auteur développe aussi plus en avant son univers, le compléxifiant au fil des pages, dommage que le reste n’ait pas complètement suivi. En ce qui concerne les personnages je ressors avec un sentiment mitigé, Valein perdant de son charisme et de son intérêt dans ce tome, pour moi, et les autres m’ont paru soit ne rien apporter, soit tomber dans la caricature, se révélant même par moment trop favorisés par l’auteur. La plume de l’auteur est toujours aussi fluide, entrainante et efficace, ce qui fait qu’on continue à tourner les pages, mais voilà, même si je ne doute pas que ce récit puisse plaire, principalement je pense à des lecteurs ayant peu de bagage de Fantasy, moi il ne m’a jamais vraiment accroché et je ne lirai pas la suite.
Ma Note : 4,5/10