Troisième édition de ma rubrique concernant les films que je vais voir au cinéma. Bon, ayant à peu près 6 mois de retard, ces films ne sont bien entendu plus visibles dans les salles obscures, mais ils sont normalement disponibles en VOD et DVD. Un jour je trouverai le temps de faire tout ce que je souhaite dans les temps. Aujourd’hui je vous propose donc mon avis sur les films Hostiles, Deadpool 2, Solo : A Star Wars Story.
Hostiles est un film de Scott Cooper qui décide ici de remettre un peu en avant le film de Western, mais aussi en prenant un peu à contre-pied le genre. En effet l’histoire est celle du capitaine Joseph Blaker contraint d’escorter Yellow Hawk, un ancien chef Cheyenne, pour qu’il puisse mourir sur ses anciennes terres tribales en signe de paix. Sauf que Joseph n’est pas en paix, lui qui a vu de nombreux camarades mourir sous ses yeux durant la guerre avec les Cheyennes. La thématique est intéressante, vouloir reprendre le film de Western qui présentait les indiens comme souvent de simples sauvages, leur offrir une profondeur et une complexité, et surtout amener un parallèle finalement avec la sauvagerie des Yankees, la notion de liberté très vague dans ce pays en construction, mais aussi avec la violence liée à cette époque finalement sans foi ni loi. Pour autant je n’ai pas complètement accroché à ce film et le pire c’est que ce n’est pas obligatoirement facile à expliquer, car si je prends les éléments un par un tout était là pour fonctionner, je trouve. Déjà rien que tout ce qui tourne autour de l’image, de la photo, offrant des paysages fascinants, dépaysants magnifiques ne laisse pas indifférent. Il y a aussi un vrai travail dans la réalisation, que ce soit sur les différents plans, les jeux de caméras, on sent une envie d’offrir un film soigné, qui prend vie, nous plonge dans cette époque et d’offrir un rythme fluide.
Concernant l’aspect musique là aussi il y a de bonnes choses à écouter et qui colle parfaitement aux différentes scènes. Certes, parfois elle en fait trop, tirant trop sur les cordes au moment de scènes tristes, donnant par moment trop de « bruit » pour les scènes plus d’action, mais dans l’ensemble il se dégage quand même quelque chose. Les acteurs s’en sortent eux aussi plus qu’honorablement, même si un ou deux points m’ont dérangé. J’aime par exemple beaucoup Christian Bale comme acteur, mais ici il ne m’a pas paru à son meilleur niveau, restant trop figé dans une palette de jeu un peu réduite et répétitive évoluant de façon étrange et plus par à coup que de façon fluide. J’ai aussi trouvé la relation entre lui et son lieutenant dépressif peu convaincante, ne servant finalement qu’à amener de nouveaux éléments à l’intrigue et à la folie de la guerre sans arriver à complètement convaincre. Sauf que voilà s’il n’y avait eu que ces quelques points j’aurais pu vous dire que ce film m’avait offert un bon moment. Alors qu’est ce qui n’a pas fonctionné ? Finalement ce film, malgré que chaque « partie » fonctionne individuellement, l’ensemble ne trouve jamais l’alchimie se révélant tellement balisé qu’il en perd, je trouve de son intérêt. C’est bien simple il est tellement calibré que je devinais chaque scène avant qu’elle arrive, chaque musique se lancer à tel instant, limite je devinais même certains dialogues. Il n’arrive ainsi jamais à avoir ce petit truc qui fait que, oui, on se laisse plonger à vouloir découvrir la suite, ce petit grain de « folie ». Au final je dirai qu’à trop vouloir bien faire, pour moi, le film s’est en partie perdu dans quelque-chose de trop conventionnel.
