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L’Envolée des Enges, Tome 1 – Claire Krust

Résumé : Depuis des décennies, les Enges vivent en paix en haut de leur pilier, en totale communion avec le vent, exilés du reste du monde dont ils n’ont que faire. L’Envolée est proche, ce rite qui leur permet d’acquérir leurs ailes d’or et de s’élancer vers les cieux. Mais le coeur de Céléno n’est pas à la fête. Rejetée par ses pairs, privée de ce droit, elle est sur le point d’assister au départ de l’homme qu’elle aime en secret. C’est alors que l’impensable se produit. Les hommes, ces êtres qu’ils ne connaissent que dans les légendes, surgissent et mettent leur pilier à feu et à sang.
Précipitée sur la terre ferme, parachutée dans un monde qu’elle ne comprend pas et qui veut sa mort, Céléno est sauvée in extremis par Sujin l’Être de l’eau. Ensemble, ils vont remonter les traces des derniers Enges captifs et tenter de les libérer. Mais que peuvent deux parias contre la folie des hommes ?

Edition : ActuSF

 

Mon Avis : Depuis quelques années maintenant les éditeurs qui composent les Indés de l’Imaginaire ont lancé en septembre leur Rentrée de l’Imaginaire. C’est d’ailleurs lors de cette fameuse rentrée, il y a deux ans maintenant, que j’avais découvert Claire Krust. Elle publiait alors son premier livre, un recueil de nouvelles, dans un Japon imaginaire, qui nous faisait suivre une famille noble. J’avais passé un bon moment de lecture avec ce livre, se révélant efficace, envoutant et poétique (ma chronique ici). Il était donc logique, quand j’ai vu que l’autrice sortait un nouveau récit, laissant de côté le format court pour un diptyque, que je me laisse rapidement et facilement tenter par ce dernier. Concernant la couverture, illustrée par Yana Moskaluk, je la trouve très sympathique.

Les Neiges de L’Eternel – Claire Krust

les neiges de l'eternelRésumé : Dans un Japon féodal fantasmé, cinq personnages racontent à leur manière la déchéance d’une famille noble. Cinq récits brutaux qui voient éclore le désespoir d’une jeune fille, la folie d’un fantôme centenaire, les rêves d’une jolie courtisane, l’intrépidité d’un garçon inconscient et le désir de liberté d’un guérisseur.
Le tout sous l’égide de l’hiver qui s’en revient encore.

Edition : ActuSF

 

Mon Avis : Qui dit septembre, dit rentrée et qui dit rentrée chez les indés de l’imaginaire, dit rentrée de la Fantasy avec la publication de nouveaux roman et surtout de nouveaux auteurs. Bon après se faire une rentrée comme la littérature blanche, l’idée se discute, mais en tout cas je n’allais pas la manquer. Je démarre donc cette rentrée avec les éditions ActuSF et ce roman, Les Neiges de L’Eternel, dont la couverture, illustrée par JungShan Chang, se révèle réussie et a vraiment réussi à m’envouter. Ajouter à cela un quatrième de couverture intrigant, ce livre a donc rapidement terminé dans ma PAL, puis entre mes mains.

L’auteur nous propose ici de découvrir, à travers cinq récits, l’histoire d’une famille noble sur plusieurs générations et de nous faire découvrir un Japon imaginaire, où le fantastique n’est jamais loin. Alors autant le dire tout de suite, si vous cherchez un récit nerveux, ou le plein d’action, passez votre chemin. Claire Krust nous proposant ainsi plus de découvrir ici des récits intimistes, profond, soignés, au rythme assez lent, où chaque personnage va devoir évoluer pour avancer, mais qui, par sa poésie et par la magie qui s’en dégage arrive à happer le lecteur assez facilement. Chaque texte va ainsi posséder sa propre histoire, sa propre vie, et peut être lu indépendamment les uns des autres pour, une fois terminé, nous offrir une fresque assez dense et fascinante de cette famille de Noble, sa chute, sa malédiction, mais aussi ses fantômes et plus précisément concernant deux de ses membres ; Yuki et son frère et sur près de quatre générations. On pourrait se sentir un peu frustré de traiter une période aussi grande en si peu de textes, mais finalement non, la majorité des questions y trouvent leurs réponses et l’ensemble se révèle vraiment cohérent et complet. Certes il reste encore des aspects à découvrir, peut-être pourquoi pas à travers d’autres écrits, mais ces cinq textes se suffisent à eux-mêmes pour offrir un livre efficace. La construction peut clairement avoir son importance, les nouvelles étant agencée de telle façon, et avec précision, qu’elles permettent de mieux jouer avec le lecteur, d’amener les informations avec un peu plus de surprise, chaque texte apportant des informations sur les autres. L’ambiance qui est posée joue aussi un rôle important, j’ai trouvé, dans la lecture qui malgré son côté froid, profond, limite mystérieux, possède quelque chose d’immersif, de dense, voire même de touchant.

