Résumé : L’Apocalypse a eu lieu. Pour les Pères de l’Église, elle a été causée par Dieu lui-même. Comme la Terre est morte, ils n’ont plus qu’un seul but : détruire le peu qui reste, an de tourner une bonne fois pour toutes la page de l’humanité. À leur service, Gueule de Truie, inquisiteur. Dès le plus jeune âge, on lui a enseigné toutes les façons de prendre la vie. Caché derrière le masque qui lui vaut son nom, il trouve les poches de résistance et les extermine les unes après les autres. Un jour, pourtant, il croise la route d’une fille qui porte une boîte étrange, pleine de… pleine de quoi, d’abord ? Et pourquoi parle-t-elle si peu ? Où va-t-elle, et pourquoi prend-elle le risque de parcourir ce monde ravagé ? En lui faisant subir la question, Gueule de Truie finit par se demander si elle n’est pas liée à son propre destin, et si son rôle à lui, sa véritable mission, n’est pas de l’aider à atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé, et peut-être même d’apprendre à vivre.
Edition : Critic
Mon Avis : Justine Niogret fait partie de ces auteurs qui, en deux romans de Fantasy, a réussi à me convaincre et à me donner envie de suivre ces prochaines publications. Que ce soit avec Chien du Heaume (Chronique ici) ou Mordre le Bouclier (Chronique là) elle nous offrait deux romans de fantasy sombres, percutants et portés par une écriture pleine et vraiment efficace. Donc quand j’ai vu qu’elle sortait un nouveau roman et, qui plus est, qu’elle quittait un peu la Fantasy pour la SF et le Post-Apocalyptique, je n’ai pas mis longtemps à faire rentrer ce roman dans ma PAL et encore moins de temps à me lancer dans sa lecture. Ajouter à cela une couverture, illustrée par Ronan Toulhoat, que je trouve vraiment réussie, magnifique et qui colle parfaitement avec un univers Post -Apo.
Ce roman débute comme tout Post-Apo classique, la terre a connu une grande catastrophe nommée le grand Flache, personne ne sait, ou ne se souvient, ce qui c’est exactement passé, une chose est sûre depuis l’Eglise cherche à purifier la planète et pour ça elle a sa Cavale, dont Gueule de Truie. Un démarrage vraiment efficace, immersif dans cette histoire à travers ce personnage de Gueule de Truie qui fait penser aux inquisiteurs de l’époque, sans foi ni loi nous offrant des passages sombres, violents, dévoilant un monde décadent et complètement annihilé qui est retourné à un état limite de sauvagerie ou la survie et l’anarchie sont les seules raisons de vivre. À côté de ça on découvre aussi une jeune fille qui se promène à travers ce monde et portant une boite étrange. C’est à partir de la rencontre de nos deux protagonistes que tout va changer.
C’est aussi à partir de ce moment-là qu’il ne devient pas facile de parler de ce livre qui, au fil des pages, va quitter un peu le côté Post-Apo pur et dur pour se lancer dans une histoire, on va dire, plus « philosophique », que chacun vivra et ressentira à sa façon. En effet l’auteur va nous plonger dans des réflexions percutantes et pleines de violences que ce soit sur soi-même, son rapport envers les autres, ou encore sur l’amour, la solitude la religion ou encore les besoins de chacun. On plonge pleinement dans la tête de Gueule de truie, dans ses pensées, ses envies, ses traumatismes mais aussi les souffrances d’un être qui se retrouve complètement perdu, incomplet, en pleine reconstruction et à la recherche de quelque chose ou quelqu’un. Des passages qui se révèlent vraiment poignants, troublants, mais aussi sombres, violents, plein de haine et qui font réfléchir le lecteur sur les différents raisonnements du héros, sur la haine qu’il porte au monde et qu’il se porte aussi à lui-même.
Un roman qui finalement se révèle vraiment complexe, l’auteur ne cherche pas qu’à distraire le lecteur, mais elle cherche aussi à le pousser, à se remettre en cause et remettre en cause ce qu’il connait. Une histoire qui demande un minimum de compréhension et de concentration plongeant, comme je l’ai déjà dit, dans des aspects philosophiques mais aussi mystiques avec les différentes rencontres que vont faire les protagonistes. Un roman intimiste, sombre qui se situe dans un univers sordide ou très peu d’espoir transparait. Mais voilà, et c’est peut-être là la force de l’auteur, elle arrive à créer une sorte de magie, de poésie avec cette noirceur, ce sordide, elle arrive à le transformer en quelque chose qui certes, viens percuter le lecteur mais dans le bon sens, qui, limite, le force à sortir d’une certaine torpeur et d’un certain carcan de vision. Le problème c’est que parfois l’auteur va tellement loin dans son aspect métaphysique et mystique qu’elle a réussi à me perdre par moment, je n’avais plus l’impression d’être en phase, comme si je comprenais mal ce que voulait me faire voir le roman, ce qui est un peu déroutant.
