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Trolls et Licornes – Anthologie 2015 des Imaginales dirigée par Jean-Claude Dunyach

trolls et licornesRésumé : Quoi de commun entre la lourdeur disgracieuse d’un troll et la noble légèreté d’une licorne ? Entre une créature que la légende populaire associe à la virginité et une autre qui patauge dans la boue des bas-fonds ? Dix auteurs (dont un bicéphale) ont imaginé des rencontres improbables entre ces deux figures classiques de l’imaginaire, pour bousculer un brin les évidences et rappeler que les contes sont faits pour être détournés. L’anthologie comporte des textes plus gais que désespérants, l’époque ayant bien besoin de tendresse, d’humour et de licornes. De trolls aussi, soyons justes…

Edition : Mnemos

 

Mon Avis : Ceux qui ont l’habitude de suivre ce blog savent que la lecture de l’anthologie du festival des Imaginales se révèle une tradition que je perpétue depuis maintenant quelques années. Il faut dire qu’elle permet de découvrir des textes variés des grandes plumes de l’imaginaire français, tout en confrontant deux figures mythiques. Ces deux dernières années j’ai effectué une Lecture Commune de ce recueil avec Snow et Mariejuliet. A noter un changement tout de même avec cette édition 2015 puisque ce ne sont plus Lionel Davoust & Sylvie Miller qui dirige l’anthologie mais Jean-Claude Dunyach. Cette anthologie comporte 10 nouvelles, ainsi qu’une préface pleine d’humour qui ouvre de façon efficace ce recueil .

 Jötnar de Jeanne-A Debats : On plonge ici dans une nouvelle fortement teintée de mythologie, principalement nordique, dont le peuple voit sa culture disparaitre face à la guerre au Christien. Un texte que j’ai trouvé efficace, bien écrite, sombre, mâtiné légèrement de Science-Fiction, qui possède son lot de rebondissements et aussi une bonne petite dose de réflexion, peut-être même un peu trop sur certains aspects, avec un léger pied-de-nez en guise de conclusion sur le mythe de la licorne. Un texte très sympathique mais qui par contre dénote complètement par rapport à la préface bourrére d’humour.

La Chasse à la Licorne d’Estelle Faye : Cette nouvelle nous fait découvrir deux aventuriers qui cherchent à capturer une Licorne. Un texte qui se révèle assez sympathique à lire, bien écrit, mais qui m’a paru manquer quand même d’effet de surprises. J’ai trouvé ça assez linéaire et prévisible ce qui est un peu dommage. cela n’empêche pas cette nouvelle de se lire facilement, mais je la classerai dans la catégorie vite lue, appréciée, vite oubliée.

Ekasrinn de Pierre Bordage : Cette nouvelle se démarque complètement par rapport aux autres puisque notre troll est un jeune caïd et la licorne une jolie jeune fille que notre héros cherche à tout prix à mettre dans son lit, de gré ou de force. Franchement l’aspect original est là, l’auteur souhaitait visiblement partir sur quelque chose de différent, sauf que voilà je ne suis jamais rentré dedans. Notre caïd tend un peu trop vers la caricature et l’histoire m’a paru trop simple et trop stéréotypée. Si encore notre héros avait une vraie prise de conscience, mais on a du mal à la voir.

Bienvenue à Magicland de Lionel Davoust : On découvre ici un troll, grand fan des licornes, qui se retrouve à travailler dans un parc animalier pour se rapprocher d’elles. Une très bonne nouvelle que nous propose l’auteur, avec une véritable réflexion sur les parcs animaliers, la liberté et la société, bien porté par les échanges entre le troll et son psy ainsi que l’évolution de leurs relations. La conclusion se révèle vraiment surprenante et intéressante. Au final j’ai passé un très bon moment avec cette nouvelle, bien écrite, portée par son humour et ses idées.

