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Créatures – Anthologie 2018 des Imaginales dirigée par Stéphanie Nicot

Résumé : Golem aux multiples visages ou intelligence artificielle en quête de soi, FFI de 1944 confrontés à des créatures lovecraftiennes ou soldat du futur étrangement lié à ceux qu’il a combattus , alcoolique au bout du rouleau re-boosté par une fée ou colonie humaine résistant aux extraterrestres, les récits proposés par les quatorze auteurs de l’anthologie des Imaginales 2018 soulignent qu’une créature peut en cacher une autre. Entre lieu étrange et futur inquiétant, univers parallèles et île mythique, mais aussi Dr Jekyll et Mr Hyde, Créatures nous rappelle également, par-delà la diversité des thèmes abordés, que les dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre. Elle a tes yeux, affirme pour sa part le narrateur d’Estelle Faye, évoquant un amour qui résiste à la mort, pour s’interroger au final sur ce qui définit l’humain – et donne sens à nos vies.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : C’est devenue une tradition, mais depuis quelques années maintenant je repars régulièrement, si elle existe, avec l’anthologie des festivals où je vais me promener. Cette acquisition est aussi suivie d’une Lecture Commune avec d’autres lecteurs et blogueurs. Alors, c’est vrai, il y a eu un petit décalage. En effet l’anthologie des Imaginales 2017 est encore en attente de lecture, le temps de pouvoir organiser une LC dans de bonnes conditions avec tous les participants. On s’est dont décidé, avec Marie Juliet, de se lancer d’abord dans cette édition 2018 de l’anthologie du festival. Concernant la couverture, illustrée par John Howe et qui reprend l’affiche du festival, je la trouve très réussie. On passera la préface qui, finalement, ne fait que lister les nouvelles du recueil en voulant les raccrocher aux 200 ans du roman Frankenstein, mais qui, je trouve, n’apporte pas grand-chose.

Aeternia Tome 2, L’Envers du Monde – Gabriel Katz

aeternia-t2-lenvers-du-mondeRésumé : C’est l’heure du duel décisif entre les deux camps qui s’entredéchirent pour la cité mère de Kyrenia. Deux champions vont s’affronter sur le sable de l’arène, un combat qui peut faire basculer le destin d’un peuple entier. Mais quelques heures à peine avant le coup de gong, le culte du Prophète a perdu son champion. Qui affrontera le Corbeau, redoutable gladiateur du Temple ?
Déchirée par les luttes de pouvoir, la plus grande cité du monde est au bord de la guerre civile. Le culte millénaire de la Grand déesse, menacé par celui d’Ochin qui se répand comme un raz-de-marée, n’a plus qu’un recours : la violence. Entre complots, combats et trahisons, chacun lutte pour sauver sa place et parfois sa vie…

Edition : Scrinéo

 

Mon Avis : Il y a un peu plus d’un an je me suis lancé dans la lecture du premier tome de ce diptyque, qui m’avait offert un moment de lecture assez sympathique, même si j’avoue j’en attendais plus (ma chronique ici). J’ai donc mis un peu de temps avant de me lancer dans cette suite, même si la conclusion du tome 1 qui se terminait sur un cliffhangher donnant envie d’en apprendre plus. Concernant la couverture, illustrée par Aurélien Police, je la trouve réussie et accrocheuse.

Fées & Automates – Anthologie 2016 des Imaginales dirigée par Jean-Claude Vantroyen

fees & automatesRésumé : Le thème de l’anthologie des Imaginales 2016 ose le face à face entre deux personnages archétypaux provenant de mondes différents. La fée, figure principale de la rêverie médiévale, du fantastique, de la fantasy, et l’automate, un produit de la culture quasi industrielle, de la pensée scientifique, de la science-fiction. Deux univers qui s’opposent sans doute, mais dont la rencontre est propice à l’imagination et fait jaillir des étincelles. Cette anthologie va vous étonner et vous passionner.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Si vous suivez régulièrement mon blog, vous commencez sûrement à connaître la musique. Chaque année je vais au festival des Imaginales et je repars avec son anthologie que je lis en Lecture Commune avec d’autres lecteurs. Sauf que cette année on a décidé de faire les choses en grands, puisqu’en plus de Snow, et Mariejuliet nous ont aussi rejoint PetiteTrolle et Rose. Concernant la couverture, illustrée par Hélène Larbaigt, je la trouve superbe donnant envie de la découvrir. Cette anthologie comporte treize nouvelles, ainsi qu’une préface qui, j’avoue, ne m’a pas accroché plus que cela ne retrouvant pas obligatoirement ce que j’espère et j’attends dans une préface.

Smoke et miroirs d’Estelle Faye : Cette nouvelle se décompose en trois scénettes. Trois héroïnes qui ont comme ambition de réussir dans le show-business. J’ai bien aimé cette nouvelle, toujours bien porté par une plume efficace et poétique, elle nous happe ainsi facilement. L’histoire ne manque pas d’intérêt avec cette notion, selon moi, de l’oubli du merveilleux pour un monde plus terre-à-terre voir égoïste dans cette chute assez cynique et percutante. Le récit est aussi très typé cinéma que ce soit dans sa construction, comme dans certains clin d’œil comme, je pense, l’automate qui me fait penser à celui du film Big avec Tom Hanks. Pas obligatoirement la meilleure nouvelle de l’auteur, mais un texte réussi et efficace qui ouvre bien l’anthologie.

