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Le Diable est au Piano – Léo Henry

le diable est au pianoRésumé : 1844 : le sorcier Aleister Crowley, revenu dans le temps, offre à Edgar Poe son plus fameux poème. 1927 : Blaise Cendrars et Corto Maltese passent les fêtes à Rio sur la piste d’un serial killer. 1936 : George Orwell et Indiana Jones s’allient contre le fascisme espagnol. En des temps plus incertains, on exhume des textes inédits du cerveau d’écrivains comateux, on se rend à Prague pour surmonter ses phobies littéraires ou on échange, avec le Diable, son talent contre une âme (et non l’inverse). On trouvera aussi, dans ce recueil de nouvelles fantastiques, fantasques, borderlines ou pleinement réalistes (souvent les plus étranges) : une machine à piéger les paroles, un pionnier de l’aviation, des pirates surinamiens, des dieux égyptiens et hindous, des filles peu vêtues (dont une est un robot), des explorateurs de terres lointaines, des fous de toutes sortes et quelques vrais fantômes.

Edition : La Volte

 

Mon Avis : De Léo Henry je ne connaissais finalement que peu de chose, seulement deux nouvelles que j’avais lues et qui m’avaient bien accrochées. Une dans le Bifrost sur G.R.R Martin et une autre dans le recueil sur La Guerre (ma chronique du recueil ici). Puis un jour je suis tombé sur cette couverture, illustrée par Stéphane Perger, qui m’a vraiment accroché et je suis reparti avec ce recueil qui me permettait aussi de découvrir un peu plus l’auteur. À noter que ce recueil comporte vingt nouvelles.

Révélations du Prince de Feu : Cette nouvelle nous plonge dans une histoire policière sur fond de mysticisme brésilien et le tout est porté par Blaise Cendrars et Corto Maltese. Une histoire vraiment noire, dense et complexe mais que j’ai trouvé par moment un peu lourde. De plus le mélange de réalité et fiction avec les différents personnages ne m’a pas accroché.

Quand j’ai voulu ôter le masque, il collait à mon visage : Un texte qui plonge dans le fantastique et vient nous présenter la vérité sur Poe. Un texte court, agréable, mais qui selon moi est vite lu, vite oublié, malgré toutes les qualités de l’écriture.

Je suis de mon enfance comme d’un pays : Une nouvelle qui va nous plonger dans la vie de Saint-Exupéry, un très beau texte, efficace, captivant, poignant et émouvant. Un des seuls qui a réussi à m’émouvoir et m’accrocher dans ces textes « hommages ».

L’Invention de Guthmann : J’avoue être resté plutôt de marbre face à ce texte qui est pourtant écrit de façon fascinante et passionnante, mais qui n’a jamais  réussi à vraiment me happer. Comme s’il me manquait des clés de compréhension.

Indiana Jones et la phalange du troisième secret : Un texte hommage à l’aventurier, où l’auteur mélange fiction et réalité (Jones rencontrant Orwell par exemple) et surtout offre une critique froide sur l’absence de conviction politique de l’archéologue. C’est plein d’aventures mais j’avoue j’accroche jamais à ce genre particulier de textes.

Kiss kiss, bang bang : De nouveau un texte hommage, mais cette fois à James Bond. J’ai un peu plus accroché à cette nouvelle, principalement parce que James Bond n’en est pas le héros, mais plus la victime qui se retrouve figé dans une sorte d’immortalité cinématographique qui le détruit.

Fragments retrouvés dans une poubelle de salle de bains, hôtel Venceslau, chambre 604 : On retrouve ici un texte sympathique, qui revisite en rendant hommage à sa façon la Métamorphose de Kafka. Agréable, surprenant qui offre un divertissement agréable sans non plus se révéler exceptionnel.

Je me permets de faire une digression pour essayer d’ajouter un élément de compréhension au fait que je n’ai pas vraiment accroché à ces premiers textes. En effet, je n’ai jamais été passionné par les écrits qui rendent hommage à tel personnage connu ou de fiction en le reprenant et lui offrant une nouvelle histoire, une nouvelle aventure.

Un festin de pierre : Une belle nouvelle, qui nous offre un axe de réflexion vraiment intéressant sur la ville et son absence de besoin des hommes pour vivre, évoluer et exister. Peut-être un peu court mais vraiment poétique et captivant.

Soixante-dix-huit pin-up : Un texte mineur du recueil, qui vient conter la vie et la nostalgie d’un condamné qui va vire ses relations à travers le papier glacé des pin-up. Frustrant, car trop court, j’en attendais plus.

À bord du Gergelim : Une attaque pirate bien écrite, efficace et nerveuse le tout accompagné de rebondissements mais dont la conclusion, je l’avoue, m’a échappé.

Nataraja : Un texte que j’ai trouvé très beau, qui sous ses airs d’un conte hindou nous présentent la lutte entre deux divinités, tout en élevant le problème à l’univers industriel, à l’environnement tout en montrant la problématique du cycle répétitif des actions. Un texte réussi et efficace.

L’Envers du Diable : Cette nouvelle se révèle être une variation vraiment réussie sur le thème de Faust et de l’âme avec la plongée en abime d’un rocker. Un texte plein de surprises, fascinant et très bien écrit, offrant une conclusion de renouveau vraiment surprenante.

Arbre sec, arbre seul : Une nouvelle qui propose de plonger le lecteur dans le thème de la folie et ses variations, le tout se révélant fascinant, déroutant et écrit de façon captivante.

