Résumé : 1806 : dans une Angleterre usée par les guerres napoléoniennes, un magicien à la mode ancienne, un certain Mr Norrell, offre ses services pour empêcher l’avance de la flotte française.
En quelques tours, il redonne l’avantage aux Anglais.
Norrell devient la coqueluche du pays.
Voguant sur sa gloire, il fait la connaissance d’un jeune et brillant magicien qu’il prend sous son aile, Jonathan Strange.
Ensemble, les deux hommes vont éblouir l’Angleterre par leurs prouesses.
Jusqu’à ce que l’audacieux Strange, attiré par les aspects les plus sombres de la magie, provoque la colère de Mr Norrell. L’association tourne à la rivalité, causant bientôt des ravages insoupçonnables…
Edition : Robert Laffont
Mon Avis : J’ai envie de lire ce livre depuis un moment déjà et pourtant il a longtemps traîné au fond de ma PAL. Il faut dire que les critiques que j’entendais à droite et à gauche n’étaient pas obligatoirement des plus élogieuses et le livre en lui-même est un sacré pavé. Et puis voilà j’ai eu un sursaut de motivation, je l’ai sorti de ma PAL et me suis lancé. Après tout il faut bien se faire son propre avis, surtout qu’au final le quatrième de couverture me paraissait vraiment intéressant. Je trouve la couverture du livre vraiment réussie dans son aspect noir et blanc.
Je dois bien avouer que ce roman s’est révélé surprenant, le rythme va se révéler très lent, voir languissant, l’auteur prenant vraiment son temps pour nous faire entrer dans cette Angleterre du 19ème siècle vraiment saisissante de réalisme. Il faut d’ailleurs attendre environ 300 pages pour vraiment rentrer dans l’intrigue principale. Certains diront que le roman traine en longueur, moi je me suis laissé emporter et surtout je me suis laissé imprégner par cette ambiance très Victorienne, on sent que l’auteur a poussé ses recherche dans les moindres détails. Alors bien sûr je ne le nie pas, parfois l’auteur en fait un peu trop et cette lenteur, par moment surtout vers le milieu du roman, se transforme en longueur surtout que parfois elle s’attarde un peu dans des descriptions trop détaillées à mon goût mais tout redémarre très vite dans les 300 dernières pages qui vont se révéler passionnante.
L’univers mis en place par l’auteur se situe, comme je l’ai déjà dis, dans l’Angleterre du 19ème siècle et je dois dire qu’on entre facilement dans cette ambiance tant l’auteur s’est documenté pour nous livrer une image des plus efficace de ces ladies et gentlemans. L’atmosphère anglaise ne manque pas de charme et d’attrait à travers la vie quotidienne des personnages. Tout est fait pour développer l’univers le plus possible en passant par la mode, l’architecture, les potins, les bals et autres coutumes de l’époque qui font qu’on se sent vraiment en pleine Angleterre de l’époque. Mais surtout l’auteur développe vraiment un monde plein de magie et de féerie, une magie pas toujours facile et aisée à manipuler, une magie surprenante, mais surtout une magie qui possède une histoire. Une histoire que l’auteur a entièrement imaginée, faite germer et qu’elle nous fait partager à travers des morceaux de contes et de légendes disséminés à travers le livre. Là où le bat blesse pour ma part ce sont les notes en bas de pages, qui font parfois une page et demie, permettant de développer encore plus ce monde féerique et cette magie mais qui, par moment hache le récit.
Les personnages vont se révéler être des personnages vraiment soignés, denses et possédant leurs caractères propres. Rien n’est laissé au hasard et chaque personnage, même le plus discret, va avoir son importance même si on ne s’en rend pas compte au début. Les deux personnages principaux, Mr Norrell et Jonathan Strange, sont vraiment intéressants et surtout différents et pourtant tellement complémentaire entre le rasoir Mr Norrell qui considère la magie dans les livres et le fantasque Jonathan Strange qui pense que la magie doit être découverte par soi même. L’alchimie entre les deux personnages marche parfaitement, d’ailleurs la preuve avant l’arrivée de Strange aux environ des pages 200 on s’ennuie un peu avec juste Norrell; il faut les deux personnages pour qu’on soit pleinement emporté. Par contre j’ai beaucoup aimé le gentleman aux cheveux comme du duvet de chardon au point que j’aurai aimé en savoir plus sur lui.
La plume de l’auteur se révèle riche, soignée et vraiment captivante malgré son envie de parfois un peu trop développer le background. Les multiples intrigues, que ce soit sur Norrell & Strange ou celle sur Stephen et le gentleman font qu’on a du mal à vraiment lâcher ce livre et qu’on se laisse facilement emporter par l’histoire pour aboutir à une conclusion vraiment efficace. L’auteur mélange de façon vraiment captivante le fantastique, le roman historique et le roman des moeurs dans l’Angleterre du 19ème, on sent qu’elle a dû faire énormément de recherche et savoir qu’elle a mis 10 ans à écrire ce livre se comprend.