Touellerezh d’Olivier Paquet : On plonge avec ce texte dans la Bretagne médiévale où un magicien part en mission pour retrouver la fille de son seigneur kidnappée par un troll. Un texte assez classique et linéaire dans sa construction mais que j’ai tout de même trouvé sympathique à lire, bien porté par une densité historique soignée et avec quelques réflexions intéressantes. Au final pas un excellent texte, mais un divertissement agréable.

Le Troll Médecin de Silène Edgar : L’auteur nous propose avec cette nouvelle une variation sur un texte de Molière qui se révèle assez sympathique et intéressante, principalement dans le message qu’elle cherche à faire passer sur la lecture, mais surtout sur le choix des livres qu’on peut imposer à quelqu’un pour débuter. Un texte agréable qui se lit facilement, avec une dose d’humour légère, mais qui manque quand même d’un peu de mordant pour se révéler plus marquant.

Le Double Destin du Taquin de Raphaël Albert : L’auteur nous propose ici un poème et, je dois bien avouer qu’il s’agit pour moi du meilleur texte du recueil que ce soit dans sa construction ou encore le travail sur les rimes, mais aussi par l’humour, le cynisme et la fluidité qui s’en dégage. Je ne suis pas pourtant un grand fan de poésie, mais ce texte se lit très facilement et se savoure.

Les Yeux du Troll de Sophie Jomain : Sophie Jomain nous propose ici de découvrir un jeune garçon qui se fait raconter un conte par sa grand-mère. Un texte pas mauvais, enfantin, à la morale gentillette sur l’importance de l’imagination et du cœur, et qui se lit assez facilement, même s’il n’est pas non plus marquant. Finalement, je trouve qu’il détonne un peu par rapport au reste l’anthologie, ou tout du moins vis-à-vis de son placement. Je l’aurai, je pense, plus apprécié en ouverture permettant ainsi de rentrer dans ce recueil tout en douceur.

Trolls, Licornes et Bolognaise d’Adrien Tomas : L’auteur nous propose de plonger dans une univers de Fantasy Urbaine où Tia doit mener l’enquête sur un meurtre dans le milieu surnaturel. Franchement ce texte a du potentiel, je ne le nie pas, mais l’auteur tombe un peu trop dans les stéréotypes du genre de la fantasy urbaine et surtout le texte est bien trop court. En effet la résolution de l’enquête se fait un peu par magie et frustre le lecteur tant le deus ex machina est un peu dur à admettre. Quelques pages de plus aurait été appréciées. Cela n’empêche pas le texte d’avoir des qualités et qui sait l’auteur reviendra peut-être dans cet univers.

Dans la Tête de Georges Trollevitch de Sylvie Miller & Philippe Ward : Cette nouvelle, qui vient clôturer l’anthologie, nous plonge dans un univers parallèle qui lance un grand festival en honneur de l’Human Fiction. Un texte de nouveau sympathique, avec une dose d’humour et de détente agréable, malgré parfois un humour scatologique qui me laisse perplexe. Un récit qui contient de nombreuses références qui devraient toucher les habitués du festival, tout en restant accessible aux autres lecteurs, et qui offre une conclusion avec une réflexion intéressante au moment de reposer ce livre. Au final une histoire divertissante et qui se lit facilement.

En Résumé : J’attendais avec impatience de voir ce qu’allait proposer cette anthologie opposant les Trolles et les Licornes et j’avoue que, sans m’avoir offert un moment inoubliable, elle se révèle assez sympathique à lire et à découvrir. Les nombreuses variations sur le thème se révèlent souvent intéressantes voir originales, ne manquant pas de se révéler sombres, pleines d’humour, critiques, voir cyniques. Tous les textes ne sont pas au même niveau, certains ayant eu du mal à me convaincre, là où d’autres se sont révélés excellents à découvrir et sortent vraiment du lot, mais au final une anthologie 2015 plutôt agréable. C’est donc sans surprise que j’annonce que l’anthologie 2016 viendra rejoindre ma PAL l’année prochaine.

