Résumé : On m’appelle Coryphé. Je suis un danseur de mort qui valse avec les âmes défuntes. Elles guident ma lame, entraînent mes pas au fil d’une oraison funèbre que seuls les initiés du cercle macabre perçoivent.
Je suis aussi un Déshérité, un banni dont la véritable identité est enfouie dans les méandres parcheminés du Recueil des Oubliés. Malgré l’animosité de mon peuple, la haine même qu’ils éprouvent envers ce que je représente, je dois prendre part au conflit nous opposant à nos anciens esclaves, ces sauvages venus du continent de l’Est. Peut être y gagnerai-je enfin la reconnaissance que ma famille m’a toujours refusée?
Edition : Boz’Dodor
Mon Avis : Avant de me lancer dans la lecture de ce roman je ne connaissais rien de cet auteur ni de ce cycle et pour cause, il s’agit ici du premier livre de Mickaël Baudoin. J’ai donc découvert ce récit quand il a été proposé en partenariat par Livraddict. Je me suis facilement laissé tenter par la couverture, illustrée par Antera, que je trouve vraiment magnifique et par un résumé assez énigmatique et intrigant qui m’a vraiment donné envie d’en apprendre plus. Je remercie donc Livraddict et les éditions Boz’Dodor de m’avoir permis de le découvrir.
Au fil des pages on se rend facilement compte que l’auteur connait bien ses classiques en Fantasy, nous offrant clairement une histoire de complots, le tout dans un monde Tolkiennesque avec un côté fantasy épique qui vient ainsi apporter son lot d’action nerveuse et de combats. Dans l’ensemble on obtient donc un texte qui se lit assez facilement, bien porté par une intrigue, certes plutôt classique, mais efficace sur une guerre de plus de 2000 ans entre les elfes et leurs anciens esclaves qui cherchent à se venger et à pouvoir vivre librement. Le rythme se révèle dans l’ensemble plutôt entrainant, offrant son lot de machinations et de révélations, ce qui fait fait que le lecteur tourne les pages pour pouvoir connaître la suite. Certes l’ensemble ne révolutionnera pas le genre, mais l’auteur, pour un premier roman publié, a réussi à écrire une histoire qui se révèle solide et plutôt captivante avec quelques aspects et des originalités qui se révèlent intéressantes.
L’univers mis en place se révèle aussi, dans l’ensemble, assez classique mais solide avec d’un côté les elfes, peuple immortel, égoïste et arrogant et de l’autre leurs anciens esclaves les D’JeenLories, proche finalement des hommes, peuple imparfait qui est à la recherche de liberté sans contrainte. Il nous offre aussi un travail sur la magie et la mythologie qui se révèle plutôt intéressant avec des aspects vraiment originaux, comme ce danseur de mort ou encore cette magie de sang, le tout associé a des points plus classiques comme par exemple cette magie des éléments qu’on retrouve chez les elfes. Concernant le monde développé il ne manque pas de charme et se révèle bien porté par des descriptions détaillées et intéressantes. L’auteur se permet aussi de développer ainsi des idées, certes déjà-vue mais intéressante, sur la domination d’un peuple sur un autre et aussi les différentes failles et peurs qu’on peut retrouver à travers les différents personnages ce qui permet ainsi, aussi, d’éviter de tomber dans le manichéisme du méchant elfe contre le gentil humain.
Concernant les personnages, j’avoue, je ressors plutôt mitigé certains tombant parfois un peu trop dans la caricature. J’ai bien accroché à Coryphé qui se révèle un personnage vraiment complexe, rempli d’émotions, de sentiments et rejeté par les siens qui va, à travers ses yeux, nous dévoiler un peuple elfique imbu de sa puissance, mais qui possède aussi quelques qualités et une diversité qui le rend intéressant. Par contre j’ai eu un peu de mal à complètement accrocher aux passages avec Alesham O’Kazar et Hornos qui auraient pu offrir une relation de frères ennemis vraiment intéressante mais qui, pour l’instant, tombe un peu dans des enfantillages alors qu’ils se lancent quand même dans une des plus grandes bataille jamais connue. Le problème vient de leur animosité l’un envers l’autre qui mériterait de reposer sur quelque chose de plus concret que » tu ne me dévoiles pas tes plans, tu es un vilain, je me vengerai ». Cela n’empêche pas d’offrir aux D’JeenLories des personnages secondaires vraiment intéressants et charismatiques, principalement concernant les douze, et qui donne vraiment envie d’en apprendre plus.
