Résumé : La mort du roi et l’éclatement politique qui s’ensuit plongent les primeautés de Brune dans le chaos. Orphelin des rues qui ignore tout de ses origines, Syffe grandit à Corne-Brune, une ville isolée sur la frontière sauvage. Là, il survit librement de rapines et de corvées, jusqu’au jour où il est contraint d’entrer au service du seigneur local.
Edition : Au Diable Vauvert
Mon Avis : Ce roman j’en ai entendu parler pour la première fois par une autre blogueuse qui me l’avais extrêmement bien vendu il y a quelques mois. Il avait donc rejoint rapidement ma PAL. Puis, entre le moment où il est entré dans ma bibliothèque et le moment où j’ai commencé à le lire, de nombreuses chroniques de ce livre sont apparues, toutes plus élogieuses les unes que les autres. Cela m’a donné encore plus envie de le découvrir rapidement et aussi pour éviter de me faire influencer par tous ces excellents retours. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis ressorti un peu déçu de roman que j’avais « idéaliser » face à sa réputation. Il est à noter que Le Cycle de Syffe est prévu en sept tomes, ce qui est assez impressionnant pour un auteur Français il faut bien l’admettre. Concernant la couverture, illustrée par Fanny Etienne-Artur, je la trouve très envoutante.
Ce roman nous emmène à Corne-Brume à la découverte de Syffe, un jeune orphelin abandonné durant son enfance, qui ne connait rien de son passé et vit tranquillement sa vie dans une sorte de « pension » ; une ferme qui se voit allouer une aide pour élever les enfants abandonnés. La vie, même si elle n’est pas facile, reste paisible. Le royaume est en paix depuis plusieurs années maintenant. Sauf que la mort du roi va peu à peu redistribuer les cartes, les différents jeux politiques vont vouloir rebattre les cartes du pouvoir, ce qui va amener quelques bouleversements dans la vie de Syffe. Alors est-ce que ce roman justifie les nombreux retours plus que positifs que j’ai vu passer ? Clairement je dirais oui, au vu des qualités que possède ce premier tome je comprends l’enthousiasme actuel, même si pour ma part, je suis peut-être un chouïa moins enthousiasme que certains.
Oh attention, L’Enfant de Poussière est un très bon roman je trouve, mais il lui manque un petit truc pour me marquer encore plus, mais j’y reviendrai un peu plus tard. Il faut savoir, en se lançant dans la lecture de ce tome, qu’on plonge dans une Fantasy qui va se révéler extrêmement dense, où l’univers a autant d’importance, voir plus vu que c’est un tome d’introduction, que l’intrigue et les personnages. On est donc sur un récit qui se construit sur un rythme lent, prenant bien le temps de poser les bases, les différents pouvoirs, les différents héros ou bien encore les notions religieuses, mythologiques voir fantastiques. Attention, lent ne veut pas dire ennuyeux, loin de là, le récit s’avère prenant, mais il faut apprécier ce genre d’histoire posée, qui prend son temps et où le premier tiers du livre sert principalement à construire le décor. Si vous êtes du genre à chercher l’action et les rebondissements rapidement il vaut mieux, alors, passer votre chemin. Pour ma part j’adore ce genre de récit, quand c’est bien fait. Je peux rapidement me retrouver emporté et dépaysé par la découverte de ce monde et par les changements et les influences qu’il subit. Et ici, autant le dire tout de suite, c’est bien amené et construit.
Le premier gros point fort de ce roman vient clairement de son univers qui s’avère dense, complexe et travaillé. On sent clairement que l’auteur le maîtrise parfaitement et doit y travailler dessus depuis quelque-temps jusque dans les moindres détails. Certes on reste dans le médiéval plutôt classique, mais pour autant je me suis retrouvé fasciné par la capacité de ce monde à se dévoiler devant mes yeux, me captiver, me happer assez rapidement et facilement, bien aidé c’est vrai par une plume superbe, et qui donne clairement envie d’en apprendre plus. Il y a ainsi un vrai côté dépaysant à partager le quotidien de Syffe, à découvrir différents lieux, différentes villes le tout porté par des descriptions envoutantes et très visuelles. Mais cet univers est bien plus que cela, Patrick K. Dewdney offre aussi un excellent travail sur l’aspect Historique, sur ce qui a amené à cette période de paix, les changements qu’il a subi, qui a vu des familles nobles « reléguées » hiérarchiquement mais qui aimeraient retrouver leurs places, sur les haines qui peuvent aussi apparaitre entre les différents peuples, sur les magies sombres qui paraissent légendes, mais qui finalement se révèlent plus que cela. L’univers de ce roman s’avère très complexe, que ce soit dans son côté politique, social ou encore humain et c’est finalement aussi ce qui le rend très intéressant. Il vient aussi soulever de nombreuses questions au lecteur, sur la notion de pouvoir, avec par exemple le royaume du Var et son système politique, mais aussi sur les différences, le rejet des autres, l’ambition, ou bien encore sur nous-même à travers les péripéties et les rencontres du héros. On plonge aussi dans un monde sombre, la guerre approche et avec elle sont lot de violence et de morts. Un univers qu’on découvre à peine, dont ou vient à peine de soulever l’Histoire et qui m’a donné rapidement envie d’en apprendre plus.
