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Incubes – Anthony Holay

incubesRésumé : Ce couple, qui vient tout juste de perdre leur enfant, décide d’aller passer une semaine isolés du monde dans un charmant chalet de montagne.
Tandis que la femme fait son deuil tant bien que mal, lui aperçoit des formes qui rôdent autour de la maison en pleine nuit.
Un huis-clos térrifiant qui confronte l’Homme à ces ombres incertaines que la nuit fait danser devant ses yeux…
Une novella d’horreur qui ravira les amateurs du genre.

Edition : House Made Of Dawn

 

Mon Avis : Cela fait bien longtemps que je ne me suis plus laissé tenter par des textes qui lorgnent du côté de l’angoissant. Quand on m’a proposé de découvrir cette nouvelle, j’avoue m’être facilement laissé tenter par un quatrième de couverture qui se révélait accrocheur ainsi que par une illustration de couverture que je trouvais plutôt réussi. Avant de me lancer dans la lecture de ce texte je dois avouer que je ne connaissais rien concernant l’auteur, d’ailleurs je crois qu’il s’agit même d’un de ses premiers écrits publié.

Je dois bien admettre, une fois ma lecture terminée, que pour un premier texte il y a clairement du potentiel. Il connait ses classiques de l’horreur et sait les réutiliser, plongeant alors le lecteur dans ce huit-clos sombre, perdu en plein milieu de cette montagne avec ce couple en pleine reconstruction. La tension monte crescendo au fil des pages pour happer le lecteur dans un récit où l’irrationnel se retrouve à se mélanger à la réalité, où horreur et l’angoisse se mettent alors à gagner lentement le lecteur. L’auteur arrive vraiment à retranscrire cette ambiance sombre et glaçante, nous plongeant dans la douce folie qui se met à prendre le narrateur, qui va alors tout faire pour tenter de s’en sortir, sans non plus plonger dans l’accumulation ou le gore gratuit. C’est vraiment le point fort de cette nouvelle, ce malaise qui est distillé lentement au cours de la lecture, même si c’est vrai l’ensemble reste tout de même assez linéaire et sans véritable surprise pour peu qu’on ait un minimum de bagage dans ce genre de littérature. Cela n’empêche pas l’ensemble de se révéler un minimum prenant.

Malgré cet aspect horrifique vraiment captivant et passionnant je trouve par contre que l’ensemble pêche par certains autres aspects. En effet j’ai trouvé qu’il se consacrait trop à son aspect horrifique, à faire monter la tension et à essayer de surprendre le lecteur au point qu’il en oublie un peu le reste, ce qui est quand même dommage. Pour moi une nouvelle horrifique se construit par palier, des passages angoissants qui vont faire frissonner le lecteur, mais aussi des passages plus calmes qui offrent un peu de répit permettant de développer et densifier l’ensemble, que ce soit aussi bien l’univers que les personnages. Ici l’auteur oublie clairement ces passages plus explicatifs, plus calmes, plus constructeurs, ce qui fait que les personnages manquent clairement de consistances pour accrocher le lecteur. L’ensemble parait manquer surtout par moments de cohérence, justement parce que l’auteur ne cherche pas toujours à y apporter des clarifications ce qui est frustrant. Quelques pages de plus pour épaissir les héros, les rendre plus humains et permettre de mieux comprendre quelques actes auraient vraiment permis à l’ensemble d’être beaucoup plus efficace.

Concernant le style de l’auteur il se révèle simple, plutôt entrainant et épuré même si on sent clairement qu’il doit encore être travaillé, principalement sur certains passages où il en fait un peu trop comme certaines métaphores légèrement pompeuses ou certaines expressions qui passent mal à l’oreille. Un meilleur travail d’édition aurait peut-être permis une meilleure fluidité dans l’écriture. Autre point qui m’a légèrement dérouté c’est que l’auteur ne donne pas l’impression de s’être vraiment imprégné de son personnage, il y a un certain décalage entre ce qu’il écrit dans sa narration en forme de journal, principalement sur la relation entre sa femme et lui, et le traumatisme qu’ils ont l’air d’avoir vécu. Au final une nouvelle comme je l’ai dit avec du potentiel, qui arrive à captiver par son ambiance et son aspect horrifique, mais qui aurait mérité plus de pages et d’être plus travaillé sur la forme pour vraiment captiver.

En résumé : Je ressors donc de ma lecture avec un léger sentiment mitigé. Il y a clairement du potentiel dans cette nouvelle, principalement dans la mise en place de cette ambiance assez angoissante et horrifique, ainsi que dans la capacité de l’auteur à faire monter la tension au fil des pages. Le problème c’est que, pour moi, une nouvelle dans le genre de l’horreur doit être un peu plus que de simples passages angoissants. Ici il manque clairement une certaine densité, que ce soit dans l’univers comme dans les personnages, ce qui est dommage et offre même certaines fois une impression d’incohérence. Alors on se laisse tout de même porter par ce texte, par son côté efficace, malgré un aspect, c’est vrai, linéaire et prévisible pour peu qu’on s’y connaisse, mais voilà il manque de la profondeur pour qu’il passe un cran au-dessus. Le style de l’auteur se révèle simple, entrainant même si on le sent encore jeune cherchant à trop en faire, principalement par des métaphores un peu guindés ou des phrases qui passent mal à l’oreille. L’auteur a en tout cas piqué assez ma curiosité pour me laisser, pourquoi pas, tenter par ses prochains textes.

