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Lasser, Mariage à L’Egyptienne – Sylvie Miller & Philippe Ward

Lasser-mariage-a-l-egyptienne Résumé : 1935, Le Caire. Enfin ! Jean-Philippe Lasser vient de décrocher le jackpot, l’affaire qui lui vaudra la Une des journaux… ou la rubrique nécrologique.
Le mariage inédit qui doit rapprocher dieux grecs et égyptiens risque de prendre une fâcheuse tournure : la future mariée a disparu ! Fugue ? Enlèvement ? Complot ? Si la promise ne réapparaît pas très vite, le vin de noces pourrait bien tourner au vinaigre. Armé de son intuition et de son pur malt, Lasser plonge au coeur des intrigues divines, où mensonge et trahison sont la règle. Le compte à rebours est lancé : le détective des dieux n’a pas le droit à l’erreur, et encore moins de tomber amoureux…

Edition : Critic

 

Mon Avis : Je dois bien avouer que le premier tome des aventures de Lasser, détective privé, m’avait convaincu en offrant une histoire fun, sans temps morts, pleine d’humour et avec des personnages hauts en couleurs malgré quelques facilités et simplicités (ma chronique ici). J’avais donc hâte de savoir ce que pouvait proposer les auteurs avec ce second tome. Par conséquent, lors du festival Trolls & Légendes, je n’ai pas attendu longtemps avant de repartir avec mon exemplaire de ce Mariage à L’Egyptienne. À noter que je trouve la couverture, toujours illustrée par Ronan Toulhoat, vraiment réussie.

Changement de style avec ce roman, car Lasser n’aura pas plusieurs petites enquêtes, mais une seule, et quelle enquête, car il va devoir retrouver la future femme de Horus. De nouveau on rentre
facilement, dès les premières pages, dans cette histoire qui récupère les qualités que possédait le premier tome, c’est-à-dire une histoire vive, efficace où le lecteur ne s’ennuie jamais vraiment et prends du bon temps le tout possédant un humour efficace et plein de fraicheur. Pourtant, cette intrigue va se révéler, un peu plus sombre que les précédentes et va amener notre enquêteur préféré dans des situations toutes plus inextricables les unes que les autres, le pousser dans ses derniers retranchements. C’est donc avec grand plaisir qu’on se laisse emporter par cette histoire et cette enquête unique, le lecteur ne s’ennuyant jamais vraiment devant les rebondissements et les retournements de situation parfaitement maîtrisés et tourne les pages avec un plaisir certain.

L’univers mis en place par les auteurs est toujours aussi intéressant, l’idée de placer les dieux aux côtés des hommes avec tous les avantages et les conséquences que ça peut avoir, mais aussi de la traiter un peu à la façon Jet Set apporte clairement son lot de surprise et de situations cocasses qui font que le lecteur ne manque jamais de s’ennuyer à travers ce ton léger et plaisant. L’univers des années 30 colle parfaitement bien avec ces dieux qui se la jouent parfois un peu mafieux, mais aussi du point de vue de la construction de l’histoire avec l’archétype du détective privé qui doit mener l’enquête. Les auteurs continuent aussi à développer les mythologies, car, en plus des divinités égyptiennes, on retrouve aussi des divinités grecques et gauloises, ce qui permet ainsi d’agrandir et d’approfondir un peu plus l’univers. Notre héros va aussi quitter le Caire et ses environs et commence donc à découvrir un peu plus de ce monde, un monde mélange de magie et normalité, et qui se révèle vraiment convivial et intéressant.

Mais voilà, comme je l’ai dit, j’ai retrouvé le même plaisir à lire ce livre que le premier tome, mais j’y ai aussi retrouvé quand même certains des défauts qui marquaient le volume précédent. Certains rebondissements sont, à mon avis, résolus trop rapidement, chaque chapitre ayant quasiment son problème et sa résolution dans la foulée, ce qui est dommage. De plus Lasser arrive toujours à trouver la bonne personne qui débloque la solution en quelques pages, que ce soit un ami ou l’ami d’un ami ils apportent toujours la réponse au problème mais surtout ils viennent l’aider de bon coeur sans parfois même le connaitre ou remettre en cause ses motivations. Ce qui n’empêche clairement pas ce livre d’apporter son lot de surprises et de sensations fortes avec un rythme soutenu tout du long, mais voilà le fait de résoudre tout trop rapidement, et parfois avec simplicité, provoque une légère frustration du lecteur. Un roman qui, en tout cas, remplit bien son rôle de divertissement.

Concernant les personnages, on s’accroche toujours aussi rapidement à eux et on retrouve avec plaisir tous les personnages rencontrés dans le premier tome ainsi que des nouveaux qui se révèlent toujours aussi truculents et efficaces. Lasser entre parfaitement dans l’archétype du détective efficace, mais un peu looser qui ne cherche qu’à profiter pleinement de la vie sans soucier des autres, même si parfois il tombe un peu trop dans la caricature. Fazimel est toujours aussi efficace et, clairement, on a envie d’en savoir plus sur elle, car elle a l’air d’être bien plus qu’une simple réceptionniste. On retrouve aussi avec grand plaisir le chat Ouabbou qui vient apporter à notre enquêteur sa dose d’efficacité, de logique et d’humour. Ajouter à cela un panel de
personnages secondaires tous plus efficaces les uns que les autres, ce qui rend chaque personnage intéressant à découvrir, même ces dieux imbu de leurs personnes. Par contre, je n’ai pas accroché plus que cela sur la relation entre Lasser et Médée, car, malgré le côté sulfureux de l’héroïne qui colle parfaitement à l’univers, je suis resté assez distant vis-à-vis de ses sentiments qu’on essaye de nous vendre, l’impression que cette relation se basait plus sur le côté physique et charnel sans sentiments que sur un amour cohérent.