Le Rouet Noir de Charlotte Bousquet : Cette seconde nouvelle nous plonge dans l’univers de Jadis que je n’ai pas encore lu et qui m’attend dans ma PAL. La plume de l’auteur est toujours aussi dense et soignée et l’univers construit autour donne vraiment envie d’être découvert, mais, je ne sais pas trop, je n’ai jamais réussi à rentrer complètement dans le texte. Je ne sais pas si c’est le fait de ne pas avoir lu Jadis ou pas, mais j’avais l’impression d’être spectateur d’une histoire dont il me manquait certaines clés. Chronique peut-être à rediscuter une fois lu Jadis.

Le crépuscule et l’Aube de Fabien Cerutti : Cette nouvelle nous plonge dans l’univers du Bâtard de Kosigan et nous fait découvrir le destin des fées. J’ai bien aimé cette nouvelle, on sent bien la maîtrise de l’auteur nous proposant un texte pleine de rebondissements et de surprises qui nous happe facilement. L’ensemble se lit vite et avec un minimum de plaisir et d’envie d’en apprendre plus. Je regretterai juste une présence de trop de personnages, principalement chez les antagonistes, ce qui fait qu’ils ont du mal à vraiment « exister », ainsi qu’une ou deux facilités. Rien de bien bloquant tant l’ensemble s’avère divertissant et plutôt efficace.

Le comte et l’horloger de Benoit Renneson : Cette nouvelle nous fait suivre un horloger qui va être mandaté par un comte de venir réparer son automate. Il va alors découvrir quelque-chose de surprenant. Bon, j’avoue, ce récit ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. L’ensemble m’a paru vraiment trop convenu et manquer de surprises pour vraiment arriver à me captiver. L’ensemble manque je trouve d’émotions et de peps, même si sur l’ensemble elle n’est pas non plus mauvaise. Le récit est ainsi plutôt bien maîtrisé et la plume de l’auteur simple et efficace. Au final un texte qui me laisse sur ma faim avec une fin un peu trop happy-end à mon goût.

L’énergie du désespoir d’Adrien Tomas : On suit ici Kimba, chasseuse professionnelle, avec son automate et un apprenti. Leur quête est simple, chasser et ramener des fées pour pouvoir nourrir en énergie la ville qui a subi un attentat. L’auteur nous offre une histoire efficace, bien rythmé, offrant rebondissements et surprises qui possède même le luxe de nous proposer quelques réflexions intéressantes. L’ensemble se révèle fluide et entraînant, bien porté par des personnages hauts en couleurs et percutants, même si parfois il en fait un peu trop. Par contre je regrette une certaine linéarité dans le récit, ainsi que certains rebondissements facilement devinables, mais rien de non plus trop bloquant. Au final une nouvelle agréable et plus que sympathique.

L’étalon de Paul Béorn : Une nouvelle qui nous fait suivre notre héros, enfermé par une fée depuis tout petit et qui va se rebeller. Bon j’avoue ce texte, en soit, n’est pas mauvais, il se laisse lire facilement, l’histoire s’enchaîne bien et ne manque ni de fluidité, ni de rythme . Les idées sont là, mais voilà il lui manque un petit quelque-chose pour se révéler marquant. L’ensemble m’a paru trop classique et manque de surprises, la conclusion je l’ai vu venir assez rapidement et un des rebondissements m’a paru trop facile. Au final une nouvelle que je classe dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Magie de Noel de Gabriel Katz : Cette nouvelle nous fait suivre un père de famille qui décide de braver la loi pour ramener une fée automate interdite de vente. Concernant ce texte il y a pour moi du bon et du moins bon. J’ai beaucoup aimé l’univers avec tout ce no man’s land du seize à la fois étrange, sombre, angoissant, mais aussi un peu le quartier où on trouve de tout. Le principe de la fée automate interdite par la loi apporte aussi quelques réflexions intéressantes et l’ensemble repose sur un rythme vraiment entrainant et haletant. Mais voilà, la conclusion ne m’a pas accroché, trop bordélique, voulant trop en faire et donnant l’impression de contredire les propres bases de son univers. La chute ainsi que le choix final du héros m’ont aussi surpris par une certaine facilité et une non remise en question. Au final une nouvelle avec du potentiel qui aurait, je trouve, mérité un traitement plus long.

Al’Ankabût de Nabil Ouali : De nouveau une nouvelle qui me laisse un sentiment légèrement mitigé. Franchement, l’auteur nous plonge clairement dans un récit à forte connotation sur notre monde actuel, suivant le destin d’une jeune fille qui va voir sa ville se retrouver plonger d’un coup en pleine guerre et va se retrouver à fuir. On ne reste pas indifférent devant ce destin, le tout porté par une plume efficace et poétique, malgré, j’avoue quelques lignes au début qui ne m’ont pas plus accroché que cela. Sauf que, pour moi, là où l’auteur a manqué le coche c’est dans la tentative de son parallèle entre l’art et la guerre, qu’on retrouve régulièrement, mais qui ici n’a pas la force nécessaire pour marquer vraiment et parait même un peu déconnecté du récit. L’ensemble manque aussi d’explication, de liant, ce qui donne une impression à la fin de manquer de cohérence. Par contre l’auteur offre une conclusion complètement ouverte qui s’avère marquante dans son aspect visuel je trouve.

