Catégorie : Science-Fiction Page 55 of 56

Axis – Robert Charles Wilson

Axis.gifRésumé : Menacée par un Soleil qui se transformera bientôt en nova, la Terre vit ses dernières années.
Pour la plupart, les hommes ont franchi l’arc des Hypothétiques et se sont installés sur le Nouveau Monde, Equatoria, notamment dans sa capitale, Port Magellan.
C’est à partir de cette agglomération tentaculaire, hétérogène telle l’humanité, que Lise Adams cherche son père, un scientifique qui a disparu depuis bien longtemps et avait peut-être découvert quelque chose sur l’énigme que représentent les Hypothétiques. Alors que Lise tient enfin une piste sérieuse, grâce à son ancien amant Turk Findley, d’étranges cendres se mettent à tomber sur le Nouveau Monde.
Et si celui-ci, tout comme la Terre, était condamné à brève échéance?

Edition : Denoël

 

Mon avis : Après avoir chroniqué le très bon Spin ici, il me paraissait normal de lire la suite de cette trilogie de Science Fiction. En effet plusieurs questions restaient en suspens à la fin du premier tome et spin ne m’ayant pas laissé indifférent il ne m’en fallait pas plus pour lire cette suite. Je trouve la couverture, toujours illustrée par Manchu, sobre, efficace et parfaitement en accord avec le livre.

On se retrouve ici 30 ans après la fin de Spin et l’apparition de l’arche menant au nouveau monde offert par les hypothétiques, Lisa Adams est à la recherche de son père disparu depuis des années. Son enquête va la mener à Port Magellan, principale ville du nouveau monde Equatoria. Mais ancrée dans ses problèmes sentimentaux son enquête va stagner jusqu’au jour ou les cendres vont tomber et que d’étranges phénomènes vont apparaître.

Si vous cherchez un Spin 2 vous allez être déçu l’auteur ne considère pas Axis comme une suite directe de son livre mais plutôt comme un second élément, un second volet. L’intrigue est plus condensé que le premier tome, se tenant sur quelques semaines là ou Spin représentaient plusieurs décennies et on ne retrouve que peu des personnages de Spin dan Axis.

Axis se veut plus thriller que Science-Fiction, l’enquête menée par Lisa pour retrouver son père prenant le pas sur les différentes questions qu’on se pose sur les hypothétiques et pourquoi ils ont offert un nouveau monde à l’Humanité. L’intrigue avance lentement dévoilant ses rebondissements et ses retournements de situations avec parcimonie tenant en haleine le lecteur qui a du mal à lâcher ce livre. Le fait que l’histoire se déroule sur quelques semaines donne un côté plus porté sur le mouvement que sur la réflexion mais voilà il y perd de la grandeur et du vertige que pouvait provoquer Spin.

Les personnages sont toujours aussi bien travaillés mais au lieu de les suivre sur une vie entière l’auteur les dissèque sur les quelques semaines de l’intrigue représentant un peu les aspects d’une Humanité en crise, chacun ayant réagi différemment que ce sot par la fuite, la rupture ou encore le déni… Mais voilà malgré leur côté humain et émouvant, malgré qu’on s’attache à eux tout au long de l’histoire par leurs réactions, ils m’ont paru plus terne et moins dense que les personnages de Spin.

L’écriture de l’auteur est toujours aussi limpide, sublime et intelligente ma terriblement contemplatif, ce qui pour un Thriller donne par moment une impression d’inaction flagrante. Heureusement l’auteur compense cela par une plongée dans l’humain et dans ces personnages mais aussi dans une explication des hypothétiques qui ne manque de piquant. De plus l’auteur s’offre quelques réflexions dans ce nouveau monde sur les luttes de pouvoir aisi que la consommation à outrance des ressources fournies par ce nouveau monde. Mais voilà une fois le livre fermé on se pose autant de questions que quand on l’a ouvert, et là où certaines réponses sont fournies d’autres questions apparaissent. La SF reprend ses droits dans une fin haletante et palpitante qui appelle au troisième Tome.

Un roman qui à la comparaison de Spin se trouve donc moins dense, dont l’intrigue condensé dans le temps concerne des enjeux moins important et dont le côté Science-Fiction est délaissé pour le côté Thriller. Mais voilà lauteur arrive quand même à nous tirerson épingle du jeu dans cette histoire. Un roman de transition qui appelle à la lecture de Vortex le troisème tome qui sortira normalement en 2012.