La plume des auteurs est toujours aussi vive, efficace et prenante tout au long de ce roman ce qui fait qu’on se laisse donc facilement emporter dans ces aventures. Le mélange entre humour, action et univers des années 30 se marie parfaitement et offre une aventure efficace et des plus divertissante. J’attendais beaucoup de ce roman qui offrait une enquête unique, et je dois dire que j’y ai retrouvé le même plaisir de lecture et le même divertissement que le premier tome, même si on y retrouve aussi les mêmes défauts et les mêmes facilités. Dans tous les cas je lirai le troisième tome des aventures de Lasser avec un grand plaisir.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce second tome des aventures de Lasser qui nous offrait sa première grosse enquête au héros. L’histoire se révèle toujours aussi efficace, vive et captivante et on tourne les pages avec plaisir même si les rebondissements sont parfois traités avec un peu de trop de facilité et que le héros tombe toujours sur la bonne personne au bon moment, ce qui est légèrement dommage. L’univers mis en avant est toujours aussi vaste et intéressant à découvrir et les personnages sont toujours aussi attachants et soigné apportant leurs lots de caractères différents. Par contre, j’avoue, je suis resté de marbre concernant la relation ambigu entre Lasser et Médée. Concernant la plume des auteurs elle est toujours aussi vive, efficace et captivante et nous plonge facilement dans l’histoire. Au final un second tome plus qu’efficace, qui se lit avec toujours autant de plaisir malgré parfois sa simplicité et ses facilités et je lirai la suite avec grand plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

Feed Tome 2, Deadline – Mira Grant

feed-2-deadlineRésumé : Shaun Mason part à la dérive. Il a tout perdu, et l’homme de terrain qui taquinait le mort-vivant au petit déjeuner n’a plus le goût de rien, si ce n’est celui de la vengeance. Lorsqu’une chercheuse rebelle du CCPM lui demande son aide, une horde de zombies affamés sur les talons, Shaun découvre, effaré, la véritable étendue du complot que sa soeur et lui avaient mis au jour. Les implications à l’échelle médicale autant qu’humaine dépassent tout ce qu’ils avaient imaginé. Le virus n’a jamais frappé au hasard et le temps presse : il lui faut
démasquer les responsables dans l’ombre avant qu’un second Jour des Morts balaie les survivants…

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Je dois bien dire que j’attendais beaucoup de ce livre car, après un premier tome qui se révélait vraiment efficace, plein de surprises, de rebondissements et qui offrait une histoire vraiment intelligente et soignée (ma chronique du tome 1 ici), j’avais hâte de savoir ce que pouvait nous proposer l’auteur pour cette suite. De plus étant plutôt un amoureux de la littérature de zombies j’allais encore moins manquer ce second tome, même si j’avais un léger doute suite à la fin du premier tome, principalement sur les personnages. La couverture reste dans la lignée du premier, plutôt sanglante et se révélant efficace. RISQUE DE SPOILER, ayant besoin de révéler des zone du tome un dans ma chronique pour parler de ce livre, mais aussi de parler de ce tome pour expliquer mon point de vue. Par contre, je pousse un petit coup de gueule contre l’éditeur car une relecture n’aurait pas été du superflu parfois.

Un an s’est écoulé depuis la fin du premier tome et on retrouve Shaun qui tente tant bien de survivre après la mort de sa soeur et pour cela il s’investit pleinement dans son blog d’information et son équipe, jusqu’au jour où une chercheuse du CCPM le rejoint avec des révélations. Alors, autant le dire tout de suite j’ai eu du mal à complètement accrocher à ce second tome, l’histoire ayant du mal à m’embarquer complètement. Pourtant, tout est là pour emporter le lecteur un complot médical, des révélations, énormément de rebondissements, de l’action et des surprises, mais voilà j’ai clairement eu l’impression que l’auteur avait du mal à mettre tout ça en forme, elle donnait l’impression de prendre trop son temps et de ne pas savoir où elle allait. Tout commençait bien avec un démarrage qui dépote et sans temps morts, avec de nouvelles révélations sur le virus, mais très vite l’auteur tombe dans une sorte de cycle répétitif qui clairement m’a ennuyé et repose sur le fait que, finalement, Shaun possède la finesse d’un rhinocéros. C’est simple dès le début on sait que le CCPM cache la vérité et va donc chercher à faire disparaitre Shaun et son équipe, comme toute personne intelligente il décide donc d’aller se présenter au CCPM pour chercher la vérité (oui oui vous avez bien lu, limite il aurait pu mettre un panneau sur sa tête avec « je suis le mec à abattre »), ça ne marche pas, il manque de mourir, il retourne donc se cacher puis il va obtenir de nouvelles informations qui vont faire qu’il décide de retourner au …… CCPM, logique quand tu nous tiens. Il m’a été aussi parfois difficile d’admettre que devant un tel rapport de force entre le CCPM et un groupe de blogueurs, les protagonistes puissent faire autant de choses si facilement.

