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Antiqu’Idées – Anthologie 2016 des Imajn’ère

antiqu'ideesRésumé : Que pouvons-nous trouver comme idées neuves en refouillant l’Antiquité ? Revisiter un passé déjà connu, imaginer un futur plus rose ou tout simplement plonger dans l’Histoire antique pour le plaisir desyeux et des sens, voilà le programme d’Antiqu’idées. Quinze auteurs ont imaginé des histoires originales mettant en scène des éléments ou des personnages antiques, pour bousculer nos connaissances etrappeler que l’Histoire peut être vue autrement, voire même revécue.
De la Guerre de Troie à la Cimmérie, en passant par l’Égypte, Carthage et les confins bien connus de notre héritage gréco-latin, ces quinze nouvelles s’attachent à nous conter gaiement notre besoin decombat épique, de voyage au lointain et de quête de nos racines.

Edition : ImaJn’ère

 

Mon Avis : En 2015, on m’a proposé de découvrir l’anthologie du festival ImaJn’ère, Star Ouest, qui m’avait offert un assez sympathique moment de lecture, même si j’avoue le recueil manquait de textes marquants (ma chronique ici). Pour cette nouvelle édition 2016 du salon de l’Imaginaire et du Polar d’Angers, il m’a de nouveau été proposé de découvrir l’anthologie dont le thème était l’antiquité et j’avoue m’être assez facilement laissé tenter. Il faudrait par contre qu’un jour j’aille un jour faire un tour à ce festival, mais le manque de temps n’aide pas beaucoup. A noter que ce recueil comporte 15 nouvelles.

La Maison des Vignes d’Estelle Faye : On suit ici une jeune femme qui voit un de ses amis complètement changer et s’éloigner suite à sa mutation. L’auteur décide ici de travailler le mythe de Dionysos, déjà un peu présenté dans sa série La Voie des Oracles, et elle fait de façon très réussie offrant un texte efficace, captivante et plein d’émotions. La plume de l’auteur est toujours aussi prenante et envoûtante, plongeant facilement le lecteur dans ce récit étrange et surprenant. Mon seul regret est une fin que j’ai trouvé un peu convenu, mais rien de bien dérangeant.

Rivages d’Eva Simonin : Cette nouvelle nous fait suivre une jeune femme qui teste pour son entreprise une simulation de réalité virtuelle sur la guerre de Troie. Le texte en soit se lit facilement, il y a une certaine fluidité dans la construction et dans la plume, mais voilà il est loin de se révéler marquant. Il lui manque un petit quelque-chose je trouve qui le ferait gagner en intensité. De plus, il s’agit d’une nouvelle à chute et autant, j’avoue, je ne l’avais pas complètement venu venir, autant elle a eue du mal à vraiment me convaincre. Je ne vais pas spoiler la conclusion, ce serait dommage, mais j’ai lu d’autre nouvelles sur le même thèmes qui m’ont beaucoup plus touché, mon ressenti vient peut-être aussi de là.

Deux fois vainqueur traverser l’Achéron de Fabien Clavel : Cette nouvelle se présente sous la forme d’un poème qui revisite le mythe d’Orphée avec une petite touche de Fantastique vraiment intéressante. Un texte que j’ai trouvé réussi sur la forme, qui se laisse lire avec plaisir sur le fond, mais qui m’a paru un peu froid. Je ne sais pas, c’est peut-être moi, mais j’ai trouvé que ça manquait d’un peu d’émotions. Ce récit reste tout de même très sympathique à lire et à découvrir.

Le rêve du pont Milvius d’Olivier Boile : Cette nouvelle, je ne vais pas trop en dévoiler pour éviter de spoiler, mais il s’agit d’une uchronie dans la tradition de Philip K. Dick et de son Maître du Haut Château. Je dois bien avouer qu’il s’agit ici d’une belle réussite, que ce soit dans son background que dans son récit j’ai trouvé ce texte marquant et intelligent. Il nous offre aussi de nombreux axes de réflexions sur notre société avec cette idée, certes classique, du Et si…? Une excellente nouvelle qui, je pense mérite d’être découvert et m’a donné envie d’en découvrir plus sur l’auteur..

Ponce, Pilate, ponce ! de Justin Hurle : Cette nouvelle nous plonge dans l’humour et le burlesque, nous proposant de revisiter les dix plaies d’Egypte. Bon, j’avoue je suis passé à côté de ce texte. L’humour dépend vraiment de chacun et je pense ne pas être obligatoirement fait pour ce genre d’humour, tout du moins dans ce format de nouvelles. Sur l’ensemble le texte est pourtant fluide, entrainant et les idées sont là bien porté par une plume efficace, mais voilà je ne pense pas être le public adéquat.

Le tombeau de Calypso de Brice Tarvel : L’auteur nous propose ici de revisiter l’épisode de Calypso dans l’odyssée d’Ulysse. J’avoue cette nouvelle est loin de m’avoir marqué. L’histoire donne l’impression de partir dans tous les sens manquant d’explications, on ne sait pas trop ou l’auteur nous emmène malgré pourtant des personnages intéressants. Au final, je suis peut-être passé à côté de certains éléments de compréhension, mais pour ma part au final une nouvelle qui me laisse un sentiment plus que mitigé.

Chez Lucius, Dieux, Lares et Génies de Myrtille Bastard : Cette nouvelle nous fait suivre un reporter qui décide, dans un univers uchronique, de faire découvrir à son public une nouvelle échoppe qui annonce vendre des dieux, déesses et autres divinités. J’ai bien aimé cette nouvelle, l’idée de départ est vraiment intéressante et offre de nombreuses possibilités avec cet aspect de pouvoir acheter son embryon divin et le faire grandir. L’idée d’utiliser un membre de la presse offre aussi une bonne dose d’ironie ainsi que quelques réflexions intéressantes. Par contre, l’ensemble reste finalement assez linéaire, mais rien de non plus trop dérangeant. Une très bonne nouvelle, très intéressante.

Aheli ou la mémoire enfouie d’Isa3elle Arnoult : Une nouvelle assez surprenante, jouant sur plusieurs époques et dont il est difficile de la présenter sans trop en dévoiler. J’ai plutôt bien aimé cette nouvelle, écrite de façon efficace, mystérieuse et entraînante, jouant avec le lecteur pour mieux tenter de le surprendre sur la fin, même si certains points sont facilement devinables. Mon seul léger regret est que la nouvelle est très courte, ce qui fait que certains points sont à peine esquissés, mais rien de non plus trop gênant. Au final une nouvelle plus que sympathique, fluide et agréable.

Quid Novi Medice ? de Jean-Hugues Villacampa : Cette nouvelle tente de répondre à la question de savoir comment César a pu battre Vercingétorix malgré un rapport de force les déclarant perdant. L’idée de départ se révèle intéressante, de plus l’auteur l’amène de façon plutôt efficace et intéressante. Le texte ne révolutionne pas le genre, mais se révèle efficace, divertissante et facile à lire. Là où par contre je suis resté bloqué c’est sur le choix des noms des personnages, l’auteur paraît proposer une certaine ironie qui m’a laissé perplexe.