Supplément au Bibliophage (1994 -2003) : Une nouvelle au style différent, qui nous présente la biographie de trois personnages différents, le tout dévoilant en toile de fond une histoire sur le Bibliophage. Un texte déroutant, surprenant dans sa façon de présenter l’histoire, mais frustrante, donnant envie d’en savoir plus.

Les trois livres qu’Absalon Nathan n’écrira jamais : Une nouvelle vraiment réussie dans un futur fascinant ou on peut mesurer le potentiel de créativité d’une personne ou plonger dans l’esprit d’une personne. Un texte passionnant sur l’écriture, le travail de création et la peur qui l’entoure. Une excellente nouvelle.

Goudron mouillé, prière dérisoire : On retrouve ici un texte vraiment poignant qui rend hommage à une personne chère à l’auteur et offre une belle réflexion sur le deuil et son acceptation.

Laisse couler, bonhomme : Un texte vraiment nébuleux dont j’avoue, je n’ai jamais vraiment réussi à rentrer dedans.

La  pelle et le pétrin : Une nouvelle nous plongeant dans un monde futuriste où l’obtention d’un enfant passe par une loterie. Une réflexion sur la difficulté d’avoir un enfant qui aurait pu se révéler intéressante, mais qui au final est frustrante tant l’auteur se laisse parfois trop porter par ses chemins cryptiques que par le récit.

Sur le chemin du retour : Texte déjà lu et chronique dans l’anthologie La Guerre, Anthologie d’une Belligérance. Une seconde lecture toujours aussi intéressante.

Au carrefour agenouillé : Une nouvelle intéressante dans un  univers SF western ou vivent robots et humains. Un texte qui ne manque pas de charme et d’attrait, mais qui, après la dernière page tournée, demande à en savoir plus ce qui est frustrant. L’auteur devrait d’ailleurs retourner dans cet univers.

 

Ce qui fascinant, une fois la dernière page de ce recueil tournée, c’est le travail d’écriture de l’auteur qui possède toujours ce côté, captivant, dense, poétique tout en étant déroutant et parfois même dérangeant. On sent bien que l’auteur aime la plume et l’écriture, mais que le tout n’est pas facile. Pourtant je ressors de ma lecture avec un avis je dirai mitigé. La faute peut-être a la grande diversité des textes qui offre ainsi une première partie de récits « hommages »,  chose dont je n’accroche pas, ce qui a pu m’influencer pour la suite. Il m’est aussi arrivé d’être dérouté ou frustré devant certains textes, ce qui est dommage. Et pourtant, ce recueil regorge aussi de quelques pépites qui, à elles seules, méritent d’être découvertes. En tout cas le style particulier de l’auteur m’a accroché et même si tous les textes ne m’ont pas captivé je lirai d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’avoue ressortir de ma lecture avec un sentiment mitigé concernant ce recueil de vingt nouvelles. Déjà, la première partie repose sur des textes hommages à des personnes ayant existé ou fictives, histoire dont je n’accroche jamais vraiment. Ajouter à cela un aspect parfois frustrant de certains textes dont on aurait aimé en savoir plus, ou d’autres dont le style est magnifique, mais qui se révèlent trop nébuleux pour vraiment rentrer dedans, vous comprendrez que je n’ai pas vraiment accroché à près d’un tiers des nouvelles. Et pourtant je ressors fasciner par le style de l’auteur dense, d’une grande complexité, réfléchi et qui se révèle fascinant. Ne vous trompez pas non plus, il y a aussi d’excellents textes dans ce recueil et qui valent d’être découverts. Peut-être que si je n’avais pas buté sur cette première partie mon avis aurait été différent. En tout cas je lirai d’autres écrits de l’auteur, car même si tous les textes ne m’ont pas convaincu, il y a un quelque chose qui m’a tout de même clairement accroché.

 

Ma Note : 6,5/10

 

chalengeChallenge JLNN 14ème lecture

L’Homme qui Dessinait des Chats – Michael Marshall

l'homme qui dessinait des chatsRésumé : Thriller, horreur, fantastique, littérature générale ou science-fiction, aucun genre n’est à l’abri de son imaginaire. Car c’est par la forme courte que Michael Marshall s’est d’abord illustré, remportant prix littéraire sur prix littéraire, et il y est toujours fidèle – entre chaque roman il continue de produire des nouvelles, incapable de faire taire ses mains ni cette voix si unique qui est la sienne, impressionnant jusqu’à Stephen King lui-même, pourtant roi de l’exercice.
À travers des aspects aussi quotidiens qu’Internet, la vie de couple ou un homme qui dessine des chats à la craie sur le sol, Michael Marshall ne souhaite qu’une chose : vous toucher au plus profond. Car qui sait ce que l’homme cache en son sein ?

Edition : Bragelonne

 

Mon Avis : Ce livre a longtemps fait partie des dinosaures de ma PAL, c’est bien simple, il était déjà dans ma PAL avant même la création de ce blog. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai mis si longtemps à me lancer dans la lecture de ce recueil de nouvelles, surtout que Avance Rapide, le Roman de l’auteur, m’avait vraiment convaincu (ma chronique ici). Mais voilà certains livres, à force de temps et d’attente, prennent un peu le statut d’épouvantail et il a fallu que je décide de me secouer pour sortir ce livre de ma PAL. À noter l’illustration de couverture qui se révèle sympathique, mais rien d’exceptionnel non plus. Ce livre comprend 30 nouvelles, ne pouvant pas chroniquer chaque nouvelle (trop long) je vais tenter une chronique globale.

