Résumé : A Marseille, Roland Cacciari, militaire démobilisé après l’échec d’une piteuse croisade occidentale au Moyen-Orient, tente de survivre en jouant du guitarion à la terrasse des rapid-food. Il se fait remarquer par Eric Legueldre, richissime industriel proche de l’ultradroite qui lui propose de travailler comme veilleur de nuit au sein de son entreprise spécialisée clans les nouvelles technologies.
Roland vient, sans le savoir, de mettre le doigt dans un engrenage qui pourrait bien lui être fatal. Car son employeur a organisé un ignoble trafic d’êtres humains, concernant au premier chef les Maghrébins composant désormais 50% de la population marseillaise.
Edition :Denoël
Poche : Folio SF
Mon Avis : Ce livre s’est imposé à moi après avoir flâné dans un bouquiniste d’occasion à la recherche de quelques livres intéressants. Ayant passé un excellent moment avec le dernier livre de Jean-Pierre Andrevon, La Maison qui Glissait (critique ici), et ayant envie de découvrir d’autres textes de l’auteur, je me suis arrêté sur ce livre de poche à la couverture plus qu’attirante, illustrée par Sam Van Offen, et au quatrième de couverture plutôt intriguant.
Roland est un démo, un ancien militaire qui est obligé de gagner sa vie en jouant de la musique dans la rue. Après avoir sauvé une fille d’une dérouillée et qui va le faire repérer par Eric Legueldre. Il va se retrouver nommer chef de sécurité de l’entreprise de Legueldre sans se douter du trafic qui y est organisé. On se retrouve ici avec une histoire sous forme de thriller/polar noir, sur fond de contestation, dans un monde de SF. Le roman est assez court, moins de 300p en poche, ce qui fait qu’on ne s’ennuie pas, l’auteur va vite et va directement à l’essentiel. Tout va vite, très vite, l’intrigue est pleine d’action et on tourne facilement les pages et on ne s’ennuie pas du tout. Mais voilà, aller vite fait que certains rebondissements ou certaines réponses donnent l’impression d’être donné trop rapidement pour faire avancer l’histoire.
L’intrigue est découpée en trois parties frénétiques et sans véritables temps morts mais par contre je l’ai trouvé assez linéaire au final. Par contre ce qui est étonnant avec ce roman c’est, qu’ayant été publié pour la première fois en 1989, pas mal des critiques et des axes de réflexions que l’auteur a placé dans le livre sonnent vrai dans notre monde actuel que ce soit concernant le racisme, la place dans la société, les guerres ou encore l’environnement, comme si l’auteur l’avait anticipé. L’univers crée par l’auteur est finalement sombre mais très plausible, seul petite gêne l’auteur parle de films ou de musiques qui sont des années 80 ou avant ce qui, pour un monde futuriste, paraît peu probable.
Vu qu’il s’agit plus d’un roman incisif où on tourne les pages rapidement les personnages ne sont donc pas des modèles de psychologies fouillées et travaillées et sont même pour la plupart stéréotypés. Seul le strict minimum nous est présenté histoire de comprendre le personnage un minimum et de s’y attacher juste assez pour ne pas se sentir en dehors de l’histoire. Je reprocherai
finalement juste un certain manque d’émotion et de sentiments, surtout pour le personnage principal malgré une certaine ouverture à la conclusion du livre.
La plume de l’auteur est incisive et efficace nous offrant des moments pleins d’ironies et de mordant pour traiter de sujets sombres. La grande force de son roman est son côté prenant et rapide qui fait qu’on tourne les pages assez facilement et qui fait qu’on ne s’ennuie pas. Mais je reprocherai à l’auteur quand même de trop s’attarder sur le sexe car, ce qui apportait à l’histoire dans La Maison qui Glissait, ici, dans ce roman, parait plus gratuit et n’apportant pas obligatoirement énormément à l’histoire. En tout cas au final voilà un livre qui se lit vite, qui frappe par ses idées, qui est pas désagréable à lire mais qui est loin d’être parfait et possède des défauts.
En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec ce live qui est loin d’un chef d’oeuvre mais dont l’intrigue palpitante, bourrée d’action et de rebondissements, et l’écriture incisive, mordante et ironique font qu’on tourne facilement les pages pour connaître la suite. Après le roman va parfois trop vite apportant par moment des réponses sur un plateau, les personnages sont stéréotypés est juste assez fouillé pour ne pas s’ennuyer et l’auteur s’attarde peut être un peu trop sur le côté « sexe » qui n’apporte pas toujours grand chose. Au final une lecture pas désagréable mais loin d’être totalement enivrante.
Ma Note : 6,5/10
Phooka
Je l’ai lu il y a pas mal d’années (quand il est sorti chez Denoel je crois). Je sais que ça m’avait bien plu sur le moment, mais je n’en garde aucun souvenir (mémoire de poisson rouge
oblige…argh)
Luna
C’est un livre qui me tente bien 🙂
Anaterya
J’ai lu ce roman et je l’ai bien apprécié, malgré ses faiblesses, justement parce qu’il est peut-être plus que jamais d’actualité 25 ans environ après sa publication.
BlackWolf
C’est vrai qu’il reste d’actualité, là-dessus je suis d’accord, mais voilà ça reste du divertissement et pour moi je trouvais que ça manquait de profondeur et se révélait un peu linéaire. Ca n’empêche pas le livre de se révéler sympathique.