Pourtant c’est bien dommage car, ce n’est pas non plus mauvais, l’auteur arrive toujours à maintenir une certaine tension et un rythme efficace pour tenter d’emporter le lecteur grâce à des retournements de situations efficaces, dont certains « retournent » le lecteur, mais voilà ils concernent soit des intrigues secondaires, soit des révélations par rapport à des évènements du premier tome. L’intrigue principale donne clairement l’impression de ne pas avancer et l’auteur se focalisant plus sur la fuite en avant pour la survie de Shaun et son équipe qu’elle en oublie tout l’aspect développement politique et la conspiration de Feed. On aurait pu croire que l’action aurait pris le dessus, mais même pas tant l’auteur tombe dans des développements et des explications qui sont parfois même un peu longue. Je reproche aussi à l’auteur certaines facilités comme par exemple ce qui concerne Maggie, cette fille de riches milliardaires qui possède les dernières technologies de pointe, aussi un débat sur l’éthique médicale assez louche, montrant presque que si tu obtiens des résultats tu peux tout te permettre du moment que tu ne joues pas avec l’homme (Chiens, Chats si vous n’avez rien à faire venez vous faire infecter pour la science) ou encore un débat sur le journalisme parfois clairement trop simpliste.

Heureusement, les cent dernières pages remontent clairement le niveau nous offrant enfin quelque chose d’haletant, sans temps morts et surtout bien construit qui a enfin fait que je me suis senti concerné par l’histoire et le devenir des personnages. L’auteur nous retourne sur cette dernière partie avec LE rebondissement efficace et elle vient clôturer son intrigue avec un Cliffangher qui force clairement à lire le troisième tome. C’est d’ailleurs peut être là que le bât blesse, car j’ai eu l’impression de tourner en rond pendant 400 pages et me retrouver avec 100 pages qui se révèlent être plus une première partie d’un tome qu’une conclusion. Franchement, je m’avance peut être, mais elle aurait mis ces 100 dernières pages au début du troisième tome et se limiter à écrire un diptyque je pense que ça aurait été suffisant. Concernant l’univers, comme le Tome un on n’est clairement pas dans un roman 100% de zombies, les zombies ne servant qu’à montrer les effets d’une catastrophe sur la population, leurs réactions face à cette crise, mais voilà je trouve que dans ce tome on ne voit que deux fois les zombies, au début et à la fin, ce qui est quand même un peu dommage. Donc si vous cherchez un livre où c’est rempli de zombies avec plein d’action passez votre chemin ce n’est pas ce que recherche l’auteur, elle cherche plus à nous offrir une conspiration.

Concernant les personnages je dois dire que je n’ai pas été complètement convaincu. Par rapport au premier tome on perd cette triangulaire équilibrée entre Shaun, Georgia et Buffy pour se retrouver qu’avec Shaun qui, clairement, ne m’a pas vraiment convaincu en tant que personnage principal et narrateur. Le problème vient principalement du fait que Shaun est violent, il le dit lui-même, il a déjà frappé ses collaborateurs et le plus souvent pour des broutilles que ce soit un problème informatique ou encore un argumentaire qui le contrariait. Il a tout le temps besoin de se défouler et le plus souvent sur un mur voir sur ses collègues et amis. Alors, on va me dire qu’il a souffert, je comprends bien, mais j’ai du mal à accepter cette mentalité du « je t’aime, mais je te frappe, ce n’est pas de ma faute c’est mon côté j’ai trop souffert j’évacue », de plus ça remet en cause toute la cohésion du groupe car j’ai clairement du mal à imaginer comment des collègues, avec un patron un minimum violent, puissent se sacrifier pour lui ou ne se sont pas encore barrés en courant. Autre point qui m’a dérangé, Shaun, suite au décès de sa soeur, l’a « recréer » dans sa tête, mais c’est parfois mal géré par l’auteur car ça rend parfois Shaun beaucoup plus intelligent et intuitif que ce qu’il paraissait être dans le premier tome grâce à sa sœur clairement imaginaire. Concernant les personnages qui gravitent autour de lui ils sont intéressants, bien construits, mais tombent parfois un peu dans la caricature.

La plume de l’auteur est toujours aussi simple, efficace et entrainante et c’est justement ça qui est dommage, car si elle n’avait clairement pas transformé ce second tome en introduction pour le troisième tome, ce livre aurait sûrement était une meilleure réussite. Par contre, je ne l’avais pas trop éprouvé dans le premier tome, mais je l’ai plus ressenti dans ce tome, c’est la capacité de l’auteur à se répéter énormément comme par exemple sur les aiguilles des testeurs, le café ou encore le coca. Je trouve aussi tout de même dommage que l’auteur ait un peu laisser tomber le côté développement politique du premier tome pour simplement se consacrer à cette enquête médicale qui d’ailleurs ne possède pas de réponse finale et finalement peu de développement dans ce tome et sert juste de lancement au troisième. Alors, j’ai quand même passé un moment sympathique avec ce livre, principalement grâce aux 100 dernières pages, mais voilà j’attendais peut être trop de ce second roman.

En Résumé : Je suis un peu déçu de ma lecture de ce second tome, la lecture s’est révélé moyenne, mais surtout s’est clairement révélé en dessous des attentes que j’avais concernant la suite de feed. La faute à une intrigue, certes entrainante et qui se lit facilement, mais qui donne l’impression de tourner en rond et qui abandonne clairement des aspects intéressants du premier tome comme l’aspect politique. De plus l’auteur s’offre quelques longueurs dans des explications et quelques simplicités qui m’ont un peu dérangé. Heureusement les 100 dernières pages relèvent clairement le niveau redevenant une histoire haletante et dont la fin appelle obligatoirement à lire la suite. Concernant les personnages j’avoue je n’ai pas accroché plus que cela à Shaun qui est un personnage violent et sans raison. Pour ce qui est des personnages secondaires ils sont intéressants même si parfois un peu caricaturaux. La plume de l’auteur est toujours aussi vivante et énergique même si l’auteur tombe facilement dans la répétition. Par contre, tout comme le premier tome, ce livre n’est pas un livre sur les zombies, les morts-vivants n’étant là que comme cause d’un changement dans le monde donc si vous cherchez des zombies il y en aura très peu. Malgré ma légère déception je lirai quand même la suite mais j’ai clairement eu l’impression que ce tome ne servait que d’introduction au troisième tome.