En tout cas j’ai bien fait de dépasser mon appréhension, car je ressors de ma lecture de ce recueil en ayant passé un très bon moment. En effet ces trente nouvelles permettent clairement de se rendre compte de la diversité des écrits de l’auteur et surtout la diversité de genres, l’auteur nous proposant des textes qui peuvent aussi bien se considérer de Science-Fiction, de Fantastique, de Thriller ou encore d’Horreur. Surtout il arrive vraiment à rendre ses nouvelles vraiment passionnantes, intelligentes et efficaces, forçant souvent le lecteur à se remettre en question ou bien à remettre en question certaines considérations. Ce qui fascine surtout c’est la capacité de l’auteur, au fil des récits, à faire basculer une situation tout ce qu’il y a de plus normal vers quelque chose de plus inquiétant, surprenant et de plus dérangeant. On est vraiment happé par ce qui arrive aux différents personnages et on se demande même souvent vers où il nous emporte avant d’être surpris par la conclusion.

L’auteur arrive vraiment à faire entrer le lecteur dans une diversité d’univers vraiment intéressant, qu’on soit dans une ville morte, sur un vaisseau spatial ou à Londres on se retrouve captivé en quelques lignes à peine. Concernant les personnages là aussi l’auteur arrive à offrir des personnages totalement différents, on les aime ou on les déteste, mais quoi qu’il arrive il nous plonge dans leurs aventures. Des héros qui souvent, par la force des choses et des évènements, subissent plus qu’ils ne peuvent agir. Ils se révèlent souvent complexes et soignés avec leurs émotions et leurs besoins.

Au final c’est surtout la capacité de l’auteur à offrir, en quelques pages, des textes denses, souvent angoissants, souvent réfléchis, parfois drôles mais vraiment passionnants. Certains des textes risquent d’ailleurs d’en marquer plus d’un tant l’auteur arrive à faire monter la tension et à surprendre le lecteur. L’auteur sait vraiment jouer avec les rebondissements et les retournements de situations pour ne jamais ennuyer le lecteur.

Alors, bien entendu, certains textes se révèlent un peu en dessous du niveau affiché par ce recueil et certaines conclusions un peu précipitées, mais rien de bien méchant non plus. Parfois les textes ont aussi un peu vieilli et risquent de ne pas toujours être compris par tout le lectorat, ou encore certains textes se révèlent parfois un peu trop classique pour complètement marquer ou étonner le lecteur. Une fois j’ai même eu l’impression de ne pas avoir les bonnes connaissances culturelles pour vraiment me fasciner à l’histoire. Mais au final il ne s’agit que de quelques textes un peu moins bon et devant la qualité du livre on oublie rapidement ces légers désagréments.

La plume de l’auteur se révèle vraiment dense, efficace et captivante, mais surtout vient adapter sa façon de présenter l’histoire au récit raconté. Il arrive vraiment en quelques mots à décrire un monde, une histoire et des personnages qui paraissent crédibles et passionnants et offre aussi des hommages intéressants à des auteurs comme Lovecraft ou King. Au final je suis bien content de m’être lancé dans la lecture de ce recueil de nouvelles, car même si tous les textes ne sont pas au même niveau j’ai vraiment passé un très bon moment de lecture avec ces nouvelles, souvent exigeantes, réfléchies, intelligentes et denses qui se savourent avec plaisir. Je vais continuer à découvrir cet auteur en tout cas.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de trente nouvelles de l’auteur qui offre des textes vraiment diversifiés, allant du fantastique à l’horreur en passant par la SF, mais qui surtout se révèlent denses, soignés et fascinants à découvrir. Il arrive vraiment à happer le lecteur et à nous faire plonger dans une histoire passionnante en quelques mots. Les différents personnages et univers construits au fil des récits se révèlent toujours efficaces et captivants. Surtout l’auteur offre des textes qui font réfléchir et surprennent vraiment. La plume de l’auteur s’adapte à chaque récit et se révèle plaisante et intéressante. Alors, bien sûr tous les textes ne sont pas au même niveaux et certains se révèlent un ton en dessous, mais au final on a un recueil plus que solide qui mérite, selon moi, d’être découvert. Je lirai d’autres récits de l’auteur sans soucis.

 

Ma Note : 8/10

 

chalengeChallenge JLNN 12ème lecture

Ainsi Naissent les Fantômes – Lisa Tuttle

ainsi naissent les fantomesRésumé : « En 2004, j’ouvrais mon recueil Serpentine sur cette dédicace : À Lisa Tuttle, dont les livres m’ont appris que les plus effrayants des fantômes sont ceux qu’on porte en soi. Ils étaient toujours là, ces fantômes : entre les pages des textes que je découvrais en cherchant la matière qui composerait ce recueil. »
Mélanie Fazi

Edition : Dystopia

 

Mon avis : La première fois que j’ai entendu parler de Lisa Tuttle c’est justement par la dédicace de Mélanie Fazi dans son recueil Serpentine, mais je n’ai jamais eu la chance de pouvoir lire un texte de cette auteur. Il a fallu attendre que la maison d’édition Dystopia publie un recueil de nouvelles pour qu’enfin je franchisse le pas et que je fasse entrer ce livre dans ma PAL. Surtout qu’il faut aussi admettre que la couverture, illustrée par Stéphane Perger, est vraiment magnifique, je trouve, et donne encore plus envie de faire entrer ce livre dans sa bibliothèque. On retrouve dans ce livre six nouvelles.

