Résumé : Jake Marlowe est le dernier de sa race.
Pourchassé par des tueurs fanatiques qui ont juré de lui trancher la tête, protégé contre son gré par une organisation secrète désireuse de vivre au grand jour, Jake a décidé d’arrêter de fuir. La prochaine pleine lune sera sa dernière.
«Va où tu peux, meurs où tu dois.»
Mais pour le vieux loup-garou suicidaire et blasé, rien ne va se dérouler comme prévue.
Par définition, l’amour est imprévisible.
Edition : Denoël Lunes d’Encre
Poche : Folio SF
Mon Avis : Je dois bien avouer que le loup-garou ne fait pas partie des créatures fantastiques que j’apprécie le plus. Je ne les déteste pas, mais je n’ai jamais non plus été fasciné par eux, mis à part peut-être quelques films vu ici ou là. Pourtant ce livre me tentait énormément au moment de sa sortie, la faute à une promotion efficace et un certain engouement qui tournait autour de lui. Pourtant j’ai longtemps hésité avant de finalement le faire rentrer dans ma PAL ; c’est bien simple depuis l’éditeur a eu le temps de sortir les tomes deux et trois. C’est dire si j’ai traîné. J’ai donc décidé de le sortir enfin de ma bibliothèque. À noter une couverture, qui manque certes selon moi d’originalité, mais a le chic de nous mettre directement dans l’ambiance.
Une fois la dernière page tournée je dois dire que j’ai globalement plutôt bien apprécié ce premier tome, mais bon sang que le démarrage fut laborieux. Le premier tiers du livre a eu énormément de mal à complètement m’embarquer malgré le fait qu’il nous offre un univers qui ne manque pas d’intérêt. La faute tout simplement au personnage principal. C’est bien simple ce récit est présenté comme le journal de Jack Marlow, âgé d’environ deux siècles et loup-garou de son état, qui apprend qu’il est devenu le dernier de son espèce, traqué par La Chasse. On se retrouve donc à suivre un personnage qui pendant les 100 premières pages nous présente un visage dépressif, qui s’apitoie sur lui-même et attend simplement que la mort vienne le chercher. Il nous offre aussi des réflexions, certes pas dénué d’intérêt, sur la vacuité de la vie et sur l’auto-destruction programmée de la société, mais le tout porté par un nombrilisme assez frustrant. C’était peut-être le but de l’auteur, nous dévoiler un héros au fond du trou, mais franchement compliqué de s’attacher à lui ou de s’apitoyer sur son sort sans vouloir par moment le secouer voir faire bien pire. C’est assez énervant car au début finalement on le comprend, puis il nous énerve. Heureusement que la suite va changer la donne.
En effet elle va alors nous plonger dans ce que j’espérais en me lançant dans cette lecture, une intrigue de Fantasy Urbaine enlevée, avec un rythme soutenu et son lot d’action et de rebondissements. On se rend alors compte que l’intrigue se révèle plus complexe qu’une simple bataille finale entre le dernier des Loup-garou et La Chasse. L’ensemble se densifie alors au fil des pages avec l’apparition aussi d’autres êtres mystiques, certes classiques, mais efficaces, que sont les vampires. On se retrouve alors de nouveau happé dans cette histoire qui va nous entrainer au Royaume Uni et en France à la découverte de forces obscures qui ont énormément d’intérêt à retrouver Jack ainsi que par son lot de trahisons et de surprises. C’est dans cette partie que le cynisme du héros prend toute son ampleur, ces différentes réparties qui nous offre un point de vue assez singulier et de nombreuses réflexions assez percutantes, même si parfois un peu faciles, apportent alors un plus. Surtout ce roman nous offre une histoire loin de la majorité des récits actuels, nous dévoilant finalement un monde loin d’être lumineux et magique avec ces histoires d’amour rose bonbon, non ici le sang, le sexe et la violence prédomine largement, ce qui, je trouve, colle parfaitement à l’ambiance du livre.