 

Ma Note : 6/10

Lasser, Un Privé sur le Nil – Sylvie Miller & Philippe Ward

lasser-un-prive-sur-le-nilRésumé : 1935, Le Caire. Jean-Philippe Lasser, détective privé de seconde zone, hante le bar de l’hôtel où il a posé ses valises et ses bureaux, en attendant le coup qui rapportera gros. Pour le moment, il ne décroche que des petites affaires, celles que tous ses confrères ont refusées…
La dernière en date pourrait bien changer la donne : la déesse Isis en personne vient lui demander de retrouver le très convoité manuscrit de Thot. Or, si l’opportunité peut le rendre plein aux as, elle peut aussi le laisser sur le carreau. Malgré ses réticences, il n’est pas en mesure de refuser : dans cette Égypte pharaonique où les Dieux marchent parmi les hommes, quand les premiers ordonnent, les seconds obéissent.
Délaissant son précieux seize ans d’âge, il se lance dans une succession d’enquêtes rocambolesques qui le verra peut-être devenir le seul, l’unique, détective des dieux !

Edition : Critic

 

Mon Avis : Après avoir découvert Lasser dans l’anthologie Contes de Villes et de Fusées paru chez Ad Astra, qui offrait un texte vraiment décalé et une reprise délirante et efficace du chat botté (ma chronique de l’anthologie ici), je me demandais s’il existait d’autres textes sur ce détective. Voilà chose faite avec la sortie de ce roman qui rassemble plusieurs enquêtes du détective dont celle que j’avais déjà lu dans l’anthologie. A noter que je trouve la couverture, illustrée par Ronan Toulhoat, vraiment sympathique même si par endroit un peu trop anguleuse à mon goût mais rien de bien méchant.

Lasser est l’archétype même du détective qu’on retrouve dans les romans noirs, détective plutôt médiocre et pas non plus vraiment reconnu qui cherche plus à rester assis dans son fauteuil à siroter un whisky qu’à travailler et qui a du mal à joindre les deux bouts, mais voilà les dieux en ont décidé autrement pour lui. On rentre très rapidement dans cette histoire qui ne ménage pas son lecteur, nous emportant dans plusieurs petites enquêtes qui se révèlent sans temps morts, pleines de rebondissements, de surprises, mais aussi avec beaucoup d’humour et de fraicheur. On sent bien que les auteurs se sont amusés à travailler ces histoires et cet amusement se retrouve dans la lecture où le lecteur oscille entre sourire et parfois franche rigolade. Le fait d’offrir de petites histoire permet aussi d’obtenir un rythme rapide et prenant, ce qui fait qu’on se laisse facilement emporter par les différentes aventures que rencontre le héros.

Mais voilà le fait d’offrir plusieurs enquêtes, courtes, les unes derrière les autres n’apporte pas non plus que des aspects positifs au livre et même si le rythme gagne en intensité, la révélation des témoins ou la découvertes des indices paraissent parfois un peu trop rapide et facile. Alors, certes j’ai apprécié le fait qu’on retrouve un détective qui agisse plus sur l’instinct que sur la technologie ou autre, mais parfois c’est assez surprenant la façon dont il résout les enquêtes. De plus on retrouve parfois les mêmes personnages dans différentes enquêtes ce qui donne parfois des répétitions, surtout dans le comportement et la présentation de ces personnages. Autre léger point qui m’a un peu dérange c’est la facilité du héros à obtenir des traitements ou autres qui le sort de situations dangereuses, je vais prendre pour exemple le fait que notre héros peut se faire tabasser et finir mal en point, pas de soucis, il existe un baume qui va guérir ses blessures en un claquement de doigts. Mais au final rien de vraiment gênant, car le but de ce premier roman n’est pas de plonger dans la réalité la complexité ou la densité, mais bien d’offrir un moment de lecture léger, captivant et vraiment sympathique et là les auteurs ont réussis leur pari.

L’univers mis en place par les auteurs et tout aussi intéressant à découvrir au fil des pages, un monde, mélange des genres, entre cette Egypte mystique et pleine de dieux facétieux qui joue avec les hommes et aussi cette ambiance très polar noir des années 20-30. Un mélange qui marche efficacement et qui fait qu’on a envie de découvrir cette Egypte qui nous est présentée. On sent aussi que les auteurs se sont renseignés pour créer leur univers, que ce soit aussi bien à travers les villes que les lieux visités. Par contre une petite carte aurait peut-être été un plus, car j’avoue que ma connaissance de la géographie Egyptienne n’est pas obligatoirement mon fort. Les auteurs n’oublient pas non plus l’humour principalement à travers la représentation de ces dieux et
de leurs comportements qui se révèlent principalement délirant, surtout par exemple, j’avoue, la représentation de Seth en mafiosi.