Rêves Captifs : Ce texte, qui vient ouvrir le recueil, met tout de suite dans l’ambiance. Il s’agit d’un texte, fort, percutant et surprenant qui vient nous conter la vie d’une jeune fille qui a été séquestrée et qui a réussi à s’évader de façon surprenante. L’auteur fait monter lentement la tension au fil des pages, joue avec le lecteur et arrive à nous plonger efficacement dans l’histoire de cette fillette ce qui fait qu’on s’accroche vraiment à elle, à ses espoirs, ses envies et dont la conclusion vient nous percuter, nous ramener sur terre avec force. Une conclusion bouleversante, perturbante, mais parfaitement maîtrisée et qui montre directement au lecteur à quoi il doit s’attendre à travers ce recueil. Pour les contes de fées faut aller voir ailleurs. Un texte sombre, accrocheur et qui piège efficacement le lecteur dans sa toile.

L’Heure en Plus : Cette nouvelle part d’un postulat que tout le monde rêve d’avoir, une heure en plus dans une journée sans que cela ne lui coute rien. Ici la nouvelle nous raconte l’histoire d’une jeune femme qui va découvrir un pièce secrète où elle peut gagner cette heure en plus pour écrire. Mais voilà rien n’est jamais gratuit et cette pièce possède son propre univers. Un texte vraiment surprenant qui vient justement mettre en dualité le besoin de temps personnel et le temps pour les tâches quotidiennes et le tout de façon fantastique et intelligente. On a vraiment l’impression que l’auteur s’est vraiment impliqué dans ce texte, nous offrant peut être son expérience ce qui donne l’impression d’ajouter une touche de véracité dans cette nouvelle. Une nouvelle intimiste, efficace et qui se révèle passionnante et à la conclusion surprenante.

Le Remède : Le remède est une nouvelle qui se base sur le postulat de départ de la découverte d’un médicament qui guérit toutes les maladies, mais va aussi, on ne sait pas comment, détruire le langage des générations futures. Cette nouvelle se révèle vraiment intéressante principalement sur tout ce qui concerne la langue, la parole comme par exemple la façon dont l’héroïne va découvrir qu’il peut exister une façon de parler dans le silence. Ce récit vient aussi nous faire réfléchir sur certains aspects comme « Le langage est-il une maladie? ». Un texte qui possède une certaine poésie, mais aussi qui se révèle intimiste à travers justement l’incompréhension qui apparait dans ce couple entre une qui peut parler et l’autre qui ne peut pas. La conclusion vient offrir d’ailleurs une réponse intéressante aux questions que se pose le lecteur même si elle était attendue.

Ma Pathologie : Sûrement l’un des textes les plus malsains du recueil, et pourtant j’ai été passionné par ce récit. Il nous offre une histoire qui vient mélange amour, alchimie et maternité, mais le tout de façon parfois sombre, angoissante et surprenante. Et pourtant ça n’empêche pas ce texte de se révéler intriguant et intéressant, nous montrant à quel point une personne peut parfois s’offrir à l’autre par amour et ainsi sombrer. Autre point qui ajoute à ce côté un peu sombre c’est aussi le choix de la banlieue triste de Londres qui, je trouve, vient coller parfaitement à cette histoire hors-normes. Au final un texte, peut être déroutant, qui vient glacer le lecteur, mais qui se révèle vraiment captivant et parfaitement porté par des personnages efficaces et une histoire qui mélange horreur et fantastique de façon habile.

« Mezzo-Tinto » : C’est la nouvelle que j’ai le moins apprécié de ce recueil, pas qu’elle soit mauvaise, elle reste agréable à découvrir, mais voilà elle se révèle très classique à mon gout et vraiment sans surprises. L’auteur cherche ici à offrir un hommage à un texte écrit par M.R. James, auteur que j’avoue ne pas connaitre. Au final ce texte est porté principalement par son ambiance que l’auteur retranscrit avec des descriptions et un travail sur les personnages vraiment efficace, angoissant et captivant. Dommage au final que l’intrigue manque un peu d’originalité, car le travail d’écriture est vraiment saisissant et aurait pu, et dû, plus me toucher.

La Fiancée du Dragon : Il s’agit ici du plus long texte de ce recueil et j’avoue j’en ressors avec un sentiment certes positif, mais je n’ai pas été complètement conquis. Le texte n’est pas mauvais du tout, on retrouve bien cette ambiance fantastique qui peut se déchirer à tout instant et faire tomber le lecteur dans un univers malsain et sombre, mais voilà j’ai trouvé que l’auteur partait un peu dans tous les sens, comme si elle hésitait entre l’aspect roman ou nouvelles. De plus la conclusion manque un peu de clarté et de précision je trouve. Ce qui ne veut pas dire que le texte est complètement mauvais, car on retrouve toujours cette ambiance qui caractérise les différents textes de l’auteur, le lecteur est vraiment happé par les lieux et les régions que nous fait découvrir l’auteur. De plus l’histoire se révèle vraiment intéressante et le lecteur tourne tout de même facilement les pages pour en connaitre la fin.

 

Autre point qui rend ce recueil intéressant c’est aussi le travail qu’à fourni Mélanie Fazi pour nous faire découvrir une auteur qui l’a marqué et qui a influencé sa façon d’écrire, que ce soit à travers la préface, mais aussi avec une interview de Lisa Tuttle qui nous permet de mieux comprendre ainsi ses textes et ses thématiques. Au final je suis bien content d’avoir découvert ce recueil de nouvelles fantastiques qui est porté par une plume vraiment efficace et angoissante et qui plonge facilement le lecteur dans des récits efficaces et qui basculent lentement, au fil des pages, tout en offrant des thématiques intéressantes et soignées. LA force de l’auteur est aussi de faire basculer ces récits dans le fantastique et le malsain de façon intelligente et cohérente. En effet chaque récit a pu ou pourrait exister. Je lirai d’autres textes de l’auteur sans soucis.