Le tour de Vanderville de Pierre Gaulon : Cette nouvelle nous fait suivre un inventeur qui va, pour la première fois, dévoiler sa dernière trouvaille dans une foire. Il va alors rencontrer un autre forain. J’avoue cette nouvelle démarrait bien, se dirigeant vers le fantastique jouant sur l’étrangeté des foires même si cela manquait de Freak Show. Mais voilà plus j’avançais dans le récit, plus je trouvais que l’auteur avait peur de vraiment se lancer, restant dans un aspect un peu trop classique. Cela a pour conséquence de rendre finalement l’ensemble facilement devinable et linéaire, le tout dans un univers où il manque un petit truc pour vraiment captiver. Dommage, car l’ensemble avait du potentiel. Là je ressors avec le sentiment d’une nouvelle vite lue, un minimum apprécié, mais vite oublié.

AuTOMate de Pierre Bordage : Cette nouvelle nous fait découvrir une fée qui est tombée amoureuse d’un homme, mais dont le couple va très vite tomberdans la routine. De nouveau une nouvelle qui me laisse un petit sentiment mitigé, les idées sont là dans la tentative de dénonciation sur la dérive de l’Homme concernant la nature, ou encore une dépendance accrue à la technologie, mais voilà j’ai trouvé que l’ensemble manquait de finesse et paraissait mal amené. Le récit va trop vite et cherche trop à imposer ses idées j’ai trouvé. De plus, l’auteur tombe un peu dans des clichés caricaturaux. Dommage, car l’ensemble possédait du potentiel.

Son dernier coup d’échec de Jean-Claude Dunyach & Mike Resnick : Cette nouvelle nous fait suivre un automate champion d’échec qui se lie d’amitié avec une humaine et va se retrouver au milieu d’un conflit d’échec que je vous laisse découvrir. J’ai bien aimé cette nouvelle, la construction est efficace, le message se veut simple et percutant et les personnages sont intéressants à suivre dans leurs aventures. La conclusion offre une surprise efficace tout en ayant en fond une légère pointe de mélancolie. Je ne dirai pas que cette nouvelle est révolutionnaire, mais elle est réussie et offre un bon moment de lecture dont, finalement le seul point qu’on pourrait lui reprocher et la très faible présence de la fée.

Tsimoka de Cindy Van Wilder : Comme toujours avec l’auteur on se retrouve avec un texte bien construit, dense et avec des héroïnes et des personnages secondaires qui ne manquent pas d’attrait et marquent assez facilement le lecteur dans leurs quêtes. L’ensemble se situe ainsi dans l’univers des Outrepasseurs, mais voilà j’ai trouvé l’intrigue un peu convenu et manquant d’un peu de force pour franchement nous offrir plus qu’un simple récit très sympathique et agréable. Par contre, j’ai bien aimé la mythologie que construit l’auteur derrière, avec en message sous-jacent l’esclavage, mais il aurait, je pense, mérité d’être encore plus présent.

Le plateau des chimères de Lionel Davoust : On termine cette anthologie avec un auteur habitué, puisqu’il s’agit de la nouvelle Lionel Davoust qui nous revient dans son univers Evanégyre. J’ai bien aimé cette nouvelle, que ce soit dans sa construction comme dans la confrontation des deux personnages qui se révèlent bien plus que de simples protagonistes, avec, en fond, une confrontation entre la Nature et la Technologie. L’ensemble est ainsi très bien maitrisé, j’ai très vite été happé par ce texte offrant de nombreux rebondissements et quelques surprises tout en nous faisant réfléchir sur nos actes. je regretterai peut-être juste que le retournement de situation sur le fin se révèle facilement devinable. Au final un dernier texte qui conclut de très bonne façon cette anthologie.

En Résumé : J’avoue je ressors moins enthousiasme que les années précédentes avec ma lecture de cette anthologie. L’ensemble n’est pas non plus mauvais, mais j’ai trouvé que, mis à part quelques exceptions, les textes sont moins marquant que les années précédentes, avec des hauts et des bas. Après il faut aussi bien admettre que le thème n’était pas non plus des plus facile, l’association automates et fées tombant au final ici facilement dans le convenu ou dans le mal amené. L’anthologie reste tout de même sympathique à découvrir et à lire et quelques textes sortent assez du lot pour donner envie, mais voilà rien de vraiment mémorable, elle ne dépasse pas le sympathique et divertissant à lire. Cela ne m’empêchera pas pour autant de faire rentrer la version 2017 dans ma PAL.

 

Ma Note : 6/10

Avis de mes collègues de LC : Snow, Mariejuliet, PtiteTrolle, Rose

Autres avis : Boudicca (Bibliocosme), Celindanaé, …

Trolls & Légendes, l’Anthologie Officielle – Collectif

trolls & legendes 2015Résumé : Entre mythologie, humour et (en)quêtes, parcourez avec eux les sentiers qui mènent aux trolls, ces créatures de légende. Retournez dans le Paris délicieusement steampunk d’Ambremer avec Pierre Pevel ; embarquez pour l’Islande aux côtés de Claudine Glot et d’un chevalier en mal d’aventures ; tombez sous le charme d’un retable aux étranges pouvoirs avec Estelle Faye ou mettez fin à l’exploitation des nains de jardin dans le monde de la nuit parisienne en compagnie d’Adrien Tomas.