Concernant les personnages, finalement on s’accroche vite au personnage principal, ce détective limite looser qui ne cherche qu’à profiter de la vie à moindre frais et à siroter son whisky dans un bon fauteuil. Il se révèle attachant et surprenant et possède un petit air, j’ai trouvé, de Harry Dresden. Mais voilà il ne faut pas oublier non plus tous ces personnages secondaires qui se révèlent vraiment être des protagonistes hauts en couleurs, pleins de verves et de réparties et qui ne manquent pas de rendre les aventures du héros plus palpitantes et pleines d’humour que ce soit, comme je l’ai déjà dit, les dieux, mais aussi les différentes aides et associés que va rencontrer notre détective au cours de ses enquêtes.

La plume à quatre mains des auteurs se révèlent vraiment simple, entrainante, sachant nous plonger dans ces aventures avec facilité et sachant jongler entre les passages nerveux, rythmé et efficaces, mais aussi des passages plus calmes et nuancés ou encore plus humoristiques. Au final on sent que les auteurs se sont amusés et ont clairement voulu amuser le lecteur, ce qui se ressent tout au long du roman dont on a parfois du mal à lâcher tant il se révèle drôle et plein de vie malgré, certes, quelques points qui m’ont dérangé comme certaines facilités et quelques répétitions, mais rien de vraiment dérangeant. Dans tous les cas je lirai la suite avec plaisir et j’ai hâte de savoir ce que va nous réserver le tome deux qui sort le mois prochain abandonnant les enquêtes courtes pour un roman avec une seule enquête.

En résumé : J’ai passé un vraiment bon moment de lecture avec ce roman qui regroupe plusieurs enquêtes de Lasser le détective. L’histoire se révèle simple et efficace nous emportant facilement dans les aventures du héros, une histoire sans temps morts et pleines de surprises, mais qui voilà, par moment, tombe peut être un peu dans la facilité que ce soit dans la révélation d’indice ou par les témoins qui tombent au bon moment. De plus je reproche aussi peut être une légère répétition dans la présentation des personnages, mais voilà rien de dérangeant tant l’histoire se révèle agréable, pleine d’humour et efficace, le tout porté par un univers, mélange des genres qui se révèle intéressant et passionnant à découvrir. On s’attache facilement au héros un peu looser qui possède un petit air d’Harry Dresden et il est bien porté par des personnages secondaires pleins de mordants et hauts en couleurs. La plume à quatre mains des auteurs se révèlent simple et efficace et je lirai la suite des aventures de Lasser avec grand plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

Les Tangences Divines – Franck Ferric

les-tangences-divines Résumé :Lorsque Théodule, égoutier à Paris, décide de lever le pied sur un job qui l’épuise et une vie de couple bancale, il espère pouvoir se la couler douce un moment. Mais c’est sans compter sur l’arrivée de deux vieilles gloires décaties persuadées que leur salut tient à la redécouverte d’un dieu antique, qui viennent frapper à sa porte pour le contraindre à leur prêter main forte.

Embringué dans une histoire qui le concerne sans doute plus qu’il ne l’imagine, l’égoutier croisera des nains ratatinés, des dieux amateurs de blues, des déchus à tête de chacal et des nymphes
rapiécées. Autant de guides splendides et misérables, qui le conduiront aux confins des tangences divines.

Une chose est certaine : si les dieux de jadis ont salement perdu de leur superbe, ce sont toujours de fieffés escrocs.

Edition : Edition du Riez

 

Mon Avis : J’ai découvert Franck Ferric il y a quelques années, au festival des Imaginales, où il était venu présenter La Loi du Désert, un roman qui nous offrait un voyage vraiment intéressant et poétique à travers un récit post-apocalyptique réfléchi et intelligent (retrouvez ma chronique ici). Je me suis donc facilement laissé tenter, lors des dernières Futuriales, par son dernier roman dont la quatrième de couverture, faisant revenir les dieux dans notre monde, ne manquait pas d’attrait. Puis il faut bien l’avouer la couverture, illustrée de nouveau par B., est encore une fois vraiment réussie et possède un côté sombre et froid qui donne vraiment envie d’en savoir plus.

Que dire de ce roman, j’avoue j’en sors avec un sentiment certes positif et agréable mais, voilà, je suis loin d’avoir été complètement conquis comme j’ai pu l’être par exemple avec La Loi du Désert. Déjà, il faut bien l’avouer, j’ai eu du mal au début du roman, la faute en grande partie au personnage de Théodule dont j’ai eu un peu de mal à vraiment m’accrocher, voir même parfois m’intéresser. Pourtant, l’idée de l’auteur de nous présenter un mec banal au possible est bonne et, il faut l’avouer, peu utilisée dans les livres, mais voilà au lieu de nous présenter un personnage banal on tombe parfois dans la caricature de ce qu’on peut appeler limite un « beauf », l’homme qui après sa journée boulot et regarde la tv en slip un saucisson à la main et qui subit tout et n’importe quoi, comme par exemple un mariage en perdition avec une femme plus autoritaire qu’autre chose, sans jamais vraiment se plaindre, râler ou tenter quoi que ce soit. J’ai trouvé les ficelles trop grosses et parfois un peu extrême, ce qui fait qu’on regarde un peu ce personnage de loin, sans jamais vraiment s’attacher à lui ou complètement l’apprécier.

Pourtant l’histoire ne manque pas de charme, mais aussi d’originalité et d’imagination avec ses dieux revenus sur terre, surtout aussi cet univers qui nous est présenté à travers le travail d’égoutier de notre héros que j’ai trouvé vraiment intéressant à découvrir et qui, finalement, offre un certain charme pour le cadre, certes un peu claustrophobe, de l’histoire, mais qui colle parfaitement à l’histoire je trouve. De plus ces dieux manipulateurs, fieffés menteurs et filous qui ne cherchent que leurs intérêts personnels sont vraiment intéressants à découvrir et à suivre leurs manipulations et leurs trahisons. Alors, bien sûr, l’auteur n’est pas le premier à nous présenter les dieux de cette façon, mais il a réussi à se les approprier et les intégrer facilement dans cette histoire et dans notre monde le tout sans jamais perturber ou ennuyer le lecteur.