 

Ma Note : 6/10

Je suis ton Ombre – Morgane Caussarieu

je suis ton ombreRésumé : Le Temple, petit village du Sud-Ouest, ses plages, ses blockhaus, son unique bistro, son école où la violence est le seul remède à l’ennui.
Poil de Carotte y vit seul avec son père handicapé. Gamin perturbé aux penchants sadiques et souffre-douleur de ses camarades de classe, sa vie bascule lorsqu’il se rend dans une ferme calcinée en lisière de forêt.
Des fantômes y rôdent, paraît-il.
Mais en lieu et place de revenants, il découvre un étrange manuscrit rédigé par des jumeaux, il y a trois cents ans. Leur vie sauvage et heureuse à La Nouvelle-Orléans tourne au cauchemar lorsqu’un sulfureux marquis les prend à son service.
Plus Poil de Carotte avance dans sa lecture, plus des événements étranges surviennent : un chat noir qui parle, une voix qui lui chuchote la nuit à l’oreille, un enfant au teint trop pâle et aux lèvres trop rouges… Et s’il avait réveillé des forces aussi malsaines qu’attirantes ?

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : J’avoue que j’attendais le nouveau roman de Morgane Caussarieu avec une certaine impatience. En effet, après ma lecture de son premier roman, Dans les Veines, que j’avais trouvé efficace, sombre, sanglant et entrainant, remettant clairement au goût du jour de façon réussie les vampires sanguinaires et violents (retrouver ma chronique ici), j’avais hâte de voir ce qu’elle allait bien pourvoir proposer par la suite. J’ai donc rapidement fait rentrer ce livre dans ma PAL lors des dernières Imaginales. À noter une illustration de couverture qui se révèle intrigante et sobre. Petite surprise pour ma part, au vu du résumé je m’attendais à un récit n’ayant aucun lien avec son précédent roman, ce qui n’est pas le cas les deux histoires étant liées, mais pouvant se lire indépendamment l’une de l’autre.

Pourtant, j’avoue, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce récit. Il m’a bien fallu patienter une petite cinquantaine de pages, et la découverte du manuscrit, pour clairement me sentir happer. Le début sert principalement à présenter Poil de Carotte, gamin rempli de haine, à la vie pas toujours facile, souffre-douleur des caïds de sa classe. Il y a pourtant de quoi accrocher un minimum le lecteur, mais l’auteur enrobe le tout d’un langage que j’ai trouvé souvent trop familier et surtout une accumulation d’insultes par page qui, à force, me frustrait plus qu’autre chose. Heureusement, comme je l’ai dit, par la suite l’ensemble s’améliore fortement, imbriquant deux histoires, celle de Poil de Carotte qui cherche à changer sa vie, et celle de jumeaux il y a 300 ans à la Nouvelle-Orléans. Le récit devient alors clairement immersif, le lecteur se retrouvant emporter par lente plongée en abysse qui se dévoile au fil des pages, où les personnages vont alors montrer le pire d’eux-mêmes.

C’est d’ailleurs cette ambiance sombre, glauque, porté se désir un peu pervers d’en apprendre plus malgré les horreurs dévoilées qui font qu’on se retrouve emporté. Le besoin de savoir, de comprendre, alors qu’on sait qu’on s’enfonce un peu plus à chaque page vers une fin qui ne laissera pas indifférent. L’auteur va loin, très loin et ce n’est clairement pas un roman à mettre entre toutes les mains, mais elle réussit le tour de force de ne jamais tomber dans le graveleux ni le gratuit, dosant ses effets de styles et les présentations de ses horreurs pour, certes, choquer le lecteur, mais sans jamais le perdre non plus. Contrairement à son premier roman la violence y est d’ailleurs moins graphique et visuelle, jouant plus sur les non-dits ce qui, je trouve, percute plus le lecteur.  Donc, mis à part cette fameuse première partie, on sent bien que l’auteur maîtrise clairement son récit de bout en bout, sachant jouer avec les fils qu’elle met en place pour mieux captiver.

Comme je l’avais déjà dit pour son précédent livre, l’auteur connait ses classiques concernant les vampires sur le bout des doigts, pour encore mieux les réutiliser, les rendre cohérents et terriblement efficaces encore à travers ce roman. On ne peut d’ailleurs s’empêcher la comparaison avec Anne Rice, mais Morgane Caussarieu s’en éloigne rapidement, car là où l’américaine construisait des récits sombre, mais emprunt de sensualité et d’une certaine poésie, elle construit elle quelque chose de plus incisif et saisissant. Mais voilà l’auteur ne fais pas que reprendre des classiques, elle y apporte aussi sa propre vision de ce monde et aussi sa propre mythologie que je vous laisse découvrir et qui se révèle efficace et donne envie de savoir comment elle va la développer dans ses prochains romans. Cette fois on quitte la ville de Bordeaux pour se retrouver dans un petit village, ce qui lui permet aussi de développer un autre type vision du monde, celui rural où la solitude est différente, où les rêves ne sont pas les mêmes. Limite un village perdu, abandonné dans tous les sens du terme.