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : Il y a un peu plus de deux ans j’ai participé au festival Trolls et Légendes et j’étais reparti avec l’anthologie, sur le thème du semi-homme, sous le bras qui sans se révéler mauvaise, ne m’avait que moyennement convaincu. Cette année je n’ai pas eu la chance de pouvoir aller au festival, mais cela ne m’a pas empêché de me laisser tenter par cette anthologie qui a décidé de mettre à l’honneur le Troll. Quoi encore un livre sur les Trolls? vous vous dites. Bah oui mais c’est tellement mignon ces petites bêtes qu’on en redemande. Non?. Sinon plus sérieusement on note la couverture, illustrée par Magali Villeneuve & Alexandre Dainche, que je trouve vraiment superbe. Ce recueil nous propose ainsi de découvrir 10 nouvelles d’auteurs différents.

Sous les Ponts de Paris de Pierre Pevel : Cette nouvelle de l’auteur prend place dans une de ses univers déjà existant, Le Paris des Merveilles, que j’avoue ne pas avoir encore lu. Donc quoi de mieux que lire ce récit pour se faire un avis. Je dois bien avouer qu’au final il se révèle très sympathique, traitant d’une grève des Trolls parisiens ce qui va fortement influencer la circulation sur les ponts de la ville avec son lot de surprises et de rebondissements. Un texte efficace, fluide, avec une bonne dose d’humour agréable et des personnages efficaces qui offrent un plus à l’ensemble. Alors certes le format court offre quelques raccourcis légèrement frustrants, mais rien de dérangeant. En tout cas j’ai bien envie de découvrir ce Paris des Merveilles. Un texte qui démarre de façon agréable cette anthologie.

D’Azur au Troll d’Or de Claudine Glot : J’avoue que je ne connaissais rien de l’auteur avant de me lancer dans cette nouvelle. Elle est spécialisée dans le mythe Arthurien et cela se ressent très rapidement dans le texte qu’elle nous propose, nous faisant découvrir un chevalier en quête de gloire et de combats épiques qui part donc à la recherche d’un Troll comme trophée, sauf que rien ne va se passer comme prévu. Le début parait très classique, avec cette quête de reconnaissance, mais très rapidement l’auteur prend le contre-pied et nous offre une histoire que j’ai trouvé efficace et divertissante, sans non plus révolutionner le genre, montrant l’absurdité de certains combats nobles et en nous faisant réfléchir sur le fait que parfois une épée n’est pas toujours la solution à tous les problèmes.

La Montagne aux Trolls d’Estelle Faye : Un texte qui plonge plus dans le fantastique où l’on découvre une jeune conservatrice de musée qui va se trouver fasciner par un retable dans la vallée des Vosges. Une nouvelle que j’ai trouvé très réussie, principalement pour son ambiance étrange et légèrement dérangeante qui monte lentement en tension au fil des pages et des révélations pour mieux happer le lecteur jusqu’à la fin. Un récit efficace et fluide qui offre une conclusion réussie et captivant.  On notera aussi un léger parallèle intéressant entre ville et campagne, certes classique, mais qui offre tout de même quelques réflexions.

Yamadut de Cassandra O’Donnell : Cette nouvelle prend place dans un des univers de l’auteur, celui de Rebecca Keane cycle d’urban fantasy, dont je n’ai rien lu. Concernant cette histoire on suit une chasseuse à la poursuite d’un Troll. Le texte cherche à se révéler nerveux, percutant et sans temps mort, certes il remplit plutôt bien ces aspects, mais j’avoue ne jamais avoir réussi à rentrer complètement dedans. La faute en revient d’abord un peu à l’héroïne qui dans ce texte parait tellement invincible, tant elle parait avoir de pouvoir ou de facilités, que le récit en perd de son intérêt, ensuite par le fait que cette nouvelle donne plus l’impression de lire un chapitre de son roman qu’un vrai texte indépendant. C’est dommage.

Seulement les Méchants de Jean-Luc Marcastel : Une nouvelle qui nous fait découvrir une enquête policière sur le meurtre horrible d’une jeune fille. Un texte plutôt bien écrit, qui offre un face-à-face qui ne manque pas d’attrait, mais qui m’a paru trop linéaire au point que j’avais deviné rapidement la conclusion. Cela n’empêche pas ce récit de se révéler sympathique et agréable à lire où l’auteur s’amuse par contre de façon intéressante, même si parfois un peu trop appuyée, sur la définition de monstre, mais qui, pour moi, au final, rentre plus dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Une Créature Extraordinaire de Magali Ségura : Cette nouvelle nous fait découvrir le destin d’une jeune fille viking qui, après s’être engueulé avec sa mère décide de fuguer, mais va rencontrer un Troll, ce qui va changer sa vie. Un texte qui se révèle comme ça aux premiers abords classique, mais qui a vraiment réussi à me toucher par sa construction et sa plume, se révélant émouvant et soigné, principalement au niveau des relations familiales. La conclusion sonne juste et se révèle réussie. Une certaine mélancolie se dégage de ce texte, à travers la perte et la souffrance des uns et des autres, qui nous montre aussi que la communication n’est pas toujours facile. Un des meilleurs textes du recueil j’ai trouvé.

