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Virus – Anthologie dirigée par Magali Duez

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8 Virus détectés.

Edition : Griffe d’Encre

 

Mon Avis : Ce recueil de nouvelles a rejoint ma PAL un peu sur un coup de tête il y a plus d’un an, à force de le croiser lors des Imaginales 2014. En effet j’avoue avoir été rapidement séduit par la couverture, illustrée par Zariel, que je trouvais réussie et assez accrocheuse pour me pencher sur le livre. Ensuite le sujet du Virus se révélait clairement intéressant et surtout offrait de nombreuses possibilités d’écritures, qui ont donc fait que ce livre a rapidement rejoint ma PAL. Comme souvent avec une PAL exponentielle il s’est un peu perdu avant de finir entre mes mains il y a quelques jours, histoire que je me fasse mon avis. Ce recueil comporte huit nouvelles.

H5N1 de Frédérique Lorient : Cette nouvelle nous plonge dans un futur où le virus H5N1 a éradiqué la majeur partie des oiseaux et où la présence de l’un deux dans un musée va perturber les visiteurs. Une nouvelle forte qui nous dévoile un avenir où la peur de la contamination aura pris une telle ampleur qu’elle pousse à la surabondance de protection, limite à la folie et que la vie de chacun s’en retrouve complètement bouleversée. Un texte qui se lit facilement, offrant une vision du virus assez surprenante et intimidante, mais dont je reproche un peu la chute trop prévisible pour vraiment se révéler percutante. En tout cas une introduction agréable et sympathique à l’anthologie.

Rouge Cerise à Pois Blancs de Véronique Pingault : Cette nouvelle nous fait découvrir un virus assez étrange, car au lieu d’atténuer les capacités du porteur, comme c’est souvent le cas, il le rend encore plus créatif. Après une première nouvelle qui jouait sur l’angoisse, ce texte cherche à jouer sur l’humour offrant un texte complètement décalé et qui se révèle original ; le soucis c’est que je n’ai jamais réussi à rentrer dedans, la faute à un aspect que j’ai trouvé trop gentillet et aussi au fait que l’humour n’a jamais réussi à me toucher, mais là je plaide coupable j’ai un humour un peu spécial.

Utopie en Sursis d’Isabelle Guso : Cette nouvelle, qui est la plus longue de ce court recueil, nous plonge dans un futur utopique où chacun vit majoritairement en harmonie, sauf que tout va changer pour une jeune enquêtrice qui va devoir enquêter sur un suicide (évènement normalement impossible) et voir sa fille changer. J’ai passé un bon moment de lecture avec ce texte qui nous plonge dans un texte intelligent, qui cherche à nous faire réfléchir sur la notion de bonheur, mais aussi sur la notion de famille et la notion de choix, le tout sur fond de paranoïa et de manipulation. La chute du récit ne manque pas de faire réfléchir et se révèle surprenante. Un texte efficace, mais qui lui manque un tout petit je ne sais quoi pour se révéler vraiment excellent.

Mise à Jour de Pénélope Chester : Cette nouvelle nous présente un androïde de maison qui est phobique des mises à jour de peur d’être infecté par un virus, mais dont les propriétaire, dans l’attente d’un enfant, ont besoin de le faire évoluer. Je ne peux pas nier que le fond de la nouvelle se révèle assez originale dans son traitement et sa présentation, mais voilà ce texte m’a paru clairement manquer de force pour se révéler vraiment marquant et peut-être aussi trop court. Un texte que je classe dans le vite lu, apprécié, mais vite oublié.

Quand les Clowns en Treillis font Gémir la Musique de Fabien Clavel : Un virus inconnu s’est mis à envahir le monde, transformant les malades pour leur donner un faux air de clown. Les contaminés vont très vite se retrouver au ban de la société. Un texte qui va se révéler plus complexe que ce que laissait entrevoir le début, offrant un récit engagé, politique et critique, qui fait réfléchir le lecteur sur l’exclusion et la capacité de beaucoup à fermer les yeux tant que pour eux tout se passe bien. Un texte efficace et percutant, même si justement peut-être un peu trop principalement dans la critique à sens unique sur certains aspects, mais rien de non plus dérangeant tant j’ai passé un très bon moment de lecture.

Intrafolie de Raymond Iss : Une très courte nouvelle qui nous parle de transhumanisme et de virus, dont je ne peux pas trop parler sous peine de vous spoiler. De nouveau un texte qui cherche à jouer sur la carte de l’humour et le cynisme mais qui, comme d’autres textes de l’anthologie a du mal à vraiment se révéler marquant. Une lecture tout juste sympathique, sans plus.

Flocon Rouge de David Osmay : Cette nouvelle nous plonge dans un avenir ou l’Homme a découvert le vaccin qui permet de tromper la mort et rester éternellement jeune, sauf qu’un virus apparait déclenchant le vieillissement instantané et dans la majorité des cas la mort. Un texte qui se révèle intelligent, complexe et soigné, poussant le lecteur à mener des réflexions sur la vie, la mort, notre capacité à dépasser les lois naturelles pour s’enfermer dans d’autres phobies et d’autres peurs, mais aussi finalement sur l’immortalité. Une histoire sensible, jouant sur les émotions et les envies, qui a réussi à me toucher.

