Résumé : Peu nombreux sont ceux qui connaissent la source des pouvoirs magiques dévolus aux « actifs », torches, brutes, engrenages, bestiaux, estompeurs et autres lourds. Rares aussi ceux qui savent que l’entité vivante à leur origine, réfugiée dans les profondeurs de la Terre, est menacée par un prédateur galactique qui ne laisse dans son sillage que des mondes dévastés.
1933. Les jours de l’humanité sont comptés car l’éclaireur qui précède le fléau est là.
C’est pourquoi Jake Sullivan et les chevaliers du Grimnoir, à bord du dirigeable la Voyageuse, avec un équipage de pirates de l’air, entreprennent une mission suicide pour affronter l’ennemi. Mais leurs pouvoirs combinés ne sont-ils pas dérisoires devant pareil ennemi ? Seule peut-être la jeune Faye Vierra serait à la hauteur…
C’est dans la cité libre de Shangai que se tiendra la bataille décisive.
Edition : L’Atalante
Mon Avis : Je dois bien avouer que les deux premiers tome de cette trilogie m’avaient offert un bon moment de lecture avec une histoire plutôt efficace, un univers très intéressant, mais surtout un rythme effréné et sans temps morts offrant son lot de scènes d’action et d’aventures (chronique du Tome 1, Tome 2). J’avais donc hâte de voir ce qu’allait bien pouvoir proposer l’auteur dans ce dernier livre qui vient terminer le cycle, surtout suite aux révélations du volume précédent concernant l’éclaireur et j’espérais une conclusion explosive. La couverture en tout cas, illustrée par Vincent Chong, met tout de suite dans l’ambiance et se révèle efficace.
Une fois la dernière page tournée je dois bien avouer que mes espérances ne sont pas complètement comblées. Dans l’ensemble ce n’est pas mauvais, ça se lit plutôt bien, mais ce troisième tome est franchement un ton en dessous des précédents. Déjà commençons par l’histoire, l’auteur a décidé de la couper en trois parties, un concernant Faye qui doit en apprendre plus sur ce qu’elle cache en elle, une autre qui tourne autour de Sullivan et de Toru qui traque l’éclaireur et une troisième qui reprend ce qui a été lancé dans le second tome concernant le contrôle et la traque des actifs. Clairement, cette troisième partie ne sert à rien, quitte à construire toute une intrigue dessus dans le second tome, que j’avais trouvé certes prévisible mais efficace, pourquoi la bâcler à ce point dans le troisième. Elle tient en tout et pour sur deux chapitres et demi, soit à peine 50 pages, dont la moitié parait bien inutile, pour finalement grâce à un concours de circonstance tellement improbable que j’en ai encore mal aux yeux, rejoint comme par magie l’intrigue principale. Concernant les deux autres intrigues, celle de Faye reste ma préférée elle se révèle intéressante et permet de mieux cerner ce qui se cache en elle. Celle sur l’éclaireur n’est pas mauvaise non plus, mais franchement l’auteur la tire trop en longueur avec même des rebondissements un peu trop caricaturaux pour s’offrir un peu d’action.
Alors oui justement l’action, parlons-en, j’ai trouvé ce troisième tome franchement mollasson. C’est bien simple pour généraliser, mis à part trois escarmouches il n’y a quasiment pas d’action durant les 330 premières pages. Ce qui est normalement le point fort de ce cycle disparait ici tant l’auteur perd un peu trop son temps en dialogues inutiles, en scènes qui tournent un peu en rond, en long passage qui ne servent qu’à rappeler ce qui s’est passé dans tomes précédents, voir même s’amuse à vouloir ajouter un vernis scientifique lourd qui n’apporte rien mis à part remplir des lignes. C’est simple il utilise l’aspect caricatural du scientifique utilisant des mots très compliqués, ce qui embrouille tous les héros et se retrouve alors à devoir réexpliquer la même chose en utilisant des mots beaucoup plus simples. Donc en gros une explication avec des cordes et des nœuds qui ne tient finalement que sur une demi-page voir une page prend ici trois pages voir plus et l’auteur n’est pas assez convaincant pour ne pas m’ennuyer un minimum, peut-être que ça vient aussi de mon côté scientifique mais peut-être aussi du fait que dès la première explication j’avais compris.
Heureusement les 100 dernières pages nous font oublier un peu cette longueur du début rattrapent un peu le tout. L’auteur se lâche alors complètement pour nous offrir un final explosif, bourré d’adrénaline, d’action et sans temps morts. Je ne reprocherai que deux choses tout de même à ce final, la première son aspect gros bill d’un des héros qui est devenu tellement puissant que tout enjeu disparait, la seconde vient de ce happy-end un peu trop facile.