 

Ma Note : 7/10

 

Avis de mes collègues de LC : Snow, Mariejuliet.
Autres avis : Bibliocosme, …

CRAAA

Challenge CRAAA 2ème lecture

Notre-Dame des Loups – Adrien Tomas

notre dames des loupsRésumé : 1868, aux confins de l’Amérique, les Veneurs, une petite troupe d’hommes et de femmes sans foi ni loi, aux munitions forgées d’argent, l’âme froide comme l’acier, parcourent les immensités de l’Ouest sauvage.
Ils s’enfoncent, la peur au ventre mais déterminés, dans les gigantesques forêts que seuls les Indiens et les pionniers arpentent. Ils connaissent leur mission : elle pue le sang et la mort. Elle a le son des chairs qui se déchirent et des os qui rompent, des incantations vaudou, des balles qui sifflent et des molosses qui aboient. Au loin, les premiers hurlements se font entendre. La chasse commence… Une chasse qui doit réussir quel qu’en soit le prix. Une chasse pour abattre leur plus terrible ennemie : Notre-Dame des Loups…

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : Après avoir lu les deux premiers romans de l’auteur, La Geste du Sixième Royaume (chronique ici) et La Maison des Mages (chronique ), qui m’avaient offerts de très bons moments de lecture avec une Fantasy solide et plus qu’efficace, j’avoue avoir attendu un peu avant de faire entrer ce Notre-Dame des Loups dans ma PAL, Adrien Tomas ayant décidé de changer complètement d’ambiance pour se plonger dans le mythe du loup-garou qui n’est pas obligatoirement celui qui m’accroche le plus. J’ai donc décidé d’attendre les premiers retours et, constatant qu’ils se révélaient tous globalement positifs, j’ai donc fait rapidement rentrer ce livre dans ma PAL. Concernant la couverture je la trouve en demi-teinte, je ne sais pas pourquoi je n’accroche pas complètement au rendu, même si elle se révèle efficace.

L’histoire se révèle finalement assez simple, on suit une chasse bien particulière, celle des Veneurs, dont la proie et l’un des derniers grands loup-garou qui a fuit l’Europe pour venir se réfugier dans le nouveau monde : l’Amérique. Annoncé comme cela j’avoue que cela avait de quoi me tenter, n’étant pas non plus sans me rappeler Bloodsilver de Wayne Barrow, mais qui traitait plus de la migration des vampires. Pourtant, je dois bien avouer qu’une fois la dernière page tournée j’ai eu du mal à rentrer franchement dans ce roman. Il n’est pas complètement mauvais, mais de nombreux aspects ont fait que je me déconnectais régulièrement du récit, ne me sentant jamais complètement captivé. Commençons déjà par une des grosses qualités du roman, qu’on ne peut pas lui retirer, c’est son côté divertissant et sans temps morts, ce qui lui offre ainsi un rythme soutenu et efficace du début à la fin, offrant au lecteur de nombreuses surprises et nombreux rebondissements. On se retrouve ainsi à tourner les pages avec un minimum de facilité et l’envie d’en apprendre plus sur cette traque. Ajouter à cela une narration assez singulière et qui accroche bien, du moins au début, offrant ainsi à chaque paragraphe un nouveau narrateur différent, multipliant ainsi les points de vues, mais aussi les ressentis, les émotions et les idéologies ce qui permet d’offrir normalement plus de complexité.

