Résumé : Inspiré par les espoirs d’une république refondée, Eos, un jeune homme amoureux et rebelle, aime vivre l’instant présent. Son utopie en marche ? Une petite colonie, le Val-de-la-lune, qui oscille entre durs travaux et fêtes chaleureuses, jusqu’au soir maudit où elle est sauvagement attaquée par des créatures monstrueuses, réputées disparues depuis longtemps… Eos se révèle alors un combattant sans pitié, au grand dam de ses compagnons et de ses amours. Mais il est loin de se douter qu’il va rencontrer, ce jour-là, son destin.
Edition : Mnémos
Mon Avis : Je dois bien avouer que ce roman, dès que j’en ai entendu parler, il m’a tout de suite énormément tenté. Coup de coeur des éditions Mnémos 2016, résumé accrocheur avec son mélange d’utopie et de Fantasy sombre et violente, il avait de quoi m’attirer et me donner envie de le lire. Je reste par contre assez dubitatif envers la couverture qui, sans être mauvaise, a du mal à me convaincre complètement.
On se retrouve ainsi à suivre le destin d’Eos, gamin qui a perdu sa famille lors de la guerre, qui fuit avec son oncle et une trentaine de personne pour fonder une colonie utopiste basée sur la démocratie directe où chacun pourra donner son avis et où l’ensemble des décisions seront votées à la majorité. Sauf que voilà, la violence n’est jamais loin et Eos va se révéler douer dans ce domaine, au point de se retrouver rejeter au fur et à mesure par certains de ces anciens compagnons. Autant le dire tout de suite je ressors très mitigé de ma lecture. J’aurais aimé apprécié ce livre qui possède de bonnes idées ainsi qu’une certaine noirceur et une certaine rudesse efficace, mais voilà l’ensemble n’a jamais réussi à pleinement me convaincre. L’auteur a coupé son récit en deux, la première partie se concentrant sur ces colons qui veulent construire leurs utopies, puis la rencontre avec la violence lié aux ouraorcs et une seconde partie où cette utopie vient percuter la République, sauf que voilà j’ai eu du mal à trouver l’ensemble crédible tant ça manque de liant, de logique et d’explications. L’auteur donne clairement l’impression de vouloir aller trop vite, de trop vouloir atteindre son objectif tout en restant débridé que cela en devient légèrement frustrant.
Je prends pour exemple le désamour d’une partie du clan envers Eos car il va révéler un visage plus sauvage, plus rude, plus sanguinaire. Ce désamour manque clairement de construction et de finesse, ce qui fait que j’ai eu du mal à vraiment y croire. C’est bien simple, il sauve son village des monstres ouraorcs qui ont quand même réussi à faire leurs lots de victimes, décide d’assurer une défense et de tenter de sauver ceux qui ont été kidnappés et se fait défier directement voir traiter de monstre, car non tu comprends il n’est pas le chef, on est une communauté. J’ai du mal à y croire, surtout face à un tel drame et un tel choc. Que ça se fasse sur la durée, car le personnage savoure de plus en plus cette noirceur, je le comprendrai, que ça se fasse quelques heures après avoir tout perdu non. D’ailleurs où est le choc émotionnel de cette communauté. Surtout que transformer Eos en un monstre me parait un peu facile car finalement la plupart du temps il ne fait que sauver sa vie ou celle de ces compagnons. Dans un monde de paix, qui n’aurait jamais connu la guerre et le sang je comprendrai que cela choque, dans un monde tel que présenté ici le raccourci me parait un peu trop facile à mon goût simplement pour faire avancer l’histoire.
Ensuite autre point qui m’a légèrement dérangé vient de l’univers. Il n’est pas mauvais en soit, avec en image de fond ce bouleversement politique avec une République pleine de jeux de pouvoirs, mais voilà l’ensemble est tellement nébuleux et surtout mal défini qu’il en perd de son intérêt. Pour preuve tout ce complot qui va tourner autour d’une relique religieuse dont on n’en comprendra ni les tenants, ni les aboutissants, ni quoi que ce soit mis à part que ça à l’air vachement important vu le nombre d’aparté dans les chapitres avec des personnages diaboliques et mystérieux qui jouent les comploteurs et manipulateurs sans jamais rien dire. Alors je caricature, mais c’est dans les grandes lignes ce que j’ai ressenti concernant ces passages. Je suis d’accord que trop en dire sur un complot c’est pas une bonne idée et empêche aussi un auteur d’offrir des surprises et rebondissements, mais à l’inverse ne rien en dire n’est pas non plus intéressant tant au final je me suis retrouvé à ne pas savoir ou l’auteur m’emmenait à me désintéresser de son utilité, alors que c’est dommage car c’est le point important de cette seconde partie sur lequel il construit son fil rouge pour la suite. Car oui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne s’agit pas selon moi d’un roman unique, mais bien le démarrage d’un cycle. J’ai été surpris une fois la dernière page tournée. Pourtant, si j’en reviens à l’univers, il y a quand même des aspects vraiment intéressants comme tout ce qui tourne sur les religions, cette République loin d’être un rêve qui aurait mérité plus de travail ou bien encore tout ce qui tourne autour des ouraorcs et de leur importance. Dommage.
