Résumé : Je m’appelle Faruk, et pour subsister, il me faut boire votre sang.
Je vivais tranquillement ma non-vie dans les bas-fonds de San Francisco, quand ce type a débarqué pour me confier une mission difficile à refuser.
Me voilà sur les bancs de Mission High School, à suivre comme une ombre Barbie, une orpheline aussi intrigante que réfractaire à mes charmes. Et croyez moi, survivre dans la jungle du lycée, ce n’est pas de tout repos, même pour un vampire. Surtout pour un vampire…
Mais d’elle ou de moi, qui sera le plus toxique ?
Edition : Naos
Mon Avis : J’ai découvert, il y a plusieurs années maintenant, Morgane Caussarieu avec son premier roman Dans Les Veines qui venait remettre au goût du jour le vampire violent, sombre, sanglant dans une période où la romance vampirique dominait le marché (ma chronique ici). Son second roman dans le même univers, Je Suis ton Ombre, se révélait tout aussi réussi et percutant, bien porté toujours par des personnages loin des clichés et loin d’être manichéens (ma chronique là). Il était donc logique que je fasse très rapidement entrer ce roman, qui se situe toujours dans le même univers, dans ma PAL, même si cette fois l’autrice quitte un peu la littérature pour adulte pour un récit peut-être un peu plus grand public. À noter que ce livre peut être lu de façon indépendante sans soucis. Concernant la couverture, elle possède un petit côté sympathique je trouve, avec ce mélange principalement de noir et de rouge.
Rouge Toxic va nous faire découvrir et suivre deux personnages : Faruk et Barbara surnommée Barbie. Cette dernière, lycéenne, a perdu ses parents dans un tragique accident et depuis vit surprotégée chez Abraham à San Francisco. Faruk lui, est un vampire qui vit cachée dans les quartiers pauvres et délabrées de la ville. Il va être recrutée pour « infiltrer » le lycée et surveiller justement Barbie. D’abord réticent, il va très vite accepter cette mission. Sauf que bien entendu rien ne va se passer comme prévu. Avec ce roman Morgane Caussarieu décide, d’une certaine façon, de reprendre les tropes de certains romans de vampire bien connus et par la même occasion de tenter de les prendre à contre-pied. En effet la romance au lycée entre une jeune fille et un vampire n’a rien de nouveau, mais là où elle sort un peu de ce carcan c’est dans sa façon de la mettre en place de la raconter, évitant le côté trop mièvre et féérique pour offrir quelque-chose peut-être d’un peu plus percutant, logique et, bien entendu, sanglant même si certains clichés restent. En effet Faruk est très loin du vampire qui ne se nourrit que d’animaux en allant chasser dans la forêt, c’est un chasseur et les être humains sont le dîner. Barbie aussi est loin de la jeune fille que tout le monde aime et qui se fait des tonnes d’amis en battant des cils. J’avoue, sans dire que cela révolutionne le genre, loin de là, cela offre une approche qui diffère de ce qui se fait majoritairement ces derniers temps.
La première partie offre aussi de nombreux aspects très intéressants, déjà dans ce qu’elle propose en toile de fond, offrant une vision de lycée différente de ce que l’on peut retrouver habituellement. On y retrouve des adolescents en quête d’identité, souvent rejetés d’un monde difficile à appréhender et déprimant. Des adolescents avec toutes leurs failles et leurs problématiques qui sonnent souvent juste. Alors on pourrait reprocher que l’ensemble manque par moment d’un peu de profondeur, mais franchement rien de bloquant vu que ce roman vise un public assez large de l’adolescent à l’adulte. L’autre point intéressant de ce récit vient du traitement du vampire, principalement de Faruk, et du parallèle que crée l’autrice avec les drogues. Le sang devient ici pour Faruk cette drogue qu’il a besoin pour survire, pour continuer à avancer et d’une certaine façon cela offre une réflexion intéressante qui colle aussi parfaitement à cette période de lycée et du groupe de « drogué » qui se forme autour du héros. Elle amène ainsi une vision assez réaliste, je trouve, sur un monde désabusé, perdu qui cherche à s’évader. Alors maintenant, j’ai eu quelque soucis avec la romance qui m’a paru un peu trop facile, certes le format plus court que ces autres romans n’aident pas à tout développer, mais voilà la relation Barbie / Faruk sans dire qu’elle est mauvaise, loin de là, parait un peu trop rapide.