Alors bien sûr comme je l’ai dit tout n’est pas rose il faut un peu de temps pour entrer dans l’histoire et, parfois, quelques longueurs font qu’on survole plus qu’on se laisse emporter par l’histoire, de plus les notes en bas de pages imposante et en nombre conséquents hachent un peu le récit et pourtant j’ai passé un bon moment avec ce livre. Après je peux comprendre que ce que je trouve comme du développement du background et du travail stylistique pour nous faire entrer dans l’univers peuvent être pris par d’autre comme un rythme trop lent et ennuyeux, donc si vous n’aimez pas les romans au rythme lent fuyez celui là.
En Résumé : J’ai passé un bon moment avec ce livre, on sent que l’auteur s’est fortement documenté pour développer son histoire et surtout son univers très anglais 19ème avec sa culture, ses potins et autres. Mais si on n’est pas rebuté par un rythme assez lent ainsi que des background denses et travaillés alors laissez vous emporter par ce livre qui nous offre une histoire de magie intéressante, certes un peu longue à démarrer, mais qui, une fois dedans, devrait en ravir plus d’un. L’auteur mélange parfaitement bien le fantastique, l’histoire et l’étude de moeurs et nous offre des personnages vraiment denses, soigné et truculents. Le style de l’auteur est vraiment riche et soigné et devrait en captiver plus d’un. Mes seuls reproches sont un début un peu lent, parfois des longueurs un peu trop poussés et aussi des notes en bas de pages trop longues et trop nombreuses qui hachent le récit. Mais malgré ça j’ai vraiment apprécié cette lecture.
Ma Note : 8/10
Taliesin
300 pages pour qu’il se passe quelque chose ? Je comprends mieux pourquoi j’ai pas tenu…
Et les notes de bas de pages, j’avoue que ça avait contribué à mon abandon de ce livre…
licorne
Je rejoins Taliesin, j’ai lachement abandonné au bout de 200 pages, mais au vu de ta chronique et d’autres à ce sujet, je m’y essayerai plus tard car j’aime ces ambiances victoriennes et je ne
voudrai pas passer à côté de quelque chose… Alors ce ne devait pas être le bon moment pour moi quand je m’y suis atelée…
Vert
Et pourtant j’aime bien les romans où il ne se passe rien en général, mais là je crois que c’était « trop » de rien, ça m’a trop frustré cette confrontation finale qui n’arrive jamais…
Mais l’ambiance est très chouette, peut-être que sur un texte plus court, j’apprécierais plus ^^
Sita
Je suis comme toi, ça fait un moment que je veux le lire, et puis je ne prends jamais mon courage à deux mains. Du coup, ta chronique le remonte un peu dans ma liste à lire, les personnages
fouillés et l’ambiance marquée m’attirent 🙂
Curiosité mal placée, tu l’as lu en anglais ?
Rien à voir, mais après au moins 2 ans d’erreur, je viens enfin de me rendre compte que c’était « Mr. Norrel » et pas « Mrs. Norrel », merci xD
Acr0
Je crois que ce livre… soit on aime, soit on déteste.
Le rythme lent ne m’a pas dérangée, tout comme les quelques passages que je trouvais en trop. Les personnages sont formidables, très travillés et j’ai adoré me plonger dans ce livre-ci. Le
gentleman aux cheveux comme du duvet de chardon m’a foutu la frousse par contre (oui, il ne devrait pas)
Acr0
Une suite est en projet, ne désespérons pas !
pierre56
Un bon pavé assez énorme mais super beau noir/blanc. je l’ai lu il y a longtemps et je n’ai que quelque souvenir, en positif bien que une peu long. Je crois qu’il s’agit d’un des plus gros livre
que j’ai lu, grand format il est vraiment très épais^^ Classe, soigné mais niveau action c’est pas trop ça..
Anésidora
Ahah toi aussi tu as fini l’ascension de cette Everest livresque (1000 pages et quelques quand même et pas 1000 pages d’action). Pour ma part je salue l’auteur pour, comme tu l’as dit, le travail
sur son univers et la reconstitution du Londres du 19e. Par contre, c’est quand même souvent troooooop long, troooooop lent ! Arrivé au milieu du roman j’avais l’impression de ne plus avancer !
Bref, tant mieux si tu as aimé parce que j’avoue que ce taper 1000 pages pour détester le roman au final, c’est quand même ballot ^^