Résumé : Veppers est l’homme le plus puissant et le plus corrompu de son système stellaire, le Sichultien, dans l’Amas de Ruprine. Lededje est son esclave, marquée à vie par une intaille, tatouage fractal qui lui a été infligé à la suite de la banqueroute de son père. Sur Ubruater, les dettes sont familiales, et c’est ainsi que Lededje a perdu la liberté.Alors qu’elle tente de s’enfuir, elle blesse Veppers qui la tue. Mais avec la Culture, rien n’est jamais simple. Ni définitif. Et Lededje, qui tient à se venger de Veppers, se trouve engagée dans un voyage à travers la Galaxie sur fond de ce qui peut devenir une guerre dans le Réel. Une extension regrettable de la guerre dans le Virtuel qui oppose depuis des décennies les tenants des Enfers Virtuels et leurs opposants.
La Culture n’a pas encore officiellement pris parti pour l’un ou l’autre camp. Mais elle n’aime ni l’idée des Enfers Virtuels ni la perspective d’une Guerre dans le Réel. Et la vendetta de Lededje pourrait bien avoir sa place dans ses projets.
Edition : Robert Laffont Ailleurs & Demain
Mon Avis : Iain M. Banks fait partie de ses auteurs qui ont marqué la Science-Fiction, principalement avec son cycle de la culture. Pourtant, je dois bien l’avouer, je n’ai encore jamais lu un roman de l’auteur. Il y a quelques jours j’ai donc décidé de mettre un livre de l’auteur dans ma liste de livres, c’était quelques jours avant que le décès de l’auteur soit annoncé. J’ai décidé de commencer mon entrée dans le cycle de la culture par ce livre, Les Enfers Virtuels, que j’avais dans ma PAL, vu que chaque roman de ce cycle peuvent être lus indépendamment. À noter la très belle couverture illustrée par Manchu. Par contre je pousse mon coup de gueule habituel, pourquoi couper ce livre en deux? En tout et pour tout le livre fait environ 650 pages, de plus en VO le livre est sorti en un seul tome donc va falloir m’expliquer (enfin je pense savoir c’est, une question d’argent).
J’ai passé clairement un bon moment avec ce roman qui nous offre une histoire qui mélange les genres efficacement tel que le Space Opera, le Planet Opéra ou encore un léger ton de Cyberpunk avec toutes ces virtualités et simulations. À partir de là l’auteur a vraiment réussi avec brio à nous offrir une histoire efficace et cohérente. L’auteur est parti du postulat de départ que l’âme des gens, sauvegardée grâce à la technologie, pouvait être envoyée en enfer ce qui a amené une guerre virtuelle entre les pro et les anti-enfers. L’auteur a alors construit une histoire que j’ai trouvée vraiment intrigante et passionnante, bien construit et amenant sont lot de réflexions et d’idées vraiment intéressantes tout en offrant son lot d’action.
En effet l’auteur en plus d’offrir une histoire complexe et dense pousse aussi à à la réflexion le lecteur que ce soit sur des aspects plus religieux, malgré un monde futuriste, avec ces enfers, mais aussi sur des aspects plus politiques de manipulations, de trahisons. L’auteur nous offre aussi, comme souvent dans ce genre de romans, un axe de réflexion sur l’humanité et aussi sa différence avec les machines et les IA, mais que j’ai trouvé efficace, évitant clairement de tomber dans les stéréotypes et le tout de façon efficace, évitant les machines supérieures aux humains, offrant parfois même une nuance de « folie » aussi dans certaines IA. Il ne faut pas le cacher l’histoire possède un rythme maîtrisé mais assez lent, ce n’est en rien péjoratif, au contraire, à mon avis ça permet de bien développer les points mis en avant, mais cela pourrait frustrer certains qui chercheraient un texte vif et enlevé. Par contre, certaines longueurs se font parfois ressentir, rien de bien gênant, car l’œuvre en soi reste tout de même efficace mais peut se révéler légèrement ennuyeux.
Concernant les personnages je dois dire que l’auteur arrive à nous offrir des personnages vraiment complexes, denses et travaillés, une palette de personnages vraiment étendue, qu’ils soient humains, aliens ou machines. On se trouve facilement emporté, selon moi, par leurs aventures et ce qui va les mener à certaines actions et certains choix, même si par moment on a parfois un peu de mal à voir encore la relation entre les personnages et l’intrigue principale que tisse l’auteur. Des personnages humains en quête de vérité, de vengeance et qui doivent faire des choix qui vont parfois les changer complètement. Au final des personnages souvent attachants et accessibles.