Mais voilà le problème est que ces points, qui rendent cette histoire vraiment captivante et intéressante à découvrir, sont contrebalancés par quelques aspects qui m’ont dérangé lors de ma lecture de ce livre, en plus du personnage principal avec qui on met un peu de temps à accrocher. Déjà premièrement j’ai eu un problème avec les descriptions, car autant des fois l’auteur sait nous transporter dans son univers et dans son monde avec des descriptions un minimum soutenues et possédants une certaine poésie, autant il peut nous offrir des descriptions de choses banales qui traînent en longueur et fait qu’on se déconnecte un peu, on est peu intéressé de savoir que notre héros mange un pomme ou fait cuire des haricots sur une plaque chauffante. Enfin, autre point qui m’a dérangé c’est cette fin abrupte, surtout concernant le passage sur les dieux et la quête de notre héros. Un peu comme si l’auteur délaissait son histoire première pour se consacrer pleinement à un message plus philosophique qu’il cherche à faire passer.

Concernant les personnages, comme je l’ai déjà dit au début, j’ai eu un peu de mal à pleinement m’accrocher à Théodule et il faut un peu de temps, le temps que la quête s’installe pour que je me
passionne doucement à ce personnage et ces aventures. Concernant les autres personnages je les ai trouvés intéressants et surtout assez hétéroclites, que ce soit son collègue égoutier grand black amoureux de Jazz, ou bien Sylène le vagabond amoureux de l’alcool ou bien encore Echo cette déesse écorchée; ils nous offrent une palette de personnages qui se révèlent plaisants à découvrir et à suivre. Mais surtout c’est la façon dont l’auteur a fait survivre et adapter ses anciens dieux dans notre monde actuel que j’ai trouvé vraiment intéressant.

La plume de l’auteur est toujours aussi intéressante, efficace et possède toujours une certaine poésie même si comme je l’ai dit, parfois, elle se perd dans des descriptions parfois inutiles. On se laisse tout de même un minimum emporter par ce roman qui se révèle plaisant à lire. Puis comme à son habitude avec l’auteur, c’est surtout le chemin qui compte, un chemin qui nous montre un monde amorphe, en pleine déperdition où il est important de profiter pleinement de la vie. Cette philosophie se démarque vraiment dans le dernier chapitre qui se révèle vraiment profond, magique, sombre et passionnant. Mais voilà, dommage que le chemin que nous offre l’auteur soit parfois laborieux et que l’auteur brusque sa fin sur la quête de notre héros sans offrir obligatoirement toutes les réponses pour se consacrer sur sa philosophie. Un livre sympathique qui aurait pu être plus, je pense, sans ses quelques défauts.

En Résumé : J’ai passé un sympathique moment avec ce roman qui nous offre une histoire qui ne manque pas d’originalité, d’imagination et de charme qui nous plonge dans des anciens dieux en fin de vie qui lutte pour essayer de survivre face à un monde qui change et évolue. Mais voilà autant l’auteur sait nous offrir des descriptions passionnantes et poétiques autant des fois elles paraissent un peu inutiles et lourdes, de plus l’auteur nous offre une conclusion vraiment abrupte ce qui est dommage. Concernant les personnages j’ai eu du mal à m’attacher à Théodule, surtout au début, l’auteur cherchant à nous présenter un héros normal mais qui se révèle un peu trop fataliste, subissant trop les évènements sans jamais remettre en cause ou se plaindre. Par contres les autres personnages offrent un panel de personnalités intéressantes. Le style de l’auteur est intéressant et possède une certaine poésie et comme d’habitude avec l’auteur le chemin compte plus que la finalité, mais dommage finalement que ce chemin soit parfois laborieux et que la fin soit trop abrupte. Une lecture agréable.

 

Ma Note : 7/10

The City & The City – China Miéville

the-city-the-city Résumé : Les habitants de Besźel et d’Ul Qoma, villes doubles partageant le même territoire, ont interdiction absolue d’entrer en contact avec leurs voisins. La moindre infraction à cette règle déclenche l’intervention de la Rupture, une force de police secrète dont tous redoutent l’efficacité impitoyable. Quand le cadavre d’une inconnue est découvert dans un terrain vague de Besźel, l’inspecteur Tyador Borlu comprend vite que ses ennuis ne font que commencer. Non seulement la jeune femme, étudiante en archéologie, a été tuée à Ul Qoma, mais ses recherches inquiétaient jusqu’aux plus hautes sphères. Et menaçaient de mettre en danger l’équilibre précaire entre les deux villes…

Edition : Fleuve Noir

 

Mon Avis : Bon, il faut bien l’avouer, depuis le temps que j’entends parler et que j’ai envie de lire un China Miéville il a fallu attendre ce livre pour que je me lance enfin. Honte à moi, surtout avec tout le bien que j’entends de cet auteur je ne comprends vraiment pas comment j’ai fait pour ne pas me laisser tenter avant. Mais voilà chose faite et c’est avec the City & the City que je découvre l’auteur. Il faut bien l’avouer le quatrième de couverture ne manque pas d’intriguer et de donner envie de le découvrir. L’illustration de couverture est sympathique même si je la trouve un peu passe partout.