En Résumé : J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce recueil de six textes qui m’a permis de découvrir Lisa Tuttle. Tous les récits ne sont pas au même niveaux, mais ils se révèlent vraiment tous intéressants à découvrir mêlant habilement et intelligemment fantastique et angoisse pour le plus grand plaisir des lecteurs. On se retrouve vraiment happé par chaque texte souvent passionnants, souvent marquants, parfois malsains, parfois intimistes, mais toujours captivants. Le travail de Mélanie Fazi pour nous faire découvrir cette auteur apporte aussi un plus. Au final un recueil de nouvelles qui mérite d’être découvert, pour peu qu’on apprécie le genre. Si je peux je lirai sans soucis et avec grand plaisir d’autres textes de l’auteur.

 

Ma Note : 8,5/10

 

Autres avis : Mariejuliet, Ptitetrolle, Tigger Lilly, Lune, …

 

chalengeChallenge JLNN 10ème lecture

Hantés – Anne Fakhouri

hantesRésumé : Depuis la mort suspecte de Tug, son beau-père policier, Samuel peine à contenir les voix mystérieuses qui le harcèlent. Darius, son nouvel ami, souffre du même mal. Tous deux comprennent bientôt qu’ils disposent de pouvoirs complémentaires. À travers eux, des fantômes s’incarnent et réclament justice…

Edition : Rageot Thriller

 

Mon Avis : Je ne vais pas le cacher, mais je suis devenu un inconditionnel des écrits de Anne Fakhouri qui a toujours réussi à m’offrir des textes intéressants, variés et dont je n’ai jamais été vraiment déçu. Je me suis donc rapidement lancé dans la lecture du dernier roman en date de l’auteur, qui nous propose ici un thriller fantastique jeunesse, mais pas seulement. À noter que je trouve la couverture vraiment intéressante et elle colle vraiment bien à l’ambiance du livre.

Dès les premières pages on se retrouve vraiment happé par cette histoire où l’auteur vient mélanger habilement, et de façon captivante, les genres. Le livre oscille ainsi entre le thriller, avec Samuel qui cherche la vérité sur son beau-père, et l’aspect fantastique, car on se rend compte très vite que certains des héros sont différents. Les intrigues mises en place se révèlent complexes, pour un thriller jeunesse, mais surtout efficaces et sans temps mort. Le lecteur se retrouve à tourner les pages avec l’envie d’en apprendre plus sur les évènements et les aventures des héros. Anne Fakhouri nous propose donc un récit prenant, où on ne s’ennuie jamais devant les rebondissements et les surprises qui ne manquent pas d’attraits, et où l’aspect fantastique vient se mêler efficacement à l’aspect policier pour ajouter une certaine tension à la lecture.

Mais voilà l’auteur ne cherche pas non plus qu’à nous offrir un récit rythmé et plein d’action, elle cherche aussi à faire réfléchir le lecteur et vient aborder des sujets graves, forts et peu mis en avant dans la littérature jeunesse, par exemple la guerre et le génocide au Rwanda, ainsi que les aspects concernant les enfants soldats abusés et manipulés par une guerre qui les dépasse. Une des grandes forces de l’auteur est de traiter ces sujets de façon nuancée et surtout accessible pour un large publique sans non plus dénaturer son message.

Alors, parfois certains axes de réflexions m’ont paru traités de façon un peu trop rudimentaires et simples à comprendre, mais au final le message passe toujours. L’auteur ne met pas non plus pour autant de côté les problématiques qui lui sont chères, avec des réflexions et un travail toujours intéressants et soignés sur la famille, les secrets, mais aussi sur l’amitié.  Mon seul léger regret est, au final, de ne pas avoir eu plus d’explications sur le fait que certains personnages soient « hantés », il y a assez d’explication pour en comprendre le principal, mais certaines des mes questions sont restées en suspens. Rien de bien gênant.

Concernant les personnages, ils se révèlent vraiment intéressants à suivre et le groupe de nos trois adolescents, lancé dans cette enquête, se révèle clairement passionnant à découvrir au fil des pages. Des personnages travaillés, loin des stéréotypes avec leurs envies et leurs blessures qui vont influencer leurs façons d’évoluer et d’avancer. On s’accroche à eux, on partage avec grand plaisir leurs aventures, on frissonne avec eux, entre Samuel qui vit avec sa souffrance, ou bien Darius le jeune Anglais rejeté, ou encore Johanna l’adolescente un peu excentrique, ils forment ainsi un trio complémentaire et vraiment efficace.

J’aurai pourtant aimé que certains personnages soient un peu plus travaillés, je pense par exemple à Johanna ou Moses. De plus certains aspects sur l’évolution de l’intrigue m’ont paru traités de façon parfois un peu facile, comme par exemple l’héroïne qui peut obtenir toutes les informations avec sa tablette numérique et dont le père est un peu espion, ce qui permet de débloquer très rapidement certaines situations très rapidement, mais bon pas de quoi non plus complètement bouder mon plaisir. Finalement cette facilité permet aussi de vraiment garder le lecteur sur un rythme tendu et accrocheur.