Le Troll de sa Vie d’Adrien Tomas : On replonge ici dans l’univers d’urban fantasy que construit l’auteur depuis peu et dont j’ai découvert une première nouvelle dans l’anthologie des Imaginales Trolls & Licornes. Cette nouvelle nous propose ainsi une nouvelle enquête de l’inspectrice Tia, qui est chargée de surveiller les méta-humains pour éviter tout débordement. Comme son précédent texte une nouvelle pas mauvaise, mais qui possède les mêmes qualités et les mêmes défauts. Un univers intéressant, qui mérite d’être développé sur une format plus long, mais le format court et l’histoire un peu foutraque fait qu’il est un peu compliqué de s’attacher vraiment à l’héroïne et offre une conclusion beaucoup trop rapide et légèrement frustrante. A voir si l’auteur décide de construire son histoire dans un roman car il y a du potentiel.

Le Mythe de la Caverne de Gabriel Katz : Cette nouvelle nous plonge au coeur d’un groupe de mercenaire, qui ont connu la guerre sainte et qui se retrouvent après des années pour chasser un Troll et surtout la récompense qui va avec. L’auteur nous offre ici un récit qui décide de démarrer de façon classique, mais pour mieux nous surprendre par la suite, offrant un contre-pied à certains codes d’honneurs qu’on retrouve dans les récits de chevalier. Un texte efficace, bien construit, avec une bonne dose de cynisme, d’absurde et d’humour noir, le tout dans une ambiance sombre, qui m’a fait passer un très bon moment de lecture.

Le Mal Caché de Patrick McSpare : Cette nouvelle va nous faire découvrir un homme qui découvre la mort de sa compagne par ce qui parait être des démons et va chercher à se venger. J’avoue n’être jamais vraiment rentrer dans ce récit, en premier lieu il m’a paru trop imbriqué dans l’univers de la série de l’auteur Les Héritiers de l’Aube pour être vraiment indépendant, ensuite j’ai trouvé que niveau information l’auteur en offrait beaucoup trop en peu de pages et enfin j’ai trouvé que le récit possédait trop de facilités pour vraiment réussi à m’embarquer vraiment. Dommage car le côté action est vraiment là.

Vieux Tacot de Megan Lindholm : Pour ceux qui ne le savent pas, Megan Lindholm et l’autre nom de plume de Robin Hobb. Sous le premier elle sort des écrits plus SF là où, sous le second, elle publie ses récits Fantasy. Ce Vieux Tacot nous propose donc une histoire de Science-Fiction futuriste où l’on suit une famille qui reçoit en héritage une voiture. Un texte qui se révèle bien sympathique, avec une belle ambiance nostalgique sur cette mère et ses deux enfants qui, à travers une voiture un peu « vieillotte » vont se trouver des points communs. Rien de non plus transcendant, mais une histoire qui se lit facilement et se révèle très divertissante. Là où par contre cette nouvelle surprend c’est le choix éditorial de la publier dans une anthologie qui n’a offert que des textes sur les Trolls là où Robin Hobb nous parle de tout autre chose, mais bon l’éditeur ne pouvait sûrement pas passer à côté de la présence de l’auteur au festival.

En Résumé : Cette anthologie du festival Trolls & Légendes s’est révélé finalement assez sympathique à découvrir, nous proposant 10 textes assez variés avec comme point central, excepté pour la nouvelle de Robin Hobb qui traite d’un tout autre sujet, le Troll. Entre humour, dérision, aspect épique ou encore ambiance angoissante le Troll nous dévoile ici ses multiples facettes. Alors certes je n’ai pas été conquis de la même façon par tous les textes, certains me laissant même de marbre, là où d’autres on se sont révélés très réussis et surprenants, mais dans l’ensemble cette anthologie se révèle divertissante et permet aussi par la même occasion de découvrir quelques auteurs de l’Imaginaire, leurs plumes et leurs univers.

 

Ma Note : 7/10

 

Autres avis : Bibliocosme, La plume ou la vie, …

CRAAA

Challenge CRAAA 3ème lecture

Aeternia Tome 1, La Marche du Prophète – Gabriel Katz

aeternia 1 la marche du propheteRésumé : Leth Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu’il connaît à peine. C’est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu’il a choisi de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos.
Dans le panier de crabes de la Cité mère qui prêche la Grande Déesse, où les puissants du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte va éclater entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang…

Edition : Scrineo

 

Mon Avis : Gabriel Katz fait partie des auteurs dont je suis avec assiduité les différentes publications. En effet après avoir réussi à me captiver avec sa trilogie Le Puits des Mémoires (Tome 1, Tome 2, Tome 3), et malgré un sentiment mitigé concernant ma lecture de La Maitresse de Guerre (chronique ici), je dois bien avouer qu’il a toujours réussi à offrir des histoires efficaces et entrainantes. C’est donc sans surprise qu’au moment de la publication de son dernier roman, Aeternia ait rapidement terminé dans ma PAL puis entre mes mains. À noter de nouveau une magnifique couverture, illustrée par Aurélien Police.

On replonge donc dans l’univers que développe l’auteur depuis sa première trilogie, nous proposant de découvrir avec plaisir dans ce nouveau cycle de nouvelles régions et de nouveaux personnages. Ne fuyez pas, il est possible de lire chacune des histoires indépendamment des autres il n’est donc pas obligatoire d’avoir lu Le Puits des Mémoires ou La Maîtresse de Guerre pour se lancer dans ce récit. Ce qu’il y a de bien quand on se lance dans un récit de Gabriel Katz c’est qu’on sait à quoi s’attendre, une histoire qui se révèle énergique, vivante, sans temps mort, bien portée par de nombreux rebondissements et de nombreuses révélations. Il n’oublie pas non plus pour autant l’action, nous offrant des scènes de combat assez percutantes et terriblement efficaces, le tout bien porté par un aspect très visuel. On se retrouve ainsi plongé avec plaisir dans une multitude de manipulations, souvent politiques, humaines et religieuses, pour découvrir ce qui se cache derrière celles-ci et comment certains personnages vont réussir à s’en sortir.

