Résumé : Quand Nate Wildenstern rentre au manoir familial après un voyage, il découvre que son frère aîné vient de mourir dans de mystérieuses circonstances… et que tout l’accuse ! Coïncidence ou complot? Les Wildenstern ne sont-ils pas entraînés depuis leur enfance à la trahison et au meurtre ? Un père tyrannique, des voyous prêts à tout et quatre ancêtres revenus d’entre les morts… le retour de Nate dans sa terrible famille ne sera pas de tout repos !
Edition : Mango
Mon Avis : Je me suis laissé tenter par cette série après avoir entendu plusieurs avis très positifs sur ces romans jeunesse mélange de steampunk, meurtre et humour; tout ce qu’il faut pour me plaire et facilement me faire craquer. Alors quand j’ai trouvé les deux premiers tomes en occasion, je n’ai pas trop réfléchi et ils ont vite rejoint ma PAL. Puis il faut dire que la couverture, illustrée par Aurélien Police, est vraiment magnifique à mon goût.
Et pourtant je dois bien avouer que je sors finalement de cette lecture avec un avis mitigé, mais surtout loin des attentes que j’avais à propos de ce livre. Attention il n’est pas non plus complètement mauvais, mais là où j’attendais un bon voir très bon livre steampunk et sombre, je me retrouve au final avec un divertissement honnête et sans surprises, qui est loin de m’avoir marqué. Pourtant tout démarrait bien avec une histoire pleine de mystères, de rebondissements et de trahisons dans une famille qui cautionne le meurtre pour permettre son évolution. Une intrigue vive, alerte et pleine de tensions et d’actions qui auraient dû me happer complètement et ne jamais me lâcher.
Mais voilà très vite on se rend compte que nos héros, qui sont soit disant les N°3 et 4 dans l’ordre de succession (avant la mort du frère ainé), se révèlent être en fait des bisounours, limite faiblards au milieu d’une soit disant famille de charognards. Ils ont le cœur tendre, ont du mal à supporter la torture ou les expulsions des travailleurs alors qu’ils baignent dedans depuis leurs naissances. Attention je ne dis pas qu’ils ont tort, bien sûr ce genre de pratiques sont horribles, mais là où ca bloque c’est comment des héros aussi « gentils » ont pu survivre dans une famille aussi pervertie et avide de pouvoir, où tous les coups sont permis. De plus ce roman profite de ficelles qui sont parfois vraiment un peu trop grosses et se reposent parfois trop sur des simplicités qui ont un peu de mal à passer.
Concernant l’univers je ne sais pas pourquoi, mais pour moi tout tendait vers un univers Steampunk et pourtant plus je tournais les pages moins je trouvais l’univers recherché. Seul les mécanimaux offrent une légère perspective steampunk; des mécanimaux dont je trouve vraiment l’idée originale et bien amenée par l’auteur, avec au milieu la théorie de l’évolution adaptée de façon efficace. Des mécanimaux vraiment féroces, puissants et qui donnent envie d’être découverts. Par contre, je trouve dommage que l’auteur ne cherche pas plus à développer son univers, surtout qu’il a l’air de situer son histoire dans une Irlande du 19-20 ème siècle, période assez trouble pour le pays.
Concernant les personnages je dois dire qu’ils ne se révèlent pas mauvais et même assez sympathiques, mais je trouve qu’ils vont se montrer finalement au fil des pages assez stéréotypés et parfois même sans surprises. Que ce soit Nathaniel l’enfant riche et rebelle qui ne cherche qu’à vivre sa vie, Roberto son frère qui cache soit disant un lourd secret, Tatiana la jeune fille revêche qui aime profiter et être gâté ou encore Daisy la femme de Roberto qui c’est marié pour l’argent, mais qui au fil du temps a réussie à aimer son mari, ils m’ont paru balisés, même si au cours de la lecture on s’attache quand même assez à eux.
La plume de l’auteur se révèle quand même fluide et entrainante, mais je trouve dommage qu’elle ait du mal à se démarquer, à avoir son propre style et parfois à essayer de tomber un peu trop dans le visuel, comme si l’auteur cherchait à vendre son projet au cinéma, mais rien de grâve car finalement elle remplit bien son office et rend les scènes très visuelles et prenantes. Par contre j’ai eu un peu de mal sur les quelques réflexions que nous offre l’auteur car autant certaines sont bien amenées et travaillées, autant certaines tombent un peu à plat telle que l’alcool est la cause de tous les maux sur terre ou encore si les femmes étaient au pouvoir on aurait moins de violence. Alors attention je ne nie pas complètement le fond de ces réflexions, juste que ça me parait un peu trop manichéen et aurait peut-être mérité quand même d’être nuancé.
Puis arrive les 100 dernières pages qui vont relever le niveau en nous offrant une conclusion sombre, sanglante, enlevée et efficace, qui va entraîner le lecteur à tourner ces dernières pages pour dévoiler le fin mot de l’histoire. Et même si on pourrait reprocher certaines petites aberrations dans ces dernières pages, j’ai enfin été happé par ces pages pour pouvoir découvrir la conclusion. Comme je l’ai dit une histoire honnête qui offre un divertissement sympathique, mais qui sera loin de rester dans les annales, ou comme disait une bloggeuse il y a peu « ça casse pas trois pattes à un canard » et franchement ce n’est pas le premier livre jeunesse qui me viendrait à l’esprit si on me demandait conseil. Je lirai tout de même la suite pour me faire un avis plus complet, mais elle attendra.
En Résumé : Je sors finalement de cette lecture avec ce sentiment de ne pas retrouver ce que j’espérais y trouver, ce livre n’offrant qu’un divertissement honnête là où j’attendais une bonne lecture. L’histoire ne manque pas de mystères, de surprises et de rebondissements, mais voilà la base de l’intrigue et l’univers mis en place par l’auteur sur cette famille sans pitié manque de cohérence. De plus je trouve que l’auteur aurait pu offrir un développement plus conséquent à son monde. Les personnages se révèlent sympathiques et assez attachants, mais quand même assez stéréotypés. Les réflexions de l’auteur alternent entre les phases où elles sont bien amenées et les phases où elles sont balancées sans aucune nuance. La plume de l’auteur se révèle simple, fluide et entrainante, surtout dans les 100 dernières pages qui nous entraînent dans une conclusion efficaces et surprenantes malgré quelques petites aberrations. Au final un livre honnête, loin d’être exceptionnel et je lirai la suite pour me faire un avis plus complet.
Ma Note : 6/10