Résumé : A century ago, the Sentience Wars tore the galaxy apart and nearly ended the entire concept of intelligent space-faring life. In the aftermath, a curious tradition was invented-something to cheer up everyone who was left and bring the shattered worlds together in the spirit of peace, unity, and understanding.
Once every cycle, the civilizations gather for the Metagalactic Grand Prix – part gladiatorial contest, part beauty pageant, part concert extravaganza, and part continuation of the wars of the past. Instead of competing in orbital combat, the powerful species that survived face off in a competition of song, dance, or whatever can be physically performed in an intergalactic talent show. The stakes are high for this new game, and everyone is forced to compete.
This year, though, humankind has discovered the enormous universe. And while they expected to discover a grand drama of diplomacy, gunships, wormholes, and stoic councils of aliens, they have instead found glitter, lipstick and electric guitars. Mankind will not get to fight for its destiny – they must sing.
A one-hit-wonder band of human musicians, dancers and roadies from London – Decibel Jones and the Absolute Zeroes – have been chosen to represent Earth on the greatest stage in the galaxy. And the fate of their species lies in their ability to rock.
Edition : Corsair
Mon Avis : Vous devez le savoir si vous suivez ce blog régulièrement, je suis un grand admirateur des écrits de Catherynne M. Valente au point que je ne rate jamais ses nouvelles publications. Il faut aussi, d’ailleurs, que je trouve le temps de me mettre à jour sur ses anciennes publications en ayant certaines déjà dans ma PAL donc son cycle jeunesse sur Fairyland. Je trouve que l’autrice possède une voix particulière et une imagination débordante, ce qui fait qu’elle offre toujours des romans un peu à part, mais qui arrivent toujours à me toucher et me plaire. Ainsi le concept de base de ce Space Opera n’est pas de parler du genre en lui-même, du tout, mais d’écrire un roman de SF en ayant pour base l’Eurovision. Space Opera est ainsi à prendre au sens littéral du terme. Concernant l’illustration de couverture, elle n’a rien, je trouve, de franchement exceptionnelle, même si elle colle plutôt bien avec l’univers mis en place. Disons que si je ne connaissais pas l’autrice, je ne me serai pas obligatoirement arrêté devant.
La guerre de la Sentience dans l’univers a pris fin il y a un siècle environ, ayant quasiment mené à une destruction totale. Pour éviter qu’une telle « destruction » puisse se reproduire, une fois par cycle toutes les civilisations se retrouvent pour un grand concours de chant. Ainsi, au lieu de se battre, pour gagner il faut tout simplement chanter. Ce concours permet aussi de faire entrer de nouvelles races possiblement sentiences. C’est le cas de l’humanité qui vient d’apprendre qu’elle n’est pas seule dans l’univers et qu’elle va devoir se battre, non pas à coup de laser et autres armes destructives, mais à coup de chanson. Attention tout de même à ne pas terminer dernier, pour ne pas voir tout simplement l’humanité disparaitre. Je dois bien admettre que j’ai passé un très sympathique moment de lecture avec ce roman qui se veut empli d’humour et est très feel good. Il y a un petit quelque-chose qui a fonctionné avec moi et fait que j’ai tourné les pages facilement. Je ne dirai pas qu’il s’agit du roman le plus marquant qui soit, mais pour ma part il a répondu aux attentes que j’avais. Je l’ai ainsi trouvé divertissant, entraînant, et il a réussi à me faire me sourire plus d’une fois. Maintenant, comme souvent avec l’humour, tout dépendra clairement de chacun, ce qui le rend difficile à conseiller.