Carthage ! d’Arnaud Cuidet : Cette nouvelle nous offre une relecture de la bataille de Carthage entre les romains adeptes du dieu de la lumière et les adeptes de Baal, sauf que l’auteur plonge sont récit dans un univers différent mélange de technologies avancées et de bio-technologies. Clairement le texte en lui-même n’a rien de révolutionnaire, nous proposant une simple bataille, sauf que voilà il y a une certaine flamboyance qui se dégage de ce récit ainsi qu’un sentiment épique. Un texte qui en met plein les yeux et que j’ai trouvé divertissant et percutant.

Boadicée de Pierre-Marie Soncarrieu : Cette nouvelle nous fait découvrir un devin qui va lire l’avenir d’une futur reine. Le texte en soit ne manque pas d’attrait que ce soit dans les personnages qu’il développe, comme dans le traitement que propose l’auteur. On suit avec un minimum d’intérêt le destin de cette reine qui va être loin de se révéler idyllique et dont elle va devoir faire des choix pas toujours facile. Sauf que voilà j’ai trouvé l’ensemble trop court, ce qui fait que les développements proposés vont trop vite et rendent ainsi la chute un peu convenu et trop rapide. Cela reste un texte agréable à lire, mais qui avait le potentiel pour être plus.

Discorde de Patrice Verry : L’auteur nous propose de revisiter le mythe de Pâris et de la fameuse pomme de la discorde. L’idée de départ est intéressante, mais voilà j’ai trouvé que le traitement du texte se révélait un peu simpliste et surtout beaucoup trop prévisible pour vraiment m’emballer. Je ne vais pas dire que le texte est mauvais, mais il rentre dans ma catégorie vite lu, un minimum apprécié et vite oublié.

Une histoire Tauride de Romuald Herbreteau : L’auteur propose avec cette nouvelle de se servir du lient de Tchernobyl pour amener le monde de Conan le Barbare dans notre univers. Franchement l’idée de départ est accrocheuse, j’aurais aimé apprécier ce texte, sauf que voilà j’ai trouvé que l’auteur en faisait trop ce qui fait que le récit bascule trop rapidement d’un récit dense vers un récit trop lourd avec beaucoup trop d’idées qui se télescopent. Peut-être sur un format plus long ce texte aurait marché, en tout cas là je suis sorti de ma lecture avec un sentiment mitigé de trouver de bonnes idées, mais qui auraient mérité un autre traitement.

L’Immortel et l’Assassin de Jérôme Verschueren : Cette nouvelle nous propose de revisiter un des plus célèbres mythes du cinéma de science-fiction, tout en y ajoutant une pointe d’ironie et de Fantasy. Je dois bien avouer que ce texte se révèle plutôt amusant et divertissant. Il se lit d’ailleurs assez facilement, sauf que voilà il n’a rien de non plus très marquant à mon goût et manque peut-être aussi d’un peu d’originalité, ce qui est le soucis des reprises. L’idée de base n’est pourtant pas mauvaise, la chute se révèle surprenante, mais voilà je trouve qu’il manque un petit quelque chose pour vraiment élever ce texte.

Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse de Lionel Davoust : Cette nouvelle a déjà été publiée dans un autre recueil qui est dans ma PAL : Fragments d’une Fantasy Antique. Elle nous propose ainsi de découvrir une étude très intéressante qui revisite le mythe de Circée et lui offre de nouvelles applications. Une très bonne nouvelle qui nous offre quelque chose de différent, plein d’ironie et de second degré et que j’ai trouvé vraiment réussie et efficace. L’auteur construit son récit comme une étude scientifique rend l’ensemble plus concret et aussi un peu plus décalé. Un récit qui clôture de fort belle manière ce recueil et qui m’a offert un très bon moment de lecture.

En Résumé : J’ai de nouveau passé un moment de lecture assez sympathique avec ce recueil de nouvelles qui nous propose un panel de textes assez large revisitant l’antiquité. Alors certes, tout les textes ne sont pas au même niveau et certains m’ont laissé plus que perplexes voir je suis complètement passé à côté, mais ils sont contrebalancés par des textes que j’ai trouvé très réussi et qui méritent d’être découverts. Au final une anthologie 2016 agréable et plus que divertissante.

 

Ma Note : 6,5/10

Autres avis : Ours inculte, Apophis, Lorhkan, …

CRAAA

Challenge CRAAA 20ème lecture

Ex Machina – Recueil Collectif

ex machinaRésumé : Bienvenue à bord de l’Ex machina !
Notre plan de vol comportera quatorze étapes dans les fumées de vapeur où tout participe de la machine : prothèses, automates humains et animaux, et même dragons, engins volants, flottants, submersibles…
Le voyage nous conduira depuis les toits de Paris jusqu’aux étranges Royaumes d’Égypte, en passant par les territoires américains et les confins de l’empire spatial britannique.
Sachez que cette croisière n’est pas seulement géographique : nous y explorerons des XIXe siècles uchroniques et féeriques, mais aussi des anticipations angoissantes et des passés parallèles.
Les rêves eux-mêmes n’y échappent pas…
Alors, qu’attendez-vous pour embarquer ?

Edition : Elenya

 

Mon Avis : J’ai fait rentrer ce livre dans ma PAL, il y a plusieurs mois maintenant, tout d’abord attiré par la couverture, illustrée par Mathieu Coudray, que je trouve franchement réussie. Ensuite, j’avoue, qu’un recueil collectif de nouvelles steampunk a le don de ne jamais me laisser indifférent. J’ai donc facilement craqué pour ce livre qui, comme souvent, a par contre attendu un petit moment dans ma PAL grandissante, de bénéficier d’un bon de sortie. A noter qu’il s’agit de l’anthologie officielle de l’édition 2014 du salon fantastique et qu’elle comporte 14 nouvelles.

Outis Emoï Onoma de Fabien Clavel : Le premier texte de ce recueil revient au parrain du salon, Fabien Clavel, qui nous propose une nouvelle avec un mélange de mythologie grecque, de mythe littéraire et de rouages. L’auteur joue assez facilement avec le lecteur jusqu’à nous amener à une fin que j’ai trouvé  intéressante, venant ainsi lier deux mythes inattendus. C’est bien écrit et les personnages ne manquent pas d’intérêt dans ce monde en pleine changement, mais voilà j’ai trouvé que le texte manquait peut-être légèrement de « force » pour clairement s’imposer, surtout par rapport à d’autres textes que j’ai lu de l’auteur. Une bonne histoire tout de même, qui se révèle très plaisante à lire.

