Résumé : Cleer est un concept, une idée flottant dans l’éther, une pure lumière. Cleer est une corporation, une multinationale d’aujourd’hui et de demain, tendant vers l’absolu.
Vinh et Charlotte participent de cet effort. Ils sont des consultants spéciaux, ils résolvent les problèmes mettant en jeu le bien le plus précieux du Groupe : son image. Pour eux, les cas de disparition, les épidémies de suicides, les contaminations transgéniques. Ils défendent la vérité, la transparence, la fluidité de l’information, les intérêts des actionnaires. Ils sont l’ultime ressource contre la superstition et le chaos. Ils sont la Cohésion Interne.
Cleer est le témoignage d’un univers professionnel aux limites de l’incandescence.
Edition : Denoël
Mon Avis : Ce qui a fait que je me suis laissé tenter par ce livre, ce sont les nombreux avis plus que positifs que j’ai lu sur différents sites internet. Je dois bien avouer que je ne connaissais rien, avant de lire ce livre, de ce qu’avait écrit les auteurs et j’avais hâte de découvrir ce roman. De plus je trouve le concept de la couverture et le quatrième de couverture vraiment intéressants, ce qui a fait que ce livre a fini dernièrement dans ma PAL.
Autant le dire tout de suite, ce livre n’est pas un livre qui cherche le sensationnel ou l’action pour faire avancer son histoire, ce qui risque d’en surprendre plus d’un. Pas besoins de grands rebondissements ou de retournements de situations. Ce roman est en fait l’imbrication de quatre scènes, quatre histoires, liées par les personnages et surtout lié par Cleer, grand groupe industriel international qui maitrise les concepts, la communication et tout ce qui tourne autour avec brio; de façon agressive mais dans la plus grande discrétion. Car au final c’est ça que nous offre Cleer une critique parodique et une immersion dans le monde de l’entreprise, le tout à la sauce fantasy.
C’est la curiosité qui fait qu’on se laisse plonger dans cette histoire, l’envie de savoir ce qui va advenir de nos protagonistes, dont leur rôle est de résoudre les problèmes, de suivre leurs évolutions dans cette entreprise, cette machine, tel un lieu divin, où les actionnaires sont les Anges. Une entreprise qui couve, tout en exploitant ses employés pour obtenir le maximum d’eux même. Mais j’avoue que c’est aussi le genre d’histoire qui risque d’en laisser plus d’un sur le carreau, que ce soit par l’aspect onirique et légèrement surnaturel que plante les auteurs, mais aussi par la complexité et la légère déconstruction du récit qui fait qu’il faut rester concentré du début à la fin, ou encore par le manque de nervosité du roman tant le rythme reste assez lent.
Mais voilà, si vous vous laissez emporter, comme je l’ai été, vous trouverez avec ce livre une vision du monde de l’entreprise vraiment proche du nôtre et pourtant complètement ironique et fantaisiste. On sent que les auteurs sont au courant des différentes idées, concepts et management qu’on peut trouver en entreprise, je me suis plus d’une fois retrouver à travers l’histoire dans ce que je connais du monde de l’entreprise, le tout entre réalité, rêve et hallucination. Au milieu de tout ça se trouve aussi une critique, certes classique, et pourtant soignée et magique, de ce qu’est l’industrie et les grands groupes, machines tentaculaires qui savent vendre du rêve et qui font disparaître les tâches.
Les personnages sont vraiment denses et intéressants, mais surtout représente, selon moi, les deux aspects de l’homme. Entre Charlotte, qui est l’aspect empathie et profondément humain et qui
cherche à comprendre plutôt qu’à tout bouleverser pour la rentabilité, et Vinh, le playboy, froid, calculateur tel une machine qui ne voit que les chiffres et la rentabilité pour amener le changement. Chacun vit et offre sa vie, telle une véritable offrande, pour l’entreprise, à sa façon. Les deux protagonistes à force de se croiser, de se mélanger vont voir leurs personnalités doucement se mélanger, se développer et évoluer de façon soignée et vraiment intéressante. Dommage que parfois on est du mal à complètement s’accrocher à eux, surtout Vinh.
La plume des auteurs colle parfaitement à cette histoire, l’aspect fantasy et onirique apportant une touche d’irréalité qui offre au lecteur une certaine déconnexion de la réalité du monde de l’entreprise qui, pourtant, parait si proche. Mais voilà l’aspect onirique et la façon dont l’auteur glisse de rêve à la réalité fait que parfois, je dois bien l’avouer, on s’y perd légèrement, rien de bien dérangeant tout de même. La conclusion, ouverte je vous l’annonce déjà, se révèle implacable et pourtant tellement logique et ouvre à la réflexion de façon surprenante. J’ai donc passé un très bon moment avec Cleer qui m’a surpris. Par contre comme je l’ai dit ce roman risque d’en perdre plus d’un, à vous de voir.
En Résumé : J’ai passé un très bon moment avec ce roman vraiment surprenant qui nous offre, à travers quatre histoires liées, une réflexion et une immersion surprenante et onirique sur le monde de l’entreprise que ce soit à travers ces problèmes, sa communication ou sa résolution d’ennuis. Les personnages se révèlent denses, complémentaires et surprenants, dommage qu’on ne s’accroche pas toujours à eux. La plume, parfois, on se perd un peu dans le déroulement de l’histoire entre rêve et réalité.Un roman qui risque, aussi, d’en dérouter plus d’un, à vous de voir.
Ma Note : 8/10
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