L’univers n’est, en soit, pas mauvais, se révélant plutôt solide, l’auteur donnant même l’impression de s’offrir quelques nouvelles variations sur le mythe du loup-garou qui ne manquent pas d’intérêt et apporte ainsi un plus et une certaine originalité tout en se révélant cohérentes et bien amenées. Certes certaines idées brident parfois un peu trop le récit, mais rien de non plus trop gênant dans l’ensemble. Là où je me suis retrouvé plutôt mitigé c’est dans l’utilisation du nouveau monde, l’Amérique, pour décor de cette histoire. Franchement, mise à part la présence de colt, d’indiens et que c’est annoncé clairement dans le résumé et le récit, l’histoire aurait pu se passer dans un tout autre pays que cela n’aurait pas changé grand chose. Dommage pourtant, car les Etats-Unis comme image de fond aurait pu apporter, je pense, un peu plus à l’intrigue que ce soit dans le fond comme dans la forme. Je me suis donc ainsi retrouvé avec une impression amer d’un pays limite caricatural, comme si l’auteur, pris par le temps, avait limité ses recherches à quelques films de western au cinéma.

Concernant les personnages je dois bien avouer que là aussi je suis plutôt resté sur ma faim. Certains sortent vraiment un peu du lot, tandis que d’autres tombent dans la caricature et la simplicité ce qui, je trouve les desserts énormément. J’ai bien accroché à l’allemand, Würm, veneur de métier, forcé par le destin et sa famille, qui est venu effectuer sa dernière traque, ou encore Evangeline et sa meute, qui se révèle une héroïne originale dans sa construction, ses envies et qui se révèle pleine de surprise, même si un point me reste en travers, qui est cette idée qu’elle gère des chiens depuis plus de 10 ans et qu’elle est incapable de reconnaitre et de savoir quoi faire face à une chienne qui va mettre bas, j’avoue qu’il va falloir m’expliquer. Je reste par contre très circonspect devant le chef de la chasse, Jack, le salaud de base qui cache forcément un terrible secret, dont le seul argument durant tout le récit est de pointer un flingue sous le nez prêt à le décharger. Vous voulez discuter un avis, il menace, vous cherchez à argumenter, il menace, vous le contredisez, il vous menace et vous tire dessus alors que vous êtes cinq contre un, et tout le monde le suit malgré aussi une capacité à avoir des plans foireux. L’autre personnage auquel j’ai eu du mal à accrocher c’est l’indienne, Tauntok, qui, elle aussi, se révèle une caricature et manque clairement de charisme. Dommage.

Alors oui, je le sais bien , le but du récit n’est pas de nous offrir une intrigue profonde et intelligente, mais plus d’être considéré comme une traque furieuse dans une forêt glaciale, cherchant à mettre clairement en avant action, course poursuite et fusillade, mettant ainsi la réflexion du lecteur au repos pour lui offrir un récit court, nerveux et explosif. Mais voilà mon cerveau n’a jamais réussi à justement se déconnecter devant de nombreux points qui m’ont paru soit mal amenés, soit parfois improbables. De plus la narration multiple devient vite répétitive dans sa construction, perdant ainsi un peu de son côté surprenant. Peut-être qu’un peu plus de pages et de développement aurait permis de densifier l’ensemble. Arrive alors la conclusion, qui, j’avoue, ne manque pas de révélations et de surprises et aurait clairement pu se révéler excellente si la toute dernière révélation ne m’avait pas laissé perplexe, se révélant, pour moi de par mes connaissances, légèrement improbable et un peu facile, même si rien non plus de complètement bloquant. La plume de l’auteur dans tous les cas se révèlent efficace, entrainante, et rythmé, offrant un récit sous tension permanente. Dommage que j’ai jamais réussi à complètement être happé, car le récit ne manque pas de qualités, mais j’en ressors mitigé. Cela ne m’empêchera pas non plus de lire d’autres écrits de l’auteur sans soucis.