Manifestation de la Quintessence d’Anthony Boulanger : Cette nouvelle nous emmène à la préparation de l’exposition universelle de 1889 à Paris où un descendant de Vidocq va devoir résoudre une série d’attentats. Une enquête qui se révèle franchement percutante, jouant énormément sur les rebondissements et les révélations avec une fin surprenante et frappante. Sauf que voilà j’ai trouvé le texte trop court, l’auteur développe beaucoup d’idées intéressantes qui ne restent qu’au stade embryonnaire. De nouveau un bon texte, incisif, qui se lit avec grand de plaisir.

L’Avaleur de Nuages de Tiphaine Levillain : Cette nouvelle nous fait découvrir Panaille, un lutin qui c’est donné pour but d’inventer une machine qui lui permettra de rejoindre le royaume du ciel. Sauf que sa machine ne laisse pas certains investisseurs indifférents. Une nouvelle gentillette, offrant un texte qui n’a, selon moi, rien de révolutionnaire, parfois un peu simpliste et linéaire, mais qui se lit tout de même avec un minimum de plaisir. La fin est aussi peut être un peu trop happy end à mon goût. A entrer dans le vite lu, un minimum apprécié, mais vite oublié.

De Rouages et de Sang d’Emilie Milon : On suit ici une équipe de mercenaire qui ont pour mission de traquer des chirurgiens qui posent des greffes mécaniques sans autorisations. Sauf que leur dernière mission ne va pas se passer comme prévu. L’auteur manie bien la tension de son récit, offrant ainsi un rythme haletant et efficace  ainsi qu’une ambiance sombre, où l’on tourne les pages avec l’envie d’en apprendre plus. Rien de révolutionnaire dans cette traque, mais quelques bonnes surprises sur la fin percutante. Dommage que l’ensemble manque peut-être de densité, principalement dans son univers. Un texte qui au final se révèle sympathique.

Le Dragon Mécanique de Doris Facciolo : On plonge ici dans une nouvelle teintée de fantasy et SF, nous proposant des héros qui, dans un monde qui a survécu à une guerre destructrice, se lance dans une quête pour rencontrer un dragon. Un voyage assez classique dans sa construction, mais qui se révèle plutôt réussi, accrocheur, bien porté par des personnages que j’ai trouvé intéressants et efficaces. La fin, certes un peu convenu, colle parfaitement au récit. Je regretterais par contre un côté un peu trop « classique » dans la plume de l’auteur. Une bonne nouvelle qui se lit avec plaisir.

Le Fabuleux Royaume du Prêtre Jean de Danny Mienski : Ce récit nous fait découvrir un missionnaire qui se lance dans une grande quête. J’ai eu un petit soucis avec cette nouvelle, en soit elle n’est pas mauvaise, mais elle n’a pas non plus réussi à me convaincre complètement. L’auteur vient ainsi mélanger fait historiques, mélanges de cultures et de religions et le tout avec une petite dose de Steampunk sauf que l’ensemble m’a paru légèrement trop foisonnant et surtout manquait un peu de profondeur. La surprise de fin se révèle plutôt réussi et un minimum percutante.

L’Ile aux Machines de Pascaline Nolot : Cette nouvelle nous fait plonger dans une intrigue ou se mélange monde des rêves et de la réalité. J’ai trouvé cette nouvelle très efficace dans sa construction et tout ce qu’elle développe concernant les faux-semblants, la réalité et la folie. La conclusion se révèle clairement efficace avec une fin ouverte. Une nouvelle de bonne facture qui se lit avec plaisir.

La Poursuite de Dominique Lemuri : Une petite nouvelle fort sympathique qui décide de prendre le sujet par le ton de l’humour, et d’aboutir à une chute des plus surprenante et de dérision. Un texte efficace qui offre un petit moment de détente bienvenu en plein milieu de cette anthologie.

Les Promenades Nocturnes de Floriane Soulas : Une nouvelle qui nous plonge dans une Angleterre Steampunk du 19ème siècle. On découvre ainsi un frère et une soeur, elle devant lui écrire des récits et lui récoltant la célébrité dans un monde où les femmes ne sont pas égales aux hommes et où elle n’a pas du tout son mot à dire. Enfin presque pas. Franchement le texte en soit est intéressant avec un côté sombre et mystérieux, un jeu du chat et de la souris qui ne manque pas d’attrait, mais voilà l’auteur en fait trop ce qui fait que la fin est devinable beaucoup trop tôt et enlève une grosse partie du charme de la nouvelle je trouve.

Brumes Boréales de Feldrik Rivat : Une nouvelle qui nous plonge dans un monde ou le faune a quasiment disparue, remplacée par des équivalents mécaniques et où une expédition est lancée pour explorer les fonds marins. J’avoue, la nouvelle en soit ne manque pas d’idées intéressantes, sauf que voila beaucoup trop de personnages, un déroulement un peu confus et un style un peu trop guindé ont fait que je n’ai jamais réussi à entrer dans ce récit.

For Queen and Country ! d’Olivier Beaufay : Cette nouvelle nous offre un mélange de steampunk et de science-fiction, nous proposant une intrigue pleine de complots et de jeux de pouvoir sur Mars. J’avoue avoir eu du mal à complètement accrocher à ce récit, c’est dommage car elle avait un petit côté SF à « l’ancienne » le tout mâtiné de Steampunk qui aurait pu se révéler intéressant, mais j’ai trouvé que l’auteur cherchait à trop en faire. Attention cette nouvelle n’est pas complètement mauvaise, mais je trouve qu’elle aurait pu se révéler plus marquante. Là, je la rentre dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Le Nouvel Employé de Camille Courtain : Cette nouvelle nous fait découvrir un voyageur qui prend le train et va faire une rencontre qui va se révéler surprenante et le bouleverser. Un texte agréable qui nous offre une réflexion plutôt intéressante sur la conscience et les machines. Certes cela a un côté déjà-vu mais j’ai trouvé que l’auteur s’en sortait bien et que l’histoire se lisait facilement et avec un minimum de plaisir, sans non plus révolutionner le genre.

Le Bleu du Ciel de Charles-Edouard Garcia : J’avoue, cette nouvelle ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Une histoire sur fond de piraterie, de quête et d’amour, jouant sur la frontière entre réalité et imagination. Sauf que voilà entre la fin de ma lecture et le moment d’écrire cette chronique je ne me souvenais plus de grand chose au point de devoir ressortir le livre. Une nouvelle qui m’a paru manquer de force et d’intérêt, un peu confuse. Je pense être passé à côté, dommage.

Dernière Absinthe à Paris de Dean Venetza : Cette dernière nouvelle et celle coup de coeur de Fabien Clavel et je dois bien admettre qu’elle sort un peu du lot. L’auteur nous propose ici quelque-chose de complètement différent à travers un dialogue entre deux personnages sur les toits de Paris pendant la Commune. Un texte philosophique qui ne manque pas d’attrait, offrant aussi en fond de nombreuses réflexions, à travers deux héros qui vont se rendre compte avoir besoin, le temps d’une nuit, de l’un de l’autre pour se ressourcer. Alors certes, certains aspects se révèlent parfois légèrement faciles, mais au final une très bonne nouvelle qui clôture en beauté ce recueil.