Les personnages qui sont esquissés au fil des pages se révèlent très intéressants à découvrir. Une chose est sûre c’est qu’ils sont loin de tout manichéisme et de toute caricature, chaque personnage révélant une profondeur, souvent sombre, mais toujours captivante d’une certaine façon. Surtout qu’ici l’auteur traite d’un sujet bien particulier, l’enfance. Mais pas l’enfance heureuse, pleine de rêve, non, plutôt celle qui se retrouve abandonnée, perdue, soit par la famille, le système ou autres. Une enfance où les cauchemars ont justement remplacés les rêves, où le besoin d’être apprécié, vu et reconnu surpasse tout, même si pour cela on doit devenir un monstre pour se faire repérer. Comme je l’ai dit j’ai eu un peu de mal au début avec Poil de Carotte, trop condensé, trop trash peut-être aussi en si peu de pages, mais voilà au fil de ma lecture j’ai commencé à m’intéresser à lui, au parallèle qui l’unit aux jumeaux et ce qui fait qu’il bascule. Concernant les autres personnages ils sont tous complexes et efficaces, mais j’ai retrouvé le même problème que dans son précédent roman, on ne s’attache jamais émotionnellement à eux au point que quand il leur arrive quelque chose, je n’ai ressenti aucune véritable empathie. C’est clairement un choix de l’auteur qui se comprend, mais que je trouve toujours légèrement dommage.

Après il reste un ou deux points qui m’ont légèrement dérangé même si ce n’est au final pas grand-chose. Les gamins que l’auteur nous présente sont tous en classe de CM2, donc entre 10 et 12 ans, hors ils me paraissent parfois un peu jeune pour les propose tenus, les divertissements et les idées tenues dans leurs envies et autres. Je ne dis pas que c’est impossible qu’à cet age on puisse se révéler si désabusé et sombre, les informations montrent que c’est possible, juste qu’accumuler autant d’enfants, avec envies et les horreurs qui leur passent par la tête, ça fait un peu beaucoup ; peut-être trop condensé. D’ailleurs on se demande presque si Le Temple, le village qui sert de background, n’est pas un concentré de misère humaine, de souffrance et de violence. L’auteur en a peut-être un peu trop fait dans l’ensemble, même si rien de dérangeant non plus.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi entrainante, incisive, visuelle et efficace plongeant le lecteur facilement dans cette histoire angoissante, à la tension qui monte lentement au fil des pages. La conclusion se révèle clairement prenante et offre des perspectives intéressantes pour peu qu’elle décide d’écrire une suite. À noter aussi le travail intéressant de style entre les deux histoires qui s’entremêlent, l’auteur s’adaptant de façon logique et réussie à chaque époque. Au final je dois bien avouer que j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce nouveau roman de Morgane Caussarieu que j’ai trouvé un peu plus réussi que le précédent, mieux géré sur la longueur. L’auteur se pose clairement comme une plume à surveiller dans le fantastique et l’horreur. Je lirai sans soucis d’autres de ses écrits.

En résumé : Malgré un démarrage un peu compliqué, j’ai passé au final un bon moment de lecture avec ce roman qui offre une intrigue qui a réussi à me happer après une cinquantaine de pages pour ne plus me lâcher, plongeant lentement ces personnages dans une abyme de plus en plus sombre et angoissante de façon efficace, pour peu qu’on apprécie ce genre de récits d’horreur. L’auteur connait parfaitement bien les classique sur les vampires, et sait les réutiliser de façon clairement captivante et prenante , tout en y a joutant sa propre vision et sa propre mythologie. Les personnages sont loin de tout manichéisme et de toute caricature, se révélant complexe et intéressant, permettant à l’auteur de visiter le monde de l’enfance et de ses cauchemars. Je reproche juste un manque d’empathie, choix de l’auteur, mais qui fait que quand il arrive quelque chose aux héros on a du mal à se sentir touché. La plume se révèle toujours aussi incisive, visuelle et entrainante, plongeant avec facilité le lecteur dans ce récit. Au final Morgane Caussarieu tout le bien que je pensais suite à son premier roman et se pose comme une auteur à suivre. Je lirai ses autres romans sans soucis.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Cornwall, karline05, Louve, joyeux-drille, …

Les Furies de Borås – Anders Fager

les furies de borasRésumé : La lande de Skanör voit s’écraser une météorite d’où émerge une créature avide ; cent cinquante et une personnes convergent des environs de Stockholm pour un suicide collectif ; une boutique d’aquariophilie est tenue par une femme étrangement proche de ses poissons… Dans ces contes horrifiques, Anders Fager s’empare des grands thèmes de la mythologie, du folklore et du fantastique pour créer des territoires sensuels et sombres, où il fait surgir des créatures d’épouvante. Mais le monstre n’est pas toujours celui qu’on imagine. Avec un humour noir confinant à la jubilation, l’auteur construit ses récits à coups de petits détails dissonants qui font basculer un quotidien banal : dans cet univers de cauchemar, dans ce monde dévasté, violence et folie sont partout.

Edition : Mirobole Editions

 

Mon Avis : J’avoue je ne connaissais pas ce livre ni son auteur avant qu’on me propose de les découvrir. J’avais bien vu passer une  ou deux informations mais rien de vraiment concret. Ce livre m’ayant été présenté comme un recueil horrifique avec des aspects de comparaison avec des auteurs comme Stephen King ou encore Lovecraft et vu que le résumé m’intriguait,  je me suis donc laissé tenter. En plus un peu d’horreur de temps en temps ne fait pas de mal. À noter l’illustration de couverture auquel je trouve un petit aspect ironique et intrigant. Ce recueil comporte huit nouvelles ainsi que des fragments qui viennent s’intercaler entre certains textes.