Ce qui, je trouve, devient un inconvénient quand on se lance dans un récit de Gabriel Katz c’est que finalement on sait à quoi s’attendre. Je me répète, je le sais, mais je m’explique. On se rend rapidement compte de la simplicité que propose l’auteur dans le développement de l’intrigue, une sorte de naïveté qui, certes, permet d’avancer très rapidement et de façon énergique, mais qui, d’un point de vue personnel, me frustre tant j’espère parfois plus. Surtout que là on sent bien qu’il cherche à nous faire réfléchir, principalement sur les questions de religions et toutes les conséquences qui gravitent autour de la foi quand elle est aux mains des hommes, mais voilà l’ensemble ne prend jamais vraiment tant il reste trop à la surface du sujet, et surtout de façon simpliste, voir même binaire par certaines explications. Il tombe aussi ici parfois dans certains clichés un peu trop gros pour vraiment m’accrocher. Cela ne rend pas pour autant l’histoire mauvaise, tant elle est entrainante et possède de nombreuses surprises, mais l’empêche clairement de s’élever au-dessus du simple divertissement qui se lit rapidement. De plus j’ai aussi ressenti une sorte de répétition, l’auteur amenant parfois certaines révélations de la même façon que dans ses précédentes œuvres ce qui gâche un peu le coup de théâtre.

Concernant l’univers, sans non plus révolutionner le genre, il se révèle assez solide pour offrir une image de fond efficace et qui colle bien à l’histoire ainsi qu’aux personnages. On découvre ici deux grandes religions, dont les dieux sont La Déesse et Oshin, qui vont venir grandement bouleverser nos différents héros et essayer d’offrir de nombreuses réflexions qui ne sont pas sans rappeler notre Histoire. L’auteur développe aussi un peu plus certains aspects que sont par exemple la nécromancie tout en conservant son ton cynique et rempli d’humour, que ce soit à travers les différents décalages lors des présentations, comme dans les dialogues. Il ne cherche jamais à nous présenter des personnages ou à nous offrir des images parfaites ce qui, je trouve, est une bonne chose. Sauf que voilà, depuis le temps qu’il développe son monde (soit maintenant cinq tomes) j’ai du mal encore à vraiment me l’approprier, il me parait un peu trop servir d’image sans chercher à être plus que cela. Alors rien de bloquant ou de dérangeant non plus, j’ai juste l’impression de me retrouver dans un monde qui manque un peu de vie, n’étant présent que parce qu’il faut une toile de fond à l’intrigue. Je ne saurai trop expliquer le pourquoi de mon ressenti.

Concernant les personnages, ils ne se révèlent pas mauvais, nous offrant des héros un minimum complexes, travaillés, entrainants et souvent marquants voir charismatiques. Sauf que voilà j’ai trouvé qu’ils se révélaient parfois un peu trop stéréotypés, comme par exemple Leth Marek qui a du mal à sortir de son rôle de guerrier au grand cœur bourru qui va se retrouver par la force des choses emporté dans un combat qui le dépasse, ou encore ce jeune fervent de la déesse qui décide de s’engager dans la foi et se rend compte que la religion est très politique loin de l’idéal qu’il s’en faisait, ou bien encore ce guerrier mystérieux. J’ai trouvé qu’ils manquaient d’un peu de folie dans leur construction, même si cela ne les empêche pas d’être solides et intéressants à suivre, offrant aussi de nombreux points de vue qui ne manquent pas d’intérêts. On retrouve par contre la marque de l’auteur au niveau des dialogues, principalement entre Leth et Desmeon, qui sont bien portés par un cynisme et un humour des plus décapant, même si parfois ils tombent légèrement trop dans le familier voir dans l’humour un peu trop second degré.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi simple, efficace, entrainante et pleine d’action, ce qui fait qu’on tourne les pages finalement assez facilement pour en apprendre plus sur cette histoire. Au final ce premier tome offre un divertissement qui se révèle assez sympathique même si, j’avoue, j’attendais peut-être plus de densité et de profondeur de cette œuvre. Le final qui nous est présenté par contre va se révéler vraiment accrocheur, offrant quelques cliffhangers percutants, même si j’en avais vu venir certains, et laissant de nombreuses questions en suspens. Je lirai la suite, rien que pour savoir vers où on va se diriger en espérant peut-être un petit peu plus de complexité.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture assez sympathique avec ce premier tome d’une nouvelle trilogie, mais j’attendais peut-être un peu plus de ce roman de Gabriel Katz. L’histoire n’est pas mauvaise pour autant, on y retrouve les qualités de l’auteur avec une intrigue efficace, bien menée avec de nombreux rebondissements et sans temps morts. Mais voilà, j’y ai aussi retrouvé les lacunes de l’auteur qui, ici, commencent à se ressentir à travers une intrigue par certains aspects un peu trop simpliste, manquant de densité et traitée parfois un peu trop rapidement et facilement pour complètement me fasciner, surtout dans un sujet aussi intéressant que les guerres de religion. L’univers se révèle toujours aussi solide avec de nombreux aspects intéressants, mais cela fait cinq tomes qu’il est développé et j’ai du mal à vraiment me l’approprier, comme s’il lui manquait un peu de vie. Les personnages sont travaillés et soignés, mais tombent un peu trop dans certains stéréotypes et ont par conséquent du mal à en sortir et surtout du mal à surprendre. La plume se révèle simple, efficace et entrainante. Puis arrive le final qui apporte son lot de surprises et son cliffhanger, un final qui donne un minimum envie de lire la suite.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Lelf, Dup, Livresse, Lanyla, …