En Résumé : Je ressors finalement plutôt mitigé de ma lecture, le roman n’est en soit pas mauvais et remplit plutôt bien le rôle de divertissement tendu et sans temps morts, mais voilà de nombreux points m’ont soit laissé perplexe, soit paru un peu trop simplistes, soit se révélaient improbables. L’idée de départ est intéressante avec cette migration des loups-garous vers l’Amérique et offrant des rebondissements et des retournements de situation efficaces. L’univers n’est pas mauvais offrant même quelques aspects originaux, je regrette juste que le background sur les États-Unis soit finalement si peu utilisé, ne servant que vaguement d’image de fond. J’ai trouvé les personnages mitigés, entre ceux qui m’ont accrochés par leur construction et leur nombreux mystères et ceux qui m’ont laissé de marbre tombant un peu trop dans la caricature et la simplicité. La conclusion par contre m’a bien plu, offrant de nombreuses surprises, même si la dernière révélation, au vu de mes connaissances, est légèrement improbable. Je dirais que quelques pages de plus aurait par contre permit de densifier l’ensemble, mais en contrepartie aurait peut-être baissé le rythme. La plume de l’auteur se révèle énergique, efficace et entrainante. En tout cas cela ne m’empêchera pas de lire d’autres écrits de l’auteur.

 

Ma Note : 6/10

 

Autres avis : Ptitetrolle, Lune, Boudicca, Ptitelfe, Aranae, karline05, Xapur, Zina, joyeux-drille, …

La Maison des Mages – Adrien Tomas

la maison des magesRésumé : Tiul est le plus mauvais étudiant de La Maison des mages, plus intéressé par les filles des tavernes que par l’art qui permet à ses confrères de manipuler les forces de ce monde.
Anthalus est un mercenaire de bas étage qui vit au jour le jour entre tueries et trahisons.
Qiruë, craintive et chétive, est la dernière représentante du peuple moribond et décadent des Elfes, méprisée et haïe par ses supérieurs.
Alishr est un jeune écuyer malingre qui rêve de devenir paladin, malgré les brimades et l’ostracisme dont il est la victime.
Ce ne sont pas des héros, et il est probable qu’ils ne le deviennent jamais.
Pourtant, alors que la mystérieuse Maison des mages, qui apporte aide et éducation aux populations, tisse son réseau tentaculaire au cœur des Six Royaumes, le destin du monde va heurter le leur de plein fouet et les jeter face à des forces magiques aussi anciennes que l’univers.
C’est avec et contre elles qu’ils devront écrire la légende des siècles à venir.

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : J’avais passé un bon moment de lecture avec le premier roman de l’auteur qui, certes ne révolutionnait pas vraiment le genre avec une bataille entre deux camps, mais offrait une histoire vraiment intéressante et captivante avec quelques bonnes idées (Ma chronique ici). J’avais donc hâte de voir ce que pouvait proposer ce second roman dans le même univers. Je me suis donc rapidement laissé tenter; faisant entrer ce roman dans ma PAL lors des dernières Imaginales. À noter que je trouve la couverture, illustrée par Alain Brion, toujours aussi réussie. Ce roman se situe bien dans l’univers du Sixième Royaume, il n’est pas forcément nécessaire d’avoir lu le premier tome pour lire ce roman, mais vous allez obligatoirement vous spoiler La Geste du Sixième Royaume en lisant La Maison des Mages ce que je trouve serait dommage.

Il faut noter que ce roman a perdu environ 200 pages environ par rapport au précédent ce qui se ressent efficacement, il parait ainsi plus vif, plus nerveux et aussi un peu plus maîtrisé évitant ainsi certaines longueurs qui parfois se faisait ressentir dans le précédent. L’auteur décide de tout changer dans son intrique, car en faisant avancer son univers de 300 ans il décide clairement d’abandonner la prophétie de lutte entre deux camps avec des élus et de se lancer ainsi plus dans une lutte de pouvoir vraiment captivante, sans temps morts et qui ne va ni manquer de surprises ni de trahisons tout en conservant ce côté épique. Une histoire qui nous emporte finalement assez facilement à travers rebondissements, et retournements de situations vraiment surprenants. On a du mal à lâcher le livre tant on a envie de savoir quel genre de conclusion va nous proposer l’auteur. La narration suit plusieurs personnages, comme le premier tome, ce qui ajoute un côté incisif à la lecture.