La plume de l’auteur se révèle vraiment simple, rythmée et efficace et nous plonge facilement dans ce récit construit de façon efficace et captivant avec son lot de surprises, de révélations et de rebondissements. La conclusion se révèle tout aussi intéressante et même si, j’avoue, j’avais deviné le twist final, elle vient répondre à toutes les questions que le lecteur se posait. J’ai vraiment passé un bon moment avec ce court roman sans temps mort et passionnant, malgré parfois quelques facilités et si l’auteur décide d’écrire des suites je les lirai sans problème.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce thriller fantastique jeunesse qui m’a offert une histoire, soignée, complexe pour le public visé et qui s’est révélée sans temps morts, avec son lot de surprises et de rebondissements. Mais l’auteur, en plus de nous offrir une histoire captivante, nous propose aussi des axes de réflexions intéressants que ce soit sur la guerre au Rwanda, les enfants soldats, la société ou encore la famille et les amis. Les personnages se révèlent attachants et le trio de héros accroche le lecteur à travers leurs aventures. Le style de l’auteur se révèle énergique, efficace et entraine facilement le lecteur. Alors, je ne vais pas le cacher, un ou deux points m’ont dérangés, j’aurai aimé en savoir plus sur la « hantise » des héros ou encore l’héroïne un peu geek qui trouve toutes les réponses ou encore certains aspects juste esquissés ou traités rapidement, mais rien de bien gênant. Dans tous les cas si l’auteur écrit, un jour, une suite je la lirai avec grand plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

Jakabok : Le Démon de Gutenberg – Clive Barker

jakabok le demon de gutenbergRésumé : Jakabok Botch habite le neuvième cercle de l’enfer, juste derrière le labyrinthe d’immondices sur lequel règne son père, Gatmuss : un démon toujours prêt à mettre une sévère correction à ceux qui ont la malchance de croiser son chemin. Dès qu’il a un moment de libre, Jakabok écrit, divague, invente des machines, parfois musicales, pour torturer son père. Des écrits qu’il cache dans sa chambre, jusqu’au jour où sa mère les trouve et y met le feu… Jusqu’au jour où Gatmuss le laisse rôtir, tête la première, dans le brasier de ses fanstasmes de vengeance. Atrocement brûlé, effrayé à l’idée d’être occis par son géniteur, Jakabok n’a plus d’autre choix : il lui faut fuir le neuvième cercle de l’enfer.
Un monde inconnu et un étrange compagnon de route l’attendent en haut

Edition : Denoël Lunes D’Encre

 

Mon Avis : Je suis un grand fan des différents écrits de Clive Barker,  principalement par son côté effrayant, sanglant, sans jamais trop tomber dans le gore ce qui fait qu’il est devenu, au fil du temps pour moi, une figure importante de la littérature d’horreur. Ce petit roman, environ 200 pages, me faisait de l’œil depuis un long moment déjà dans ma bibliothèque, comme j’avais une envie de frissonner dernièrement je me suis laissé tenter. De plus la couverture, illustrée par Eikasia, se révèle vraiment sympathique et met directement dans l’ambiance du récit.

Très vite on retrouve avec un plaisir pervers les écrits efficaces de l’auteur qui ne manquent pas de se révéler percutants à travers des descriptions toujours aussi glauques, sanglantes, très visuelles et qui plongent rapidement le lecteur dans cet univers démoniaque. Et pourtant, au final, je ressors déçu de ma lecture, un roman qui se révèle vraiment moyen et qui manque clairement d’accroche, de rythme et qui a eu beaucoup de mal à me captiver du début à la fin. Pourtant, j’avoue, il y a de bonnes idées tout de même dans ce roman, comme par exemple l’ironie et le cynisme présent à travers les personnages ou encore la différenciation entre les anges, les démons et les humains ainsi que leurs échelles de valeurs. L’approche du monde de l’écriture sous-jacente à cette histoire ne manque pas de charme non plus. Mais voilà, le reste ne suis pas vraiment.

L’histoire de la vie de Jakabok sur terre n’est pas si catastrophique que cela non plus, elle reste un minimum divertissante et plaisante avec son lot d’action, de souffrances, d’ironies et de tortures, mais voilà niveau rebondissements ou retournements de situations on repassera tant l’intrigue est sans véritables surprise. De plus ajouter à cela le fait que Jakabok coupe régulièrement son histoire pour parler directement au lecteur, ce qui est marrant au début, mais devient vite ennuyeux et répétitif tant l’auteur se permet cette fantaisie trop souvent, surtout dans un roman d’à peine un peu plus de 200 pages. À force d’entendre Jakabok communiquer avec nous, ce qui gâche clairement le rythme du récit, on a envie de secouer le livre pour tenter désespérément de le faire taire.  Au final l’histoire se révèle aussi très linéaire, s’offre des ellipse de quasiment 100 ans sans véritable raisons, ni explications, ce qui est vraiment dommage.

Concernant les personnages je dois dire qu’ils se révèlent sympathiques à suivre, surtout Jakabok et son côté très cynique, sauvage, démoniaque et irrévérencieux. Un personnage de démon truculent à la répartie efficace et aux idées vraiment intéressantes. Mais voilà les personnages qui gravitent autour de lui, malgré qu’ils ne soient pas complètement mauvais sont trop peu esquissés, voir superficiels pour que vraiment on s’intéresse à eux. On aurait clairement aimé en savoir plus sur certains, que ce soit sur leurs passés, leurs envies, savoir qu’est ce qui les a amenés à se retrouver dans de telles situations. On a plus l’impression de partager une tranche de la vie des personnages, mais qu’il nous manque le manuel pour bien comprendre leurs backgrounds.

La plume de l’auteur se révèle toujours aussi fluide et se laisse lire avec un certain plaisir même si, comme je l’ai dit, on aurait aimé plus de rythme et de surprises. De plus j’ai trouvé que l’univers mis en avant par l’auteur manquait aussi de profondeur, on a bien des démons, des humains et des anges, on retrouve vaguement les luttes ancestrales qui se révèlent souvent nuancés, mais qui manquent aussi clairement de profondeur. De plus la vision des neufs cercles de l’enfer est à peine esquissé et parait gentillette.