Les personnages sont vraiment fascinants, on retrouve, comme d’habitude avec l’auteur, des personnages dont la vie les a maltraités, les a cassés, des personnages vraiment sombres et qui collent parfaitement à cet univers poisseux et noir. Entre Gueule de Truie, dont le nom parle de lui-même, qui n’a connu que la haine, la violence et la souffrance et qui se sent incomplet, vide par moment et la Fille qui ne possède pas de nom et qui est le contraire du héros et qui au lieu d’exploser de violence absorbe le tout sans jamais se plaindre ou hurler. Des personnages extrêmes dans un monde extrême et qui vont accrocher le lecteur, on va par moment vraiment s’accrocher à eux, à leurs espoirs, leurs envies de rédemptions. De personnages qui vont vire une vie, en 250 pages, ils vont se rencontrer, s’aimer d’une certaine façon pour mieux se déchirer et se haïr. Mais voilà autant par moment on va refuser de s’identifier à eux, pas parce qu’on ne les comprend pas, mais parce qu’ils se révèlent dans l’extrême, dans le brutal, qui cherchent justement a percuter le lecteur à laisser exploser leurs sentiments, peut être aussi, car finalement on comprend trop cette explosion de violence et ça fait peur.
La plume de l’auteur est toujours aussi soignée, efficace et entraînante et colle parfaitement à l’univers offrant un style vraiment oppressant, étouffant le tout porté par des phrases courtes et incisives qui offre une lecture vive et percutante, mais qui hache parfois un peu trop le récit j’ai trouvé. On plonge assez facilement dans ce roman ou chaque lecteur s’identifiera différemment à ce que nous présente l’auteur, chaque lecteur y trouvera ses propres réponses. Et c’est peut-être le léger bémol on peut parfois se retrouver à avoir tellement de questions et de réponses qu’on se demande même ce qu’a voulu nous proposer l’auteur. Par contre je préviens d’avance attendez vous à une conclusion complètement ouverte ou chacun aura sa propre théorie et sa propre histoire, ça peut déplaire à certain, moi j’ai apprécié même si je ne suis pas sûr que ma théorie soit la bonne. En tout cas je pense que si on aime la SF qui percute, mais surtout fait réfléchir, alors Gueule de Truie est sûrement un livre à découvrir pour se faire un avis, mais je préviens d’avance un livre très sombre, sanglant et oppressant.
En Résumé : Finalement Gueule de Truie est plus une expérience à vivre avec des réflexions complexes et soignées, qui demande un minimum de concentration, et le tout dans un univers Post-Apocalyptique vraiment sombre, sanglant mais qui surtout se révèle efficace et prenant. J’ai passé un très bon moment avec ce roman surprenant qui plonge dans la folie du héros; où l’auteur nous raconte un cycle. Dommage que par moment je me sois senti égaré par les réflexions qu’exposait l’auteur, comme si mes propres réflexions étaient en décalage avec celle de l’auteur, mais rien de bien grave, car j’ai tout de même été emporté et secoué par ce roman. Les personnages sont vraiment fascinants à découvrir, des personnages traumatisés par la vie, perdues et en pleine quête de soi, du besoin des autres. Mais des personnages parfois vraiment sombres et pleins de haine ce qui fait que par moment on refuse de s’accrocher à eux. Le style de l’auteur se révèle soigné, efficace maniant les phrases courtes et incisives même si par moment le récit légèrement haché amenant à une conclusion ouverte dont chacun en tirera une réponse.
Ma Note : 8/10
J.a.e_Lou (Rêve Général)
Wah… ben didonc, déjà que j’avais envie de le lire, mais maintenant je ne sais pas ce qui me retient de l’acheter cet après-midi…
Très bel avis, on sent bien que tu as été remué (et que tu aurais encore plein de choses à dire ^^).
licorne
Chose promise, chose dûe, je viens lire ta chronique, elle est percutante, je retiens une seule chose ! tu m’as donné encore plus envie de le lire et de me faire ma propre opinion, un récit
virulent qui t’a bien chahuté à priori ! Elle cache bien son jeu cette douce et gentille Justine !;-)
bambi_slaughter
Je vais faire abstraction de la couverture (berk) et je note ce titre. 🙂
Laeti1304
J’adore le couverture et le titre !!!!
Ta chronique est superbe, tu viens d’ajouter (encore) un livre à ma wish xD
Zina
Ça à l’air intéressant ! Je n’ai pas encore lu cette auteure, mais j’ai Chien du Heaume dans ma PAL.
endea
Un très beau billet ^^ Moi aussi je me suis sentie souvent perdue lors de ce voyage noir et brutal. Je suis même restée très sur ma faim lors du dénouement. Il n’en reste pas moins que c’est un
roman qui marque !
Le Chat du Cheshire
Ce que tu dis de cette auteure et de ses romans m’intéressent énorménent, je note 🙂 !
Lorhkan
Effectivement tu sembles avoir été vraiment conquis !
De toutes façons, c’est clairement un roman qui marque, un roman qui tranche, et qui ne plaira sans doute pas à tout le monde !
Acr0
Huhu, je crois que ta chronique est la plus positive que j’ai lue ! Les autres bloggeurs sont plus en retenue, stipulant que le cheminement est difficile à suivre, que le tout peut rendre assez
dubitatif. J’avoue qu’avant sa publication, j’avais très envie de découvrir le nouveau roman de Niogret mais j’ai peur de ne pas être en phase (de ce que j’ai lu dans les chroniques plutôt
unanimes).
Tigger Lilly
Autant j’ai trouvé le début superbe autant la fin m’a cruellement déçue (mais vraiment, parce que que j’aimais vraiment bien au début). Impression que cela ne mène à rien.