On est dans une construction qui n’est pas sans rappeler celle du livre Le Guide du Voyageur Intergalactique, le premier tome, de Douglas Adams avec un fil rouge au final assez classique ; ici un groupe de chanteur embarqué dans un voyage vers la planète où se situe le concours, mais qui ne manque pas d’effectuer digressions et détours. Cette construction, certes, donne l’impression que l’intrigue passe au second plan, mais permet aussi à travers de nombreux passages de développer énormément la toile de fond. Elle le fait ainsi avec présentations de nouvelles races aliens, des retours sur différents Metagalactic Grand Prix, ou encore la découverte d’autres planètes le tout avec de nombreux jeux de mots et énormément d’humour. De mon côté, globalement, cela a fonctionné, je me suis retrouvé rapidement captivé par ce récit, par les nombreuses plaisanteries, la gaieté qui s’en dégage, le côté percutant et entraînant, mais aussi, et j’y reviendrai plus tard, par l’imagination débordante de l’autrice. Alors, j’avoue, j’ai parfois eu quelques soucis concernant ma lecture pour bien comprendre les calembours et bon mots de l’autrice, mais cela vient plus de mon niveau d’Anglais, me demandant parfois de relire certains passages. Surtout que l’autrice joue aussi avec un humour rempli de superlatifs et d’adjectifs qui offrent des phrases assez longues, il faut donc rester concentré. Ce point n’est pas une critique envers le roman, plus un avertissement si vous souhaitez le lire, concernant le niveau d’anglais que vous avez avant de vous lancer.
Comme je l’ai dit ce qui m’a fasciné dans ce roman c’est le travail d’imagination de l’autrice qui se révèle toujours aussi dense, riche, soigné, fascinant et surtout ici, d’une certaine façon, très coloré. On est un peu dans le même ordre d’idée d’univers que ce qu’elle proposait dans son roman Radiance avec quelque-chose de surprenant, d’illogique mais qui pourtant ne manque pas de se révéler intéressant et coller parfaitement à l’intrigue et ce qu’elle cherche à développer. La différence ici, c’est que là ou Radiance était plus dans le polar pulp, Space Opera est plus dans le délire pur. À nouveau, pour ma part, cela fonctionne, ainsi les digressions qu’elle développe autour de son intrigue ne manquent pas de marquer, que ce soit d’un point de vue visuellement riche, mais aussi dans leur côté complètement décalé et barré qui détonne. Alors oui, scientifiquement parlant cela ne tient jamais la route, mais pour autant cela reste tellement cohérent dans ce que construit ici Catherynne M. Valente. Maintenant si vous cherchez un récit de SF qui offre un aspect scientifique cohérent et logique il vaut mieux passer votre chemin. Chaque planète, chaque peuple possède ainsi quelque chose d’unique, des particularités qui lui sont propres, ses différences. Pourtant tous s’unissent pour aller chanter lors de cette grande « réunion » et tenter de surpasser les autres. On redécouvre avec humour les zombies, les IA, les chats et autres.
En ce qui concerne les personnages ils s’avèrent plutôt solides, même si j’aurais aimé en savoir un peu plus. En effet du fait de la construction qui aime dévier, les héros ne sont pas obligatoirement toujours le centre du récit ce qui, pour un livre d’environ 350 pages, fait que même s’ils ne sont pas mauvais, ils manquent parfois de profondeur. Alors c’est vrai ils remplissent parfaitement leurs rôles, de nous faire découvrir cet univers unique, de nous faire voyager, de nous dépayser, de nous faire imaginer un univers où le chant est l’arme la plus forte, mais voilà j’aurai aimé peut-être qu’ils soient tout de même un peu plus complexes. Certes ils ne manquent pas d’un minimum de profondeur, principalement dans le décalage entre le groupe qu’ils étaient et ce qu’ils sont devenus, ou bien encore à travers leurs blessures, mais l’ensemble est traité trop rapidement je trouve. Cela se ressent par exemple durant le chapitre où ils voyagent de la Terre à la planète Litost et doivent composer une chanson qui va sauver le monde. Il y a obligatoirement un brassage de nombreux sentiments, mais qui pourtant est un peu trop rapidement traité ce qui m’a donné l’impression que le chapitre manquait finalement d’impact.
