Comme je l’avais annoncé, j’ai prévu quelques changements au niveau de la ligne éditoriale du blog. J’ai en tête depuis quelques temps de tenter de relancer mes articles sur tout ce qui peut être mes lectures de BD/Comics/manga, mais aussi, comme vous vous en doutez avec un tel titre, faire des articles sur les films que j’ai vu. Il faut dire aussi que j’ai toujours été un fan de cinéma. Bien avant de tomber dans la lecture (que j’ai surtout découvert plutôt au début de mon adolescence) j’ai surtout fait parti de la génération écran, que ce soit aussi bien TV ou cinéma. C’est pourquoi, vu que depuis quelques semaines j’essaie de retrouver un rythme de séances de cinéma, je me suis dis que je pourrait partager avec vous mes retours.
Déjà, commençons par définir quel genre de spectateur je suis, cela va forcément jouer sur mes retours. Je ne suis pas obligatoirement un spectateur pointu, je ne cherche pas obligatoirement le petit film indépendant, ou, à l’inverse, je ne suis pas obligatoirement un des plus grands fan de blockbusters. Je recherche surtout des films qui savent me raconter une histoire, qui le fait sans trop d’aberration, sans trop d’incohérences. Un film n’est jamais parfait, si on cherche on trouvera toujours une incohérence, un faux raccord, mais s’il arrive à me les faire oublier et à m’emporter, alors il aura en parti gagné son pari. Globalement, petit film, ou film à gros budget j’attends de ce dernier qu’il me fasse oublier le quotidien. D’ailleurs concernant la notation que je mets en place repose ainsi sur le plaisir, l’envie de revoir le film. En sortant de la séance je me pose la question suivante : si je n’avais pas eu une carte illimitée, voudrais-je payer en moyenne 10 euros pour aller voir ce film?
3 Billboards, les panneaux de la vengeance, film au titre à rallonge, nous présente Mildred Hayes qui 7 mois après le viol et le meurtre de sa fille, tente de faire réagir les autorités en louant trois panneaux à l’entrée du village attaquant le shériff. 3 billboards est le film qui se présente un peu de façon casse gueule, clairement calibré pour les oscars tout en voulant offrir un récit avec un minimum de profondeur, il y avait un risque de passer à côté. Pourtant, Martin McDonagh s’en sort finalement plus que bien, offrant un très bon film, même si différent de ce qu’il a pu proposer dans ses autres productions. Ici, contrairement à ses deux autres films qui reposaient sur des dialogues et parfois sur des aspects complètement barrés, se veut plus « premier degré », travaillant sur un mélange de drame et de comédie tout en jouant sur les émotions du spectateur. Le réalisateur offre un film très intéressant, selon moi, que ce soit à travers l’image, que dans le travail sur les acteurs, pour ainsi sublimer son propos. Il obtient ainsi le meilleur de chacun d’entre eux, pour sublimer son film et ainsi faire oublier un message un peu simpliste et quelques grosses ficelles. Certaines scènes sont, je trouve, vraiment marquantes, comme celle de l’attaque du commissariat.
C’est clairement le travail sur l’émotion qui rend ce film intéressant et captivant, mais aussi dans l’évolution des personnages. En effet ces panneaux ne vont pas laisser indifférent la petite ville d’Ebbing dans le Missouri, cela va crée un véritable ras de marée de conséquences, la haine amenant très souvent la haine. Chacun d’entre eux va ainsi changer, en bien ou en mal, mais toujours de façon intéressante. On se laisse alors porter par chacun d’entre eux, montrant par la même occasion de nombreux visages des USA, mais aussi de l’humanité d’une certaine façon. Le jeu de Frances McDormand et de Woody Harrelson est tout en finesse et en sentiment, marquant je trouve le spectateur, contrebalancé par un Sam Rockwell très intéressant dans sa représentation de l’Amérique profonde (mais pas que), de ses travers mais aussi dans son évolution, même si j’y reviendrai plus tard. Peter Dinklage sort aussi du lot dans un second rôle qui ne manque pas de se révéler intéressant.
Les différentes réflexions soulevées, que ce soit dans la notion de perte, de violence, de haine, de rédemption et autre, même si comme je l’ai dit elles peuvent paraitre simplistes, ne manquent pas, je trouve, de s’avérer percutantes et efficaces, montrant ainsi une violence qui est présente partout, chez tout le monde, laissant de côté le manichéisme pour une complexité intéressante, où même les plus pourris ont des qualités. Le soucis vient que le réalisateur tend vers un cinéma clairement annoncé à la frère Coen (dont Fargo n’est pas loin ici), mais n’en a pas toujours la subtilité et tombe même sur certaines scènes un peu trop dans l’hommage. Parfois la quête de l’émotion, du sentiment, manque clairement de subtilité et tombe à plat. Le travail sur Dixon, joué par Sam Rockwell, parait aussi un peu trop caricatural, non pas par le jeu de l’acteur qui est excellent, mais par ce changement, passant d’un extrême à l’autre, qui est un peu téléphoné. Au final 3 Billboards, selon moi, mérite d’être vu pour peu que ce genre de film vous intéresse. Pour ma part le meilleur film de la sélection du jour.