En Résumé : Je ressors avec un sentiment plutôt positif de ma lecture de ce recueil de nouvelles, mais rien de non plus trop marquant. Le thème sur le steampunk est bien respecté et offre de nombreux testes variés sur le sujet, flirtant avec les nombreux genres de l’imaginaire, mais j’ai trouvé qu’il manquait à ce recueil une ou deux nouvelles clairement percutantes et frappantes pour y gagner en intérêt. Cela ne veut pas dire que les nouvelles sont mauvaises, loin de là, mais elles ont du mal à franchement dépasser ce côté juste sympathique à lire. De plus tous les textes ne sont pas non plus au même niveau, un ou deux ayant eu du mal à complètement me convaincre. Au final un recueil qui offre tout de même un moment de lecture assez divertissant, qui pourrait plaire aux amoureux du steampunk à la recherche d’un peu de légèreté ou, pourquoi pas, à ceux qui souhaiterait découvrir le genre. Si vous cherchez par contre des textes qui dénotent sur le sujet, je ne suis pas sûr que ce recueil corresponde à vos attentes.

Ma Note : 6/10

CRAAA

Challenge CRAAA 16ème lecture

Utopiales 2015, Anthologie – Collectif

Utopiales 2015Résumé : Construite autour de la thématique « Réalité », cette anthologie officielle des Utopiales, septième du nom chez Actusf, va vous entraîner dans des jungles mystérieuses avec Fabien Clavel, sur un monde aux mœurs singulières avec M. R. Carey ou encore à la rencontre d’êtres venus d’ailleurs avec Laurent Queyssi… Vous y croiserez également d’anciens pilotes communistes qui ont vu des OVNI pendant la Deuxième Guerre mondiale, des petits robots fugueurs, de vieux copains de bistrot aux paris un peu fous et alcoolisés et des maisons en réalité virtuelle à l’intérieur desquelles tout est possible…
Sans oublier Alain Damasio qui nous offre une belle avant-première avec le premier chapitre inédit de son futur roman, Fusion.
Êtes-vous sûr de votre réalité ? Sont-ils vivants et nous morts ?
Treize nouvelles pour douter de tout…

Edition : Actu SF

 

Mon Avis : C’est devenu une tradition depuis quelques années maintenant, mais à chaque fois que je participe à un festival je repars avec l’anthologie et j’en fais même, selon les festivals, une LC. Sauf que cette année est un peu particulière puisque je n’ai pas pu participer au festival Utopiales de 2015. Cela n’a pas empêché Marie-Juliet de me récupérer et faire parvenir un exemplaire, (dédicacé qui plus est, encore merci), dans le but d’une Lecture Commune. Ce livre comporte ainsi treize nouvelles, ainsi qu’une préface sur le principe de Réalités qui s’avèrent très intéressante, soignée, efficace et ouvre de façon réussie l’anthologie développant de façon intéressante le terme de Réalités.

Les yeux en face des trous d’Alain Damasio : Alors ce texte nous propose de nous plonger dans un groupe d’amis, dans un monde futuriste, dont l’idée de base qui repose sur l’échange de mémoire se révèle clairement intéressant. Le style de l’auteur s’avère toujours aussi efficace, fascinant, soigné et entraînant, même si parfois il en fait peut-être un peu trop dans le jeu de typo. Certes cela offre quelque-chose de plus, principalement dans les souvenirs, l’effet un peu embrouillé, mais parfois il donnait plus l’impression de juste vouloir faire de l’esthétique. Par contre, le point que je trouve frustrant du récit, selon moi vient qu’il s’agit ici du premier chapitre du futur roman de Damasio, ce texte n’a donc pas de « conclusion » comme on pourrait l’attendre d’une nouvelle d’une anthologie.

Immersion d’Aliette de Bodard : Cette nouvelle je l’avais déjà lu lors de sa publication dans l’anthologie Réalité 5.0 dont vous retrouverez ma chronique ici. Je ne reviendrai donc pas dessus, juste pour dire que la seconde lecture m’a conforté dans mon ressenti avec  très bon texte dont l’univers mériterai d’être plus développé.

Welcome Home de Jérôme Noirez : Cette nouvelle nous offre un récit dans un univers où les plus riches peuvent s’offrir un lieu considéré comme en-dehors de la « réalité », où les lois n’ont plus aucunes valeur. Deux potes junkie vont ainsi se retrouver invité à une soirée dans ces subréalités. Un texte que j’ai trouvé efficace, à prendre dans le côté complètement barré, style sexe, drogue & rock’n roll. Certes il ne fait qu’effleurer les notions qu’il soulève sur la moralité et la loi, mais n’empêche pas de faire réfléchir le lecteur. Un texte percutant, prenant dont je regretterai peut-être tout de même certaines facilités ainsi qu’une certaine linéarité qui joue sur le côté surprenant. Au final un bon texte et il faudrait que je sorte d’autres écrits de l’auteur que j’ai dans ma PAL.

Un demi bien tiré de Philippe Curval : Une nouvelle plutôt courte qui propose, à travers un jeu à boire, de traité du paradoxe de Zénon avec humour. Un texte qui, sans se révéler exceptionnel, offre un moment de détente et de divertissement efficace à travers ce délire alcoolique qui termine par une conclusion percutante et surprenante.

Dieu, un, zéro de Joël Champetier : Cette nouvelle nous propose de suivre un mathématicien de renom qui va rejoindre une équipe scientifique dans un ranch. Cette nouvelle offre une idée intéressante avec quelques sujets de réflexions efficaces que ce soit sur la religion, les robots, l’intelligence, mais j’ai trouvé la première partie un peu longue comme par exemple cet acharnement sur la règle à calcul qui aurait pu offrir une réflexion intéressante sur la surutilisation de la technologie et ses contrôles, mais qui perdait de son intérêt devant son incessante répétition. De plus je n’ai pas vraiment compris le rôle du héros face à un problème qui parait déjà résolu face à la conclusion du texte. Pour moi un récit qui, sans se révéler mauvais loin de là, aurait mérité un format plus long je trouve.

Les aventures de Rocket Boy ne s’arrêtent jamais de Daryl Gregory : Un texte qui lorgne plus vers le drame contemporain que vers la SFFF, où l’on suit l’histoire du narrateur à travers une épreuve qui l’a marqué. Un texte touchant, poignant, qui ne m’a pas laissé indifférent développant le sujet de l’adolescence, de l’amitié et aussi la dure réalité de la vie. Le ton de l’auteur s’avère très juste, sans jamais se perdre et offre aussi un amour pour le cinéma, son aspect rêve, imagination, évasion. La conclusion se révèle intéressante avec, selon moi, ce cercle qui, d’une certaine façon, se referme avec le retour de Rocket Boy.