L’Enfant de Poussière c’est aussi d’excellents personnages, qui sont majoritairement très intéressants à découvrir à commencer par Syffe qui nous livre sa vie, son apprentissage. Certes on est dans un aspect très classique de la Fantasy, avec l’orphelin qui cherche une voie, un mentor pour pouvoir se construire et trouver sa place, mais cela n’empêche pas l’auteur de rendre tout cela solide et efficace. On s’attache ainsi très rapidement à lui, à la façon dont il grandit, dont il évolue, fait des choix, découvre la vie et cherche à se construire un avenir qu’il rêve idyllique. Sauf que voilà, très vite le monde va lui rappeler que pour grandir dans un tel univers (voir même globalement dans n’importe quel univers), les rêves qui se réalisent sont rares, que pour s’en sortir il faut se battre. Syffe va ainsi rapidement plonger dans un monde adulte, dur, qui va le transformer, d’une certaine façon le briser, le détruire, mais pour mieux le reconstruire on va dire. Syffe devient rapidement, je trouve, attachant, même s’il a un petit côté Fitz qui parfois donne envie de le secouer, alors que pourtant chaque choix qu’il fait, chaque décision qu’il prend s’avère logique et cohérente. Oui, les évènements qu’il rencontre, la vision qu’il a et ses réflexions se révèlent raisonnés et on comprend les choix qu’il peut faire, surtout que finalement il est très jeune et se retrouve plus balancer que préparer à ce monde. Concernant les personnages secondaires, là-aussi ils ne manquent clairement pas d’attraits, s’avèrent largement plus que de simples outils, chacun d’entre eux ayant une importance dans la vie de notre héros, que ce soit dans son évolution, comme dans la construction de ses sentiments et de ses émotions. Surtout l’auteur nous offre des personnages dans l’ensemble soignés et profonds. Certains arrivent rapidement même à sortir du lot et à se révéler aussi captivant à découvrir que notre héros.
Le dernier point fort de ce livre vient aussi franchement de la plume de l’auteur qui s’avère poétique, envoûtante, entraînante et fluide, offrant au récit un plus qui s’avère fascinant et surtout maîtrisé. Alors oui, il y a bien une ou deux longueurs ici ou là, parfois une envie de trop bien faire, mais franchement cela ne se ressent qu’à peine dans la lecture je trouve. L’intrigue n’en est qu’à son introduction difficile de voir où elle va mener, mais elle s’avère solide dans ce livre, dévoilant un monde sur le point de changer avec toutes les conséquences que cela pourrait amener. Maintenant il y a un point qui m’a légèrement frustré, qui a fait que même si ce roman se classe dans le haut du panier des romans de Fantasy, il lui a manqué un petit truc pour se révéler être une vrai claque. En effet, malgré ce que j’ai vu passer ici ou là, j’ai trouvé que ce roman était très classique dans sa construction, ce qui finalement a eu le don, pour moi, de me rendre le récit linéaire et assez prévisible. Certes l’auteur s’approprie et offre sa propre touche à ses archétypes, mais sans non plus s’en éloigner comme par exemple celui dont j’ai parlé de l’orphelin qui dans sa construction a déjà été vue de nombreuses fois avec les conséquences que cela amène. Attention, cela ne m’a en rien bloqué dans ma lecture, pour un premier roman de Fantasy L’Enfant de Poussière frappe fort, mais voilà même s’il y a des rebondissements et de la tension, il m’a manqué d’un peu plus de surprises. C’est un peu dommage de voir les choses arriver alors qu’il y a une ou deux révélations qui cherchent à être percutantes. Au final ce livre s’avère proposer très bon roman et si vous appréciez, comme moi, ce genre de Fantasy, alors je ne peux que vous conseillez de vous laissez tenter, histoire de vous faire votre propre avis.
A noter que le second tome de ce cycle, La Peste et la Vigne, est prévu pour le 13 septembre 2018.