Ma Note : 8/10
Wonder Wheel est le dernier film de Woody Allen dont chaque film est attendu par certains, mais qui pour ma part, depuis quelques années, a du mal à m’intéresser, tombant toujours dans les même travers et me donnant l’impression de chercher à reproduire toujours la même chose. Pourtant avec ce Wonder Wheel, même si j’y ai retrouvé certaines thématiques propre au réalisateur, on sent aussi une envie d’offrir une autre chose. En effet c’est vers le théâtre que se tourne Woody Allen avec ce film, que ce soit dans l’intrigue, une tragédie, mais aussi dans sa réalisation. Ils nous offre ainsi un travaille très théâtral proposant peu de décors, avec de longs plans qui mettent en avant les acteurs, leurs soucis et leurs travers. Clairement le réalisateur, ici, s’amuse, que ce soit dans le travail sur l’image, la lumière, les couleurs mais aussi dans la réalisation, tout en restant fidèle à lui-même dans la construction et c’est un peu le point fort du film.
Sauf que voilà, une fois sorti de la salle, même si je n’ai pas détesté ce film, je suis loin de le trouver non plus intéressant. C’est à nouveau, pour ma part, un Woody Allen mineur, qui n’arrive pas à trouver le ton juste que ce soit dans son histoire comme dans les dialogues qui parfois paraissent en faire des tonnes et s’essoufflent très rapidement pour tirer en longueur. Pourtant, l’idée de ces quatre destins qui se télescopent et explosent avec l’arrivée de la fille de Humpty, même si elle s’avère classique, est le genre de scénario que, d’habitude, peut sublimer le réalisateur, mais ce n’est clairement pas le cas ici. Il m’a ainsi paru offrir, pour ma part, une tragédie balisée, linéaire, sans surprises et monotone, qui n’est pas déplaisante, mais n’a rien de transcendant. La réalisation très théâtrale amène les acteurs a, d’une certaine façon, surjouer pour apporter plus de puissance, les amène à s’imposer à l’écran, ce que réussit plutôt bien, je trouve, James Bellushi tout en force et en colère, avec en parallèle Juno Temple tout en finesse et douceur dans sa quête de rédemption. Le soucis c’est que Kate Winslet, même si on sent à travers certaines scènes que c’est une excellente actrice, a du mal a trouver le bon ton et Justin Timberlake, qui pourtant m’a paru intéressant dans d’autres films, est fade et ennuyeux. Au final un Wonder Wheel mitigé, qui se regarde, mais ne me laisse pas un grand souvenir.
Ma Note : 5/10
Star Wars, Les Derniers Jedi ou, autant vous le dire tout de suite, comment j’ai râlé pendant 2h30 de film. Déjà pour me situer sur une échelle, purement aléatoire, de fanitude SW, je me situe plus vers le milieu : le spectateur lambda. Je ne suis pas un fan hardcore du cycle (même si regarder les 4, 5, 6 a la tv avec des pop-corn ne me dérange pas), mais je ne suis pas non plus un hater qui a envie de descendre ces trois nouveaux films. SW 7 m’avait ainsi paru sympathique, même si quelques incohérences aberrantes et un manque d’originalité faisait que je restais un peu sur ma fin, mais la nouvelle génération avait du potentiel. SW 8 a décidé de me montrer qu’en fait, non, le potentiel que je voyais venir ne sera pas, pour ma part en tout cas, au rendez-vous. Déjà, pas de chance, j’ai réussi à me déconnecter du film au bout de 5 minutes, la scène soit-disant pleine d’humour avec Hug et Hux, ou tout le monde s’arrête, m’a paru tellement incohérente que je suis complètement sorti du film. Mais je vous rassure le reste des incohérences m’ont quasiment fait oublier celle-ci (l’obligation de Kylo Ren de rentrer à la base car il n’est plus couvert alors qu’il a explosé la moitié de la flotte ennemie et qu’il n’y a plus de résistance, le sacrifice final d’un visuel magnifique, mais qui vient remettre en cause l’ensemble de SW qui auraient pu s’arrêter bien plus tôt si c’était aussi simple).
