Résumé : À treize ans il est le chef d’une bande de hors-la-loi sanguinaires. Il a décidé qu’à quinze ans il serait roi. Le prince Jorg Ancrath a quitté le château de son enfance sans un regard en arrière, après qu’il fut contraint d’assister au massacre de sa mère et de son frère. Depuis ce jour il n’a plus rien à perdre. Il avance porté par sa fureur.
L’heure est venue de s’emparer de ce qui lui revient de droit. À la cour de son père l’attendent la traîtrise et la magie noire. Mais le jeune Jorg ne craint ni les vivants ni les morts. Animé d’une volonté farouche, il est prêt à affronter des ennemis dont il n’imagine même pas les pouvoirs.
Car tous ceux qui ont pris l’épée doivent périr par l’épée.
Edition : Bragelonne
Mon Avis : La lecture de ce roman, près de six mois après sa sortie, est un peu la preuve que je prends maintenant les Coups de Coeur de chez Bragelonne avec des pincettes et que je ne me jette plus dessus. De plus le fait que je ne me sois procuré ce livre qu’en version électronique lors de l’offre spécial de Bragelonne à 99cts montre encore une fois à quel point, depuis Farlander qui ne m’a pas du tout accroché, je ne me laisse plus avoir par ces fameux romans Fantasy de l’année. Mais, la sortie prévue dans quelques jours du Tome 2, m’a fait me plonger dans ce livre car, qui sait, peut être que je me trompe complètement, peut être que ce livre va être le « coup poing » annoncé par l’éditeur, que ce livre va retourner la Fantasy comme j’ai cru entendre ici ou là. En tout cas la couverture, illustrée par Victor Manuel Leza Moreano, est vraiment sympathique.
Tout commence fort avec une scène d’introduction sanglante qui pose les personnages que sont Jorg et sa bande, des pilleurs, des meurtriers et des violeurs, car oui, voilà le point important de ce livre, on est loin des héros bien sous tous rapports, blancs et purs à la quête héroïque, notre héros est un gamin qui assouvit tous ses plus bas instincts. C’est un peu ce qui doit être la grande force de ce roman, son héros sombre, violent et cynique, mais voilà, notre héros doit, soit disant, avoir 14 ans hors il donne plus l’impression d’avoir la maturité d’un adulte expérimenté devant ses réactions et sa façon de voir le monde, ce qui lui enlève énormément crédibilité. Alors, je veux bien croire qu’un monde aussi violent que celui de ce livre pousse à grandir et à apprendre plus vite, mais faut pas exagérer non plus on en fait pas un philosophe ayant une vie derrière lui.
Concernant l’histoire en elle-même je dois dire qu’après un début vraiment prometteur le roman tombe très vite dans une succession de scènes les plus improbables et incohérentes, avant de rebondir au trois-quarts du livre pour enfin réussir à me réveiller et à me donner des raisons d’espérer pour ce cycle. Franchement la scène du drapeau blanc est d’un risible, l’évasion du château avec les frères est incohérente (ou alors ce sont les châteaux les plus vides que je n’ai jamais vu), celles des nécromanciens n’en parlons même pas tant notre héros est chanceux, mais surtout il ne faut pas s’inquiéter que Jorg soit l’être le plus intelligent de cet univers, car tous simplement ces adversaires ont le QI de bulots (et encore je suis méchant avec les bulots sur ce coup là). On a un peu l’impression que l’auteur à écrit le début de son roman comme on joue à un jeu de rôle j’avance, action, je lance les dés, youhou j’ai gagné, j’avance, action etc…, mais aussi que l’auteur a du mal à mettre en situation périlleuse son héros, comme s’il s’était attaché à lui au point de ne pas trop vouloir le blesser. En fait c’est simple, lire ce livre c’est un peu comme regarder, comme je viens de le dire, une partie de jeu de rôle entre amis ou un jeu vidéo; une accumulation de violence et une absence totale de finesse.