Plonger dans ce livre c’est se plonger dans un policier, sombre, noir, alambiqué et aux multiples facettes qui va rapidement happer le lecteur. En effet qui a tué cette jeune fille et pourquoi? voilà la principale question. Une intrigue d’une densité et d’une complexité qui se révèle parfaitement maîtrisée par l’auteur qui ne laisse rien au hasard et sait emporter le lecteur à travers les différents chemins tortueux et les impasses qui vont amener à résoudre ce meurtre sordide. Et même si l’auteur ne révolutionne pas le genre du thriller il nous offre quand même une histoire vraiment efficace, mélangeant surprise et rebondissements et plus on a l’impression de s’approcher de la vérité plus on se rend compte qu’on se trompe et qu’on se fait manipuler de façon passionnante. Si l’auteur s’était arrêté à son idée de polar noir, certes il aurait obtenu un bon livre proche de certains grands classiques, mais voilà il a trouvé une idée vraiment originale qui va vraiment amener son livre à un niveau au-dessus.

Son idée c’est cette ville, ou plutôt ces deux villes imbriquées l’une dans l’autre, mais qui ont interdiction de partager aucun contact sous peine de tomber sur la rupture. Et c’est cette idée qui rend vraiment ce roman encore plus passionnant, car il modifie complètement la vision qu’on a d’une ville. La Rupture ajoute un aspect intriguant, mais aussi un aspect surnaturel vraiment plaisant, bien amené et efficace à toute l’histoire. L’auteur a aussi fortement travaillé tout ce qui concerne les deux villes, que ce soit leurs cultures, leurs modes, leurs systèmes de justice ou autres les deux villes n’ont rien en commun et sont pourtant si proches. De plus l’idée rappelle certains aspects de l’histoire comme certaines villes, voir même certains pays, qui ont tenté de se séparer de leurs voisins par un mur et pousse à la réflexion. Mais voilà cette idée n’est pas tout de suite facile à appréhender dans le roman, elle se révèle complexe par l’utilisation d’un vocabulaire différent, mais rien de bien méchant ou de compliqué et une fois qu’on a compris le truc on ne peut plus lâcher ce roman dont la tension monte au fil des pages pour aboutir à un final vraiment efficace.

Les personnages sont vraiment intéressants même s’ils restent assez classiques, avec un inspecteur Borlù qui se révèle un inspecteur de métier, sans aucune conviction politique ni de véritable vie personnelle et qui va simplement chercher à rendre justice à cette jeune fille, Corwi la collège de l’inspecteur qui va se retrouver dans cette enquête un peu par la force des choses mais qui va s’impliquer pleinement ou encore Dhatt, l’inspecteur de l’autre ville aux méthodes assez spéciales, mais qui va finalement suivre Borlù. Chaque personnage a sa propre personnalité, son propre caractère et surtout ses propres influences ce qui va modifier leurs vues sur le dossier, mais surtout ils se révèlent vraiment attachants et passionnants à suivre tout au long du roman.

Le style de l’auteur est vraiment passionnant et prenant et il arrive vraiment à jouer avec le lecteur au fil des pages, sachant placer aux bons moments les surprises et rebondissements pour vraiment faire qu’on se retrouve emporter par ce roman. Le vocabulaire nouveau lié à ces villes imbriquées ajoute un charme supplémentaire à l’histoire et vient rendre solide et crédible cette idée que l’auteur nous dévoile. On se retrouve avec un roman qui mélange les genres avec efficacité et qui nous offre une histoire vraiment différente, alors bien sûr l’auteur s’offre une ou deux légère facilités, surtout dans la façon dont Datt accepte les choses, mais rien de vraiment dérangeant. Un roman surprenant du début à la fin qui devrait contenter les amoureux de Thriller aussi bien que ceux du fantastique sous peine d’accepter l’idée principale de ces deux villes.

En résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous offre un thriller vraiment efficace, bien mené et véritablement complexe du début à la fin, mais voilà ce qui fait la réussite de ce roman, à mon avis, c’est cette idée sur ces deux villes imbriquées mais qui ne doivent avoir aucun contact sous peine de Rompre. Un mélange des genres qui nous offre un roman vraiment original et passionnant. Les personnages se révèlent vraiment travaillés, denses et complexes, mais surtout on s’attache facilement à eux au fil des pages. Le style de l’auteur est vraiment riche et passionnant et nous plonge avec facilité dans son roman qui, certes demande un peu de concentration au début, mais une fois emporté on ne peut plus le lâcher. Alors, certes, l’auteur s’offre quand même une ou deux légères facilités mais franchement rien de dérangeant tant on est emporter par ce roman. Selon moi un livre à découvrir.

 

Ma Note : 8,5/10

Vivants – Isaac Marion

vivantsRésumé : R est un zombie. Il n’a pas de nom, pas de souvenirs, pas de pouls. Mais il rêve.
Dans les ruines d’une ville dévastée, R rencontre Julie. Elle est vivante, palpitante. C’est un jaillissement de couleurs dans un camaïeu de gris. Et sans vraiment savoir pourquoi, R choisit de ne pas la tuer. C’est le début d’une étrange relation, à la fois tendre et dangereuse.
Ce n’était jamais arrivé. R bafoue les règles des Vivants et des Morts.
Il veut respirer de nouveau, il veut vivre, et Julie va l’aider. Mais leur monde ne se laissera pas transformer sans combattre.