Au final cette lecture s’est révélée très moyenne et m’a légèrement déçue pour un Barker, pourtant il y avait quelques bonnes idées, comme cette ode diabolique à l’écriture, l’imprimerie et l’influence du texte sur la vie des gens ou bien encore les passages de tortures, de violences et de souffrances qui possèdent toujours cette fascination perverse tant l’imagination de l’auteur est florissante sans non plus jamais tomber dans le gore, mais le tout est noyé dans un roman qui, soit aurait dû rester au stade de nouvelle, soit aurait mérité plus de profondeur et un gros travail sur le rythme. Par conséquent j’ai jamais vraiment réussi à rentrer dans ce récit. Dommage.

En Résumé : J’avoue que je ne ressors pas vraiment convaincu par ce roman de Clive Barker que pourtant j’apprécie comme auteur. L’histoire possédait de bonnes idées et la vie de Jakabok sur terre se révélait sympathique, mais voilà, le tout manque clairement de rythme, principalement par les différentes digressions du héros à l’encontre du lecteur. De plus je trouve que l’histoire manque parfois de profondeur. L’univers reste très classique avec sa lutte entre les anges et les démons avec les humains et leur morale douteuse au milieu. Le personnage de Jakabok est vraiment fascinant et on suit ses aventures avec plaisir, mais les autres qui gravitent autour de lui se révèlent fades et superficiels à côté. La plume de l’auteur se révèle fluide et un minimum entrainante, elle arrive toujours à fasciner le lecteur par sa liberté et ses scènes de souffrances. Dommage, j’attendais plus de cette lecture, ce qui m’empêchera pas de lire d’autres romans de l’auteur.

Ma Note : 4,5/10

Autres avis : Miss Spooky Muffin, …

Décade de L’Imaginaire

decade de l'imaginaireRésumé : Il y a quelques semaines la maison d’édition L’Atalante a proposé la Décade de l’Imaginaire. 10 jours de prix attractifs ainsi qu’une nouvelle offerte par jour. Le Thème de l’opération était l’imaginaire Européen.

 

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Dix nouvelles gratuites cela ne se refuse pas vraiment, elles ont donc rapidement rejoins ma PAL (je me répète mais une PAL ça n’existe pas vraiment en version électronique?) pour mon plus grand plaisir de lecteur de nouvelles. Surtout que ces nouvelles regroupent un grand nombre d’auteurs connus et dont j’avais envie d’en apprendre plus sur certains, donc quoi de mieux qu’une nouvelle pour s’en rendre compte.

L’Ouragan de Jean-Marc Ligny. Je n’avais encore jamais lu un texte de l’auteur malgré tous les bons échos que j’avais entendu, cette nouvelle m’a donc permis de corriger ce fait et de me faire un avis. Je dois dire que ce texte m’a bien accroché, une histoire poétique d’un couple sur fond de ravage climatique et environnemental cher à l’auteur si j’ai bien compris. Mais voilà, autant j’ai été fasciné par tout ce qui concerne le brackground de ce mon en pleine agonie, autant, j’avoue, j’ai eu un peu de mal à vraiment entrer dans la vie de ce couple ou le temps à créer une sorte de lassitude, de routine dans leur histoire. Ils m’ont paru un peu plat dans la première partie du texte. Au final un texte intéressant, percutant et intelligent, avec peut-être plus de pages je me serai probablement plus facilement attaché à ces personnages.

Le Peuple des Signeurs de Olivier Paquet. Je ne peux pas trop parler de cette nouvelle, vu qu’il s’agit d’un chapitre tiré du second tome du Melkine. Ayant déjà lu le roman, il m’est un peu difficile de parler de ce texte hors de tout le contexte du roman, mais selon moi il s’agit d’une nouvelle intéressante pour découvrir l’univers foisonnant des romans.

Raoul des Crapauds de Sylvie Denis. Bon, là, j’avoue, je suis resté assez imperméable à ce texte. Je dirais que ça ne vient ni de moi ni vraiment de l’auteur, mais du texte en lui-même qui est en fait une nouvelle fortement liée à un roman existant. J’ai clairement eu l’impression que, sans avoir lu le roman, il m’était impossible d’avoir toutes les clés pour bien comprendre cette nouvelle. Il manquait clairement d’informations, que ce soit sur le but du voyage des héros ou de l’école, mais aussi au niveau de la chute qui, je l’avoue, m’a frustré, car j’avais clairement l’impression qu’il devait y avoir une suite derrière, c’était pas possible autrement. Ce texte donne vraiment l’impression d’avoir été extrait d’un roman plus long.  Je pense que ce texte n’était pas le meilleur texte pour découvrir cette auteur, il faudra que je me rattrape un jour sur un de ses romans.

Drame de Troll de Terry Pratchett. L’auteur nous offre, comme à son habitude avec cette nouvelle, un texte rempli d’humour et d’ironie sur la condition des héros, mais aussi sur la vie, pas toujours facile et pas toujours rose, des Trolls. Un texte efficace et rafraichissant qui nous présente un héros qui se radoucit avec l’âge et dont chaque personnage a quelque chose à dire ou à se plaindre. L’intrigue reste très simple, mais l’auteur arrive facilement à en tirer énormément de choses, que ce soit par son aspect fantaisiste, plein de mélancolie, qui joue sur les traditions et sur le fait que, finalement, c’était peut-être mieux avant ou encore à travers un panel de personnage intéressant. Dommage que le texte soit si court.