Au final ce qui pêche vraiment à travers ce roman c’est qu’on sent bien qu’il s’agit clairement d’un premier roman l’auteur essayant de trop en faire par moment et tombant même une ou deux fois dans les clichés et ayant un peu de mal à complètement sortir du carcan classique dans le domaine. L’histoire évolue aussi de façon trop simple, les plans se réalisant à la perfection et rien ne vient jamais perturber cela que ce soit dans les scènes de combats ou encore dans des scènes d’évasion qui marchent trop facilement ce qui joue un peu sur la crédibilité de l’ensemble, se révélant au final un peu dommage. De plus l’ensemble se révèle au final assez linéaire, certes pas ennuyeux car ça se lit plutôt bien, mais pas non plus le roman le plus surprenant que j’ai lu. Enfin il y a aussi cet aspect concernant la magie qui pose toujours des questions devant sa puissance et qui parait pourtant si mal utiliser, là où elle pourrait carrément inverser le cours de la guerre.
La plume de l’auteur se révèle vraiment travaillée, on sent bien au fil des phrases qu’il aime les mots mais aussi le partager, mais voilà par moment l’auteur en fait trop, je pense principalement aux descriptions. Chaque personnage, chaque lieu, chaque bâtiment se révèle développé sous toutes les coutures avec toutes les métaphores qui vont bien ce qui offre, certes, un aspect vraiment visuel et complet mais qui fait que, plus on avance, plus l’ensemble gagne un peu en lourdeur. Pourtant j’aime beaucoup les livres qui prennent leur temps pour construire l’ensemble, mais il faut vraiment trouver un juste milieu entre rythme et description ce qui n’est pas encore complètement réussi ici l’auteur donnant plus l’impression de faire de longs portraits car il aime les mots que pour construire. De plus l’auteur tombe quelques fois dans la répétition ; par exemple annoncer une centaine de fois que tel peuple a été l’esclave de l’autre n’est pas toujours utile, on l’avait bien compris dès les premières pages. Dans l’ensemble on a donc un premier roman plutôt sympathique avec une histoire solide et quelques originalités, mais qui possède trop de lacunes lié à cette impression de premier roman pour complètement sortir du lot. Cela reste tout de même un texte intéressant, qui pourra plaire et dont je pense lire la suite.
En Résumé : J’ai passé un moment de lecture plutôt sympathique avec ce roman qui nous offre une histoire solide, efficace, mais sans non plus révolutionner le genre avec cette intrigue reposant sur un peuple anciennement esclave qui cherche à se libérer complètement de ses anciens tortionnaires ; les Elfes. L’univers mis en place par l’auteur se révèle solide et efficace avec des originalités intéressantes, principalement sur les aspects de magie. Concernant les personnages je suis plutôt mitigé, autant certains m’ont bien accrochés, autant j’ai trouvé que d’autres se révélaient un peu caricaturaux et puérils. Par contre on sent bien qu’il s’agit ici d’un premier roman, l’auteur voulant parfois trop en faire, ajouter à cela que tout se passe toujours trop bien et de façon trop facile ce qui décrédibilise un peu l’histoire. La plume de l’auteur est vraiment dense et soignée, peut-être un peu trop l’auteur se laissant, selon moi, un peu trop aller dans les descriptions et les métaphores. Dans l’ensemble un premier roman plutôt classique qui a du potentiel, mais loin d’être parfait, et dont je lirai la suite pour connaitre la conclusion et voir comment s’en sort l’auteur.
Ma Note : 6/10
Autres avis : Sphinxou, …
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