Le vert est éternel de Jean-Laurent Del Socorro : Cette nouvelle nous propose de replonger dans le quotidien de la compagnie du Chariot, présente dans Royaume de Vents et de Colères, en pleine période de l’Édit de Nantes. Une nouvelle qui offre une réflexion sur la différence en pleine guerre de religion, qui n’a pas la force du roman, mais qui se lit vite et se révèle plutôt sympathique avec une héroïne intéressante. À noter aussi une petite réflexion sur la caricature qui n’est pas anodine. Au final un récit qui introduit de façon agréable son univers, même si j’avoue j’espérais peut-être un peu plus.

Coyote Creek de Charlotte Bousquet : Cette nouvelle nous propose de traiter de la maladie d’Alzheimer, jouant ainsi entre vérité et fantastique avec comme fond des légendes indiennes. Un texte touchant, bien porté par une plume efficace, qui offre un texte réussi, même si j’avoue sur le même thème j’avais trouvé le texte de Claude Ecken dans l’anthologie 2012 des Utos m’avait plus marqué. Cela n’empêche pas cette nouvelle d’avoir son propre ton et de mériter d’être découverte, surtout que la plume de l’auteur que j’ai trouvé poétique offre un plus à l’ensemble.

Intelligence extra-terrestre de Stéphane Przybylski : Une nouvelle construite un peu dans le thème de la série X-files, avec une enquête mélangeant fantastique et complot alien. Sauf que voilà le récit a eu un peu de mal à complètement m’emporter. Autant l’auteur a montré que dans un format long il s’en sortait efficacement, autant ici dans un format court je me suis senti frustré comme si j’avais entre les mains un brouillon de résumé d’un roman.

Pont-des-Sables de Laurent Queyssi : Cette nouvelle n’est pas sans rappeler celle de Daryl Gregory, avec une bande d’ami qui vont faire face à un drame, sauf que malgré cette ressemblance, ce texte possède sa propre identité. L’auteur nous offre ainsi un texte intelligent, touchant à travers la quête d’un des personnages. C’est aussi une réflexion intéressante sur le passage à l’âge adulte, tout en proposant un véritable hommage à la SF, au comics, aux jeux de rôle etc… Un très bon texte, à découvrir selon moi.

Versus de Fabien Clavel : Cette nouvelle nous propose de plonger dans une mission militaire qui va mal tourner. Un texte plutôt bien écrit, amusant et agréable à lire, mais qui pêche pas une certaine prévisibilité qui gâche un peu la révélation finale. Un récit tout de même divertissante qui rentre dans le vite lu, apprécié et vite oublié.

Smithers et les fantômes du Thar de Robert Silverberg : Une nouvelle qui nous offre un texte d’aventure en Inde avec la quête d’une cité mystérieuse. Une nouvelle fantastique un peu angoissant très typé qui, sans se révéler des plus marquante ni transcendante, s’est révélé offrir une lecture plutôt sympathique. Les personnages se révèlent intéressant, lié à une époque différente de la nôtre, et portent plutôt bien le récit. De nouveau une nouvelle que je classe dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

Visage de Mike Carey : Une nouvelle très SF dans un monde différent du nôtre où un gouverneur écrit une lettre racontant les derniers troubles qu’il a rencontré. Un texte intelligent, traitant de la différence, de la religion, du choix de chacun avec de nombreux aspects intéressant comme cette idée de « visage » qui n’est pas sans rappeler certaines idéologies de notre époque. L’ensemble ne manque pas de subtilité, montrant qu’il n’y a pas obligatoirement de bon et de méchants, principalement dans sa conclusion surprenante. Le tout est porté par un style simple et efficace qui fait que le récit se lit bien et se révèle très réussi.

En Résumé : Un anthologie des Utopiales qui nous offre un cru 2015 assez réussi et qui m’a offert un bon moment de lecture. Alors comme souvent tous les textes ne sont pas au même niveau, certains ont même du mal à se retrouver lier, selon moi, au thème proposé, mais dans l’ensemble il propose de nombreuses nouvelles qui méritent d’être découvert. On pourrait mettre un « bémol » sur le teasing concernant le prochain roman d’Alain Damasio dont ce livre propose le premier chapitre, mais cela ne m’a pas dérangé plus que cela. Au final une anthologie qui mérite d’être découverte et je lirai avec plaisir le cru 2016.

 

Ma Note : 7,5/10

 

L’avis de Marie-Juliet.

 

Autres avis : Xapur, Vert, Boudicca, Shaya, Cyrille, …

CRAAA

Challenge CRAAA 15ème lecture

Feuillets de Cuivre – Fabien Clavel

feuillets de cuivreRésumé : Paris, 1872. On retrouve dans une ruelle sombre le cadavre atrocement mutilé d’une prostituée, premier d’une longue série de meurtres aux résonances ésotériques. Enquêteur atypique, à l’âme mutilée par son passé et au corps d’obèse, l’inspecteur Ragon n’a pour seule arme contre ces crimes que sa sagacité et sa gargantuesque culture littéraire.

Edition : ActuSF

 

Mon Avis : De l’auteur j’ai lu il y a quelques mois ses écrits côté zombies que sont L’Evangile Cannibale (ma chronique ici) et Métro Z (ma chronique ), qui m’avaient offerts de bons moments de lectures, efficaces et entrainants. Par conséquent quand j’ai vu que l’auteur se lançait dans un livre Steampunk, j’étais sûr qu’il terminerait sa course dans ma PAL, surtout que le résumé avait ce je ne sais quoi de vraiment accrocheur. Il faut aussi avouer que rien qu’à sa couverture, illustrée par Ammo, que je trouve magnifique, je me serai penché sur ce bouquin. Il est aussi à noter le superbe travail d’édition mené par ActuSF, qui nous offre un livre vraiment superbe avec couverture rigide et des illustrations intérieures qui viennent enrichir l’objet en lui-même, ainsi qu’une préface et une postface vraiment intéressantes.

Ces Feuillets de Cuivre nous propose ainsi de suivre, à travers plusieurs intrigues différentes, le quotidien de Ragon, policier, qui va enquêter sur plusieurs crimes et délits dans un Paris fin du 19ème siècle qui diffère légèrement du nôtre. L’auteur a décidé ainsi de s’inspirer, d’une certaine façon, des feuilletons policiers d’époque, un peu à la Sherlock Holmes ou encore à la Auguste Dupin, où notre héros se repose en grande partie sur ces capacités intellectuelles, et plus précisément ici sur son amour de la lecture, car toute intrigue est finalement un livre et quand ce n’est pas le cas elle ne mérite même pas d’être traitée, pour faire la lumière sur les mystères qu’il découvre. Et il faut bien avouer que l’ensemble marche vraiment bien, pour peu qu’on apprécie ce genre d’enquêtes. On se laisse ainsi facilement emporter par les différentes intrigues que construit l’auteur et par la façon dont le héros va devoir, par la force de son esprit principalement, reconstruire le puzzle et les résoudre. Certes on est loin du Thriller effréné et frénétique, l’auteur cherchant plus à construire ses récits de façon posé, jouant plus sur la manipulation et le jeu que sur l’action, mais cela n’empêche pas l’ensemble de se révéler fluide, prenant, entraînant et efficace.