Ma Note : 5/10
J’avoue, j’avais bien aimé le premier Deadpool dans son côté complètement barré, mais qui possède une telle énergie que, sans dire qu’il s’agit du film du siècle, il m’avait offert un bon divertissement, bien rythmé et avait même réussi à me faire rire. Je me lançais pourtant à la découverte de cette suite avec tout de même un peu de réserve, car souvent les suites, surtout avec ce genre de film à l’alchimie complexe, n’arrivent pas à retrouver ce qui faisait la réussite du premier. Ainsi Deapool 2 ne manque pas à cette règle se révélant, selon moi, moins bon que son prédécesseur, même s’il reste sympathique à regarder. Bon, j’avoue, je n’attends pas obligatoirement des trucs grandioses des scénarios de super-héros, mais là le début du film m’a fait piquer les yeux. Je pensais qu’on avait passé depuis quelques temps le coup du trope ou l’être cher du héros meurt pour lancer l’intrigue et remettre en question notre héros, il faut croire que non. C’est fou cette incapacité à ne jamais pouvoir traiter les relations avec plus de profondeur, à croire que chaque attache humaine chez un super-héros en devient un boulet qu’il faut « liquider » pour relancer le récit. Surtout que cela amène une sorte de quête familiale et sur lui-même du héros qui, d’un point de vue scénaristique, reste assez plat et légèrement fade.
Au final ce qui sauve en partie finalement le film c’est Ryan Reynolds qui porte Deadpool de plus en plus loin dans l’humour, le violent, le sanglant et l’outrancier pour prendre à contre-pied cette image du super héros soignée et limite un peu trop propre sur lui. L’énergie qu’il dégage fait que, sans dire qu’il nous fascine, entraîne tout de même le spectateur. Sauf que, même là, on sent l’ensemble perdre un peu de sa saveur, avec parfois un héros un peu trop en roue libre, qu’heureusement vient compenser des seconds rôles intéressant et qui apportent un vrai plus. Je pense ainsi à Josh Brolin dans le rôle de Cable, Zazie Bettz dans le rôle de Domino ou bien encore dans une moindre mesure le couple Yukio et Negasonic dans un style complètement barré. Certaines scènes sont même du pur délire principalement celle du saut en avion. J’ai par contre eu beaucoup de mal avec Julian Dennison dans le rôle de Firefist qui n’arrive jamais à donner corps à son personnage, tombant plus dans l’ado lourd et pleurnicheur que dans ce qui aurait dû être un adolescent traumatisé vengeur. Au final Deadpool 2 se laisse regarder, bien porté par une réalisation rythmée, et qui offre un divertissement plutôt sympathique pour un dimanche soir avec des pop-corn.
Ma Note : 6/10
Bon pour tenter de clarifier les choses, non je ne vais pas regarder les films SW pour m’amuser à les descendre, je vous assure. On est allé voir ce film avec la Marmotte car, d’une j’aime bien le personnage de Solo et j’étais curieux de voir ce qu’il en avait fait, et de deux en plein milieu de semaine, le cerveau en compote, on ne voulait pas obligatoirement se prendre la tête. Sauf que voilà, pour ma part, Solo est un film qui ne m’a jamais convaincu, surtout qu’il perd, je trouve, l’un des points forts de la série SW : sa capacité à dépayser à travers des décors riches et colorés. Il faut dire que le film s’est tiré une balle dans le pied tout seul comme un grand. Initialement le film devait être réalisé par Phil Lord & Christophe Miller, sauf qu’après les premiers rush (on ne sait pas combien de % du film était déjà tourné) Disney trouvant que les réalisateurs ne correspondaient finalement pas à l’image qu’ils veulent donner à la série, les ont débarqués pour le remplacer par Ron Howard. Alors on ne sait pas combien de scène ont été modifiées, refilmées, changées, mais de mon avis personnel, il y a du en avoir un paquet. En effet ce que je ne peux pas enlever à la série SW c’est sa photographie, sa capacité à nous faire voyager dans des décors captivants et superbes. Solo a réussi ainsi à planter le seul intérêt de la série, oscillant entre le filtre bleu sombre qui efface tous les décors et un état permanent de brume, qui ont pour intérêt tous les deux de jouer un rôle de cache-misère pour un film qui a du être reshooté dans l’urgence et sûrement sans sortir des studios.