Les Furies de Borås : Cette nouvelle nous plonge dans un petit coin tranquille de la Suède où se situe une boîte de nuit, lieu de rassemblement de la jeunesse. Une simple soirée tranquille. L’auteur fait doucement monter la tension au fil des pages, mais surtout sait glisser lentement, au fur et à mesure de la lecture un aspect fantastique, sauvage et violent qui se révèle accrocheur. Une simple soirée qui va vite se dévoiler être en fait un rituel complexe et sanglant. L’auteur joue d’ailleurs habilement avec le lecteur sur le fait que la victime ne soit pas toujours la personne que l’on croit. Un texte prenant, maîtrisé, sombre rempli de sexe et de sang qui m’a bien accroché.

Le Vœu de L’Homme Brisé : Cette nouvelle nous emmène à l’époque de Charles XII, en 1712, en pleine guerre du nord. Les soldats traversent les villages ne laissant que désolation et souffrance derrière eux. Un texte qui se révèle vraiment prenant, déjà par son ambiance froide, glaçante, mais aussi par cette violence sous-jacente qu’on retrouve toujours avec une armée qui profite de tout sans se soucier de rien, et qui nous rappelle que l’homme aussi est un prédateur pouvant dévoiler les pires horreurs. Le fantastique est plus suggéré que vraiment annoncé, mais accroche vraiment bien à l’histoire. Un texte réussi et prenant.

Joue avec Liam : Dans cette nouvelle on suit un petit garçon plein d’imagination et amoureux des dinosaures, qui va un jour découvrir à côté de son école un trou dans le sol qui lui parle et lui demande de le nourrir. Ici on retrouve une idée plus classique, mais traiter de façon plutôt efficace où le doute subsiste tout du long entre folie et vérité et où l’auteur arrive à happer le lecteur et à jouer avec lui. Entre endoctrinement, culte démoniaque et délire il est difficile de déceler le vrai du faux jusqu’à cette conclusion choc. Au milieu de tout cela l’auteur nous offre aussi un aspect social vraiment intéressant et intrigant. Dommage que le récit prenne par moment un peu trop son temps, offrant des longueurs qui jouent sur la tension du récit et empêchent cette histoire de prendre totalement son envol.

Trois Semaine de Bonheur : Cette nouvelle nous plonge dans la vie d’une héroïne aquariophile qui a ouvert son magasin et vend les plus beaux poissons du pays. Une passion qui la dévore et la rend complètement différente par bien des aspects. Sûrement le meilleur texte du recueil, un texte sombre, glauque, dérangeant, angoissant entre fantasme et souffrance d’une héroïne mal dans sa peau et qui cherche quelque chose en particulier. Un récit aussi parfaitement porté par une ambiance vraiment trouble, suffocante et qui se dévoile au fur et à mesure des pages jusqu’à cette conclusion effrayante et surprenante. Un excellent texte.

Un Point sur Västerbron : Cette nouvelle nous offre le retour concernant le suicide collectif d’une centaine de personnes s’étant jeté d’un pont ; suicide encore inexpliqué à ce jour. Sur le style l’auteur surprend, nous offrant ici un compte rendu de la situation vraiment bien mené et prenant par son aspect scientifique. Sur le fond je me suis ennuyé, le récit se révélant qu’une accumulation de fait et de croisement, le tout me laissant de marbre car restant aussi inexpliqué du début à la fin. Un texte vite oublié.

Encore Plus Fort : Cette nouvelle nous plonge dans l’histoire d’un couple à la recherche de sensation forte sexuellement et qui vont se lancer dans la recherche du plaisir par la strangulation. Mais voilà au paroxysme du plaisir et de l’approche de la mort s’ouvre un nouveau monde. Un texte sympathique avec un aspect mystique intéressant et vraiment complexe qui vaut aussi par son ambiance assez austère et sauvage. Une plongée dans la folie de ce couple qui atteindra son point culminant dans une conclusion, certes sans surprise, mais plutôt efficace.

L’Escalier de Service : Cette nouvelle nous plonge au 19ème, dans l’histoire d’une jeune demoiselle dont les cauchemars hantent les nuits et qui va se faire traiter par les premiers psychiatres de l’époque. Un texte dont j’avoue je suis sorti plutôt mitigé. Il y a un vrai travail sur le rêve, la mythologie, les monstres ainsi qu’une critique plutôt intéressante sur l’esprit et les traitements qui existaient à l’époque ainsi que son évolution, mais le tout se révèle vraiment sans surprise, même dans sa conclusion, et le style de ce texte n’a pas réussi à créer l’horreur et le malaise attendu prenant trop de distance à mon goût. Dommage.

Le Bourreau Blond : Cette nouvelle vient clore parfaitement le recueil, nous présentant rapidement l’aspect hiérarchisé par les différentes factions et divinités qui peuvent exister ainsi que certains avantages obtenus par leurs disciples. Une histoire qui reprend différents aspects de certaines des histoires précédentes et qui se révèle vraiment captivante dans les mythes que l’auteur met en place. Concernant le récit en lui-même, une histoire de folie qui doit être maitrisée le tout se révélant prenant, haletant, sans temps morts et efficace où la magie se dévoile. Un texte agréable qui, pose une pierre importante sur ce que met l’auteur en place et laisse augurer des choses intéressantes pour la suite.