En fait pour ma part le seul point intéressant de l’intrigue vient de l’évolution entre Rey et Ren, il y a vraiment quelque-chose qui se dégage de ce parallèle, de cette idée que la force n’est pas non plus manichéenne, qu’elle dépend d’énormément de choses et l’évolution qui en est fait ici est intéressante. Dommage que le reste soit là pour remplir le film, mais aussi que le remplissage est soit moyen, soit mauvais. Mention spéciale à la scène du Casino qui n’a aucune finesse, ne sert à rien et n’apporte rien, cherchant à vouloir sûrement amener une réflexion qui tombe à plat aussi vite qu’elle est amenée. Un moment je me suis cru dans un vieux James Bond. On notera aussi la vice amirale Holdo, Leia et Poe qui nous offrent une intrigue secondaire avec des dialogues d’une aberration totale, et une évolution de l’intrigue sans queue ni tête, qui aboutit fatalement à un plan des plus improbables et par conséquent la mort de nombreux membres de la résistance. On remerciera aussi les ellipses de la réalisation qui font que, même poursuivi par les méchant et sous surveillance totale, on quitte et on revient comme on veut la flotte.
Concernant l’intrigue globale, même si elle donne parfois l’impression de vouloir se démarquer, elle n’est finalement qu’une redite du 5 avec un peu du 6. Phasma ne sert toujours à rien. Le travail sur Luke m’a paru aberrant, ok je peux comprendre qu’il soit humain et donc faillible, je n’en faisait pas un dieu, mais le transformer en ermite qui vit peinard sur un île alors que le monde est en train de sombrer, pour moi c’est l’antithèse du gars qui a quand même affronter Jabba pour libérer son ami. J’aurai encore préféré la caricature du gars qui se fait mourir à petit feu devant son échec, que du mec pépère avec sa canne à pêche qui t’annonce qu’il ne voulait pas être retrouvé (mais qui a laissé un plan pour qu’on le retrouve qui était juste le cœur de l’intrigue du 7, je dis ça je ne dis rien). Ce SW 8 tente bien de nous montrer qu’on va être pris à contre pied, en effet toutes les théories qu’on pouvait s’échafauder à la fin du 7 sont balayer par le réalisateur en disant « hé he on vous a bien eu ». Oui c’est vrai bravo, vous m’avez bien eu, mais par contre au bout de deux films vous pensez construire un jour une histoire avec un minimum de fond? non? En ce qui s’agit de la Force pour moi ça a toujours été de la magie, donc me faire le coup du « Ta Gu…. c’est magique » je l’ai toujours accepté, dans une certaine limite. Ici cela devient tellement n’importe quoi (coucou Leia) que je n’ai pas pu l’accepter. D’ailleurs à noter que la Force prend une belle notion Marvelienne avec de nombreux films à la clé.
Concernant les héros, Poe fait du Poe en gigotant dans tous les sens offrant une belle caricature du personnage qui agit plus qu’il ne réfléchit (mais il a des circonstances atténuantes vu les cheffes qu’il a). Finn qui était intéressant dans le 7 ici ne parait ne servir à rien et je pense que si on retirait son arc narratif cela n’aurait en rien dérangé le film. Oh si, pardon il nous offre une scène finale mémorable sur l’amour triomphera de tout ; merci c’est gentil. Ren reste le plus intéressant dans le développement qu’on lui propose, même si pour moi il continue à manquer d’un peu de charisme, même dans l’adolescent en colère. Je suis par contre déçu de Rey qui, au bout de deux épisodes, à toujours l’épaisseur d’une feuille de papier, est clairement dans son rôle de Mary Sue, déesse de la force, qui est capable de tout faire sans aucun apprentissage, ni que personne ne l’aide. La scène de la grotte en est le principal exemple, à ne pas vouloir recopier celle de l’épisode 5, elle en devient plate et sans intérêt, nous montrant simplement que toute difficulté glisse sur elle sans jamais un tant soit peu amener de problématiques. On ne parlera pas de Snoke, qui aurait pu pourtant amener un peu de contexte et essayer de nous faire comprendre comment les rebelles, qui prenaient le pouvoir il y a peu, ont pu se rétamer comme cela, mais vu qu’il disparait comme il est arrivé on se demande bien à quoi il servait. La réalisation est énergique, et d’un point de vue visuelle répond clairement à la charte Disney. Je ne vais pas m’étendre plus, ce SW je n’attendais pas obligatoirement énormément, juste un bon divertissement, mais je suis ressorti finalement déçu. Je ne m’en fais pas, il plaira et il devrait atteindre son 1,5 milliard de bénéfices, mais pour ma part je ne pense pas voir le 9 (sauf si la Marmotte y tien vraiment).
Ma Note : 4/10
Boudicca
J’aime beaucoup l’idée de ce nouveau rendez-vous 🙂 Par contre je n’en ai vu aucun, il faut que je me fasse une petite séance de rattrapage ^^
BlackWolf
Merci. Par contre je ne sais pas si cette nouvelle rubrique va perdurer, mais tant que j’ai la motivation.