Concernant les personnages, je me suis sur ce point aussi senti tiraillé, principalement concernant Eos. Il a des aspects vraiment intéressants de héros torturé qui se découvre une fascination un peu « morbide » pour la violence et le combat, sauf que voilà son caractère m’a clairement bloqué et empêché de m’attacher à lui. Eos ne m’a jamais paru comme l’anti-héros qu’on déteste, mais que finalement on comprend, il m’a plus paru comme un gamin prétentieux et arrogant qui dès qu’on ne l’écoute pas part bouder dans un coin en râlant, ce qui est frustrant et finalement crée une barrière entre lui et le lecteur. Surtout que ces « bouderies » ne paraissent jamais vraiment expliqués ou développés. Autre point qui m’a aussi légèrement frustré c’est la capacité de notre héros a manier l’arc. Il n’a jamais touché un arc de sa vie, on va lui en offrir un et il ne va bien entendu quasiment jamais rater sa cible, sauf cas exceptionnels quand cela arrange l’intrigue. J’avoue, quand j’étais ado, ce genre de héros qui devient surdoué en trois pages j’appréciais, cela me faisait un peu rêver, mais aujourd’hui, avec le recul et l’âge j’ai du mal.
Concernant les personnages qui gravitent autour de lui, ils ne se révèlent pas mauvais, même parfois intéressants, mais il y en a beaucoup trop selon moi, ce qui fait qu’ils manquent clairement de profondeurs et surtout de caractères. Même les plus proches du héros comme Liara ou son cousin m’ont paru légèrement fade, même s’ils ne manquent pas de potentiel. J’ai par contre bien aimé la façon de l’auteur de traité le triangle amoureux, le transformant ainsi en une histoire à trois, sauf qu’il manque là aussi de densité. Il y a vraiment quelque chose à faire sur ses trois caractères, ce triangle qui se tend et se rapproche au fil des péripéties, mais qui, dans ce tome justement, ne m’a pas paru assez développé. Par contre je suis parfois resté pantois devant certains personnages très secondaires et certaines scènes. Je pense principalement de la rencontre de notre héros avec la greffière de la préfecture pour faire valider des papiers. Elle n’a pas le temps, en pleine inventaire, mais comme il supplie et qu’il est jeune et mignon le fait finalement entrer dans son guichet, lui ouvre son chemisier pour qu’il se perde dan sa voluptueuse poitrine puis lui fait ses papiers avant de le faire partir. Vraiment? J’ai pas dû fréquenter les même préfectures. Je peux comprendre une envie fugace, je peux comprendre un plaisir interdit, mais amené si brusquement, sans explications et sans véritable logique, cela m’a bloqué.
Concernant la plume de l’auteur elle se révèle clairement surprenante, cherchant l’aspect je dirai poétique du récit mais pas tant dans le style, que dans la métrique. Sauf que voilà ce qui au début se révélait nouveau et original m’a paru perdee de son intérêt au fil de ma lecture, se révélant même parfois un peu lourd. C’est là un avis purement personnel, je pense que certains apprécieront clairement cette façon de conter une histoire, mais moi j’ai trouvé qu’elle ne collait pas obligatoirement bien à la noirceur mise en avant dans le récit. Au final on pourrait croire que je n’ai pas apprécié du tout ce roman, ce qui est faux. Comme je l’ai dis il y a pas mal de bonnes idées, l’intrigue principale même avec ses défauts donne envie d’en apprendre plus, certains axes de réflexion sur notre société ne manquent pas d’attrait et certains personnages sortent du lot, mais voilà c’est pas assez pour me convaincre. Au final j’ai eu l’impression d’avoir entre les mains l’introduction d’un roman d’introduction. Je ressors donc de ma lecture avec un avis mitigé ; je ne pense pas lire la suite.
En Résumé : Je ressors de ma lecture de ce roman avec un sentiment mitigé. Certes l’auteur possède de bonnes idées mais je n’ai jamais réussi à complètement rentrer dans l’histoire. J’ai eu l’impression que l’ensemble était un peu trop brouillon, pas toujours bien expliqué, parfois précipité et même quelques scènes m’ont paru manquer de logique. Certains aspects m’ont aussi paru n’être traité qu’en surface. De plus l’intrigue de la seconde partie, qui a l’air d’ouvrir le fil rouge pour les tomes suivants, a eu du mal à m’accrocher tant on n’a aucun informations et que l’auteur joue un peu trop sur le mystérieux. Ajouter à cela un personnage principal, Eos, que j’ai trouvé puéril et pénible, qui plus est archer de génie sans jamais avoir touché un arc, j’ai vraiment eu du mal à m’accrocher à lui. Autre point il y a, à mon goût, trop de personnages ce qui fait qu’ils manquent de profondeurs et deviennent limite interchangeables. Pourtant tout n’est pas mauvais, certains des personnages secondaires se révèlent intéressants et donne envie d’en apprendre plus, il y a en fond une certaine critique de la société et l’aspect sombre et violent ne manque pas d’attrait. La plume de l’auteur elle se révèle surprenante, cherchant une certaine métrique dans le récit, mais qui, pour moi, perd de son attrait au fil des pages. Dommage, je ne pense pas lire la suite.
Ma Note : 5/10
Autres avis : Joyeux Drille, Ours inculte, …
L'ours inculte
Haha, c’est vrai que ce passage du guichet était clairement bizarroïde 😀
BlackWolf
Mais surtout son aspect un peu « irréaliste » m’a déconnecté du récit. C’est frustrant.
Aurélie Sinoir
Ça me fait un peu peur, le pitch me plaisait vraiment. Plus qu’à le lire pour me faire mon avis!
BlackWolf
C’est le mieux à faire. Bonne lecture !