Résumé : Dans la ville fictive d’Elron, à la fin des années 90, une poignée d’élèves et de professeurs se préparent au célèbre bal des Monstres du lycée Robert-Mitchum. Erin, seize ans, se réveille un matin et découvre avec effroi que ses cheveux sont pleins de vers, que ses doigts tombent les uns après les autres… Tout semble indiquer qu’elle est morte… Pourtant, malgré son odeur pestilentielle et sa chair en lambeaux, Erin doit quand même aller en cours. Elle cache son corps putréfié de zombie derrière des vêtements informes et du maquillage, et personne ne semble s’apercevoir de son état.
Edition : Denoël (paru le 21/11/2014)
Traduction : Isabelle Gugnon
Mon Avis : Ce récit à un peu fini dans ma PAL par hasard, je dois bien l’avouer. Comme vous devez le savoir, si vous suivez régulièrement ce blog, j’apprécie la figure du zombie dans la littérature, qui peut offrir de nombreuses palettes, allant de l’horreur à la réflexion et qui présente une sorte de force lente et limite impossible à contenir. Par conséquent quand on m’a proposé de découvrir ce livre, je dois bien avouer que je me suis facilement laissé tenter, surtout que le résumé pouvait s’annoncer intéressant. Je trouve d’ailleurs la couverture sympathique avec son côté geek et légèrement morbide.
Ce roman va nous offrir un récit choral, suivant le destin de différents personnages du lycée Robert-Mitchum, et plus principalement Erin qui va voir sa vie bouleversée en se réveillant un matin et constatant qu’elle est devenue un zombie. Tout va alors changer pour elle et son entourage. Il y a, de façon très générale, trois types de roman de zombies. Le premier se sert des zombies comme monstres basiques à éliminer, cherchant à développer plus le côté action/horreur, le second utilise le zombie comme image, reflet de certaines perversions de notre société poussant le lecteur à réfléchir et le troisième offre plutôt le mélange entre les deux. La Chica Zombie tend clairement vers le second, cherchant plus à faire réfléchir le lecteur car, ici de l’action il n’y en a pas. Si vous êtes donc à la recherche d’un roman défouloir sur les morts vivants passez votre chemin. Pour les autres vous pouvez rester, mais je ne suis pas sûr de vraiment réussir à vous donner envie.
Mais alors que nous propose ce roman ? C’est bien simple, il cherche à nous offrir une réflexion sur notre société, principalement sur ce besoin de paraître face aux regards des autres, d’offrir une image biaisée, mais aussi une critique acerbe sur ce milieu qu’est le lycée, où on peut se retrouver broyé, humilié, forcé à faire des choses pour essayer de rester populaire face aux autres ou bien encore sur ce monde, stressant, à vouloir aller trop vite, à imposer sa vision à chacun, poussant parfois certaines individualités à la folie. L’auteur décide ainsi de construire l’ensemble selon un mauvais soap ce qui, normalement, doit ainsi apporter une dose d’humour et permettre de grossir les traits et les idées qu’elle cherche a faire passer au lecteur pour mieux les imposer. Problème j’ai beau avoir constaté au fil des pages ces différentes idéologies et ce qu’elle cherche à faire passer, j’avoue n’avoir jamais pu entrer dans le récit, ni même m’y accrocher un minimum. Une fois le roman terminé j’ai simplement eu l’impression d’être totalement passé à côté du sujet et de l’histoire.
Comme je l’ai dit, l’auteur s’amuse à grossir fortement le trait de son récit et, à force de trop le grossir, on tombe clairement dans l’absurde, l’illogique et l’aberrant. Franchement ici on a l’impression que la société se limite en deux catégories bien distinctes et qui ne se comprennent pas. Les élèves du lycée qui ne pensent qu’au sexe et à se faire remarquer, ce qui ne me dérange pas trop dit comme ça mais dans la façon dont c’est présenté tombe trop dans la caricature, et les adultes qui, eux, ne pensent qu’à se marier. Car oui, j’ai une mauvaise nouvelle à vous apprendre, le but ultime de la vie c’est le mariage. C’est bien simple si tu es encore célibataire tu es soit gros, soit folle. D’ailleurs au point où tu en es, tu peux te marier avec le premier venu, pas besoin d’amour ni de connaitre la personne. Alors oui c’est ironique, je le sais, oui en amenant de telles situations on ne peut qu’être choqué et se poser des questions, le problème c’est que pas un seul instant je n’y ai ressenti une critique, une philosophie, un pamphlet ou autre. C’est juste lourd et j’avais de la peine pour les personnages qui se retrouvent à ramer comme pas possible.
