Mon Avis : Je continue ma découverte des revues consacrées à l’imaginaire et, après avoir bien entamé les Bifrost et débuter la nouvelle édition de Fiction, je me lance cette fois dans les Galaxie(s). J’avoue que ce magazine je ne le connais pas vraiment, malgré le fait d’en avoir entendu parler à droite à gauche. J’ai donc décidé de faire rentrer quelques numéros dans ma PAL pour pouvoir me faire un avis plus complet. À noter que ce numéro fête aussi les 60 ans de Galaxie (toutes éditions confondues) et offre un dossier consacré à Pierre Stolze dont j’avoue ne connaitre que sa rubrique dans Bifrost. Ce numéro comporte cinq nouvelles d’auteurs différents.
L’Enfant qui S’avance vers Nous de Gulzar Joby : Je ne connaissais pas l’auteur avant de lire cette nouvelle, ce fût donc une première découverte. J’avoue, une fois le récit terminé je suis loin d’être convaincu. L’auteur nous propose ici pourtant de traiter d’un sujet intéressant qu’est la mère porteuse, dans un futur où la scission des classes sociales atteint un haut niveau et où les technologies ont énormément évolué et se révèlent limite invasives. clairement les idées sont là que ce soit sur l’exploitation des pauvres, de la recherche de l’enfant parfait, l’ingérence des parents, ou encore de la surutilisation de technologies le tout dans un monde qui parait post-apocalyptique. Dommage que le reste ne suit pas, l’auteur nous proposant des personnages tellement froids et peu consistants qu’on ne s’accroche jamais vraiment à eux, certaines scènes n’apportent rien à l’histoire, le style de l’auteur m’a paru manqué de force et d’intérêt, novice, se cherchant encore et voulant trop en faire et le chapitre de conclusion, pour moi, est de trop. J’ai l’impression d’être passé à côté, dommage.
L’Erreur de Rosa Montero : Tout comme la nouvelle précédente je ne connaissais rien de l’auteur avant de me lancer dans la lecture de ce texte. On retrouve ici une nouvelle à chute, cherchant à emmener le lecteur vers une conclusion qui doit normalement le surprendre, le tout dans un univers futuriste totalement automatisé, où les machines ont pris une importance démesurée. Mais que se passe-t-il quand un soucis apparait? Une nouvelle que j’ai trouvé agréable et divertissante, mais qui a du mal à être plus que cela. Il faut dire que la conclusion, malgré quelques axes de réflexions classiques et efficaces, n’a justement pas vraiment rempli son rôle de me surprendre. De plus, il ne faut pas le nier, cette nouvelle en soit n’a rien de révolutionnaire, une impression de déjà-vu m’est resté tout le long de ma lecture. Cela ne l’empêche pas d’être plutôt bien écrite et efficace à découvrir. Je la classe dans la fameux, vite lu, bien apprécié, vite oublié.
Mono no Aware de Ken Liu : J’ai découvert mon premier texte de Ken Liu dans le dernier Bifrost, consacré à Poul Anderson, qui m’a offert un bon moment de lecture. J’avais donc hâte de savoir ce qu’allait bien proposer l’auteur ici. Cette nouvelle nous plonge dans un avenir où une météorite va bientôt percuter la terre et où la population cherche à fuir. Je n’en dévoile pas plus sous peine de trop spoiler, mais pour moi il s’agit du meilleur texte du recueil par son aspect poignant, humain, porté par des personnages désabusés, plein d’espoirs et d’envies d’un futur meilleur tout en cherchant à ne pas oublier le passé. L’auteur nous offre aussi un avenir très contemporain où, malgré toutes les évolutions technologiques, l’Homme restera toujours fidèle à lui-même ce qui est en total contradiction avec la nationalité japonaise du héros; qui recherche la cohésion au point de tout perdre. La fin a beau être logique, elle a réussi à me toucher. Je regrette juste par contre l’aspect un peu caricatural lié à la nationalité du héros, comme si le japon se limitait au Go, à ses kanjis et ses mangas. Mais rien de non plus trop dérangeant. Un très joli texte.
Vaisseau Sœur d’Aliette De Bodard : J’ai lu plusieurs écrits de l’auteur et pour le moment j’avoue que je n’ai jamais été déçu. J’attends d’ailleurs la suite du cycle Les Chroniques Aztèques depuis plusieurs mois maintenant avec impatience. Cette nouvelle nous plonge au milieu d’une famille où un frère et une sœur s’entredéchirent depuis la naissance de cette dernière dont l’accouchement a affaibli leur mère. Sauf que sa sœur n’est pas n’importe qui, elle est l’IA d’un vaisseau spatial avec tout ce que cela implique. Une nouvelle que j’ai trouvé réussi, touchante, sur les éléments de la famille, les bouleversements qu’elle peut connaitre avec l’arrivée d’un nouvel élément. L’ensemble gagne aussi en profondeur et en intérêt avec le background que construit l’auteur, que ce soit aussi bien dans cet avenir futuriste où les IA sont misent au monde naturellement mais aussi dans tout cet aspect culturel et traditionnel qui vient du Vietnam. Un texte profond, entrainant, avec une conclusion efficace.
Taï Chi Chuan à Tchernobyl-sur-Moselle de Pierre Stolze : Cette nouvelle est la première que je découvre de l’auteur et, j’avoue, je l’ai trouvé très sympathique. L’auteur place son récit à Thionville, ville que je connais bien, dans un futur proche suite à une catastrophe nucléaire qui a vidé les lieux. Pourtant quelque chose détruit les technologies envoyées là-bas. Mis à part la catastrophe qui m’a paru basé sur des aspects un peu facile, même si se basant sur des faits concrets, le reste m’a paru efficace. Ce récit offre au lecteur une réflexion intéressante sur notre monde, l’environnement et les risques qu’il encourt même certains aspects m’ont paru simple, comme celle sur les scientifiques. Un texte nerveux, qui se lit rapidement et se révèle vraiment divertissant avec une conclusion qui offre de l’espoir pour l’avenir même si ce n’est pas gagné. Les personnages se révèlent intrigant et leurs développements réussis. J’ai bien envie de découvrir d’autres écrits de l’auteur maintenant.
Le reste du magazine nous propose un long entretien avec Pierre Stolze qui s’est révélé très intéressant, même si je n’ai pas toujours le même point de vue que lui, et qui m’a donné envie de découvrir un peu plus sa bibliographie, même si je pense que certains de ses écrits me paraissent trop barrés pour moi à première vue. Le principe du Projet équateur, travail de l’auteur sur la vision qu’il a de son passé et de son avenir d’écrivain, est intriguant et prenant. On retrouve un article, peut-être un peu court, sur les 60 ans de Galaxie (toutes formules confondues), un article pour nous faire découvrir ou redécouvrir Noëlle Roger, ainsi que le traditionnel cahier critique qu’on retrouve dans tous les magazines. Au final une première plongée intéressante dans cette revue, il ne me reste plus qu’à découvrir les autres qui attendent dans ma PAL.
Ma Note : 7/10 (Note ne reposant que sur les nouvelles)
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