Concernant l’univers mis en place par l’auteur il est vraiment intéressant et passionnant, l’auteur a vraiment réussi à développer une société futuriste complexe et efficace où les races sont classées par niveau technologiques, mais n’empêche pas les influences et manipulations qu’on soit considéré sous ou sur-développé. Rien que pour l’univers mis en place par l’auteur j’aurai sûrement d’autres romans du cycle de la Culture tant il se révèle étendu et riche. Par contre, les enfers que nous présente l’auteur sont vraiment durs, violents, emplis de souffrances et appellent à réfléchir sur ce qu’on est prêt, parfois selon nos convictions, à infliger à nos compatriotes. Que ce soit les aspects religieux, sociaux, comportementaux ou encore technologique l’auteur offre un monde foisonnant et complexe. De plus, l’auteur développe, dans cette histoire, l’aspect sur la guerre, virtuelle, réelle et les raisons qui poussent à la faire, à se déchirer, le faisant de façon parfois surprenante mais efficace.
La plume de l’auteur se révèle vraiment fluide et efficace, qui nous fait entrer facilement dans ce récit complexe, dense, dans un univers foisonnant, le tout sans jamais vraiment perdre le lecteur, malgré parfois quelques longueurs. Par contre, l’auteur utilisé beaucoup d’acronymes qu’il définie une seule fois seulement malgré les réutilisations ultérieures, il serait alors intéressant d’avoir peut-être un lexique pour ne pas complètement oublier leurs significations au cours du récit. De plus, vous devez vous en douter, mais la coupe du récit est frustrante, surtout quand on sait qu’à la base ce n’est qu’un seul roman. Heureusement que j’avais la suite dans ma PAL.
En Résumé : J’ai passé un très bon moment avec ce roman qui nous offre une histoire vraiment efficace, dense et complexe et qui pousse clairement le lecteur à réfléchir sur des aspects vraiment intéressants, malgré il ne faut pas le cacher, quelques longueurs ici ou là. Le rythme lent permet clairement à l’auteur de bien construire ses différentes lignes d’intrigue. Les personnages sont vraiment denses, complexe et travaillés, mais surtout se révèlent humains et attachants tout au long de cette première partie. L’univers développé par l’auteur est vraiment fascinant que ce soit par son aspect futuriste et sa technologie, ou encore par sa construction et les différents peuples présentés. L’auteur possède une plume efficace et entrainante qui nous plonge facilement dans le récit. Un lexique pour les différents acronymes de l’auteur aurait été un plus. Par contre, je ne comprends toujours pas l’utilité de couper un livre en deux.
Ma note : 8/10
Vert
Le découpage en deux c’est toujours la même histoire, ça permet de mieux rentabiliser les coûts de traduction (surtout sur des ouvrages qui ne se vendent pas forcément hyper biens), et il est vrai que ça fait des livres qui se tiennent mieux (le peu de livres VO que j’ai ont le dos massacré parce qu’ils sont trop gros).
Je n’aime pas particulièrement le procédé mais ça ne me choque pas quand c’est clairement indiqué (pas de titre inventé comme ça) et pas abusif (les deux parties sortent dans un intervalle court, et on ne tronçonne pas en 4 800 pages de texte). Bref je l’accepte sauf quand c’est du Pygmalion 😀
Sinon j’avoue que Banks me fait un peu peur comme auteur, je ne sais pas si j’oserais tenter l’aventure un jour…
BlackWolf
J’ai aussi des lives en VO qui sont épais mais ils ne sont pas abimés, bon après je suis aussi un peu maniaque avec les livres donc ça doit jouer. Je veux bien tolérer un découpage pour 1200 pages (et encore tout se vérifie) mais pour un livre de 650 place oui c’est juste une histoire de rentabilité et moi je me sens un peu distributeur de billets surtout que finalement ça se fait majoritairement en SFFF si je ne m’abuse. Je m’avance pas.
Sinon concernant Banks, franchement ce roman ça allait, je me demandais si ça allait être de la Hard Science mais pas vraiment, ce qui le rend sûrement plus « accessible ».
Maxence
J’ai adoré ton argumentation! Je ne connaissais pas ce livre mais il al’air très bien! Voici l’adresse de mon blog où je publie des commentaires sur des livres et des blagues: http://blog.maxence.be/!!!! Allez y jeter un coup d’oeil!
BlackWolf
Merci pour ton commentaire 🙂
Thrr-Gilag
Il ne faut surtout pas craindre l’univers de la Culture.
Loin d’être de la Hard Science, Banks développe les parties de l’univers de la Culture au fur et à mesure des histoires.
Ainsi, bien que constitués de Mentats, genre de super IA au QI bien supérieur aux humains, elles n’interviennent que très peu dans les différentes histoires, sauf quand ce sont elles les personnages principaux.
L’ordre de lecture importe peu dans cette saga. De fait, chaque livre apporte un éclaircissement sur un coin de voile de cet univers. L’Homme des Jeux ne fait même apparaître que très peu de technologie si mes souvenirs sont bons.
BlackWolf
Ah merci pour les informations c’est toujours bon à savoir. De toute façon je ne comptais pas abandonner la Culture!