Malgré le fait que ce roman soit plus condensé, l’auteur ne laisse pas de côté son univers qui se révèle toujours aussi foisonnant et passionnant à découvrir. Il a réussi à parfaitement faire évoluer son monde, à le faire changer après trois siècles. Mon seul léger regret est peut-être d’avoir gardé quasiment les mêmes frontières et les mêmes noms de pays ce que j’ai du mal à imaginer dans un monde après 300 ans de changement, mais là je chipote. En 300 ans énormément de choses ont évoluées que ce soit aussi bien du point de vue de la technologie, des religions ou encore de la magie, l’auteur possède une imagination toujours aussi intéressante et prolifique, mais cette fois elle se révèle ciblée pour servir clairement l’histoire. On retrouve aussi avec plaisir les différentes races, les différentes philosophies que l’auteur développait déjà dans le tome précédent et aussi cette lutte entre la nature et le progrès qui se révèle toujours intéressante.

L’auteur a clairement réussi à gommer une partie des défauts que j’avais relevés dans le premier tome, nous offrant une histoire efficace, à un rythme soutenu, sans temps morts et qui se révèle complexe. Mais quelques points m’ont pourtant dérangés, l’auteur parle de certains aspects sans vraiment les développer, on se sent ainsi un peu frustré, aussi, certains retournements de situations paraissent un peu trop abracadabrants, mais rien de bien gênant. Par contre, concernant la conclusion j’ai été un peu frustré, en effet l’auteur cherche justement à nous expliquer que la bataille entre le père et le progrès c’est dépassé, qu’il faut se tourner vers l’avenir, je trouve donc dommage de finir dans une sorte de bataille rangée entre deux camps, certes différents, dont les alliances en surprendront plus d’un, mais j’ai trouvé cela un peu classique avec même son petit happy end.

Concernant les personnages l’auteur, comme je l’ai déjà dit, garde le même système de narration que le tome précédent, ce qui offre un rythme soutenu tout en nous offrant plusieurs personnages denses, complexes et qui vont se révéler profondément humains, même si j’ai toujours du mal à comprendre l’utilité de chapitre unique sur un personnage, ce qui n’apporte pas grand-chose à mon avis. J’ai eu un peu peur au début, car l’auteur donnait un peu l’impression d’avoir du mal à quitter ces anciens personnages, les nouveaux possédants quelques ressemblances, mais très vite ils m’ont plus que convaincu, me rendant compte que l’auteur nous offrait de nouveaux personnages uniques, captivants et passionnants. Il est aussi vraiment plaisant de retrouver des anciens personnages qui viennent apporter une pierre de plus à l’édifice de l’univers que développe l’auteur et apporte aussi son lot de surprise et une certaine nostalgie. Des personnages qui sont loin d’être bon ou mauvais, avec leurs propres envies, besoins et sentiments qui vont clairement influencer leurs choix.

La plume de l’auteur est toujours aussi captivante, soigné et intéressante, nous plongeant avec encore plus de facilité dans ce nouveau roman et, malgré toujours quelques petits aspect qui m’ont gêné ici ou là, m’a fait passer un très bon moment avec ce livre et j’espère bien que l’auteur nous replongera à nouveau dans son univers avec de nouvelles histoires. En tout cas l’auteur confirme tout le bien que je pensais de lui lors de ma lecture de son premier roman avec cette histoire.

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous offre une histoire plus nerveuse, mieux maîtrisée que le premier tome. L’intrigue se révèle vraiment complexe et captivante, sans temps morts malgré quelques aspects qui manquent d’explications et une conclusion que j’ai trouvée frustrante, car tombant un peu dans le classique avec aussi son petit happy end. L’univers se révèle toujours aussi foisonnante et dense, mais surtout se révèle dans ce tome plus ciblé et sert clairement l’évolution du récit. Les personnages sont toujours aussi travaillés, attachants et captivants même si je n’accroche pas trop au chapitre unique sur un personnage, surtout quand ça n’apporte pas grand-chose. La plume de l’auteur est toujours aussi passionnante et entrainante et nous plonge facilement dans cette histoire. Au final un nouveau roman dans l’univers du Sixième Royaume que j’ai trouvé plus nerveux, efficace et mieux maîtrisé malgré encore quelques petites erreurs mais qu’on oublie vite devant l’efficacité du récit.