Concernant l’univers qui se dévoile au fil des pages, on sent très rapidement que l’auteur est fan du Japon, au point de nous offrir ici une contrée, proche, de ce que je connais du vrai, mais totalement imaginaire et ça marche. On est vraiment fasciné par la découverte du monde qui se dévoile, par petite touche au fil du récit qu’on les savoure. Il faut aussi bien avouer qu’elle ne laisse rien au hasard, puisque le travail effectué se révèle vraiment dense et bien porté par des descriptions denses, soignées et pointilleuses, que ce soit dans les coutumes, l’honneur, les vêtements, les lieux etc…. Le moindre petit détail permet ainsi de rendre ce monde plus palpable, plus vivant et fait qu’on se sent transporter, sans jamais se sentir ennuyé. Certes on tourne un peu sur les mêmes lieux au fil des textes, mais franchement ça ne dérange en rien la lecture. Ce Japon en devient ainsi limite un personnage à part entière qu’on a envie de découvrir de plus en plus à chaque nouvelle. L’aspect imaginaire vient alors apporter un plus à l’ensemble, se révélant, d’une certaine façon, léger et assez discret, même si on y trouve la présence de fantôme où de dons de dieux que je vous laisse découvrir, qui vient s’intégrer ainsi parfaitement au récit. L’hiver, qui se révèle finalement une saison importante, offre aussi une touche supplémentaire au récit, à la fois froid et attirant, le choix de la saison n’est pas anodin, car chaque texte est aussi là pour nous rappeler que la vie peut aussi se révéler cruelle, où le danger et la maladie sont présents, que tout n’est pas que joie et fins heureuses, par conséquent quoi de mieux que l’hiver. Attention l’ensemble est loin d’être sombre, il se révèle plutôt mélancolique, un peu comme un conte.

Concernant les personnages ils se révèlent soignés, intéressants à découvrir que ce soit dans leurs évolutions, comme dans leurs façon de voir ou de réfléchir. Chacun d’entre eux possède ainsi sa propre personnalité, loin de tout manichéisme, avec leurs forces et leurs faiblesses ce qui fait qu’on se retrouve assez rapidement à s’intéresser à eux, voir même à s’y attacher. Il est difficile de parler de chacun d’eux sans trop spoiler, mais en tout cas leurs aventures, leurs peines, leurs joies font que finalement on tourne les pages en espérant continuer à en apprendre plus sur eux, à les comprendre. Alors parfois, c’est vrai, l’auteur en fait un peu trop, ou certains personnages sont un peu stéréotypés, mais franchement rien de non plus très gênant, tant finalement chacun d’entre eux arrivera, d’une façon ou d’une autre, à concerner le lecteur, à l’intéresser.

Je regretterai juste, outre quelques phrases que j’ai trouvé mal construites, mais qui, pour un premier roman sont facilement pardonnable tant le style et la plume sont soignés, poétiques, entrainants, le fait que certains aspects soit un peu trop prévisibles. Rien de trop bloquant ou dérangeant, mais voilà, voir la fin d’une nouvelle arriver trop vite reste toujours légèrement dommage. J’ai aussi  noté quelques petites longueurs et enfin, j’ai trouvé que la dernière nouvelle du livre était plus faible que les autres, je ne sais pas, un léger manque de profondeur, de spontanéité qui fait qu’elle m’a moins accroché, moins marqué. Attention elle n’est pas non plus mauvaise pour autant, juste qu’elle ne possède pas, selon moi la même force que les quatre autres. Franchement rien de non plus frustrant. Au final ce premier roman de Claire Krust se révèle une belle surprise, qui nous plonge rapide et facilement dans ces contes, pour peu qu’on apprécie ce genre de récit, et je lirai sans soucis d’autres de ses écrits.

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman, qui est le premier publié de l’auteur, et qui s’est révélé entrainant, efficace et poétique. Alors, certes, si vous cherchez le côté nerveux et plein d’action passez votre chemin, les cinq récits qui nous sont proposés ici mettant plus en avant le côté humain, intimiste, nous proposant un intrigue fil rouge qui tourne autour d’une famille de nobles, où chaque nouvelle possède sa propre voix à travers différents personnages qui se révèlent uniques, soignés, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs façon de voir et dont chaque aventure va les faire évoluer de façon vraiment intéressantes. L’univers construit au fil des pages se révèle vraiment dense, travaillé et on sent bien que l’auteur est une grande admiratrice du Japon, nous proposant un univers imaginaire qui devient limite un personnage qu’on cherche à découvrir, où l’hiver a une grande importance. L’imaginaire se révèle léger et apporte un véritable plus à l’ensemble, sans non plus trop s’imposer, par petites touches. Je regretterai juste, outre quelques phrases mal construite qui n’est en rien gênant surtout quand on sait qu’il s’agit d’un premier roman et que la plume de l’auteur se révèle vraiment soignée et poétique, certains aspects qui m’ont paru trop prévisible, quelques petites longueurs ainsi qu’une cinquième nouvelle qui m’a paru légèrement en-dessous des autres. Mais bon rien de non plus bloquant tant Claire Krust, à travers ce premier livre, s’impose comme une auteur à suivre et dont je lirai d’autres écrits avec plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

 

Autres avis : Melisende, Iluze, joyeux-drille, …

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Challenge CRAAA 4ème lecture

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