Surtout que la construction proposée par  Fabien Clavel en deux parties se révèle vraiment fascinante dans sa construction et son évolution, avec une première qui servira, on va dire, à poser le personnage et l’univers, offrant différentes intrigues qui paraissent déconnectées les unes des autres, puis une seconde partie qui vient apporter un « ennemi » à notre policier et surtout vient aussi lier, d’une certaine façon, l’ensemble des nouvelles, renouvelant alors l’intérêt du lecteur qui se retrouve ainsi encore un peu plus happé par les aventures de Ragon, mais surtout par les questions qui sont alors soulevées et leurs réponses. Alors certes les premières nouvelles m’ont paru se résoudre parfois un peu trop rapidement et certaines intrigues complexes m’ont paru manquer de pages pour être vraiment bien développés, mais franchement rien de non plus bloquant tant j’ai trouvé l’ensemble réussi et soigné.

L’univers steampunk que construit l’auteur au fil des pages se révèle vraiment passionnant, évitant clairement le côté flamboyant et imposant pour offrir quelque chose de plus ténu, de plus discret, mais de bien présent que le lecteur reconnait au détour d’expressions, de machines rencontrées, d’éther, voir même de magie croisée et qu’il s’amuse alors à chercher, à traquer, à dévoiler au fur et à mesure qu’avancent les nouvelles. On plonge ainsi avec grand plaisir dans ce Paris où l’Histoire que l’on connait se mélange avec cet aspect « étranger », différent voir fantastique qui apporte un cachet supplémentaire et donne clairement envie d’en apprendre plus. Surtout que l’auteur rend l’ensemble encore plus crédible et réaliste en y faisant intervenir, parfois de façon détourné, des personnages connus que ce soit aussi bien des chercheurs, des artistes et mêmes des écrivains. D’ailleurs l’écriture, les romans, possèdent une grande importance dans ce livre que ce soit par l’amour du héros pour la lecture qui en devient obsessionnelle, mais aussi dans sa façon de résoudre les enquêtes, elle se révèlera même plus ou moins au centre du fil rouge. On sent ainsi toute la passion que porte l’auteur pour la littérature, la mettant clairement en avant, devenant alors d’une certaine façon un personnage du récit, soulevant par conséquent de nombreux questions et de nombreuses réflexions. L’ambiance présente tout du long se révèle sombre, légèrement angoissante, sanglante ce qui, je trouve, apporte une touche supplémentaire à cet univers et lui va comme un gant. En tout cas un univers qui donne envie d’être retrouvé.

Concernant les personnages, le héros principal qu’est le policier Ragon se révèle très rapidement attachant et passionnant à suivre et à découvrir, se dévoilant lentement, montrant forces et faiblesses. En effet au fil des pages on aperçoit un héros qui possède des blessures liées à la guerre, qui se réfugie dans la littérature pour, d’une certain façon, oublier la vie et qui va même se servir de cette littérature pour guider sa vie. Un personnage aux valeurs fortes, humaines, mais qui pourtant d’une certaine possède des zones d’ombres qui vont se dévoiler au fil des pages. Ragon fascine aussi par son esprit, sa capacité d’analyse, lui qui est une personne du peuple, devenu simple policier, qui va très vite se démarquer, évoluant au fil des pages vers un personnage de plus en plus solitaire, qui se démarque par son physique imposant, se trouve rejeté, mais qui pourtant ne manque ni de charisme, ni d’intelligence. Les personnages qui gravitent autour de lui ne manquent pas non plus d’attrait, même si je dois bien avouer, certains auraient peut-être mérités un peu plus de développement, mais bon rien de bien méchant. Dans tous les cas l’auteur nous propose ici une galerie de personnages des plus attrayante et captivante, qui évolue au fil des intrigues et des années.

La plume de l’auteur se révèle soignée, fluide et entrainante, collant parfaitement bien à l’époque fin du 19ème siècle, début du 20ème et qui, sans jamais tomber dans l’esbroufe ou l’explosif, happe rapidement le lecteur pour ne plus le lâcher. On sent au fil des pages que l’auteur aime les mots et le montre sans non plus se révéler lourd. Au final ce Feuillets de Cuivre s’est révélé être une très bonne lecture, à travers ses différentes nouvelles qui surprend par sa construction entre recueil et roman. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre qui nous propose plusieurs nouvelles des aventures de Ragon policier qui va enquêter sur différents crimes. L’ensemble se révèle ainsi captivant, entrainant et, comme le montre la postface, une construction un peu à la série TV avec une première partie de nouvelles qui viennent poser le personnage et l’univers puis un fil rouge qui se dessine et redéfinit l’ensemble pour surprendre et encore plus happer le lecteur. Alors certes, certaines nouvelles m’ont paru trop courtes et d’autres manqué de pages pour vraiment bien poser leurs histoires, mais franchement rien de non plus trop bloquant ou dérangeant. L’univers steampunk construit par l’auteur se révèle léger, qu’on découvre par à coup au fil des découvertes de l’auteur, mais qui attise la curiosité du lecteur et le pousse à vouloir en apprendre et a en découvrir plus, le tout mâtiné d’une ambiance sombre qui apporte un vrai plus. On sent aussi que l’auteur aime la littérature que ce soit à travers les références comme son utilisation limite en tant que personnage de l’intrigue. Concernant les personnages, Ragon se révèle un héros vraiment fascinant à suivre et attachant et les personnages qui gravitent autour de lui ne manquent pas d’attraits, même si certains auraient mérité un peu plus de développement à mon goût. Rien de non plus bloquant. La plume de l’auteur s’avère soignée, fluide, entrainante et collant parfaitement à cette époque fin 19ème, début 20ème siècle. Au final un recueil surprenant et prenant, je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 8/10

 

Autres avis : Lorhkan, Doris, Dionysos (Bibliocosme), …

CRAAA

Challenge CRAAA 4ème lecture

Virus – Anthologie dirigée par Magali Duez

virusRésumé : Error 47 – 4_de_couv introuvable

Scan en cours…

8 Virus détectés.

Edition : Griffe d’Encre

 

Mon Avis : Ce recueil de nouvelles a rejoint ma PAL un peu sur un coup de tête il y a plus d’un an, à force de le croiser lors des Imaginales 2014. En effet j’avoue avoir été rapidement séduit par la couverture, illustrée par Zariel, que je trouvais réussie et assez accrocheuse pour me pencher sur le livre. Ensuite le sujet du Virus se révélait clairement intéressant et surtout offrait de nombreuses possibilités d’écritures, qui ont donc fait que ce livre a rapidement rejoint ma PAL. Comme souvent avec une PAL exponentielle il s’est un peu perdu avant de finir entre mes mains il y a quelques jours, histoire que je me fasse mon avis. Ce recueil comporte huit nouvelles.