La seconde partie, par contre, devient plus classique, elle plonge alors le lecteur dans une course poursuite effrénée, sans temps-morts, avec cette fois en toile de fond une Nouvelle-Orléans mystique même si, c’est dommage, à peine esquissée. On se retrouve alors à tourner les pages avec envie d’en apprendre plus, même si le côté plus classique de cette fin rend l’ensemble finalement assez prévisible. Sans dire que j’avais tout vu venir, la conclusion reste tout de même assez facilement devinable. Cela ne l’empêche pas pour autant de se révéler explosive et haletante. Maintenant j’ai trouvé que cette seconde partie reposait sur une facilité un peu frustrante à mon goût. Sans trop en dévoiler elle se retrouve au début de cette partie avec Barbie. C’est un peu dommage je trouve, car elle manque un peu de logique à mon goût à propos des héros qui gravitent autour d’elle. Concernant les personnages j’ai trouvé celui de Faruk très intéressant dans son évolution, de le voir changer et de voir se dévoiler son passé. On découvre, oui, un monstre froid, ne se souciant que peu des humains, mais dans le fond c’est aussi un personnage complexe qui a ses buts et ses envies. Barbie elle aussi ne manque pas non d’intérêt, même si peut-être plus « passive », mais cela vient clairement aussi de ce qu’elle a vécu. On découvre une jeune fille au passé douloureux, qui va peu à peu apprendre la vérité sur qui elle est, qui va devoir changer et évoluer. Ce qui est un peu dommage c’est que les personnages secondaires manquent de profondeurs alors qu’il y avait du potentiel avec certains comme Abraham par exemple.
Par contre un point peut-être aussi un peu frustrant c’est au niveau de l’ambiance. Certes je me doutais qu’en offrant un récit un peu plus large public elle allait être impacté. Sauf que voilà, autant le côté sanglant était présent, autant cette ambiance sombre, angoissante, oppressante qui faisait frissonner le lecteur qu’on retrouvait dans les autres livres de Morgane Caussarieu avait disparu de ce Rouge Toxic. Cela ne bloque en rien la lecture, mais j’ai trouvé cela dommage car c’est un peu cette ambiance qui me captivait encore plus dans ces autres récits. Cette construction lente et pesante. Après on pourrait regretter peut-être aussi quelques simplicités ici ou là, mais là de ce point de vue rien qui ne vient casser la lecture. La plume de l’autrice est entraînante, incisive et percutante et au final je dois dire que même si ce roman n’offre pas obligatoirement le même plaisir que ses deux autres romans de vampire, il reste tout de même assez sympathique à découvrir. Il pourra clairement servir d’introduction à ceux qui voudraient découvrir l’univers de Morgane Caussarieu, voir, comme c’est mon cas, se révéler un page-turner plutôt agréable, même si pas exempt de défauts. À chacun de voir.
En Résumé : Rouge Toxic le dernier roman sur les vampires de Morgane Caussarieu m’a offert un assez agréable moment de lecture, même si je l’ai quand même trouvé clairement un ton en dessous de ses deux autres récits sur le thème. Cela reste un page-turner assez efficace, même si avec quelques défauts je trouve. J’ai ainsi trouvé la première partie très intéressante tordant un le cou à certains tropes que l’on retrouve régulièrement ces derniers temps avec la romance vampirique. Alors, même si certains clichés restent, comme l’histoire d’amour facile, on y retrouve aussi la patte plus sombre et plus sanglant de l’autrice. Elle offre aussi une vision du lycée différente, tout en effectuant un parallèle intéressant, et qui offre quelques réflexions, su la notion de drogue et les vampires. La seconde partie va se révéler plus classique, avec une course poursuite sans temps-morts. Elle va aussi s’avérer plus linéaire et un peu plus prévisible, ce qui est légèrement frustrant même si cela ne bloque en rien la lecture. Je regretterai par contre une belle facilitée en début de cette partie qui par contre, là, m’a frustré. J’ai aussi trouvé que, même si le côté sanglant est toujours bien présent, ce récit plus large public perdait de l’ambiance qui jouait à la réussite des autres récits de vampire de l’autrice. Ce côté angoissante, oppressant, sombre qui collait parfaitement se retrouve beaucoup moins ici. La plume de Morgane Caussarieu est entraînante, percutante et vivante et elle nous offre ici un page-turner plutôt divertissant qui pourra aussi permettre d’entrer dans l’univers de l’autrice pour celles et ceux qui ne le connaissait pas.
Ma Note : 6,5/10
Autres avis : Just a Word, Marie Juliet, Joyeux-Drille, Zina, Louve, …
Zina
Un roman amusant, qui m’a permis de connaître l’auteure, mais avec tout ce que j’entends sur ses autres romans, j’ai un peu peur qu’ils soient trop violents pour moi !
BlackWolf
Je ne sais pas si je les qualifierais de violent, maintenant oui ils ont ce côté tr-ès sombre, très angoissant qui pourrait peut-être bloquer certains lecteurs.
Acr0
Je partage ton avis, je trouve qu’il y a une très grande prévisibilité dans la romance et dans le déroulé de l’intrigue. Concernant l’ambiance, c’est vrai qu’elle est moins pesante que ses précédents romans mais cela doit aussi tenir des éléments gores que l’on y trouve.
BlackWolf
C’est mon principal regret finalement concernnat ma lecture, le fait que tout soit un peu trop prévisible.
Concernant l’ambiance je dirai que cela vient aussi du format, comme il s’agit d’un roman plus court elle a moins le temps de poser une atmosphère oppressante.