Au milieu de ces textes vient aussi parfois s’intercaler des Fragments, des courtes scénettes qui servent soit de fil rouge, soit offrent la possibilité à l’auteur de mettre en avant des textes plus courts et plus percutants. Mais dans l’ensemble j’ai trouvé ces fragments vraiment inégaux et parfois négligeables. Mis à part le texte avec l’envahisseur et le chien qui se révèle vraiment sanglant aucun ne m’a vraiment happé même si certains offrent une meilleure compréhension globale de la mythologie.

 

L’auteur est présenté comme influencé par Lovecraft et, j’avoue, cela se ressent par la mise en place de démons, de divinités et de magie offrant toute une mythologie vraiment intrigante, sombre, sanglante, meurtrière et intéressante. Mais l’auteur diffère clairement pas son style, plus contemporain, plus visuel et épuré nous offrant quelque chose de plus percutant et jouant plus sur le côté réel là où Lovecraft jouait plus sur les non-dits et l’imaginaire ; cela permet ainsi à Anders Fager de se démarquer, de ne pas simplement plagier et de s’offrir ainsi sa propre signature et son originalité. Alors parfois, certes, la plume de l’auteur se révèle trop froide, trop aseptisé pour faire réagir le lecteur se trouvant plus spectateur des différentes horreurs, ce qui fait que certains textes ont du mal à accrocher, mais dans l’ensemble on a là un bon recueil. D’ailleurs si de nouveaux textes sont publiés je me laisserai sans soucis convaincre d’à nouveau frissonner.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de plusieurs nouvelles horrifiques et fantastiques qui nous plongent dans des histoires souvent, sombres, sanglantes, dérangeantes et glauques. Certes tous les textes ne sont pas au même niveau et certains ne m’ont pas convaincus, mais dans l’ensemble on a là un recueil vraiment efficace et intrigant qui offre aussi une mythologie qui se dévoile tout au long des différents récits et qui donne envie d’en savoir plus sur ses monstres avides de pouvoir et de puissance. Le style de l’auteur se révèle simple, porté par des phrases courtes et percutantes, le tout étant vraiment visuel et nerveux, même si parfois il se révèle un peu trop froid pour vraiment emporter le lecteur, le rendant plus spectateur qu’autre chose. Un recueil qui m’a convaincu et je lirai sans soucis d’autres textes de l’auteur pour me faire frissonner.

 

Ma Note : 7/10

Jakabok : Le Démon de Gutenberg – Clive Barker

jakabok le demon de gutenbergRésumé : Jakabok Botch habite le neuvième cercle de l’enfer, juste derrière le labyrinthe d’immondices sur lequel règne son père, Gatmuss : un démon toujours prêt à mettre une sévère correction à ceux qui ont la malchance de croiser son chemin. Dès qu’il a un moment de libre, Jakabok écrit, divague, invente des machines, parfois musicales, pour torturer son père. Des écrits qu’il cache dans sa chambre, jusqu’au jour où sa mère les trouve et y met le feu… Jusqu’au jour où Gatmuss le laisse rôtir, tête la première, dans le brasier de ses fanstasmes de vengeance. Atrocement brûlé, effrayé à l’idée d’être occis par son géniteur, Jakabok n’a plus d’autre choix : il lui faut fuir le neuvième cercle de l’enfer.
Un monde inconnu et un étrange compagnon de route l’attendent en haut

Edition : Denoël Lunes D’Encre

 

Mon Avis : Je suis un grand fan des différents écrits de Clive Barker,  principalement par son côté effrayant, sanglant, sans jamais trop tomber dans le gore ce qui fait qu’il est devenu, au fil du temps pour moi, une figure importante de la littérature d’horreur. Ce petit roman, environ 200 pages, me faisait de l’œil depuis un long moment déjà dans ma bibliothèque, comme j’avais une envie de frissonner dernièrement je me suis laissé tenter. De plus la couverture, illustrée par Eikasia, se révèle vraiment sympathique et met directement dans l’ambiance du récit.

Très vite on retrouve avec un plaisir pervers les écrits efficaces de l’auteur qui ne manquent pas de se révéler percutants à travers des descriptions toujours aussi glauques, sanglantes, très visuelles et qui plongent rapidement le lecteur dans cet univers démoniaque. Et pourtant, au final, je ressors déçu de ma lecture, un roman qui se révèle vraiment moyen et qui manque clairement d’accroche, de rythme et qui a eu beaucoup de mal à me captiver du début à la fin. Pourtant, j’avoue, il y a de bonnes idées tout de même dans ce roman, comme par exemple l’ironie et le cynisme présent à travers les personnages ou encore la différenciation entre les anges, les démons et les humains ainsi que leurs échelles de valeurs. L’approche du monde de l’écriture sous-jacente à cette histoire ne manque pas de charme non plus. Mais voilà, le reste ne suis pas vraiment.

L’histoire de la vie de Jakabok sur terre n’est pas si catastrophique que cela non plus, elle reste un minimum divertissante et plaisante avec son lot d’action, de souffrances, d’ironies et de tortures, mais voilà niveau rebondissements ou retournements de situations on repassera tant l’intrigue est sans véritables surprise. De plus ajouter à cela le fait que Jakabok coupe régulièrement son histoire pour parler directement au lecteur, ce qui est marrant au début, mais devient vite ennuyeux et répétitif tant l’auteur se permet cette fantaisie trop souvent, surtout dans un roman d’à peine un peu plus de 200 pages. À force d’entendre Jakabok communiquer avec nous, ce qui gâche clairement le rythme du récit, on a envie de secouer le livre pour tenter désespérément de le faire taire.  Au final l’histoire se révèle aussi très linéaire, s’offre des ellipse de quasiment 100 ans sans véritable raisons, ni explications, ce qui est vraiment dommage.