Concernant les personnages il y a, je trouve, du bon et du moins bon. Concernant notre héros une fois sa phase dépressive passée, je ne vais pas dire que j’ai commencé à énormément l’apprécier, ce serait mentir, mais il se révèle tout de même de plus en plus attachant, charismatique et avec une bonne dose d’humour noir. Il faut dire que le sort s’acharne sur lui sans donner l’impression de lui offrir un peu de répits. Concernant les autres personnages, j’avoue avoir bien accroché à Talulla et Ellis qui ne manquent pas d’intérêt et se révèlent plus complexes qu’on peut le croire, tandis que d’un autre côté je suis resté plus perplexe avec Grainer et Jacqueline Delon qui, sans être complètement mauvais, ont du mal à ne pas tomber dans une certaine caricature. L’univers développé au fil des pages se révèle assez classique, mais solide et offre pas mal de questions qui restent encore en suspens et donnent envie d’en apprendre plus.
Mais voilà malgré cette accélération et ces passages plus incisifs dans les deux derniers tiers du récit, l’ensemble possède encore quelques défauts. J’ai ressenti quelques longueurs ici ou là principalement parfois dans la capacité du héros à philosopher, ainsi qu’une conclusion, certes explosive, mais qui repose quand même sur un Deus Ex Machina assez frustrant, facile et qui surtout demande plus d’explications. Peut-être par la suite dans les autres tomes.
Concernant la plume de l’auteur, c’est une des grandes forces, je trouve, du récit nous offrant un style qui se révèle clairement percutant, dense, jouant habilement avec l’alternance présent et flashback, nous dévoilant aussi un vrai loup-garou, bestial et sauvage qui donne envie d’en apprendre plus, le tout avec une pointe d’humour et de cynisme pas désagréable. Au final tout n’est pas parfait dans ce premier tome, mais il se révèle tout de même assez agréable et m’a donné envide de lire la suite un de ces jours.
Résumé : J’ai donc finalement passé un moment de lecture sympathique avec ce livre, même si tout n’est pas non plus parfait selon moi. J’avoue que le premier tiers du livre a eu du mal à m’enthousiasmer, le personnage principal tombant un peu trop dans la dépression, l’auto-apitoiement et dans l’attente de sa mort qu’il croit certaine. Certes il a des raisons, mais à force on a clairement envie, au minimum, de le secouer. Puis la suite m’a réveillé, gagnant en intensité, offrant un rythme soutenu, rempli d’action, de trahisons, de surprises et de rebondissements qui font que je me suis finalement laissé emporter. L’univers développé se révèle classique et solide et offre de nombreuses questions qui devraient être développés par la suite. Concernant les personnages je suis plutôt mitigé, outre notre héros cynique à souhait et percutant ils sont soit complexes et intéressant soit tombent un peu dans la caricature. Je reste par contre légèrement frustré de cette conclusion reposant sur un deus ex machina un peu gros, mais rien de bloquant. La plume de l’auteur se révèle efficace, dense et pleine d’ironie et d’humour noir. Je lirai sûrement la suite de cette série, même si je ne pense pas en faire une priorité.
Ma Note : 6,5/10
Autre avis : Mariejuliet, Philémont, Gruz, Bibliocosme, ACdeHaenne, etc…
Ratkiller
Joli critique, ça fait un moment qu’il traîne dans ma pale et je viens de découvrir une bonne raison de le lire, l’ensemble à l’air plutôt agréable.
Pour ce qui est de la couverture , je l’ai trouvé fort sympathique, les nuances de rouge sont plutôt attirantes.
Merci pour cette critique !
BlackWolf
De rien, j’espère qu’il te plaira en tout cas. Bonne lecture !
Le Chat du Cheshire
Ca fait un moment qu’il me tente, je serais bien tentée !
BlackWolf
Bonne réflexion alors. Si tu le lis je viendra voir ce que tu en as pensé.
Lorhkan
J’avais étonnamment plutôt emballé par ce roman sans concession, moi qui ne suis pourtant pas un adorateur des bestioles dont il est question dans le roman… 😉
BlackWolf
Après c’est pas mauvais mais le début et le deus ex machina de fin me reste un peu en mémoire ce qui est dommage.