Résumé : Art , une petite souris new-yorkaise, rend visite à son père Vladek. Vladek est âgé et souffre de problèmes cardiaques. Cherchant à comprendre quelles sont ses racines, quelle est son histoire, et surtout pensant à la transmettre, Art demande à son père de lui conter son passé.
Nous voici donc transporté dans la Pologne des années 30. Et Vladek petite souris juive, de se souvenir : la rencontre avec la mère d’Art, la montée du nazisme, l’annexion de la Pologne, le ghetto, la clandestinité et enfin le summum de l’horreur, l’indicible : les camps.
Edition : Flammarion
Mon Avis : Je me suis remis à la lecture de Bande Dessinée il y a peu de temps, quelques mois à peine, et je suis tombé sur l’intégrale de Maus dont j’avais déjà beaucoup entendu parler. Je me suis donc laissé tenter et me le suis offert. Il s’agit ici de ma première chronique concernant une BD.Ce livre a reçu le Prix Pullitzer 1992 ainsi que l’Alph-Art 1993 au festival d’Angoulème
L’auteur utilise ici les longues interviews qu’il a réalisé avec son père, Juif, pour retranscrire son histoire et ainsi retracer sa vie durant la seconde guerre mondiale. Mais l’auteur nous conte aussi son histoire et sa difficile relation qu’il entretient avec son père. C’est ce mélange qui donne une grande force à cette BD je trouve, en effet les disputes entre le père et son fils lui donne un côté plus humain et accentuent ainsi les images d’horreur de la guerre. Ce n’est pas qu’une simple histoire, un homme a vraiment vécu ça, pas un héros, un homme ordinaire comme n’importe qui. C’est cette relation père/fils tendue qui accentue le côté humain et ordinaire à Vladek.
Le dessin, noir et blanc, à un côté austère qui met bien avant la dure vie de la guerre et de toutes les horreurs qui ont pu y être vécues. De plus l’auteur a eue la bonne idée de ne pas dépeindre des visages humains, les juifs sont des souris, les allemands des chats, les polonais des cochons et les américains des chiens. L’image est facile à voir du chat qui pourchasse la souris mais l’auteur à, je pense, pris la souris comme modèle pour répondre à un article de propagande allemande durant la guerre :
» Mickey Mouse est l’idéal le plus lamentable qui ait jamais vu le jour…De saines institutions incitent tous les jeunes gens indépendants et toute la jeunesse respectable à penser que cette vermine dégoûtante et couverte de saletés, le plus grand porteur de bactéries du règne animal, ne peut être le type d’animal idéal…Finissons-en avec la tyrannie que les Juifs exercent sur le peuple ! A bas Mickey Mouse ! Portez la croix gammée ! »
Vladek, le père de l’auteur, ne raconte pas son histoire comme celle d’un survivant, mais plutôt comme celle d’un homme hanté par des souvenirs qu’il n’oubliera jamais et troublé par le fait qu’il ait survécu là où d’autres n’ont pas eue cette chance. La guerre l’a changé même dans ses plus petites habitudes comme par exemple sa manie de ne rien gaspiller qui exaspère son fils. Maus est un témoignage profondément humain qui rappelle au lecteur de ne pas oublier les horreurs et les souffrances de la guerre.
En Résumé : Maus est une BD à lire, un livre de mémoire tragique, sombre, poignant et profondément émouvant. Une histoire terriblement humaine qui fait froid dans le dos, une histoire pour ne pas oublier les périodes les plus sombres le tout porté par un dessin efficace. Un témoignage qu’il faut lire.
Ma Note : 9,5/10
SophieLJ
Je l’ai lu aussi il y a quelques années. C’est une grande BD qu’il faut lire !
Luna
Cette BD est vraiment bouleversante, surtout le tome 2 je trouve…
J’aime beaucoup le fait qu’il ne se contente pas de parler uniquement de la guerre mais parle aussi de l’après guerre et de la façon dont son père est marqué à vie. C’est quelque chose que je vois
et lis rarement.
Jazz13
Une BD magnifique que j’ai lu il y a quelques années et qu’il faudrait que je relise très bientôt! Très belle chronique!
Lelf
Bien d’accord avec ta conclusion 🙂