H5N1 de Frédérique Lorient : Cette nouvelle nous plonge dans un futur où le virus H5N1 a éradiqué la majeur partie des oiseaux et où la présence de l’un deux dans un musée va perturber les visiteurs. Une nouvelle forte qui nous dévoile un avenir où la peur de la contamination aura pris une telle ampleur qu’elle pousse à la surabondance de protection, limite à la folie et que la vie de chacun s’en retrouve complètement bouleversée. Un texte qui se lit facilement, offrant une vision du virus assez surprenante et intimidante, mais dont je reproche un peu la chute trop prévisible pour vraiment se révéler percutante. En tout cas une introduction agréable et sympathique à l’anthologie.

Rouge Cerise à Pois Blancs de Véronique Pingault : Cette nouvelle nous fait découvrir un virus assez étrange, car au lieu d’atténuer les capacités du porteur, comme c’est souvent le cas, il le rend encore plus créatif. Après une première nouvelle qui jouait sur l’angoisse, ce texte cherche à jouer sur l’humour offrant un texte complètement décalé et qui se révèle original ; le soucis c’est que je n’ai jamais réussi à rentrer dedans, la faute à un aspect que j’ai trouvé trop gentillet et aussi au fait que l’humour n’a jamais réussi à me toucher, mais là je plaide coupable j’ai un humour un peu spécial.

Utopie en Sursis d’Isabelle Guso : Cette nouvelle, qui est la plus longue de ce court recueil, nous plonge dans un futur utopique où chacun vit majoritairement en harmonie, sauf que tout va changer pour une jeune enquêtrice qui va devoir enquêter sur un suicide (évènement normalement impossible) et voir sa fille changer. J’ai passé un bon moment de lecture avec ce texte qui nous plonge dans un texte intelligent, qui cherche à nous faire réfléchir sur la notion de bonheur, mais aussi sur la notion de famille et la notion de choix, le tout sur fond de paranoïa et de manipulation. La chute du récit ne manque pas de faire réfléchir et se révèle surprenante. Un texte efficace, mais qui lui manque un tout petit je ne sais quoi pour se révéler vraiment excellent.

Mise à Jour de Pénélope Chester : Cette nouvelle nous présente un androïde de maison qui est phobique des mises à jour de peur d’être infecté par un virus, mais dont les propriétaire, dans l’attente d’un enfant, ont besoin de le faire évoluer. Je ne peux pas nier que le fond de la nouvelle se révèle assez originale dans son traitement et sa présentation, mais voilà ce texte m’a paru clairement manquer de force pour se révéler vraiment marquant et peut-être aussi trop court. Un texte que je classe dans le vite lu, apprécié, mais vite oublié.

Quand les Clowns en Treillis font Gémir la Musique de Fabien Clavel : Un virus inconnu s’est mis à envahir le monde, transformant les malades pour leur donner un faux air de clown. Les contaminés vont très vite se retrouver au ban de la société. Un texte qui va se révéler plus complexe que ce que laissait entrevoir le début, offrant un récit engagé, politique et critique, qui fait réfléchir le lecteur sur l’exclusion et la capacité de beaucoup à fermer les yeux tant que pour eux tout se passe bien. Un texte efficace et percutant, même si justement peut-être un peu trop principalement dans la critique à sens unique sur certains aspects, mais rien de non plus dérangeant tant j’ai passé un très bon moment de lecture.

Intrafolie de Raymond Iss : Une très courte nouvelle qui nous parle de transhumanisme et de virus, dont je ne peux pas trop parler sous peine de vous spoiler. De nouveau un texte qui cherche à jouer sur la carte de l’humour et le cynisme mais qui, comme d’autres textes de l’anthologie a du mal à vraiment se révéler marquant. Une lecture tout juste sympathique, sans plus.

Flocon Rouge de David Osmay : Cette nouvelle nous plonge dans un avenir ou l’Homme a découvert le vaccin qui permet de tromper la mort et rester éternellement jeune, sauf qu’un virus apparait déclenchant le vieillissement instantané et dans la majorité des cas la mort. Un texte qui se révèle intelligent, complexe et soigné, poussant le lecteur à mener des réflexions sur la vie, la mort, notre capacité à dépasser les lois naturelles pour s’enfermer dans d’autres phobies et d’autres peurs, mais aussi finalement sur l’immortalité. Une histoire sensible, jouant sur les émotions et les envies, qui a réussi à me toucher.

Contagion de Bruce Holland Rogers : Cette très courte nouvelle nous plonge en plein milieu d’une réunion au sommet aux USA où l’on apprend qu’un terrible virus sévit ; pire qu’il rend les gens heureux. Comme la majorité des textes qui ont décidé de manier l’humour, je n’ai pas trouvé cette très courte nouvelle mauvaise, loin de là, l’ensemble se révélant sympathique, mais elle est loin de se révéler marquante. Je la classe donc aussi dans le vite lu, apprécié, vite oublié.

En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec cette anthologie dont le sujet sur les Virus se révèle traité de façon large, offrant huit textes complètement différents, passant aussi bien du récit angoissant, à celui intelligent ou encore maniant l’humour. Alors certes tous les textes ne sont pas au même niveau entre ceux qui se révèlent entrainant, intelligent et efficace et ceux qui manquent de force et entre plus dans la catégorie « vite lu, apprécié mais vite oublié », de plus je regrette l’absence de texte vraiment marquant, mais cela n’empêche pas l’ensemble de se révéler finalement assez sympathique à découvrir. Une anthologie divertissante entre deux lectures plus conséquentes je dirai.

 

Ma Note : 6,5/10

 

Autres avis : Lune, …

CRAAA

Challenge CRAAA 1ère lecture

Métro Z – Fabien Clavel

metro zRésumé : Emma est excédée quand son métro reste bloqué à la station Châtelet. Déjà qu’elle doit s’occuper de Natan, son petit frère autiste… Quand une explosion retentit dans le wagon voisin, elle se rue, paniquée, dans les couloirs envahis par une épaisse fumée jaunâtre. Emma réalise que tous les accès sont condamnés et que Natan n’est plus avec elle ! Partant à sa recherche, elle observe le comportement étrange et terrifiant des autres passagers : indolents, marmonnant, les yeux dans le vague…

Edition : Rageot

 

Mon Avis : Il y a quelques semaines je me suis laissé tenter par la lecture de L’Évangile Cannibale, du même auteur, qui proposait une variation sur le thème des zombies clairement intéressante, dévoilant comme héros principaux des retraités et qui m’avait offert un très bon moment de lecture (ma chronique ici). Je me suis donc rapidement laissé tenter par son roman jeunesse, qui se situe dans le même univers et offrait un point de vue différent de cette invasion de zombies, en ayant hâte de voir comment l’auteur allait s’en sortir avec une lecture pour un public plus large. En tout cas l’illustration de la couverture nous met directement dans l’ambiance : il va falloir fuir.

