Résumé : Le développement de la communication instantanée dans l’espace a bouleversé l’Expansion. Les Fréquences s’affrontent pour étendre leur influence, effaçant les conditionnements culturels. À ce jeu, la Technoprophète se révèle la plus brutale et la plus engagée des conquérantes.
À l’écart de ce conflit, les anciens élèves du Melkine cherchent leur place dans cet univers. Théo est retourné sur Giverne et ses mystérieux arbres de verre, rêvant du jour où il retrouvera les étoiles, tandis que sa femme, Myriam, tente d’assurer une vie confortable à leur famille.
Quand ils reçoivent la visite d’Ismaël, ce n’est plus l’adolescent chassé du vaisseau mais le dirigeant de Crépuscule, la seule Fréquence capable de rivaliser avec Banquise. Quinze années ont passé, que reste-t-il des serments d’amitié et des promesses ?
Insensible à ces enjeux, le Melkine poursuit son voyage dans l’espace. Cependant, tôt ou tard, Arthur, Indira et Alexandre, comme tous les professeurs, devront choisir leur camp ou disparaître.
Edition : L’Atalante
Mon Avis : Le premier tome de la trilogie, Le Melkine, nous offrait un Space Opera intelligent et à l’univers intrigant, mais il donnait surtout l’impression d’être un tome d’introduction qui servait principalement à mettre en place les bases de l’histoire et les personnages et j’avais donc hâte de voir ce qu’allait bien pouvoir nous proposer l’auteur pour la suite (Ma chronique du Tome 1 ici). Par conséquent quand j’ai vu que sortait ce tome 2 je n’ai pas attendu longtemps avant de le faire rentrer dans ma PAL. Puis il faut bien l’avouer je trouve la couverture, illustrée par Manchu, vraiment magnifique.
Après un premier tome qui nous offrait un voyage fascinant dans l’espace et le Melkine, ce deuxième tome change la donne, fini le temps de l’apprentissage et de la découverte, 15 ans se sont écoulés, les élèves du Melkine sont devenus grands et doivent maintenant faire face à ce qu’ils sont et doivent faire des choix qui risquent d’amener des bouleversements. D’ailleurs le premier chapitre nous met directement dans le bain et nous montre que le monde a changé, la guerre approche, l’adolescence et ses rêves c’est terminé. Le fil rouge de l’intrigue se dévoile un peu plus dans ce tome, dévoilant ses machinations, ses influences et ses jeux de pouvoir depuis l’apparition de la communication instantanée dans l’espace qui a bouleversé l’univers entier. Un tome, comme le premier loin d’avoir un rythme effréné, mais qui se lit avec plaisir et cherche vraiment à faire réfléchir le lecteur.
Car oui, ce tome offre pas mal d’axes de réflexion comme par exemple l’aspect culturel des populations, leurs absences de réflexions dû à leur conditionnement qui les enferment, mais aussi l’influence de l’image et de l’ouverture de « l’univers » avec l’apparition de moyens technologiques qui permettent de connecter tout le monde, n’importe où, n’importe quand, mais qui, sans préparation, offre une image faussée et trop souvent idyllique. Une réflexion qui reste, au final très contemporaine, que l’auteur développe à travers une guerre qui, finalement, se révèle à sens unique, car tous les camps veulent effacer les conditionnements, mais les méthodes diffèrent entre le faire de force sans aucun logique ni construction, ou amener les gens à avoir leurs réflexions propres. Mais surtout un tome qui, comme je l’ai dit, repose clairement sur les choix, des choix toujours difficiles, mais humains et qui doivent être faits par les personnages, mais aussi le choix des gens de se laisser ou non manipuler par des images.
Mais voilà il y a quand même certains points qui m’ont légèrement dérangé, déjà l’auteur a beau développer son intrigue, on reste énormément dans le flou, j’imagine bien que l’auteur veut garder certaines révélations, mais entendre certains héros annoncer l’importance de tel ou tel point sans explication est parfois frustrant. De plus l’auteur utilise parfois la narration omnisciente et parle du futur de certains personnages, c’est dommage, car on perd un peu de la beauté de certains gestes. Mais bon rien de bien méchant car au final l’auteur nous offre une œuvre maîtrisée, certes au rythme lent, mais qui m’a captivé et fait réfléchir, le tout porté par une plume soignée, travaillée et pleine d’imagination.
Concernant l’univers l’auteur continue à le développer et il se révèle vraiment foisonnant culturellement, vu que chaque planète se révèle conditionnée de façon différente. Ce tome met d’ailleurs plus l’accent, à mon goût, sur les planètes. L’auteur varie avec des mondes et des cultures aussi bien poétiques et magiques comme les signeurs, mais aussi d’autres issues de notre passé tel que la planète des Hussards Autrichiens par exemple. Surtout l’auteur nous met en avant l’effet pervers du conditionnement qui rend les populations sans substances n’offrant de vivre qu’une vie limite déjà écrite avec en parallèle le tout connecté qui offre un rêve magique, mais souvent factice. Un univers dont, au final, j’ai envie d’en savoir plus, surtout après une conclusion qui offre des ouvertures intéressantes concernant certaines planète.
Concernant les personnages on tourne dans ce tome autour de principalement trois personnages que sont Théo, Myriam et Ismaël, des anciens élèves du Melkine qui sont devenus adultes. Des personnages complexes, souvent perdus entre leurs rêves, leurs envies profondes et leurs obligations d’adultes. Des personnages vraiment attachants, complexes et soignés dont l’auteur arrive par moment à retranscrire les émotions, les choix et les interactions avec force et passion. Des personnages qui ne m’ont pas laissé indifférent et dont il est vraiment impossible de les juger, loin de tout manichéisme. Là où je reprochai parfois un côté un peu froid dans le tome précédent, ici beaucoup repose justement sur les liens des personnages, leurs émotions. Les autres personnages sont tout aussi intéressants, que ce soit les nouveaux comme les anciens, même si j’avoue j’aurai aimé en savoir plus sur l’évolution de certains anciens du Melkine, mais je ne doute pas qu’on en apprendra plus dans le troisième tome.
Au final un second tome qui développe plus l’histoire que le premier mais surtout offre des axes de réflexion intéressants. J’ai hâte de savoir ce que va proposer l’auteur dans le troisième et dernier tome.
En Résumé : J’ai passé un très bon moment avec le second tome du cycle sur Le Melkine qui nous offre une histoire, certes au rythme assez lent, mais complètement maitrisée par l’auteur avec énormément d’axes de réflexions sur le conditionnement culturel mais aussi sur l’apport de la technologie. L’univers développé par l’auteur est toujours aussi fascinant, toujours aussi foisonnant que ce soit du point de vue des peuples mais aussi des cultures. Les personnages sont vraiment attachants et retranscrits avec force, le tout porté par une plume soignée et efficace. J’ai juste deux points qui m’ont dérangé le fait que, malgré que l’intrigue principale se développe, l’auteur cherche parfois à garder l’effet de surprise ce qui frustre un peu le lecteur, et aussi parfois la narration qui utilise l’omniscience et évoque le futur de certains personnages ce qui diminue la force de certains actes. Rien de complètement rédhibitoire car je lirai le troisième tome avec grand plaisir.
Ma Note : 8/10