L’autre soucis avec ce genre de mésaventure de production, c’est que finalement le budget vient vite à manquer, ce qui donne ici une sorte de blockbuster à gros budget, mais qui paraît « bon marché » au possible. C’est frustrant. Ensuite, parlons un peu de l’intrigue, elle m’a paru enchaîné les scènes sans queue ni tête, tentant de nous en mettre plein la vue, ou de nous émouvoir sans que ça ne fonctionne jamais vraiment avec une mention spéciale pour le sacrifice en milieu de film qui n’a aucune utilité. Viens s’ajouter un soucis de rythme avec un film qui cherche à aller trop vite, laissant au final de côté le spectateur qui n’a plus le temps de se poser. Certes c’était peut-être pour cacher aussi les lacunes de l’intrigue qui accumule les poncifs, les scènes prévisibles, et surtout les scènes totalement absurdes, mais ça ne fonctionne pas. Mention spéciale à la conclusion qui joue sur le « je savais que tu savais que je savais ton plan » qui en fait des tonnes à trop chercher la surprise qui au final ne vient jamais tant, au bout d’un moment, on s’en fout. Concernant le casting, le Solo de Ford était un salaud charismatique et, d’une certaine façon dans ses failles et ses non-dits, un minimum attachant. Ici le Solo de Alden Ehrenreich donne l’impression d’un adolescent incompris, lourd et ennuyeux à qui on a dû dire qu’avoir du charisme et de sortir le même sourire colgate encore et encore.
Woody Harrelson est plombé par un rôle sans finesse et justement tellement prévisible qu’il en perd de son intérêt. Emilia Clarke s’en sort honorablement, pas aidée elle non plus par une caractérisation aussi épaisse qu’une feuille de papier et une fin complètement incompréhensible qui devait juste être là pour faire couler une larme au spectateur. Je ne parlerai pas de Paul Bettany dont finalement son personnage est d’une telle caricature que ce soit dans les costumes et les dialogues qu’on ne peut pas non plus lui demander de sauver le tout. Finalement les seuls qui ressortent, je trouve, sont mc DJ dans le rôle de Lando et le cyborg L3-37, même si cette dernière tome un peu dans la caricature. Alors, pour autant, tout n’est pas a rejeté de ce Solo, j’ai bien aimé le passage sur la planète pour aller récupérer le carburant non raffiné et surtout cette évasion avec ce trip très Lovecraftien qui finalement est très fun, ce que n’arrive jamais à proposer ce film.
Ma Note : 3/10
Mypianocanta
Je savais que nous n’aurions pas le même regard sur Solo mais je suis d’accord avec au moins une chose : ça va beaucoup trop vite !
Pour le reste, je l’ai tellement pris comme un divertissement qui n’était pas vraiment Star Wars, que je me suis bien amusée au final mais j’ai vu beaucoup d’autres avis négatifs.
BlackWolf
La Marmotte aussi a trouvé le film fun, après ça dépend de chacun et, on va dire, de se laisser porter par le côté énergique. Moi j’avoue pour les derniers blockbuster j’ai du mal car plus on avance plus j’ai l’impression que tout passe dans la notion de divertissement à gros renfort de FX sans chercher à aller plus loin.
Boudicca
Je n’ai pas vu Solo et je partage globalement ton avis sur Deadpool. Par contre j’ai adoré Hostiles : l’ambiance oppressante, les décors, les acteurs… C’est sans doute un de mes films préférés de cette année (comme quoi les goûts et les couleurs ^^)
BlackWolf
Pour Hostiles, j’ai pas mal d’amis qui ont le même retour que toi. Après comme je le dis tout était fait pour justement réussir à m’emporter, mais au final je l’ai trouvé tellement trop calibré et prévisible dans sa construction que je n’ai jamais réussi à entrer dedans malgré toutes les qualités qu’il a.
Mariejuliet
Mais c’est très bien un avis 6 mois plus tard. Comme ça quand on se demande quoi regarder en VOD, hop, on peut aller voir ton avis!
BlackWolf
Voilà, pour un dimanche soir avec le pop-corn et avant de choisir son film sur la télé. Je devrais y penser 🙂