La Maîtresse de Guerre – Gabriel Katz

la maitresse de guerreRésumé : Fille de maître d’armes, Kaelyn rêve de reprendre le flambeau paternel, tandis que les autres rêvent d’un beau mariage. Elle a le talent, l’instinct, la volonté. Elle ne demande qu’à apprendre. Mais cela ne suffit pas : c’est un monde dur, un monde d’hommes, où la place d’une femme est auprès de son mari, de ses enfants, de ses casseroles.  Il va falloir lutter. Alors elle s’engage dans cette grande armée qui recrute partout des volontaires pour aller se battre au bout du monde. Des milliers de soldats partis « libérer » le lointain sultanat d’Azman, plaque tournante de l’esclavage, terre barbare où règnent les cannibales. Dans la violence de la guerre, elle veut acquérir seule ce que personne n’a voulu lui enseigner. Mais le grand sud, plongé dans le chaos de l’invasion, va bouleverser son destin bien au-delà de ses attentes…

Edition : Scrinéo

 

Mon Avis : Gabriel Katz est un auteur qui avait réussi à me convaincre par sa première trilogie, Le Puits des Mémoires, qui offrait un récit vraiment haletant, déjouant les codes de la Fantasy le tout avec une pointe de cynisme et d’humour vraiment efficace qui avait réussi à m’emporter malgré, c’est vrai, quelques légers défauts (chronique Tome 1, Tome 2, Tome 3). C’est donc avec intérêt que j’ai piqué ce livre à une Marmotte qui passait par là et me suis lancé dans son nouveau roman pour voir ce qu’allait nous proposer l’auteur. Concernant la couverture, illustrée par Miguel Coimbra, je reste assez dubitatif et mon avis est mitigé mais j’en parlerai plus tard dans ma chronique.

S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas enlever à Gabriel Katz c’est sa facilité à raconter des histoires qui se révèlent fluides, vivantes, efficaces et pleines d’énergie. La Maîtresse de Guerre en est d’ailleurs la preuve car dès les premières pages on sent qu’on ne va pas s’ennuyer avec des rebondissements et des retournements de situations efficaces. Entre quête initiatique, guerre sanglante et dénonciation, le roman se révèle vraiment rythmé et rempli d’aventures ce qui fait qu’au final j’ai trouvé qu’il se lisait facilement et rapidement malgré, c’est vrai, un aspect un peu linéaire. Un roman qui cherche aussi à faire réfléchir un minimum le lecteur comme par exemple sur l’absurdité de la guerre ou encore la position de la femme dans un monde d’hommes voir même dans la Fantasy en général. Et pourtant malgré ces qualités habituelles et ces bonnes idées sur le papier, j’avoue que j’ai moyennement accroché à ce livre manquant de complexité.

Le gros problème selon moi vient de la simplicité et parfois même de la naïveté du récit et des différentes réflexions qu’on nous présente. Par exemple le récit met en avant l’ineptie de la guerre en montrant le peuple des Rouges présentés comme des libérateurs d’un pays barbare, qui au fil des pages vont montrer leur vrai visage, dévoilant ainsi toute l’horreur insoutenable de la Guerre. Mais voilà cela a pour effet de présenter le peuple d’Azman comme intelligent et raffiné alors qu’il accepte quand même le concubinage des hommes mariés sans l’avis de la femme ou encore l’esclavage. D’ailleurs l’héroïne qui honnit justement l’esclavage durant la grande partie du roman, l’accepte avec grande facilité à la fin, certes pour certaines raisons que je ne peux citer sans spoiler, mais le tout se révèle vraiment  dérangeant. Je pense qu’avec un travail un peu plus conséquent sur ses peuples, mettant en avant leurs différences, leurs ressemblances et leurs complexités le message aurait pu mieux passer, là j’ai juste eu l’impression qu’on m’annonçait de façon trop simple « tu sais, les méchants ne sont pas toujours ceux que l’on croit et vu qu’il y a pire que nous, alors c’est qu’on est bon ».

Après vient aussi le souci de la place de la femme dans ce roman. L’auteur a eu la bonne idée présenter comme personnage principal une femme, guerrière, dans un monde d’homme où elle est très mal acceptée, luttant ainsi contre certains stéréotypes. Déjà premier point qui me dérange, et qui n’a rien à voir avec l’auteur je préviens d’avance, c’est la couverture ; si on veut prendre la défense des femmes on évite quand même l’illustration avec une femme à moitié nue et dont la seule grande question est de savoir si elle porte une culotte ou pas. D’ailleurs si ce n’était pas un roman de Gabriel Katz je doute que je l’aurai lu. Ensuite, ce qui est dommage c’est que l’héroïne s’impose dans ce monde, plus parce que les autres personnages sont idiots, que par ses propres qualités vu que quasiment chaque combat est gagné soit car  l’adversaire est surpris de voir une femme se battre, soit notre héroïne a un moment ou à un autre se retrouve malencontreusement a moitié nue ce qui distrait obligatoirement l’ennemi. Ensuite on repassera parfois sur le côté femme forte, principalement dans sa relation avec Hadrian qui possède sa petite dose d’humiliation mais j’y reviendrai. Il va falloir aussi m’expliquer la pertinence de certains combats en arène et en robe, certes je n’en porte pas, mais j’ai énormément de mal à visualiser la liberté de mouvements.