Concernant les personnages je dois dire qu’ils se révèlent sympathiques à suivre, surtout Jakabok et son côté très cynique, sauvage, démoniaque et irrévérencieux. Un personnage de démon truculent à la répartie efficace et aux idées vraiment intéressantes. Mais voilà les personnages qui gravitent autour de lui, malgré qu’ils ne soient pas complètement mauvais sont trop peu esquissés, voir superficiels pour que vraiment on s’intéresse à eux. On aurait clairement aimé en savoir plus sur certains, que ce soit sur leurs passés, leurs envies, savoir qu’est ce qui les a amenés à se retrouver dans de telles situations. On a plus l’impression de partager une tranche de la vie des personnages, mais qu’il nous manque le manuel pour bien comprendre leurs backgrounds.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi fluide et se laisse lire avec un certain plaisir même si, comme je l’ai dit, on aurait aimé plus de rythme et de surprises. De plus j’ai trouvé que l’univers mis en avant par l’auteur manquait aussi de profondeur, on a bien des démons, des humains et des anges, on retrouve vaguement les luttes ancestrales qui se révèlent souvent nuancés, mais qui manquent aussi clairement de profondeur. De plus la vision des neufs cercles de l’enfer est à peine esquissé et parait gentillette.

Au final cette lecture s’est révélée très moyenne et m’a légèrement déçue pour un Barker, pourtant il y avait quelques bonnes idées, comme cette ode diabolique à l’écriture, l’imprimerie et l’influence du texte sur la vie des gens ou bien encore les passages de tortures, de violences et de souffrances qui possèdent toujours cette fascination perverse tant l’imagination de l’auteur est florissante sans non plus jamais tomber dans le gore, mais le tout est noyé dans un roman qui, soit aurait dû rester au stade de nouvelle, soit aurait mérité plus de profondeur et un gros travail sur le rythme. Par conséquent j’ai jamais vraiment réussi à rentrer dans ce récit. Dommage.

En Résumé : J’avoue que je ne ressors pas vraiment convaincu par ce roman de Clive Barker que pourtant j’apprécie comme auteur. L’histoire possédait de bonnes idées et la vie de Jakabok sur terre se révélait sympathique, mais voilà, le tout manque clairement de rythme, principalement par les différentes digressions du héros à l’encontre du lecteur. De plus je trouve que l’histoire manque parfois de profondeur. L’univers reste très classique avec sa lutte entre les anges et les démons avec les humains et leur morale douteuse au milieu. Le personnage de Jakabok est vraiment fascinant et on suit ses aventures avec plaisir, mais les autres qui gravitent autour de lui se révèlent fades et superficiels à côté. La plume de l’auteur se révèle fluide et un minimum entrainante, elle arrive toujours à fasciner le lecteur par sa liberté et ses scènes de souffrances. Dommage, j’attendais plus de cette lecture, ce qui m’empêchera pas de lire d’autres romans de l’auteur.

Ma Note : 4,5/10

Autres avis : Miss Spooky Muffin, …

Cthulhu, Le Mythe – H.P. Lovecraft

cthulhu le mytheRésumé : À votre tour, vous allez pousser la porte de la vieille bâtisse hantée qu’est la Maison de la Sorcière, rejoindre un mystérieux festival où l’on célèbre un rite impie, découvrir une cité antique enfouie sous le sable, ou échouer dans une ville portuaire dépeuplée dont les derniers habitants sont atrocement déformés…Ce recueil inclut des illustrations originales ainsi que le portfolio « Les terres de Lovecraft en images » : 16 pages de photographies des paysages et des lieux dont s’est inspiré le maître de l’effroi.
Le mythe de Cthulhu n’a jamais été aussi réel…

Edition : Bragelonne & Sans-Détour

 

Mon Avis : H.P. Lovecraft fait partie de ses auteurs que j’aime, de temps en temps, découvrir ses textes sombres et glauques. Il fait partie, pour moi des grands auteurs de fantastique et de frisson, des textes qui font souvent froid dans le dos et qui marque avec une facilité déconcertante le lecteur, pour peu qu’on arrive à se laisser emporter. Après avoir lu il y a quelques mois Par-Delà le Mur du Someil (chronique ici) je me suis facilement laissé tenter par cette anthologie sur le mythe de Cthulhu proposé par Bragelonne et Sans-Détour. De plus je dois bien avouer que la couverture, illustrée par Goomi, est vraiment réussie et magnifique. Cette anthologie regroupe une introduction à Lovecraft ainsi que neuf textes agrémentés de quelques illustrations, le tout complété par un portfolio de photographies.

Introduction : Cette introduction de Jérome Bouscaut sur Lovecraft se révèle vraiment intéressante, permettant aux novices comme aux habitués de situer ou resituer la vie et l’œuvre de Lovecraft. Une introduction peut être parfois un peu trop didactique par moment, mais qui se révèle vraiment complète sur l’oeuvre de l’auteur, ses influences mais aussi son influence sur d’autres auteurs.

La Cité sans Nom : Premier texte de cette anthologie, il s’agit d’une courte nouvelle qui nous fait découvrir une cité disparue ou se terre l’horreur. Un texte court, sombre nous dévoilant une cité effroyable à la géométrie surprenante qui nous plonge dans un abime de dédales et de cultes. Un texte sympathique, mais qui manque un peu d’impact par son côté un peu trop court ce qui empêche de pleinement sombrer dans la folie que cherche à nous partager l’auteur. Un texte tout de même prenant et intéressants et surtout il s’agit du premier texte ou apparait le Necronomicon.

