Résumé : Certains mondes ne sont pas faits pour l’humanité : Helstrid est de ceux-là. Des températures de -150 °C ; des vents de 200 km/h ; une atmosphère toxique. Pourtant, la Compagnie tient à exploiter ses énormes ressources en minerai, appâtant les volontaires à l’exil à grand renfort de gains conséquents. Des hommes et des femmes à l’image de Vic, qui supervise le travail de prospection et d’exploitation des machines. Un job comme un autre, finalement, et qui vaut toujours mieux que d’affronter son passé laissé sur Terre… Jusqu’à ce que le porion soit contraint d’accompagner un convoi chargé de ravitailler un avant-poste à plusieurs centaines de kilomètres de la base principale. Un trajet dangereux, mais les IA sont là pour veiller à la bonne marche des véhicules suréquipés et à la protection du seul humain embarqué. Dans pareilles conditions, tout ne peut que se passer au mieux…
Edition : Le Bélial’
Mon Avis : Je continue ma découverte des oeuvres de la collection Une Heure Lumière de chez l’éditeur Le Bélial’, qui propose de faire découvrir des textes plutôt courts, mais plein d’ambition et de richesse. Cette fois l’éditeur nous propose une novella de Christian Léourier, auteur qui m’avait captivé avec son cycle Lanmeur, publié chez (feu) les éditions Ad Astra, qui offre des textes que je trouve riches, poétiques et franchement fascinants. J’avais hâte de voir ce que l’auteur allait proposer avec ce nouveau texte, surtout que le quatrième de couverture ne manquait pas de s’avérer intriguant. Concernant la couverture, illustrée par Aurélien Police, je la trouve superbe.
Ce texte nous fait ainsi découvrir Vic, qui a quitté la terre pour aller sur travailler sur Helstrid avec un joli salaire à la clé, mais aussi pour fuir un passé compliqué. Le travail est plutôt simple, il faut superviser l’extraction des ressources minières ainsi que la prospection, qui sont en grande majorité automatisées. Un jour, il va avoir pour mission d’accompagner le convoi de ravitaillement d’un avant-poste. Le voyage ne va pourtant pas se révéler aussi simple que prévu. Alors pour ma part, car j’ai entendu que cette novella avait, je ne dirai pas déchainé les passions, mais fait parler d’elle, j’ai trouvé ce texte plus que sympathique. Certes ce n’est pas le meilleur texte que j’ai lu de ma vie sur le sujet, mais pour autant que ce soit dans le voyage qu’il propose, comme dans le traitement de certaines problématiques, il m’a proposé quelque-chose d’intéressant et d’efficace. Concernant l’intrigue en elle-même on est dans du classique, un voyage avec des évènements qui vont venir tout bouleverser et tout remettre en cause. Sans se révéler révolutionnaire, et s’avérant finalement assez linéaire et prévisible, cela ne l’empêche pas pour autant de se révéler un minimum entraînante j’ai trouvé. Même si on voit les choses arriver, il y a une certaine tension qui apparaît quand même au fil des pages, ainsi qu’une ou deux questions que je me posais concernant la conclusion.
Maintenant, pour moi, l’un des points fort de ce roman vient clairement du voyage qu’il nous propose. A travers l’exploration, les aventures que va rencontre notre héros, se dévoile une planète qui ne manque pas de se révéler rapidement fascinante. Il se dégage vraiment quelque chose dans le côté aride, parfois glacial de Helstrid qui sait aussi dévoiler des aspects magnifiques et envoutants. On se retrouve ainsi à se laisser emporter par les découvertes que l’on fait au fil des pages, d’une certaine façon on a envie d’en apprendre plus sur cette planète qui pourtant ne manque pas de se révéler austère et dangereuse. Il faut dire que le travail d’imagination de l’auteur est efficace, bien porté par une plume que j’ai trouvé soignée et qui collait parfaitement à ce qu’il cherchait à construire. D’une certaine façon cette planète nous rappelle aussi, de mon avis, la grandeur de la nature, son côté unique, sa beauté mais aussi qu’elle garde un côté destructeur. L’atmosphère et l’ambiance qui deviennent de plus en plus oppressante collent bien au récit, même si je trouvais que par moment le récit en faisait parfois un peu trop, cherchant parfois de façon légèrement trop artificiel et inutile cette sensation d’angoisse, mais rien de dérangeant.