Emma jeune lycéenne comme les autres, rentre chez elle avec son frère autiste dont elle s’occupe. Une explosion va alors complètement bouleverser ses plans, elle va se retrouver à fuir pour sa vie et très vite se rendre compte que les autorités ne laisse sortir personne. Pire, dans la panique elle a oublié son frère et doit alors le retrouver dans les méandres du métro avant d’espérer s’échapper. Ici, comme prévu par rapport L’Évangile Cannibale, on change complètement de décor, avec comme héroïne cette fois une lycéenne, mais aussi changement de trame, car on quitte le roman post-apocalyptique pour nous plonger au départ de la crise, au cœur même de l’incident. On se retrouve donc ainsi dans quelque chose d’assez classique sur le papier, avec la fuite en avant pour survivre de l’héroïne et ses amis, mais qui n’empêche pas à l’ensemble de se révéler plus que solide et efficace. L’auteur nous happe dès le début, nous immergeant dans l’action dès le second chapitre pour ne plus nous lâcher jusqu’à la conclusion. Le rythme est tendu et l’ambiance qui se dépeint au fil des pages est de plus en plus angoissante. Emma va devoir braver de nombreuses péripéties si elle espère s’en sortir. Le lecteur se retrouve alors à tourner les pages pour en découvrir plus et savoir ce qui va arriver aux héros.

L’univers qui se développe tout au long du récit se révèle assez efficace, nous dévoilant une France futuriste , où les médicaments sont monnaie courante et sont utilisés pour un rien, où les technologies, de plus en plus intrusives, ont évolué pas toujours en bien et où le pouvoir ne change pas et préfère se protéger que faire face à la crise. Là-dessus l’auteur développe aussi de nombreux axes de réflexions qui se révèlent efficaces, même si parfois traités de façon un peu trop simple. Il évite par contre de se mettre des limites, vis-à-vis de l’âge potentiel du lecteur, et traite de sujets d’actualités voir même de sujet graves. On se retrouve ainsi à réfléchir sur la liberté de la presse qui cherche plus facilement le larmoyant ou le sensationnel, l’acceptation des autres, l’influence des classes sociales dans la vie ou encore la maladie et plus particulièrement l’autisme qui, je trouve, est bien traité, offrant des parallèles originaux et permettant au jeune lecteur de mieux appréhender cette maladie. En tout cas une image de fond efficace qui ne laisse pas indifférent. L’auteur n’oublie pas pour autant qu’il est dans un roman de zombies et offre quelques scènes bien angoissantes et glaçantes ; pour un roman jeunesse j’entends bien.

 Concernant les personnages l’effort a clairement été fait pour éviter de tomber dans une certaine caricature voir même éviter d’offrir certains archétypes des héros de récit jeunesse. En effet les protagonistes qu’on découvre au fil des pages se révèlent humains, avec leurs forces et leurs faiblesses, dépassé devant les évènements, mais qui n’ont d’autres choix que d’avancer s’ils veulent s’en sortir. On se retrouve ainsi à s’attacher assez facilement et rapidement à Emma, adolescente en manque de reconnaissance depuis la naissance de son frère autiste, qui face à la crise qui apparait va alors se retrouver à faire des choix, parfois d’instinct, mais qui vont la forcer à changer, à avoir un nouveau regard. Mais c’est surtout par sa relation avec son frère qu’elle arrive, je trouve, à nous toucher, son évolution tout au long du récit, nous dévoilant au fil de flashback une relation compliquée, une tension entre eux, mais dont la crise et les conséquences qui en découlent vont les aider à se rapprocher, d’une certaine façon à mieux se comprendre et s’apprécier. Il faut ajouter à cela des personnages secondaires eux aussi intéressants et qui apportent des points de vues et des réflexions différentes.

Là où j’ai légèrement coincé dans ma lecture, c’est concernant certains passages qui se révélaient, à mon goût, un peu trop facile, dont la résolution était amenée un peu trop simplement. Alors je sais bien qu’un roman jeunesse n’aura pas la même complexité qu’un livre plus adulte, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais voilà, ici, j’ai trouvé que la fin s’offrait un peu trop de deus ex machina. C’est dommage car ça rend la conclusion un peu frustrante et quelques pages de plus pour s’offrir peut-être quelques rebondissements supplémentaires aurait pu apporter quelque chose en plus. Attention ça n’enlève en rien les qualités de l’histoire qui se révèle plaisante à lire et à découvrir, juste que ça l’empêche de passer un cran au-dessus.

La plume de l’auteur se révèle simple, efficace, entrainante et arrive à facilement capter le lecteur pour ne plus le lâcher, à travers cette ambiance dans les méandres de métro assez angoissante et surprenante. À noter aussi une sorte de supplément à la fin, intégré à l’histoire, qui retrace l’historique du zombie et qui offre aussi une comparaison avec les autres être fantastiques ; certes ça n’apprendra rien au fan du genre, mais ça permettra au néophyte d’en apprendre plus et je trouve l’idée réussie. Au final un roman jeunesse qui m’a offert une lecture très sympathique et qui se lit facilement malgré une conclusion un peu facile. En tout cas je lirai d’autres écrits de l’auteur sans soucis.

En Résumé : J’ai passé un moment de lecture très sympathique avec ce roman qui nous offre une histoire de zombies, certes classique sur la forme avec cette fuite en avant devant la catastrophe, mais qui se révèle efficace et entrainante. L’univers futuriste offert ici est solide et bien porté par de nombreuses réflexions, accessibles à tous et qui se révèlent prenantes et percutantes, que ce soit aussi bien sur la société que sur l’homme. L’auteur n’oublie pas non plus qu’il traite de zombies offrant des scènes angoissantes et une ambiance stressante ; pour un roman jeunesse j’entends bien. Les personnages évitent clairement de tomber dans la caricature ou dans l’archétype du héros jeunesse, pour se révéler humain et attachants. La relation entre Emma et son frère autiste est, je trouve, bien traité et son évolution apporte une touche sensible. Les personnages secondaires ne manquent pas aussi d’attraits et apportes des points de vues différents et intéressants. Mon principal regret viens que l’auteur s’offre, principalement sur la fin, un peu trop de facilité pour faire avancer son intrigue, rien de complètement gênant, mais un peu dommage je trouve. La plume se révèle simple et entrainante offrant, pour les jeunes et les moins jeunes, un roman de zombies agréable. Je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 7 /10

 

Autres avis : Cornwall, Lelf, Bibliocosme, AcrO, …

 

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