Nouvelle Vie de Pierre Bordage. Voilà un texte intéressant de l’auteur qui développe, à travers un futur sombre, des sujets vraiment captivants tel que le monde de la recherche, la puissance des groupements pharmaceutiques, les problèmes d’une société de plus en plus endetté ou encore l’esclavage. Des sujets qui se révèlent très contemporains et nous rappelle d’une certaine façon notre société et ceux vers quoi elle tend. Mais voilà, j’ai trouvé les personnages un peu abstraits, s’il manquait un peu de profondeur et aussi un léger manque d’émotion, surtout vis-à-vis du twist final qui ne m’a marqué qu’à moitié. Peut-être que cette histoire aurait mérité un traitement plus long qu’une nouvelle. En tout cas ça reste un texte sympathique et qui fait réfléchir.

La Stratégie du Requin de Jean-Claude Dunyach. Ce texte fait partie de mes préférés concernant les nouvelles de la décade. Jean-Claude Dunyach fait partie de ses auteurs dont j’ai tellement entendu parler que j’ai un peu peur de me lancer. Ce texte m’a clairement fait changer d’avis, nous offrant une plongée dans un univers cyberpunk fascinant, dense et travaillé où l’auteur compare la plongée des hommes dans la dimension informatique à la plongée maritime. Un texte qui ne laisse rien au hasard entre manipulations, surprises et rebondissements. J’ai été happé par ce récit foisonnant d’idées et à la conclusion surprenante malgré, c’est vrai, il faut bien l’avouer, une narration un poil trop longue par moment. En tout cas je lirai d’autres œuvres de l’auteur sans soucis.

Fractal de Vincent Gessler. Une nouvelle vraiment intéressante que nous propose là l’auteur. On va suivre dans cette nouvelle la vengeance d’un homme qui a tout perdu, que ce soit sa famille ou sa vie jusqu’à avoir été abusé dans sa jeunesse. L’auteur foisonne d’idées, de rebondissements, mais aussi de réflexions que ce soit sur l’influence des laboratoires et des industries, de la religion ou encore concernant cet univers futuriste. Mais voilà le surplus d’idées nuit un peu, à mon avis, au récit, il donne l’impression à l’auteur de parfois partir dans tous les sens. Ajouter à cela le fait que toutes les souffrances du héros soient la faute, au final, d’une seule personne m’a paru un peu trop facile pour la construction de cette nouvelle. Mais ce texte reste agréable à lire avec une plume efficace et entrainante et des idées intéressantes.

La Sorcière Égarée de la Citadelle Silencieuse de Michael Moorcock. Avec cette nouvelle l’auteur cherche à nous offrir une histoire un peu western dans un univers de SF avec le héros solitaire qui doit aller sauver une jeune fille. Alors, je ne vais pas le cacher, l’histoire se révèle assez simple, mais pourtant efficace par son aspect sombre, pleine de rebondissements et le tout porté par une plume entrainante. L’autre nous offre un univers vraiment intéressant, apocalyptique, multi-planétaire avec aussi cette idée sur la disparition de l’eau. Dommage que sur la fin l’auteur manque de finesse parfois, principalement dans la ruse du héros pour s’en sortir lors de la bataille finale qui, clairement à mon goût, m’a paru tirée par les cheveux. Au final une nouvelle qui se laisse lire de façon agréable et se révèle sans temps morts.

L’Envol du Faucon Sagittal d’Andreas Esbach. Cette nouvelle se révèle être un joli conte initiatique avec comme trame le rêve du héros qui est d’aller toucher les étoiles. Un texte vraiment bien écrit, plein de poésie et de mélancolie ou le héros va tout donner pour réaliser son rêve. Autre intérêt du texte c’est le monde futuriste que nous dévoile l’auteur, un univers vraiment magique et magnifique qui donne clairement envie d’être visité, que ce soit pour sa faune, sa flore ou encore pour leur façon de vivre. Mon seul regret est que finalement ce texte soit clairement balisé, manquant de surprise et qu’il possède une légère naïveté à mon goût. Mais rien de bien gênant tant l’histoire emporte le lecteur vers ce rêve et ces étoiles.

Ce que Chuchotait l’Eau d’Anne Fakhouri. Je dois bien avouer que dès les premières lignes j’ai eu un peu peur avec ce texte tournant autour de la légende Arthurienne. Attention pas que je n’aime pas cette légende, juste, j’ai l’impression qu’on l’a tellement reprise qu’il est devenu très difficile de se renouveler. Et pourtant l’auteur a réussie à me convaincre, nous faisant découvrir un peu plus en avant Keu le frère nourricier du Roi, dont on découvrira la cause de son aigreur et de son arrogance, mais surtout en reprenant les classiques du genre pour mieux les détourner d’une certaine façon. Une fois ce texte lu on ne verra plus la reine Guenièvre ou encore la cour du roi de la même façon. Cela en surprendra plus d’un, mais moi j’ai aimé. Un texte qui va aussi mélanger magie et mystère de façon efficace et le tout toujours porté par une plume efficace et fluide. Je reprocherai juste un Deus Ex Machina qui m’a un peu surpris dans la conclusion.

En Résumé : Je trouve l’initiative de L’Atalante lors de cette décade de l’imaginaire vraiment intéressante, Offrir 10 nouvelles de différents auteurs permet de se rendre compte avec intérêt de ce qui se fait actuellement dans l’univers imaginaire européen. Au final j’ai passé un agréable moment de lecture à travers ces 10 nouvelles et même si elles ne sont pas toutes au même niveau j’ai envie d’en apprendre plus sur des auteurs que je n’ai encore jamais lu, mais aussi d’attendre avec encore plus d’impatience les prochaines sorties d’auteur que je connaissais déjà.

 

chalenge

Challenge JLNN 8ème lecture

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