D’ailleurs parlons-en des personnages. Vu que le récit est présenté comme un soap, dans ce genre de série souvent ils manquent clairement de profondeur. Ici on n’échappe pas à cette règle, chacun des personnages se révèle aussi épais qu’une feuille de papier, mais, chose rare, ils alignent une autre qualité, ils n’ont aucune logique. Mais vraiment aucune. Il n’y a rien à sauver. Prenons un exemple, revenons vers notre couple de célibataires (à noter que j’aurais pu choisir n’importe qui), le gentil monsieur demande donc à la charmante demoiselle si elle souhaite dîner un soir avec lui, la demoiselle, ayant peur car n’ayant jamais connu de relation sérieuse et se révélant assez traumatisée, refuse prétextant d’autres obligations. Là, lecteur je te laisse cogiter sur les différentes réactions possibles, si tu trouves la bonne tu peux lire ce livre. Car oui notre homme, triste de ce refus va cogiter et nous offrir l’idée géniale que, si elle a refusé son invitation, c’est parce qu’elle aime les hommes mariés et qu’il doit donc faire semblant d’être marié pour récupérer la belle. Là, j’ai donc décidé de fouiller l’appart à la recherche de quoi me faire planer, n’ayant rien trouvé j’ai de nouveau sorti la barque, attrapé Marmotte et ratons, et de nouveau ramé. Le pire c’est qu’ils sont tous comme ça, alors si vous trouvez cela drôle, franchement foncez, vous allez vous taper un bon trip, sinon j’aurai du mal à conseiller la lecture de ce livre.
Concernant la conclusion ici aussi j’ai eu beaucoup de mal à m’accrocher, l’impression que l’auteur, limitée en pages à écrire, a bâclé sa fin nous offrant un happy-end pour nous faire plaisir sans raison ni explication. Dommage. La plume de l’auteur est en soit pas mauvaise, même si elle n’a rien, je trouve d’exceptionnel. elle se révèle simple, efficace et percutante. Après il y a un point qui m’a énervé j’aimerai bien savoir à quel moment on peut se dire qu’il est intéressant quand un personnage rigole de me le signaler par les onomatopées HI HI HI HI. Désolé, mais quand je lis cela j’ai plus l’impression de voir le personnage glousser que rigoler, mais bon. Au final j’avoue je n’ai pas accroché à ce récit, après si vous appréciez ce genre d’humour et de délire complètement barré et sans aucune véritable logique, laissez-vous tenter, pour les autres à vous de voir par vous-même.
En Résumé : J’avoue, je ressors de cette lecture pas vraiment convaincu. L’auteur cherche pourtant à nous offrir un récit qui est là pour nous faire réfléchir sur notre société, ce besoin de paraître, d’être vu, ou encore de rentrer dans des moules imposés par la société qui nous broie plus qu’autre chose, le problème c’est que j’ai vu les idées, mais elles n’ont jamais marché avec moi et surtout ne m’ont jamais vraiment donné envie de poursuivre. Ceci vient en fait de la façon dont est présenté le récit, il cherche à jouer la caricature à son paroxysme, grossissant le trait au maximum pour mieux faire réagir, mais voilà j’ai eu l’impression de trouver ça lourd et ennuyeux. Les personnages n’ont aucune logique et alignent aberration sur aberration sans jamais réussir à faire que je m’attache à eux. La conclusion parait balancée là, comme si l’auteur était obligée de finir sans dépasser un certain nombre de pages. La plume se révèle simple et plutôt efficace, mais n’a rien de non plus exceptionnelle abusant un peu trop des onomatopées. Dommage car comme je l’ai dit les idées sont là. Après si vous appréciez les récits complètement déjantés, qui planent et ne cherchent pas obligatoirement la cohérence alors peut-être que vous accrocherez plus que moi.
Ma Note : 3,5/10
Cornwall
Je vois qu’on l’a très exactement lu et perçu pareillement.
Perso, sans vouloir me faire enfler les chevilles, je me poile plus sur le grotesque de mes bilans z
BlackWolf
Je me sens moins seul alors. Je vais donc de ce pas lire ton bilan 🙂
Mariejuliet
J’imagine la barque, Marmotte, les ratons, blacky qui rame… c’est surréaliste!
BlackWolf
Comme le livre finalement ^^
nanet
Voilà qui est clair et reprend à peu près mon ressenti. Sauf peut-être le personnage de Billy qui a su gagner un peu de mon estime au fil des pages.
J’accorderai toutefois un note légèrement plus élevée, car, je me suis aperçue, que vers la fin, je voulais « savoir où tout cela nous menait » !
Biz, nanet
BlackWolf
Le problème avec Billy, j’ai trouvé, c’est que la conclusion n’apporte rien et frustre encore plus. Après le principal c’est que tu aies un peu mieux apprécié que moi ce livre 🙂
LesLecturesdeBibliophile
Je suis vraiment déçue dans le sens où je m’attendais à un récit critique de la société et tout et tout, avec quelque chose de déjanté certes mais de bien écrit. Tu le dis parfaitement bien les onomatopées sont agaçants à souhait. J’en arrivais à passer au dessus et à essayer de ne pas les voir pour ne pas m’énerver encore plus.
BlackWolf
C’est loin d’être une réussite c’est vrai, j’ai vraiment l’impression d’être passé à côté de ce livre.
Emily
Un concept vraiment intéressant, une couverture vraiment top… mais je suis vraiment passée à côté. J’ai été agacée par la mollesse d’Erin, la vulgarité du style, la personnalité des lycées… Et pourtant, il y avait tellement de potentiel…
BlackWolf
On a le même ressenti, de bonnes idées mais l’auteur est parti dans un concept qui me parait manquer le coche.