Concernant l’univers il se révèle toujours aussi solide et efficace que les tomes précédents, dans cette Amérique des années 30, proposant un mélange de super-héros, d’uchronie, de magie voir même par certains aspects un peu de Steampunk, qui donne clairement envie de le découvrir. On découvre aussi l’Europe et plus principalement la ville de Berlin qu’on savait dévasté suite à la première guerre depuis le premier tome. L’aspect magique se révèle toujours aussi efficace et surtout commence à apporter des réponses sur son fonctionnement et sa logique. On en apprend un petit peu plus aussi concernant les fameuses entités aliens, celle qui fournit le pouvoir et celle qui s’en nourrit, même si cet aspect reste finalement très simpliste et aussi je suis surpris que personne ne soit jamais choqué de finalement être parasité par une entité extra-terrestre. Quelques nouvelles magies viennent aussi apporter quelques surprises. Au final un univers qui ne manque toujours pas d’attrait.
Concernant les personnages, c’est bien simple ce sont les mêmes qu’avant. Ce que je veux dire par là c’est que Faye est toujours cette petite paysanne assez manichéenne et Sullivan est toujours ce Lourd qui est plus intelligent que ce qu’il laisse penser aux premiers abords. Ils n’ont tout simplement pas évolués depuis le premier tome et n’évolue pas plus dans ce dernier tome ce qui les rend au final plutôt prévisible et parfois même dérangeant. Je prends l’exemple de Faye, c’était divertissant dans le premier tome de constater son côté très binaire, ça la rendait justement différente et décalé des héros plus urbains. Dans le troisième tome, après avoir énormément tué, la voir encore classer les gens en deux catégories les méchants que je tue et les gentils avec qui je peux devenir ami, sans une once de réflexion, possède un côté assez angoissant surtout quand elle se met à parler d’innocence et qu’elle ne mérite pas de mourir alors qu’elle se révèle être une bombe à retardement. Seul Toru sort son épingle du jeu, devant évoluer suite à sa trahison vis-à-vis de son pays. Concernant les personnages secondaires ici ils passent un peu au second plan, beaucoup ne sont présents que pour ne pas les oublier, seul, dans les habitués, Lance sort du lot ayant un rôle plus important. Je suis par contre déçu de Wells, l’auteur possédait ici un personnage qui aurait pu être fascinant avec un énorme potentiel, sociopathe ressemblant un peu à Hannibal Lecter, et finalement il ne s’en sert jamais à sa juste valeur.
Ce qu’on ne peut pas enlever à l’auteur c’est qu’il sait raconter une histoire qui se révèle simple, fluide et un minimum efficace. En effet, excepté les passages scientifiques, le lecteur tourne les pages avec un minimum d’envie d’en apprendre plus et de savoir comment tout va se terminer. J’ai surtout l’impression finalement que j’attendais peut-être trop de choses de ce troisième tome, le premier laissait entrevoir une certaine maîtrise et ouvrait la porte à quelque-chose d’intrigant, mais qui, je trouve, a trop traîné en longueur. Peut-être qu’au lieu d’écrire une trilogie il aurait dû faire un diptyque. Je ne doute pas que ce troisième tome ravira tous les fans d’adrénaline tout en offrant une conclusion acceptable, personnellement j’attendais quelque-chose de différent même sir cela reste quand même une lecture plutôt sympathique. Cela ne m’empêchera pas, si l’auteur veut retourner dans son univers, d’y retourner.
En Résumé : Je ressors de ma lecture de ce troisième tome avec un sentiment plutôt mitigé, ça reste une lecture assez sympathique mais j’espérais mieux. L’intrigue m’a paru prends énormément de temps à vouloir se mettre en place tout en tournant en rond avec des répétitions excessives, comme par exemple sur les explications scientifiques. Il faut attendre les 100 dernières pages pour voir enfin l’auteur se lâcher complètement offrant adrénaline et explosion, ce qui est assez jouissif, certes, mais ne fait pas complètement oublier le début laborieux et qui possède quand même une ou deux lacunes. Les personnages n’ont pas évolué d’un iota depuis le premier tome, ce qui les rend clairement prévisibles, même si toujours un minimum attachants. Par contre les personnages secondaires habituel sont clairement mis, ici, au second plan et les nouveaux m’ont paru mal exploités. Concernant l’univers il se révèle toujours aussi efficace et livre pas mal de réponses au fil des pages. La plume de l’auteur, mis à part quelques longueurs, et l’utilisation d’un lexique parfois surprenant, se révèle toujours aussi simple, entrainante et efficace. Je pense que j’attendais trop de ce cycle après ma lecture du premier tome, même si ce troisième volume se laisse lire assez facilement.
Ma Note : 6/10