Résumé : Miriam Black a un don, elle sait quand la mort frappera à votre porte. Âgée d’une vingtaine d’années, elle a déjà vu des centaines de morts aux causes diverses et variées : accidents, suicides, maladies…Quand Miriam monte dans le camion de Louis Darling, qui l’a prise en stop, elle lui serre la main et elle voit que dans trente jours, il sera monstrueusement assassiné et prononcera son nom avant de mourir. Miriam avait abandonné l’idée d’essayer de sauver les gens : cela ne faisait que précipiter leur mort. Pourtant, elle va devoir essayer…
Edition : Eclipse Panini Books
Mon avis : Bon j’avoue, parfois devant un cycle de fantasy urbaine, j’ai du mal à résister. J’ai un petit faible pour ce genre qui, certes je le sais, ne révolutionnera pas le système ni ne me retournera le cerveau de grandes idées, mais offre régulièrement des univers riches, des intrigues entrainantes et des personnages intéressants. La série Miriam Black, j’avoue je me suis rapidement laissé tenter par sa couverture, illustrée par Joey Hi-fi qui a déjà « sévit » sur les couvertures de Lauren Beukes, que je trouve franchement réussie. Ajouter a cela un résumé assez intrigant dans sa mythologie et ses pouvoirs, il n’a donc pas mit longtemps avant de rejoindre ma PAL. Après, il a bien entendu trainer, autant par une PAL trop grande que par le fait qu’Eclipse ait changé sa ligne éditoriale, se centrant sur les zombies, ce qui a eu pour conséquences d’abandonner un peu tout le reste. Si jamais je me retrouvais fasciné par cette série, la suite devrait être lue obligatoirement en VO.
Mais alors, qui est donc Miriam Black ? Il s’agit d’une jeune fille qui possède un don étrange, dès qu’elle vous touche elle voit votre mort. Le soucis c’est qu’elle a un rendu très visuel, limite cinématographique, de cette mort ce qui a quand même pour effet de la traumatiser légèrement. Son don est donc devenu une malédiction qu’elle traîne comme elle peut et dont elle se sert aussi pour survivre. Sauf que Miriam va voir sa vie changer le jour où elle va rencontrer Louis, chauffeur de camion. En effet Louis va mourir assassiner dans un mois et juste avant de décéder il va l’appeler elle. Disons le tout de suite, sans dire que ce roman est mauvais, loin de là, il n’a pas non plus réussi à complètement m’emballer. J’ai eu l’impression d’avoir entre les mains un premier tome avec des idées intéressantes, quelques fulgurances, mais le tout trop coincé dans un premier tome d’introduction et traité de façon un peu trop simpliste pour clairement réussir son pari et marquer. Attention un tome d’introduction ça ne me dérange pas, le premier tome de Dresden remplit clairement cet aspect pourtant j’adore la série, car il remplit ce que j’attendais de lui. Là avec Miriam Black j’ai eu le sentiment que cela manquait de densité et de complexité au profit du rythme ce qui est parfois frustrant.
Premier point que je considère comme positif du roman c’est, comme je viens de le dire, le rythme du récit. L’auteur n’y va pas par quatre chemins, c’est direct, percutant et un minimum entrainant pour nous happer facilement dans son récit. Les péripéties s’enchaînent vite et bien pour qu’on se laisse ainsi emporter par les aventures de notre héroïne. La construction du récit en deux parties, la première étant l’intrigue développée sur Louis le camionneur et la seconde où on retrouve notre héroïne en pleine interview qui raconte son passé, offre une alternance intéressante, alternant action avec des passages plus calmes et fait qu’on se retrouve à tourner les pages avec l’envie d’en apprendre plus, que ce soit sur la façon dont elle va gérer la vision avec Louis comme sur son passé qui parait trouble. Le style de l’auteur, sans non plus se révéler des plus transcendant, s’avère simple et efficace, ce qui colle parfaitement au récit et à ce qu’il cherche à construire. Au final l’avantage de ce Blackbird et qu’il se lit assez rapidement et sans véritable grosses anicroches qui m’auraient complètement déconnecté du récit. On est ainsi clairement dans de la Fantasy urbaine pop-corn entraînante et vivante avec une ambiance très sombre, très sanglante qui fait qu’il n’est peut-être pas à mettre dans toutes les mains, mais qui apporte un plus à l’ensemble selon moi.