Le Festival : Encore une courte nouvelle qui nous plonge dans un festival, un culte, bien particulier, un festival obscur qui va plonger dans la folie un héritier bien particulier. Ce texte possède un peu les mêmes défauts et qualités que le précédent, il est sympathique, possède ce côté prenant, mais parait trop court pour vraiment plonger dans cette lente descente dans l’enfer et la folie. Il reste agréable à découvrir.

L’Appel de Cthulhu : On rentre cette fois avec ce texte, dans le vif du sujet et la présentation de Cthulhu et les Grands Anciens à travers l’enquête d’un jeune homme sur la vie et la mort de son grand oncle, universitaire. Un texte angoissant, fluide et qui nous plonge doucement dans l’abyme de la découverte de ces Grands Anciens, monstres intemporels et angoissants. On croirait presque en leurs existences et on se met à frissonner au fil des pages ou la tension et l’horreur monte doucement.

L’Horreur à Dunwich : Selon moi l’un des meilleurs textes de ce recueil où on rentre tout de suite dans un lieu corrompu avec une famille d’abominations qui vont vouer un culte dépravé. La tension et la folie monte crescendo au fil des pages jusqu’à la découverte d’une vérité impossible et une sorte de lutte dérisoire qui ont fait que j’ai même retenu mon souffle, emporté par le texte.

Celui qui Chuchotait dans le Noir : Un texte vraiment intéressant sur la correspondance entre un universitaire et un érudit d’un petit village sur l’existence d’êtres surnaturels dans une forêt sombre. Un texte sombre, monstrueux qui va nous dévoiler les pires cauchemars qui peuvent se tapir dans les forêts les plus denses. Un texte efficace et prenant jouant sur les non-dits pour nous dévoiler le pire. Dommage que l’auteur casse le rythme de sa conclusion selon moi ce qui m’a gâché légèrement ma lecture, mais rien de vraiment dérangeant tant on est pris par l’histoire.

Le Cauchemar d’Innsmouth : Un texte sûrement important dans le mythe des Grands Anciens avec cette ville complètement corrompue, dépravée en pleine corruption par des pouvoirs plus obscurs que va découvrir un jeune garçon en voyage. Un voyage ou l’horreur va le guetter au fil des pages et le transformer complètement jusqu’à une conclusion complètement déroutante et frappante. Un excellent texte, l’un des meilleurs de ce recueils.

La Maison de la Sorcière : Un texte qui va nous plonger dans la lente folie d’un jeune homme qui a décidé d’habiter dans l’ancienne chambre d’une sorcière. Un texte vraiment efficace, prenant qui plonge peu à peu dans l’abysse de l’horreur, mais je trouve un peu dommage que certains aspects sur la sorcière paraissent un peu désuète tout de même de plus je ne sais pas pourquoi et j’ai du mal à mettre le doigt dessus mais il me manquait un petit quelque chose dans ce texte qui l’aurait fait passer du bon texte à l’excellent. Rien de grave.

Le Monstre sur le Seuil : Nouvelle déjà lu dans l’anthologie Par-Delà le Mur du Sommeil, chronique ici.

Celui qui Hante les Ténèbres : Nouvelle déjà lu dans l’anthologie Par-Delà le Mur du Sommeil, chronique ici.

Au final Lovecraft fait, et je le dis clairement, parti des auteurs que soit on adore ou on déteste. Soit on se laisse emporter par son écriture un peu vieillotte et son style simple, dense, mais si particulier qui nous plonge lentement, au fil des pages, dans une folie de plus en plus prenant et sombre soit on s’ennuie rapidement. Moi, personnellement j’adore la vision de l’auteur sur cette folie, et la place de l’homme qui n’est pas obligatoirement tout puissant. De plus Lovecraft a cette facilitée à poser une ambiance sombre, qui monte devient de plus en plus angoissante et stressante au fil des pages nous faisant réévaluer certaines régions et espace et le tout sans gore ni sang nous offrant une réalité différente de ce qu’on cherche à croire. Des textes fascinants avec peu de dialogues qui jouent souvent sur les absences de descriptions que sur les descriptions elles-mêmes pour faire frissonner le letceur et jouer son imagination. Au final une anthologie vraiment intéressante même si les textes ne sont pas tous au même niveau.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec cette anthologie de neuf textes de Lovecraft qui vont nous plonger dans la folie des mythes des Grands Anciens et du Necronomicon. Des textes, certes pas toujours au même niveau, mais qui nous offrent une ambiance qui plonge lentement dans la folie la plus sombre et la plus glauque au fil des pages. Pour peu qu’on se laisse entrainer et emporter par ces textes alors préparez-vous à être retourné et à frissonner. Mais si vous n’accrochez pas à l’auteur alors arrêtez-vous car l’auteur possède toujours la même construction pour ces histoires, ce qui est un peu son défaut quand on lit trop de textes de l’auteur à la suite. Pour moi une anthologie vraiment efficace qui s’adresse aux amoureux de l’auteur comme à ceux qui voudraient découvrir son univers.