Les parties qui se révèlent les plus intéressantes sont les flashbacks, qui ramènent notre héros quatre ans plus tôt, car elles nous dévoilent le passé du héros, ce qui a fait qu’il est devenu l’être qu’il est avec le meurtre de sa mère et de son frère. Mais voilà et c’est là que, selon moi, est le problème du fait qu’on s’attache pas à Jorg, car il ne suffit pas de montrer deux meurtres pour expliquer le personnage, il manque clairement cette plongée dans l’abysse, cette rage et cette folie qui a poussé le personnage à devenir ce monstre qu’il est, à rechercher cette vengeance qui devrait le ronger. Il manque clairement ce chemin, ou début de chemin, émotionnel de souffrances et de douleurs qui aurait transformé notre héros. Puis arrive le chapitre 37 (sur 49), il se passe enfin quelque chose car, en plus de présenter enfin sa ligne rouge, l’auteur abandonne l’accumulation de scénettes pour enfin offrir une certaine cohérence à l’intrigue et surtout un certain intérêt, même si parfois l’auteur retombe quand même dans ses travers.
L’univers est surprenant, au début j’étais un peu perplexe, me plaignant que l’auteur manquait clairement d’originalité en retransposant bêtement la religion chrétienne, mais très vite l’auteur montre que je me suis trompé car il n’a pas inventé son univers, il s’agit d’un monde post-apocalyptique de notre propre Terre. J’ai trouvé cela vraiment intéressant et cela aurait pu être le point fort du roman, si seulement l’auteur l’avait développé un peu plus selon moi. Finalement ce premier tome reste, pour moi, trop vague sur l’univers et ce qui est arrivé et j’espère que l’auteur en développera plus par la suite. En tout cas les bases sont posées. Concernant la magie on trouve de tout mais là, par contre, sans grande originalité entre nécromancien et autres, rien de bien surprenant mais présenter de façon solide, mais trop rapide.
Concernant les personnages je vais revenir sur Jorg, car c’est le seul assez développé pour mériter qu’on s’attarde sur lui. Jorg est un peu le héros qu’on aimerait tous avoir dans un Jeu de Rôle ou sur un Jeu Vidéo, à 14 ans il parle 6 langues, peut en comprendre 6 de plus, il lit de la philosophie, sait se battre avec une épée, se révèle un excellent stratège, vise à l’arbalète comme personne, résiste à la magie sans qu’on sache pourquoi… Je vais m’arrêter là car je pense que tout le monde a compris que Jorg, mis à part son côté sombre et pourri, qui finalement n’a rien de dérangeant dans l’univers présenté, est un personnage parfait. On pourrait lui reprocher son arrogance, mais vu qu’il a toujours raison et que les évènements le prouve c’est dur de lui reprocher ce point mais ça devient vite lassant. Donc voilà, il est dur de vraiment s’attacher à ce genre de personnage. Les autres personnages ne sont même pas développés, ne servant qu’à mourir pour notre bon prince, le tout sans jamais se rebeller. Les seuls personnages secondaires intéressants sont le Nubain et Lundist, mais ayant une vie très courte on ne les reverra plus par la suite ce que je trouve dommage car j’aurai aimé en savoir plus.
La plume de l’auteur est simple, sombre et, j’ai trouvé, hachée, surtout au début. Mais surtout j’ai trouvé que par moment l’auteur avait du mal à imposer son propre style, comme s’il se cherchait, oscillant entre Gemmell et son propre style. Donc voilà au final on est encore loin du fameux Coup de Coeur des sorties de l’année 2012, un roman que j’ai trouvé moyen avec quelques idées intéressantes et je suis bien content de l’avoir eu pour 99cts. On est quand même un cran au-dessus de ma déception qu’était Farlander et je lirai peut être la suite si je trouve une promo sur l’e-book, mais au final rien de vraiment transcendant, l’auteur cherchant simplement à jouer sur la violence et le côté sombre. Mais voilà, des auteurs comme Glen Cook, Joe Abercrombie ou même Georges R.R. Martin sont passés avant Mark Lawrence avec des histoires plus denses et plus soignées et intéressantes à mon goût. Franchement si vous cherchez de la Fantasy où la violence règne et où les héros sont loin d’être des anges lancez vous plutôt dans La Compagnie Noire ou le cycle La Première Loi.