Contagion de Bruce Holland Rogers : Cette très courte nouvelle nous plonge en plein milieu d’une réunion au sommet aux USA où l’on apprend qu’un terrible virus sévit ; pire qu’il rend les gens heureux. Comme la majorité des textes qui ont décidé de manier l’humour, je n’ai pas trouvé cette très courte nouvelle mauvaise, loin de là, l’ensemble se révélant sympathique, mais elle est loin de se révéler marquante. Je la classe donc aussi dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec cette anthologie dont le sujet sur les Virus se révèle traité de façon large, offrant huit textes complètement différents, passant aussi bien du récit angoissant, à celui intelligent ou encore maniant l’humour. Alors certes tous les textes ne sont pas au même niveau entre ceux qui se révèlent entrainant, intelligent et efficace et ceux qui manquent de force et entre plus dans la catégorie « vite lu, apprécié mais vite oublié », de plus je regrette l’absence de texte vraiment marquant, mais cela n’empêche pas l’ensemble de se révéler finalement assez sympathique à découvrir. Une anthologie divertissante entre deux lectures plus conséquentes je dirai.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Lune, …

CRAAA

Challenge CRAAA 1ère lecture

Présumé Coupable – Isabelle Guso

presume coupableRésumé : Autour de mes démons, une armure de papier.
Mon Peter Pan dans sa tombe, ma forteresse.
Mentir puisqu’il le faut.
Lutter seul.
Et tenir bon.

 

Edition : Griffe D’Encre

 

Mon Avis : Je dois bien dire que j’ai fait entrer ce livre un peu par hasard dans ma PAL en étant tombé sur l’e-book qui proposait une offre intéressante pour faire découvrir ce récit. Je ne connaissais rien de l’histoire, ni de l’auteur et pourtant j’ai trouvé la quatrième de couverture intriguant, peut être même un peu trop, et ajoutez à cela une couverture, illustrée par Zariel, vraiment réussie, j’ai donc décidé de lire cette Novella.

Finalement j’ai été surpris par ce récit, déjà premièrement parce qu’il est très loin du côté littérature de l’imaginaire que je connais chez Griffe D’Encre, mais surtout car il traite d’un sujet qui est extrêmement sensible, mais aussi limite interdit, tabou. Alors, je ne vais pas révéler de quel sujet traite ce livre, ce serait un peu empiéter sur le texte, mais très vite on comprend de quoi veut parler l’auteur, un sujet brulant de la société qui ne laisse personne indifférent. La force de l’auteur est de ne pas rendre ce « mal » humain ou d’essayer de le minimiser, elle annonce clairement que la punition est normale, elle essaye par contre de mettre en avant les gens qui, tous les jours, tentent de résister a ces pulsions, à ne pas lâcher prise dans la solitude, car annoncer son mal serait se faire voir comme un monstre et rejeter par la population. Certes ce livre risque de bousculer plus d’un lecteur voir de choquer, et pourtant, comme je l’ai dit, le but de l’auteur n’est pas de disculper ce crime odieux, mais juste tenter de faire réfléchir le lecteur, de commencer à ébranler certaines convictions, mais aussi de tenter de voir pour trouver une solution pour limiter au maximum ce genre de crimes.

La force de ce roman est finalement sa narration à la première personne qui permet de se plonger dans le quotidien de ce héros qui, tous les jours, lutte contre ses pulsions qui le dévorent. Ce qui marque surtout c’est cette solitude qui, d’une certaine façon parait logique, car devant le trouble qui habite le héros je ne sais pas comment je réagirai s’il me l’apprenait, mais qui rappelle que le héros est obligé de lutter seul contre lui-même, il ne peut en parler à personne sans avoir peur de se savoir qu’il va être jugé et rejeté. L’auteur appuie tout ça par les réflexions et des arguments plutôt efficaces qui nous sont présentés par ce héros, se demandant s’il est pire que tel ou tel criminel, mérite-t’il vraiment d’être mis au ban de la société alors qu’au final il n’a rien fait? Mais voilà j’ai trouvé que parfois les arguments n’étaient pas toujours incisifs et reposaient, de temps en temps, à la base, sur des faits contestables, mais rien de bien gênant. Non ce que j’ai trouvé dommage par contre c’est que, certes, le héros présente des faits et des arguments, mais lui dans tout ça? son ressenti ses émotions devant ce qu’il est et contre quoi il doit lutter? Tout ça passe un peu à la trappe ce qui est frustrant pour tenter d’encore mieux comprendre ce héros.

Il faut aussi ajouter que ce texte est porté par une très jolie plume qui se révèle vraiment cohérente, nuancée, efficace et, d’une certaine façon, poétique arrivant à traiter de ce sujet sensible, dérangeant et toujours d’actualité de façon intéressante et poussant vraiment le lecteur a, au moins, se poser quelques questions. Une novella qui ne laissera sûrement pas indifférent, même si j’aurai aimé plus de profondeur sur le personnage principal, et que l’auteur traite de façon efficace et humaine, ne minimisant pas la gravité du crime, cherchant des solutions.

En Résumé : Ce qu’il faut bien avouer avec cette Novella c’est qu’elle risque de ne pas laisser le lecteur indifférent, traitant d’un sujet sensible et toujours d’actualité qui pourrait en déranger certains, mais dont l’auteur a réussi à traiter avec intelligence et tact nous offrant ainsi une histoire efficace et surtout humaine. La narration à la première personne joue énormément nous permettant de plonger dans la vie de cet héros qui doit lutter au quotidien contre ses pulsions et qui doit le faire seul sous peine de se retrouver rejeter. La plume de l’auteur se révèle vraiment efficace, poétique et pleine de nuance ce qui permet clairement à ce texte de se détacher le tout sans jamais tomber dans l’envie de nuancer ce « crime », cette différence, mais plutôt dans l’envie de prévention, de pouvoir limiter ce problème. Mon seul regret est que ce texte repose pleinement sur des faits, des actes, des arguments, mais jamais on ne rentre vraiment dans le fond du personnage, dans ces idées à lui, ces sentiments, ses émotions; cela aurait pu offrir un plus à l’histoire.

 

Ma Note : 7,5/10 

 

 

 

chalenge

Challenge JLNN 4ème lecture

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