 

Ma Note : 8/10

Livres de Sang, Intégrale Tome 2 – Clive Barker

livres de sang 2Résumé : « Nous sommes tous un livre de sang : peu importe l’endroit où l’on nous ouvre, c’est rouge. »
Elaine Rider est un peu trop curieuse. Quand elle pénètre dans une crypte scellée depuis des siècles, elle compte bien rapporter chez elle un petit souvenir. Mais elle ne s’attend pas à ramener la Mort elle-même. La Faucheuse, tapie dans les ténèbres et la poussière séculaire, attendait patiemment que se présente un nouveau vaisseau pour accomplir sa funeste tâche.
Les monstres de nos cauchemars prennent vie, et sont bien décidés à résister à l’aube. Clive Barker nous livre des récits atroces et terrifiants, des histoires visionnaires de perversion et d’horreur viscérale… des livres de sang.

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Après une première intégrale qui m’a fait passer un bon moment, m’offrant des histoires pleines de frissons, glauques, sombres et sanglantes (chronique de l’Intégrale 1 ici), je me suis donc lancé directement dans cette seconde intégrale espérant retrouver cette ambiance et cet univers. La couverture, illustrée par Sarry Long, est dans le même style que la première intégrale et pourtant je la trouve légèrement moins jolie. Attention elle reste vraiment sympathique et colle parfaitement à l’univers attendu, mais elle me parait un peu moins intense. Cette intégrale regroupe environ 14 textes je vais donc tenter de faire une chronique globale.

Comme dans la première intégrale on rentre de nouveau assez facilement dans cette intégrale, retrouvant l’univers sombre, glauque et frémissant qui fait vraiment la force de l’auteur. De plus le premier texte démarre fort nous offrant une satyre vraiment intéressante sur la lutte de pouvoir avec comme modèle le corps humain. Un récit sombre et vraiment intéressant, mais par la suite, je trouve, l’auteur nous offres des textes assez inégaux oscillant entre le vraiment sombre, prenant et effrayant, les textes agréables à lire, les textes qui manquent parfois d’explications et paraissent un peu nébuleux et même un texte qui ne m’a pas paru avoir sa place dans ce recueil tant il ne rentrait pas dans le concept de livre effrayant. Je parle du texte Les Enfants de Babel qui est une nouvelle acide et cynique sur le pouvoir; certes le texte est plutôt  réussi et bien ficelé, mais ne cherche ni à faire peur ni à faire frissonner, un comble pour une nouvelle dans un livre qui s’appelle Livres de Sang.

Attention cette seconde intégrale n’est pas mauvaise pour autant, elle possède vraiment des textes qui arrivent vraiment à prendre le lecteur aux tripes par des histoires à l’ambiance soignées, noire, souvent travaillés, sanglants et parfois marquants comme peut l’être La Madonne, Le Siècle du Désir ou encore La Dernière Illusion. Mais voilà comme je l’ai dit, par une certaine inégalité de certains textes, cette seconde intégrale se révèle un cran en dessous de la première sans être non plus inintéressante à lire. Par contre, cette fois, j’ai trouvé que l’auteur arrivait enfin sur certains textes à vraiment pousser au paroxysme de l’horreur certains passages et certaines histoires, ce qu’il avait parfois du mal à faire dans l’intégrale précédente.

Concernant les univers mis en place par l’auteur, ils se révèlent toujours aussi intéressants à découvrir si on aime se plonger dans des univers vraiment sanglants, sombres et pleins de mystères et de surprises, où la logique se révèle parfois surprenante plongeant avec une grande facilitée le lecteur dans le mystère et l’horreur. L’auteur continue à travailler sur l’ambiance et ne cherche pas obligatoirement les scènes chocs, mais plus à faire grimper la tension, puis au moment opportun essayer de surprendre le lecteur, ce qui m’a vraiment plu, car finalement trop de scène sanglantes ne signifient pas toujours réussir à faire peur. Il continue aussi à jouer avec les genre mélangeant Horreur, Fantastique et parfois même Policier de façon cohérente et surprenante, mais surtout les textes sont parfois de plus en plus engagés, réfléchis dans cette intégrale sans non plus ennuyer le lecteur ou perdre de vue le côté horreur par la réflexion.

La plume de l’auteur continue à s’adapter au texte et à l’histoire ce qui permet ainsi une lecture vraiment fluide et sans à coups, se laissant plonger dans ces histoires qui ne devraient pas laisser indifférent les lecteurs. Elle permet de vraiment plonger dans l’histoire par un côté vraiment visuel, nous offrant des scènes chocs, vices qu’on visualise vraiment facilement. Au final je suis plutôt satisfait de ma lecture même si, comme je l’ai déjà dit cette intégrale se révèle peut être, pour moi, un ton en dessous de la précédente.

En Résumé : J’ai passé un assez bon moment avec cette intégrale nous faisant replonger avec plaisir dans des univers sombres, glauques et sanglants et tut en nous offrant des histoires efficaces et surtout intelligentes. L’auteur continue à énormément travailler sur l’ambiance pour emporter le lecteur, que de jouer sur le côté gore et boucherie, même s’il est quand même présent par moment, ce que je préfère. Par contre, j’ai trouvé que les textes se révélaient lus inégaux que l’intégrale précédente avec même un texte qui n’a, selon moi, pas sa place dans un livre d’horreur, le texte étant plus une critique sociale. Au final je ne suis quand même pas déçu de ma lecture de ces deux intégrales qui placent, pour moi, Clive Barker dans les grands auteurs de l’horreur.

 

Ma Note : 7/10

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