Autre point intéressant, il vient de ce que développe l’auteur au niveau de son univers, et principalement du pouvoir de notre héroïne. On n’est pas franchement dans le pouvoir qui va changer le monde ou bouleverser les forces, car finalement Miriam ne fait que voir la futur mort de chacun dès qu’elle les touche. Et le pire c’est que le destin paraît figé et il serait impossible de changer tout cela. Je trouve l’idée originale et intéressante, même si l’auteur l’a parfois mal amené, mais j’y reviendrais, et le dernier quart offre une évolution intéressante et amène quelques concepts ouverts qui me donnent très envie d’en découvrir plus sur son fameux don et ces conséquences. L’auteur offre aussi une espèce d’image de fond cynique et décalé avec les deux tueurs qu’on croirait par moment sorti d’un film de Tarantino dans leurs dialogues et qui sont clirement intéressants à découvrir, même si là aussi tout n’est pas parfait et j’y reviendrai plus tard. Dernier point intéressant, l’héroïne elle-même, ou plutôt sa façon de gérer son pouvoir ainsi que son évolution. On la découvre ainsi au fil des pages, présentant un personnage fort et qui pourtant paraît brisé à l’intérieur. D’une certaine façon elle a réussi un minimum à me toucher dans ses blessures et sa façon de les gérer, même si par d’autres aspects elle m’a frustré.
D’ailleurs venons maintenant aux différents points qui ont fait que je suis au final ressorti de ma lecture avec un sentiment mitigé. Déjà si on reprend l’héroïne, l’auteur s’est clairement lancé dans un personnage badass, violent et elle jure comme un charretier. Certes ça change, mais il faut trouver le juste milieu sous peine de se perdre, ce que n’a pas réussi l’auteur. A force d’insulter à tout va je me suis légèrement désintéressé d’elle, surtout que parfois on sent que l’auteur a juste envie de tenter de choquer le lecteur pour montrer sa différence, ce qui est inutile et je trouve n’apporte rien. J’ai aussi trouvé que la voix de Myriam était par moment trop « mec », vous savez cette envie qu’à un auteur de vouloir mettre une héroïne, mais qui a du mal à en faire autre chose qu’un « mec » déguisé. Ensuite, si je reviens sur l’univers, on apprend qu’on ne peut pas changer le destin. La mort est écrite et Miriam ne peut rien y faire. Pour cela l’héroïne va, à un moment, nous conter la seule fois ou elle a décidé de bouleverser le destin. Déjà ça commence mal, tant d’année de malédiction et ne pas tenter de déjouer le destin plus d’une seule fois, il y a un soucis, surtout que ça ne colle pas complètement avec le tempérament de l’héroïne. Ensuite sa tentative, je l’ai trouvé clairement foireuse. Je ne dirai rien pour éviter de trop en dévoiler, mais franchement entre tenter ce qu’elle a fait ou ne rien tenter c’est du pareil au même. Et donc au final elle se base sur sa seule tentative foireuse et stupide pour considérer que le destin est figé, franchement plus de développement n’aurait pas été du luxe, surtout que cette information est capitale dans les révélations finales.