C’est dommage, vraiment, car il y a de très bons passages dans ce récit comme par exemple les différentes trahisons bien menées, des passages guerriers vraiment efficaces et prenants, l’idée des Waeg qui se révèle vraiment intéressante avec ce côté barbare sans pitié ou encore l’héroïne qui navigue parfois entre deux eaux, deux clans. Concernant l’univers il se révèle solide avec cette fois non pas les froides contrées du Nord comme dans le Puits des Mémoires, mais plus le chaud désert du sultanat avec son aspect très moyen-orient. Un univers qui aurait mérité tout de même d’être un peu plus développé à mon goût, car j’ai eu l’impression de n’en voir que le vernis, mais rien de bien gênant de ce côté-là. Je ferai juste comme léger reproche l’aspect un peu jeux de rôle et un peu facile pour tout ce qui concerne magie et soins.

Concernant les personnages, Kaelyn est une héroïne vraiment pleine d’énergie, de fougue et d’envie et on s’attache rapidement à elle et à son combat pour être respectée malgré certains aspects surprenants dans sa relation avec le maître de guerre. Concernant Hadrian, par contre c’est le vide complet, on ne sait rien du tout de lui, ni ce qui fait qu’un étranger ait rejoint le Sultanat, ni les raisons de son mariage avec la nièce du Sultan et encore moins ce qui fait qu’il est Maître de Guerre, mis à part que les autres personnages ont l’air trop mauvais pour avoir ce rôle. Certains trouveront cela mystérieux ce qui donne une aura supplémentaire au personnage, pas moi; je trouve le personnage creux et peu consistant. Par contre je rêve de devenir Maître de Guerre, si si, ATTENTION SPOILER pouvoir crier haut et fort que non je ne tromperai jamais ma femme car je suis un gars bien, puis coucher finalement avec Kaelyn car bon elle est différente, magnifique et il a des sentiments pour elle, avant de la tromper elle aussi avec une servante pour lui apprendre la plus grande des leçons « qu’il ne faut jamais se fier à personne » avant de coucher à nouveau avec elle car bon il l’aime fort, et le tout sans que Kaelyn bronche un seul instant franchement ça fait rêver. J’en reste même dubitatif. FIN SPOILER. Sinon à part cela deux personnages secondaires sortent du lot, je pense a Felia et Dikaon soit-disant mari de l’héroïne qui sombre dans la folie et rejoint les Waeg.

La plume de l’auteur est toujours aussi fluide, entrainante et énergique avec un humour vraiment efficace ce qui fait que le lecteur est facilement emporté. Oui j’ai tourné rapidement les pages devant le rythme dynamique et cela malgré les nombreuses fois où j’ai levé les yeux au ciel. D’ailleurs je pense que si l’histoire avait été un peu plus travaillée le tout aurait été beaucoup plus efficace selon moi. Là j’ai un livre qui sur la forme se lit bien, mais dont les bonnes idées sont soit contredites, soit mal amenées, soit à peine esquissées ce qui fait qu’au final j’ai trouvé cette lecture très moyenne. De plus je n’ai pas complètement accroché à la conclusion un peu trop « happy end » avec aussi un léger Deus Ex Machina qui vient débloquer une situation inextricable. Peut-être que je n’étais pas fait pour ce roman, manquant de complexité et de densité à mon goût. Cela m’empêchera pas de lire d’autres récits de l’auteur, espérant retrouver la qualité du Puits des Mémoires.

En Résumé : Je ressors de ma lecture de ce roman avec une impression vraiment mitigée. Comme à son habitude l’auteur sait gérer le rythme de son histoire nous offrant quelque chose d’entrainant et d’efficace, le tout porté par une plume simple et prenante. Mais voilà j’ai trouvé le fond de l’histoire un peu trop simpliste, voir naïf et parfois même mal amené, que ce soit dans la dénonciation de la guerre ou encore de la place de la femme dans cette société, ce qui est vraiment dommage. Concernant les personnages j’ai facilement accroché à Kaelyn qui se révèle intéressante, malgré parfois son côté un peu midinette, ainsi qu’à Felia et Dikaon dans leurs fourberies et leurs folies. Je n’ai par contre pas accroché à Hadrian qui manque de densité et se révèle creux. L’univers développé par l’auteur est toujours aussi solide et tend vers les déserts et le sultanat même si on aurait aimé en savoir plus. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi fluide, simple, pleine d’humour, captivante et se révèle être une des grandes force du récit. Peut-être qu’au final je n’étais pas le public cible pour ce récit qui manque, selon moi, de complexité et de densité, ce qui ne m’empêchera pas de lire les prochains romans de l’auteur espérant retrouver ce qui m’avait accroché dans Le Puits des Mémoires.

 

Ma Note : 5/10

 

Autres avis : Ptitetrolle, Phooka, Dup, MarieJuliet, nymeria, Crunches, Aranae, Lady K, Mandy88, etc…

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