En Résumé : Autant être clair j’ai trouvé ce roman très moyen, l’auteur ne se reposant que sur quelques bonnes idées intéressantes et surtout sur son personnage central violent, amoral et sombre. Mais voilà l’histoire manque de cohérence et surtout donne l’impression d’avoir été écrite comme une accumulation de scènes dans un jeu de rôle. Les adversaires de notre héros paraissent ne pas avoir un sou de jugeote tant ils se font avoir bêtement et Jorg a l’air d’avoir la plus grande chance de tout l’univers. Le personnage de Jorg est, certes pourri, mais il est tellement parfait qu’il en devient ennuyeux et exaspérant tant il sait tout faire et ne se trompe jamais. L’univers est assez intéressant, mais aurait mérité d’être plus développé à mon goût. Puis, une fois arrivé au 75% du livre environ, l’histoire accroche un peu plus, un fil rouge s’installe, l’histoire gagne en cohérence, je ne crie pas à l’exceptionnel, mais quelque chose apparait sauvant le naufrage. Je lirai peut être la suite si Bragelonne refait une promotion sur l’e-book du tome 2 mais encore une fois un coup de coeur qui me parait exagéré et pourtant cette fois je partais sans apriori. Peut être est-ce parce que j’aime quand les choses sont plus développées, plus dense et plus complexe, enfin j’en doute quand même.
Ma Note : 5/10
Mariejuliet
Le battage fait par Bragelonne autour de ce livre laissait penser à une pépite… Comme quoi il faut toujours se méfier de la promotion faite par une maison d’édition sur ses propres livres…
Ptitetrolle
Je me souviens que ça m’avais beaucoup dérangé de découvrir l’âge de Jorg… Je n’ai pas compris pourquoi toute la bande le suit aveuglément, pour certains ça peut se comprendre (comme le Nuban)
mais pour le plus gros de la bande, vraiment je ne vois pas… Surtout quand on sait qu’il les a rencontré à l’âge de 10 ans !
Sinon c’est vrai qu’en y repensant, Jorg est franchement chanceux et n’est jamais vraiment en danger. Par contre je suis loin de le trouver parfait, il est tellement arrogant, il se croit au dessus
de tout, et c’est ce qui le rend si antipathique.
Ceci dit, j’ai comme toi eu un regain d’intérêt sur la fin, qui peut annoncer des choses intéressante dans le tome suivant.
Et pour le style de l’auteur, comme je l’ai lu en VO et que j’ai eu un peu de mal, j’avoue que je ne peux pas trop juger.
Zina
T’es dur ^^ Au fond, on relève les mêmes défauts, sauf que moi le livre m’a tout de même diverti, du coup j’y ai accordé moins d’importance.
Clairement, c’est le personnage de Jorg qui porte le roman et s’il n’est effectivement pas très attachant, il m’ a fait tout de même beaucoup rire. C’est surtout son coté petit garçon capricieux
qui m’ a agacée.
Phooka
Merci, je me sens moins seule ! 🙂
J’avais l’impression d’être passée à côté du roman, je n’ai pas été tellement convaincue.
falagar
bon tu as été sympa tu lui as mis la moyenne.
Il me semblait que le « ptit déj » en faisait une critique plus élogieuse, ceci dit je ne l’ai jamais entendu dire une critique acerbe d’un bouquin me semble t il.
Sia
Comme toi, tous ces points m’ont gênée – et je n’avais même pas fait attention au fait qu’il a toujours raison, j’ai dû sauter trop de pages.
Le seul point intéressant, c’est vraiment ce petit truc sur l’univers, mais bon, ça retombe trop vite, et c’est chiant. Bref, c’est vraiment pas le coup de cœur de l’année.
Sia
Je l’ai noté au début et puis après, j’ai cessé de réfléchir. Il faut dire qu’il y avait tellement de choses qui m’agaçaient, là-dedans, que ça a dû passer au second plan. Je n’ai pas lu Farlander,
mais je vois que pas mal de monde le rapproche du Prince écorché en termes de coup de cœur raté (il va redescendre dans la liste de mes priorités, du coup).
CalieS
Je suis plutôt de ton avis. Je m’attendais à quelque-chose de très noir et j’ai été vite désorientée et finalement déçue … mais je lirai la suite (enfin en numérique si le prix n’est pas exagéré)
pour voir si certains éléments de fin du premier tome trouve un bon écho et une trame plus cohérente dans le second tome !