Autre point qui m’a un peu frustré, c’est que notre héroïne va se retrouver coincé dans un imbroglio avec des gens plus que douteux, car elle est forcée d’aider à enrichir le mauvais gars. Par forcer je n’entends pas physiquement ni psychologiquement, car Miriam a clairement le dessus, mais plus car notre « mauvais garçon » l’entraîne dans ses emmerdes sinon il va tout dire du don et de la vie de Miriam à sa mère. Vraiment ? On en est encore là ? Fais ce que je te dis sinon je vais tout raconter à ta maman ? Surtout que bon la relation entre l’héroïne et sa mère c’est loin d’être du beau fixe, même si je ne doute pas qu’elle n’ait pas envie de la blesser encore plus elle est assez intelligente pour se rendre compte que ce chantage est foireux. J’ai eu un peu de mal à l’avaler celle-là. J’ai aussi trouvé que beaucoup de points sont juste esquissés, je reviens justement sur nos deux tueurs qui dans leurs caractères, leurs complémentarités et leurs charismes possèdent ce petit truc, mais qui auraient mérité un peu plus de travail pour passer de potentiel intéressant à personnages secondaire marquants. Il y a ainsi quelques passages qui tombent un peu à plat tant ils sont traités de façon trop succinctes et rapides. Enfin dernier point, ce premier tome sent trop le tome d’introduction, celui qui est juste là comme présentation avec une petite intrigue gentillette et qui ne vaut que par ses révélations finales explosives pour donner envie de plonger dans sa suite. On sent que le second tome va être complètement différent. Au final pour résumé un premier tome plutôt moyen, avec du potentiel et un dernier quart explosif. Je ne serais pas contre lire la suite, mais elle ne fait pas partie de mes priorités.
En Résumé : Au final je dois bien avouer que je ressors de ma lecture de ce Blackbird avec un sentiment mitigé. Je n’ai pas trouvé ce premier tome complètement mauvais, il possède un potentiel intéressant, quelques fulgurances et un dernier quart explosif et efficace dans les ouvertures qu’il propose pour la suite, sauf que voilà de nombreux points ont fait que je n’ai pas non plus été complètement happé. Déjà premier point positif, l’ensemble est porté sur un rythme efficace et haletant qui fait qu’on tourne les pages facilement. L’univers et principalement le pouvoir de l’héroïne, ne manquent pas d’originalité et offrent quelques bonnes idées. L’héroïne elle-même dans son traitement s’avère plutôt efficace et touchante. Certains personnages secondaires, comme le duo d’assassins, sortent aussi un peu du lot. Sauf que voilà d’un autre côté j’ai eu le ressentiment que ce premier tome était trop introductif et que l’intrigue était traité trop rapidement et parfois même trop simplement ou succinctement. Je pense par exemple à l’idée qu’ont ne peut changer le destin qui pour moi manque clairement de complexité et parait un peu simpliste dans son développement. Cela donne l’impression que l’héroïne n’a surtout jamais chercher à le changer ce qui est contradictoire avec son profil. Pareil pour le duo de tueur qui donnent cette impression aussi d’être présenté trop vite. Ensuite certaines avancées de l’intrigue sont un peu trop facile voir légèrement incohérentes, comme la menace que fait peser un des héros sur Miram pour la forcer à bosser avec lui. Au final un premier tome avec des idées, un final qui donne légèrement envie de lire la suite, mais rien de non plus trop marquant pour un premier tome. A voir si un jour je lis la suite.
Ma Note : 6/10
Le Chat du Cheshire
Je serais curieuse de voir ce que ça donne 🙂 !
BlackWolf
L’auteur sort cette année son quatrième tome en VO. J’avoue que je me laisserai peut-être tenté par le tome 2 histoire de voir si il relève le niveau, le hic c’est que j’ai énormément de choses à lire ^^
lutin82
Bon, je crois que je ne vais pas tenter l’aventure dans l’immédiat. Je ne suis pas assez séduite par cette fantasy urbaine.
Je verai donc si tu poursuis l’aventure ou pas, et si cela vaut alors le coup – ou pas.
Merci, et c’est vrai que la couverture est sympa.
BlackWolf
Joey Hi-Fi fait des couvertures différentes dan le ton mais que je trouve magnifique. Concernant la série, je pense qu’en Fantasy Urbaine il y a mieux, maintenant Miriam Black me tente car niveau pouvoir et traitement il a l’air différent des autres. Il faut juste que l’auteur rende son histoire plus dense et avec moins de facilités.