 

Ma Note : 8/10

Autres avis : karline05, …

La Geste du Sixième Royaume – Adrien Tomas

la geste du sixieme royaume Résumé : Les cinq royaumes : des nations turbulentes et ambitieuses souvent en guerre. Au coeur des terres, un sixième royaume : la Grande Forêt légendaire, impénétrable et hostile. Dans les maisonnées de Sélénir, dans les cases de Val ou dans les yourtes des nomades des steppes de Khara, le soir au coin du feu, on raconte aux enfants la légende suivante : tes rêves, tes cauchemars comme les créatures fantastiques des contes que tu aimes tant peuplent le sixième royaume.
Alors, pourquoi un baladin perdu, une belle sorcière aux terribles pouvoirs endormie depuis cinq cents années, un jeune voleur des rues amoureux, un demi-nain commerçant débonnaire et un homme-loup monstre de foire se retrouvent attirés par la Grande Forêt ?

Edition : Mnémos

 

Mon Avis : L’histoire de l’arrivée de ce livre dans ma PAL est assez simple, lors des dernières Imaginales je me suis fais harceler par Plumeline et Ptitetrolle qui étaient tombées sous le charme de ce roman (ou bien de l’auteur je ne sais plus vraiment, faudra leur demander ^^). Après une discussion avec l’auteur, et un quatrième de couverture intéressant, je me suis rendu compte que ce livre pouvait m’intéresser et voilà comment il a fini dans ma PAL. Puis il faut bien avouer que la couverture, illustrée par Alain brion, est, je trouve, vraiment réussie et efficace. Par contre, petite constatation, la police de caractère m’a paru légèrement petite et resserré, rien de bien méchant mais il aurait peut-être été intéressant de gonfler le livre d’une centaine de pages pour le rendre plus aéré, mais je me rends bien compte que cela aurait joué sur le prix aussi.

Alors, autant le dire tout de suite ce roman ne révolutionnera en rien le genre de la fantasy Epique, reprenant les codes déjà bien connus du genre, donc si vous cherchez l’originalité dans l’histoire passez votre chemin. Mais voilà pour les autres, malgré que l’intrigue manque clairement d’originalité, ça n’empêche pas à l’auteur de connaitre ses classiques et de nous offrir une histoire plus que solide et intéressante.  En effet ce roman nous propose une guerre entre cinq royaumes humains et un royaume plus mystique avec, au milieu de tout ça, une bataille entre le Père, représentant de la Nature et l’Autre représentant du progrès et de l’évolution. Voilà, l’histoire a beau être balisée entre destinées, prophéties, magies etc… ça n’empêche pas l’auteur de nous offrir une histoire vraiment efficace à défaut de surprendre totalement le lecteur. Elle est menée du début à la fin avec conviction, passion et enthousiasme qui fait qu’on se laisse tout de même emporter par cette intrigue pleine d’action, de mouvements, de rebondissements et de retournements de situations.

Mais voilà il faut bien l’admettre ce roman possède encore quelques erreurs de jeunesse, car on a beau se laisser facilement happer par ce roman, certains passages paraissent tout de même guindé, voir possèdent quelques longueurs, un peu comme si l’auteur avait un peu de mal à romancer certains de ces passages, mais rien de bien grave. J’ai, par contre, bien apprécié l’idée de l’auteur de ne pas nous offrir une lutte entre le bien et le mal, mais quelque chose de plus nuancé où finalement les deux ennemis ne peuvent pas vraiment vivre l’un sans l’autre, le savent, et qui pourtant cherchent à se détruire. Par contre, j’avoue que même si j’ai été pris par la lecture j’ai jamais été vraiment surpris, car, malgré la multiplication des points de vue des personnages, qu’il soit d’un côté ou de l’autre, je connaissais déjà le vainqueur de cette guerre, comme si c’était écrit à l’avance. Ce qui n’empêche pas le déroulement d’être captivant.