Concernant l’humour, j’avoue j’ai énormément souri voir ri avec ce roman. C’est vrai on est dans de l’humour très pop-culture, je ne sais pas comment le récit vieillira, mais pour ma part j’ai bien aimé la façon dont Catherynne M. Valente nous offre un récit léger, empli de dérision et d’ironie. Elle offre aussi à travers ce décalage certaines réflexions, qui certes manquent parfois d’un peu de finesse, mais arrivent à faire mouche, à faire réfléchir et à toucher, pour peu qu’on soit emporté par le livre. Alors après, c’est vrai certaines blagues vont dépendre de vos références, comme par exemple l’IA qui se présente aux humains sous forme de trombone ; ceux qui n’ont pas connu les débuts de Word pourraient par exemple passer à côté. Le format court du roman joue aussi sur mon ressenti, moins de 400 pages étant largement suffisant sans se révéler trop lourd ou ennuyeux. Après, je ne vais pas le nier certains passages tombent à plat ou paraissent un peu trainer en longueur, mais rien de très bloquant. Je suis par contre un peu déçu du traitement un peu trop rapide de la fin. Je ne le nie pas c’est très feel good, elle est efficace, ça m’a même fait du bien pour une fois une fin positive, mais pour autant je l’ai trouvé un chouïa expéditive. Concernant l’intrigue elle s’avère linéaire, mais après tout est-ce vraiment ce qu’on cherche dans ce genre de roman ? Au final j’ai passé un moment de lecture très sympathique et très divertissant, porté par une plume poétique, entraînante et pleine d’humour. Maintenant il m’est difficile de conseiller ce genre de roman, tant accrocher aux récits qui jouent sur l’absurde et les références pop-culture dépend de chacun.
En résumé : J’ai passé un moment très divertissant et plein d’humour avec ce roman qui nous propose un Space Opera dans le sens littéral du terme. En effet pour que l’humanité survive, il va falloir chanter. Le récit est construit un peu comme Le Guide du Voyageur Intergalactique avec un fil rouge et de nombreuses digressions. Cela permet clairement à l’autrice de développer sa toile de fond le tout avec humour et burlesque que ce soit dans le développement des races, des planètes ou des problématiques politiques. C’est entraînant, efficace et ne manque pas de se révéler léger et captivant. Le gros point fort vient ainsi clairement de l’imagination de Catherynne M. Valente qui se révèle toujours aussi riche, nous offrant un univers visuellement colorée, riche, soigné et fascinant. Cette toile de fond ne m’a pas laissé indifférent, se révélant dépaysante, envoûtante et surtout complètement barré. On est un peu dans l’improbable, donc si vous cherchez un roman de SF qui soit logique et répond aux lois scientifiques il vaut mieux passer votre chemin. Les personnages ne sont pas mauvais, s’avèrent solides, mais, pour ma part, j’aurais aimé qu’ils soient encore un peu plus complexe. Certes ils sont un minimum travaillés, mais donnent quand même l’impression d’être là que pour nous faire partager le voyage. L’humour très présent dépendra de chacun, pour ma part globalement ça a fonctionné, même si parfois certaines blagues tombaient à plat. Elle offre aussi à travers le décalage de son récit des réflexions solides et intéressantes. Concernant la conclusion son côté feel good m’a touché, mais je l’ai trouvé un chouïa expéditive. On pourra aussi trouver l’intrigue linéaire, mais franchement je doute que ce soit le point central du roman. La plume de l’autrice est poétique, entraînante et pleine d’humour, maintenant il me sera difficile de conseiller ce roman tant c’est le genre de récit qui dépendra de chacun.
Ma Note : 7/10
L'ours inculte
Ca a l’air fun, faudra que je me penche sur les bouquins de cette autrice !
Merci
BlackWolf
De rien, moi j’aime beaucoup ce qu’elle fait, mais après c’est assez différent on va dire.