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Moi qui suis un fan de toute la littérature sur les zombies j’ai mis un peu de temps pour me lancer dans la lecture de ce roman, il faut dire que le livre nous présente tout de même une histoire d’amour entre un zombie et une humaine et j’avais un peu peur de tomber dans le rose bonbon et la romance sirupeuse au profit de tout le reste. Mais voilà les différentes chroniques, plus que positives, ont fait que j’ai finalement fait entrer ce livre dans ma PAL. En tout cas je trouve à la couverture un certain côté hypnotique qui attire l’œil, dommage qu’elle soit « polluée » par ces phrases d’accroches que je trouve inutile.

Après lecture je trouve que ce roman peut se séparer en deux parties de niveaux différents. La première partie nous permet de découvrir l’univers des zombies à travers le personnage principal qu’est R. On se rend vite compte que les zombies ne sont pas que des coquilles vides, c’est un peu comme découvrir Je Suis une Légende, mais de l’autre côté et avec des zombies. Un jour tout va changer pour R, il ne va pas pouvoir tuer une jeune fille, Julie, après pourtant avoir dévoré son petit ami. Cette première partie se révèle vraiment efficace et bien menée sur un rythme entrainant et intriguant où l’auteur nous dévoile des zombies moins monstrueux qu’on pourrait le croire. Des êtres, certes simplistes, mais qui ont un système de pensées, d’expressions et qui possèdent aussi une sorte de société, loin des fameux monstres qu’ils sont d’habitude dans les livres. C’est ce point de vue, assez original, sur les zombies qui fait qu’on se laisse facilement intriguer, surprendre et emporter par ce roman; ce microcosme développé de cette tribu de zombie qui va se révéler perturber par la rencontre entre R et Julie. Une rencontre vraiment intéressante, bien amenée, surprenante et aussi d’une certaine façon drôle par certains aspects comme par exemple l’intégration dans la communauté de zombies.

La seconde partie va se consacrer cette fois sur l’effet inverse, le zombie R qui va se retrouver dans la communauté humaine pour essayer de retrouver Julie, et là cette partie, sans être non plus catastrophique, m’a parue clairement manquer de densité, de complexité. Certes elle est légère, possède son humour et quelques axes de réflexions sur une humanité en perdition, mais voilà l’auteur reste focalisé sur la relation Julie/R et oublie une grande partie du background qu’il met en place autour. Soit on se révèle fasciné par cet amour impossible, et donc on se passionne pour cette seconde partie, soit on trouve cette histoire sympathique et on se retrouve frustré par un grand manque d’explications sur tout ce qu’il y a autour. Je me suis retrouvé dans cette seconde catégorie. Lauteur a aussi clairement éviter le côté romance sirupeuse et je trouve ça bien, il construit une véritable relation entre ces deux êtres. L’auteur, par contre, nous offre une conclusion offrant un tel espoir et finissant tellement bien que, j’avoue, j’ai eu un peu de mal à complètement adhérer, même si je comprends parfaitement que ce genre de conclusion ultra positive puisse plaire.

Concernant les personnages je dois dire que R et Julie sont vraiment des personnages intéressants et attachants et ils se révèlent être des points forts du roman car, autant le dire tout de suite, vous n’accrochez pas à ces personnages, peu de chance d’apprécier le livre. R est touchant car il est un zombie, il sait ce qu’il est et que pour vivre il doit manger des humains, mais il
possède une certaine dualité, on retrouve en lui des traces d’humains, comme sa capacité à s’émerveiller d’un rire, d’une musique ou autres. Son évolution et sa façon de retourner vers cette humanité est bien traitée, même si par moment elle évolue de façon un peu trop simpliste. Concernant Julie on retrouve le personnage plus classique d’une adolescente pleine de rêves dans un monde d’apocalypse, mais il se révèle intéressant malgré qu’il soit éclipsé par R. Je suis assez mitigé concernant les personnages secondaires, certains se révèlent intéressant mais d’autres sont assez simples, voir même parfois caricaturaux, pas qu’ils ne servent à rien, mais servent juste de faire valoir aux personnages principaux dans leurs aventures et leurs péripéties.

Le style de l’auteur est vraiment simple, prenant et possède une certaine poésie, principalement dans la découverte du personnage de R et de sa relation avec Julie. Le coup de force de l’auteur est d’offrir un texte original tout en gardant les codes du genre et sans jamais tomber dans le gnan-gnan, même si, comme je l’ai dit, le livre possède tout de même ces défauts comme ce background peu développé et le fait que l’auteur tombe un peu dans le mielleux pour sa conclusion. Au final un livre agréable, léger qui, certes, ne restera pas dans mes annales mais m’a fait passer un agréable moment avec une histoire un peu différente sur les zombies (même si la love story zombie a déjà connu quelques passages au ciné plus ou moins réussis).

En résumé : J’ai passé un agréable moment avec ce livre qui nous offre une histoire originale proposant une relation différente entre les zombies et les hommes. Une histoire assez efficace et prenante, mais il est dommage, je trouve, que l’auteur ne développe pas plus tout ce qu’il y a autour surtout qu’il lance certains axes intéressants qui restent sans réponses. Les personnages principaux sont vraiment un des points forts de l’histoire, surtout R le zombie qui possède cette part d’humanité, mais concernant les personnages secondaires je suis plus mitigé avers certains personnages forts mais d’autres beaucoup plus simplistes voir caricaturaux par moments, mais bon là-dessus rien de gênant. Le style de l’auteur reste simple, efficace et possède une certaine poésie surtout dans la découverte de R et de son monde. Une lecture agréable, sans doute pas la plus mémorable, mais de quoi passer moment vraiment sympathique.

 

Ma Note : 7/10

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