L’univers est une des grandes réussites de ce roman tant il va se révéler dense et foisonnant au fil des pages. On sent que l’imagination de l’auteur a longtemps été bercé d’Imaginaire et qu’il a réussi à se réapproprier un bestiaire complet pour le faire correspondre à son univers, le rendre cohérent et passionnant; mais sans là non plus révolutionner le genre. On retrouve, Nains, Humains, Elfes, Dryades etc… dont l’auteur apporte parfois ses propres idées, ses petites retouches, qui se révèlent intéressantes. Les différentes races et peuples sont soignés, bien amenés que ce soit par leurs cultures, leurs histoires ou encore leurs façons de vivre. On découvre avec plaisir toute cette population qui peuple les six royaumes. De plus l’auteur pousse aussi un peu à la réflexion sur la nature, son devenir face à la technologie le tout sans s’imposer au lecteur ou pousser à l’extrême ces axes de réflexion, car finalement le roman montre que l’homme a besoin des deux, de la nature et du progrès.

Concernant les personnages je dois dire qu’ils sont nombreux, un peu comme une présentation à la Trône de Fer, et on suit donc différents personnages dans les différents camps présents. Mais voilà j’ai trouvé que tous les personnages ne sont pas au même niveau. Par exemple j’ai été accroché par Llir et Maev deux personnages hauts en couleur, denses et travaillés, ou encore Moineau qui a un peu de mal à s’imposer au début, mais sur la fin offre pas mal de surprises, mais par conte un personnage comme Corius m’a paru moins travaillé, un peu moins profond que les autres par ses sentiments, son passé et ses émotions. Ou bien encore le personnage d’Irian qui est, certes, un très bon assassin, bien campé, sombre et violent, mais qui a, selon moi, ce côté « super héros » limite invincible par moment qui m’a un peu dérangé. Mais dans la globalité les différents personnages sont intéressants, attachants et accrochent assez le lecteur.

Concernant le style de l’auteur je l’ai trouvé vraiment sympathique, simple, efficace et qui nous plonge quand même facilement dans son monde, dans cette guerre pleine de rebondissements. L’auteur manie d’ailleurs un léger cynisme assez intéressant, mais surtout l’auteur nous offre un final vraiment passionnant et possédant pas mal de surprises qui m’ont vraiment emporté pour aboutir à cette conclusion plus qu’efficace. Au final un premier roman de l’auteur efficace a défaut d’être complètement original; un roman qui ne révolutionnera pas le genre de la fantasy épique mais qui ne manque pas de faire passer un bon moment malgré quelques défauts, mais rien de rédhibitoire. En tout cas j’attends avec impatience ce que va nous proposer à l’avenir l’auteur.

En résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui nous offre une histoire, certes pas des plus originale, mais qui se révèle solide, agréable, pleine d’action et de rebondissements qui font qu’on se laisse emporter. L’univers mis en place par l’auteur est déjà vu, mais reste solide et possède quelques petites idées intéressantes qui méritent d’être découverts. Les personnages sont efficaces et prenants même si ils ne sont pas tous au même niveau j’ai par exemple accroché à Llir et Maev et beaucoup moins à Corius et Iran. Alors, bien sûr tout n’est pas parfait le livre possède ses défauts, certains passages m’ont parus un peu lent et guindés et surtout le clan gagnant paraît clair dès le début. Le style de l’auteur est vraiment simple et efficace et sait nous faire plonger dans son roman. Un roman qui, sans revisiter le genre de l’épique fantasy, se lit avec plaisir.

 

Ma Note : 7,5/10

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