L’autre point intéressant vient des quelques thématiques que vient soulever l’histoire et qui ne manquent pas d’attrait pour moi. Certes c’est parfois un peu convenu et un chouïa facile dans la mécanique et les idées, mais de mon côté cela a plutôt bien fonctionné. Le premier point vient, bien entendu, de la notion d’inutilité de l’homme face aux machines et aux IA du futur qui est présent tout du long. Certes, je ne le nie pas, le texte m’a paru sur ce point assez simpliste dans la construction des arguments, pour autant j’ai trouvé que c’était solide et même si la grosse révélation était prévisible, elle ne manque pas, de mon côté, de se révéler plutôt efficace et même de soulever quelques questions. Un autre point vient bien entendu, dans cet univers, du rapprochement de l’IA vers l’homme et même si je reprocherai une accentuation un peu trop prononcée, peut-être voulu, sur l’intonation de la voix des IA qui crée un décalage, cela n’empêche de se demander ce qu’on souhaite d’une IA, qu’elle soit fonctionnelle, ou qu’elle soit comme nous.
Il se dégage aussi une certaine mélancolie, je trouve, de ce texte. Je ne veux pas trop en spoiler, mais que ce soit dans l’intrigue, comme dans certaines représentations, ce voyage de Vic offre plus qu’une simple visite de cette planète. C’est un peu un aboutissement, une finalité en soit qui ne peut qu’arriver. Ce qui est dommage, c’est que ce dernier point aurai pût être le gros point fort du récit, mais, de mon côté tout du moins, il est en parti atténué par la présence de personnages qui manquent de profondeur, s’avérant finalement plutôt fades. Certes l’auteur cherche régulièrement à rendre Vic plus humain, plus dense, mais ça m’a paru plus artificiel que véritable. Ensuite, les personnages qui gravitent autour de lui n’ont d’autres buts que d’être fonctionnels et c’est un peu dommage, car je pense qu’il y avait la possibilité d’offrir plus. Au final Helstrid fût une lecture plaisante, certes avec ses qualités et ses défauts, mais qui, même si elle ne s’est pas révélée des plus marquantes, m’a tout de même offert un moment de lecture divertissant.
En Résumé : J’ai passé un sympathique moment de lecture avec cette novella que j’ai trouvé dépaysante, divertissante et qui ne manque pas d’offrir quelques idées plutôt intéressantes. L’intrigue est certes classique et prévisible, mais cela ne l’empêche pas de se révéler plutôt solide. Bien entendu c’est un peu dommage de deviner la fin rapidement, mais ce n’est pas non plus bloquant je trouve. Le gros point fort du récit vient, selon moi, de la découverte de cette planète, du voyage et de la découverte de ce nouveau lieu. Porté par une plume soignée et riche et une imagination inventive on découvre un paysage qui m’a rapidement accroché. On y trouve ainsi une nature à la fois magnifique, mais aussi terrible et sans pitié. Un monde qui, certes, n’est pas aisé, mais qui m’a donné envie d’en apprendre plus. Là-dessus vient se rajouter quelques réflexions, certes peut-être un chouïa simpliste, mais qui fonctionnent sur l’importance de l’Homme dans un monde si technologique, ou bien encore sur la notion d’IA et ce qu’on cherche à obtenir de ces dernières, si c’est une fonctionnalité ou une reproduction de nous-même. Alors, parfois les arguments sont facile ou sont un peu trop accentués par des mécanismes un peu lourd, mais dans l’ensemble ça fonctionne je trouve. Il y a aussi une certaine mélancolie qui se dégage de ce voyage, une sorte d’aboutissement nécessaire qui ne manque pas d’attrait, mais qui est un peu plombé, je trouve par les personnages. En effet les héros manquent quand même de complexité et s’avèrent un peu fade à mon goût, c’est dommage. Au final Helstrid n’est peut-être pas la lecture la plus marquante que j’ai eu de l’année, mais elle reste plaisante et un minimum intéressante.
Ma Note : 7/10
Autres avis : L’Epaule d’Orion, Apophis, Lune, Xapur, Just A Word, Yogo, …
Vert
J’ai prévu de le lire de toute façon, on verra si j’accroche ou non ^^
BlackWolf
Voilà, après à chacun de se faire son avis, je comprends qu’on puisse accrocher autant qu’on puisse passé à côté de cette novella.