En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec L’Enfant de Poussière qui pour un premier roman de Fantasy se démarque clairement, même si contrairement à certains retours que j’ai vu passer j’ai été un chouïa moins emballé. On plonge ici dans une Fantasy très dense, très soignée, où l’univers à autant d’importance que les personnages et l’Histoire ce qui fait qu’il prend bien le temps de construire le background, le tout sur un rythme assez lent. Si vous préférez les histoires énergiques, sans temps morts, il vaut donc mieux passer votre chemin. L’univers ainsi développé s’avère fascinant à découvrir, captivant assez rapidement je trouve. On se retrouve dépayser en plongeant dans ce monde, et on sent que l’auteur le maîtrise et parait le travailler depuis longtemps tant il s’avère détaillé. Que ce soit son Histoire, ses jeux politiques, ses manipulations, son aspect social, on a l’impression d’avoir à peine lever le voile sur un univers qui donne envie d’en apprendre plus. Les personnages sont eux-aussi fascinants à découvrir tant ils s’avèrent complexes, travaillés et intéressants. Bien entendu le narrateur et héros du roman, Syffe, se dégage clairement du lot et on s’attache finalement assez facilement à lui. Certes il a un petit côté Fitz, mais on comprend ses choix. L’intrigue démarre à peine, mais dans ce premier tome elle s’avère solide, à travers un fil rouge qui montre un monde en changement, avec toutes les conséquences que cela amène. La plume de l’auteur est aussi un gros point fort du roman, se révélant poétique, envoutante, entraînante et nous plongeant avec habileté et facilité dans son histoire. Il y a bien une ou deux longueurs, une envie parfois de vouloir trop bien faire, mais franchement rien de dérangeant. Maintenant il y a un point qui a fait que même si ce roman est très bon, a de nombreuses qualités, n’a pas été la claque que certains ont l’air d’avoir connu c’est son côté très classique. Ce n’est pas de façon péjorative que je dis cela, mais pour ma part cela m’a rendu le récit finalement plutôt linéaire et surtout prévisible. Rien de trop bloquant non plus, tant ce livre s’avère proposer très bon roman. Si vous aimez ce genre de Fantasy alors laissez-vous tenter au moins pour vous faire un avis.
Ma Note : 8/10
Autres avis : Lorhkan, Just a Word, Célindanaé, Cédric Jeanneret, Paco, Anudar,
L'ours inculte
Les bonnes critiques pleuvent sur ce roman, ça m’intrigue, je vais enquêter 🙂
BlackWolf
C’est du très bon, mais il faut apprécier les long cycles un peu à la Robin Hobb je dirai.
Jonathan Tchernooussov
Comme la plupart des autres blogueurs, tu mets l’accent sur la qualité du worldbuilding, les personnages et la plume de l’auteur comme les points forts du roman. Vous m’avez tous convaincu pour tenter l’expérience ^^
BlackWolf
Il faut. Bonne lecture à toi.
Aelinel Ymladris
Moi aussi, je suis convaincue par les chroniques sur ce roman mais ce qui me fait un peu peur, ce sont les 7 tomes… Je croise les doigts pour que cette saga soit publiée jusqu’au bout.
BlackWolf
Là je ne peux pas trop m’avancer, seul l’avenir le dira. Maintenant j’ai plutôt confiance dans la maison d’édition.
Valeriane
Il est dans ma Pile… On m’a proposé de choisir des livres, et au vu des bons avis (fin juin) j’en ai profiter pour le prendre 😉
Ton avis donne vraiment envie de se plonger dedans également.
Reste à voir comment je vais ressentir « ton bémol » 😉
Merci.
BlackWolf
De rien, j’espère en tout cas qu’il te plaira et que le « bémol » que je soulève ne te dérangera pas trop.
N’hésite pas à venir me dire ce que tu en as pensé.
valeriane
Avec plaisir!
Mariejuliet
Et tu as même publié ta chronique avant cette satané blogueuse…..
BlackWolf
Pourtant j’avais tout fait pour ne pas la nommer cette satané blogueuse ^^
Acr0
Oh quelle chronique ! Je note le bonheur futur de découvrir les six tomes suivants après un premier qui a été dévoré. Les premiers avis des blogopotes semblent unanimes 🙂 Le fait qu’elle soit en cours de parution me fait un peu peur (commencer puis patienter tome après tome).
BlackWolf
C’est le soucis avec les séries, ne pas obligatoirement savoir quand la suite va être publie. Là, le second tome vient d’être publié, donc ça voudrait dire que la suite est plutôt bien entamé au niveau de l’écriture. A voir, mais je comprends qu’on puisse vouloir attendre avant de se lancer.