Résumé : La découverte d’un corps mutilé dans la banlieue de Londres fait monter d’un cran la paranoïa ambiante, d’autant que la méthode rappelle furieusement celle de l’Homme sans visage, ce magicien fou déjà connu des services de police.
Enfin, pas de tous les services, juste de celui des affaires surnaturelles, dont le représentant le plus actif, l’agent Peter Grant, est aussi le dernier apprenti sorcier de Londres.
A peine débutée, son enquête va s’enrichir de nouveaux éléments à première vue sans rapport avec le crime, mais qui tous mènent au quartier d’Elephant & Castle; plus précisément à un ensemble d’immeubles conçu par un architecte dérangé et habité par tout ce que la capitale britannique compte de désespérés…
Edition : Nouveaux Millénaires
Mon Avis : La fantasy urbaine fait partie des genre que j’apprécie énormément (hors Bit-Lit que je ne lis pas) revisitant souvent un monde contemporain tout en y ajoutant une petite pointe de magie et de mystères. Le Dernier Apprenti Sorcier fait partie de ses séries qui m’ont bien accroché dès le début et, après trois tomes, qui se sont révélés captivantes et prenantes avec un fil rouge efficace qui commence à se dessiner (Chronique du Tome 1, Tome 2, Tome 3). J’avais donc hâte de voir ce qu’allait bien pouvoir me proposer ce quatrième tome des aventures de l’agent de police Peter Grant. À noter l’illustration de couverture que je trouve toujours aussi jolie et efficace.
Et je dois bien avouer que ce quatrième tome me conforte dans tout le bien que je pensais de ce cycle. Après un troisième volume efficace à double intrigue, l’auteur nous offre ici un jeu de piste des plus pertinents, jouant avec le lecteur, amenant de nombreux éléments à, ce qu’on pense être, des impasses, mais qui au fil des pages dévoile son véritable jeu. Une machination traitée de façon assez lente, qui se révèle complexe, les informations étant parfaitement maîtrisées et lâchées au compte goutte offrant ainsi au fur et à mesure une vision de plus en plus complète de ces manipulations. Après, tout dépend de ce que vous recherchez, les 150 premières pages offrant finalement que peu de révélations, l’auteur mettant en place chaque élément, ce qui peut déranger certains lecteurs ; cette impression de ne pas encore comprendre où on nous emmène. Mais surtout cette intrigue permet de se recentrer sur ce fil rouge que construit l’auteur depuis le second tome avec ce mage sans visage et, même si on s’apprendra que peu de choses sur lui, il commence quand même à se dévoiler doucement offrant un ennemi intéressant.
Mais surtout, ce qui me fascine toujours autant, c’est ce travail sur la ville de Londres et sur ses habitants, l’ensemble offrant un cadre parfait à cette série entre historique et contemporain. Cette fois l’auteur se consacre à parler d’architecture, mais surtout il le fait vraiment avec envie sans jamais non plus ennuyer le lecteur, arrivant à travers ses mots à partager cette passion. J’avoue, je me suis retrouvé plusieurs fois sur internet pour faire de plus amples recherche sur tel ou tel aspect dont nous parle l’auteur, ce que j’aime faire de temps en temps, mais qui n’est nullement obligatoire pour lire le livre. Surtout l’auteur continue à développer son univers, moins l’aspect divinité, même si on découvre les esprits de la forêt, et plus l’aspect magie, nos héros continuant à développer leurs talents. Surtout Nightingale va devoir agir, j’attendais cela depuis plusieurs tomes et il va nous faire une représentation de sa magie vraiment explosive et passionnante sur quelques pages, mais je vous laisse découvrir.
Concernant les personnages ils continuent à se développer et à évoluer au fur et à mesure des pages et on continue à s’attacher à eux. L’auteur a vraiment su rendre cette série intéressante en ne faisant pas de son héros, Peter Grant, un super magicien mais un véritable apprenti qui ne possède que deux ou trois sorts pour le moment et dont son évolution repose aussi beaucoup sur les autres. Ce tome nous permet aussi d’en apprendre plus sur Nightingale qui se dévoile de plus en plus sur son passé trouble. Lesley continue à prendre dans l’ampleur au fil des tomes et se révélant être un personnage intéressant. Des personnages qui vont devoir faire face à des choix qui vont tout changer. La présence de certains personnages peut paraitre inutile dans ce tome, mais devrait servir énormément par la suite, je n’en doute pas. L’auteur nous présente aussi au fil des pages un panel vraiment intéressant de Londoniens et Londoniennes qui dévoile une ville vraiment hétéroclite et fascinante. Mais surtout les dialogues sont toujours aussi percutants et souvent plein d’humour ce qui apporte vraiment une pointe de légèreté.
Alors certes, quelques points sont quand même venus nuancé légèrement mon enthousiasme durant cette lecture. Comme je l’ai dit l’auteur est un passionné d’architecture et de la ville de Londres, ce qui fait que parfois il se laisse un peu trop aller dans les descriptions de lieux et de bâtiments, rien de bien méchant non plus, mais une ou deux fois on a l’impression que l’ensemble est un peu long. Il a parfois aussi ce soucis avec les descriptions des personnages, en faisant parfois un peu trop, principalement dans les métaphores et les comparaisons ce qui peut être très drôle mais quelquefois un peu ennuyeux. Mais le tout ne m’a jamais bloqué dans la lecture et j’ai tourné les pages avec envie pour en apprendre plus et découvrir la conclusion. Une conclusion, peut-être un peu rapide, mais qui va gagner en intensité et en rythme et qui va clairement apporter son lot de rebondissements et même si, sur certains points j’avais en tête de fortes probabilités que cela arrive, l’auteur a tout de même réussi à me surprendre.
La plume de l’auteur se révèle toujours aussi énergique, entrainante, efficace et possède toujours cet humour anglais qui fait clairement tout son charme. C’est surtout le côté « geek » que l’auteur met par moments en avant qui apporte un petit plus à cette histoire selon moi, comment ne pas sourire devant les différentes références qui apparaissent au fur et à mesure que ce soit comme par exemple sur Doctor Who, SdA, Balde Runner etc… Au final un tome que j’ai trouvé bien construit, intriguant et que j’ai lu avec grand plaisir confirmant tout le bien que je pense de ce cycle. Je lirai la suite avec grand plaisir tant des questions restent en suspens. En espérant qu’elle soit d’ailleurs bien publié, vu la chance que j’ai eue avec des séries comme celle de Butcher ou Mike Carey. Au pire je les lirai même en Anglais vu qu’il est confirmé que quatre nouveaux tomes doivent encore sortir.
En Résumé : J’ai de nouveau passé un très bon moment de lecture avec le quatrième tome de ce cycle qui nous propose une histoire, certes plus lente, construite sur des impasses, mais qui m’a vraiment bien accroché offrant son lot de rebondissements pour aboutir à une conclusion vraiment efficaces, captivante et surprenante. L’univers construit par l’auteur continue à se développer de façon fascinante dans ce Londres toujours aussi attirant et, de plus, on découvre enfin un peu la puissance de Nightingale. Les personnages continuent à se densifier au fil des pages et sont confrontés à des choix pas toujours faciles. La plume de l’auteur se révèle toujours aussi vive, efficace et entrainante même si parfois il se laisse un peu trop aller à des descriptions de lieu et de bâtiments qui, parfois, traînent un peu en longueur, de plus la conclusion est un peu rapide, mais franchement rien non plus de dérangeant. En tout cas je lirai la suite de cette série sans soucis.
Ma Note : 7,5/10
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