En Résumé : Le problème d’Axis est d’être la suite de Spin. Le roman n’est pas mauvais du tout, il est même très bon, on se laisse entrainer dans cette enquête grâce à une écriture sublime et des personnages toujours aussi humains et attachants. Mais voilà il ne tient pas la comparaison face à spin, on sent plus, ici, le roman de transition. Un bon livre à lire tout de même selon moi.

 

Ma Note : 8/10

Spin – Robert Charles Wilson

Spin.gifRésumé : Une nuit d’octobre, Tyler Dupree, douze ans, et ses deux meilleurs amis, Jason et Diane Lawton, quatorze ans, assistent à la disparition soudaine des étoiles. Bientôt, l’humanité s’aperçoit que la Terre est entourée d’une barrière à l’extérieur de laquelle le temps s’écoule des millions de fois plus vite. La lune a disparu, le soleil est un simulacre, les satellites artificiels sont retombés sur terre. Mais le plus grave, c’est qu’à la vitesse à laquelle vieillit désormais le véritable soleil, l’humanité n’a plus que quelques décennies à vivre… Qui a emprisonné la terre derrière le Bouclier d’Octobre? Et s’il s’agit d’extraterrestres, pourquoi ont-ils agi ainsi?

Edition : Denoël

Poche : Folio SF

 

Mon Avis : J’ai toujours été tenté par ce livre qui est lauréat du prix Hugo 2006, récompensant le meilleur livre de Science-Fiction de langue anglaise, et aussi du Grand Prix de L’Imaginaire 2007 dans la catégorie Roman Etranger. Mais voilà les prix ne faisant pas un livre j’ai jamais réellement franchi le pas, pourtant je trouve la couverture, illustré par Manchu, très accrocheuse. Puis j’ai rencontré et discuté avec l’auteur lors des imaginales 2010 et je me suis alors laissé tenté. Et je dois dire que je suis content de l’avoir fait.

On suit ici Tyler Dupree et deux des ses amis les jumeaux Diane et Jason Lawton. Tout commence un soir où les étoiles vont disparaître soudainement, cette soirée va changer leur vie et celle de la planète entière. Bientôt l’Humanité se rendra compte que la Terre est protégée par une membrane. La lune a disparue avec les étoiles, le soleil est un faux et en plus de cela le temps a l’extérieur de la membrane s’écoule beaucoup plus vite qu’à l’intérieure. La terre n’aurait plus que quelques années à vire la fin de l’univers.

Je dois dire que j’ai trouvé l’idée de départ plutôt originale malgré une ressemblance flagrante avec Isolation de Greg Egan et pourtant le traitement est totalement différent, l’auteur se consacrant particulière sur le côté humain de la découverte et les tentatives pour lutter contre cet enferment plutôt que par des explications scientifiques poussées. L’auteur développe son intrigue lentement, tel un puzzle, dévoilant un monde qui au fur et à mesures des années qui passent et de la fin qui approche sombre dans la morosité, la peur et des fois la folie. Car oui le point fort de ce livre est son côté terriblement humaniste, que ce soit dans le pire comme dans le meilleur, contant des années de bouleversement chez une génération qui se sait condamné.

Les personnages sont parfaitement travaillés et l’auteur s’en sert parfaitement bien en tant que miroir des réactions humaines face au spin que ce soit par le côté scientifique de Jason cherchant à tout prix une réponse, l’oubli de Tyler qui cherche juste à vivre sa vie ou encore le déni par la plongée dans le mysticisme de Diane. L’auteur arrive grâce à ces mots à tisser des personnages proche de nous, sympathiques aux caractères et à la psychologie travaillée et terriblement humains dans leurs choix leurs émotions et leurs envies qu’on s’accroche obligatoirement à eux.

L’écriture de Robert Charles Wilson est, je trouve, sublime à travers un style accrocheur, dense très travaillé et surtout intelligente. Car oui ce qui relève ce récit des autres c’est principalement par ses idées et le traitement qu’en fait l’auteur que ce soit dans la conquête spatiale, la terraformation, l’allongement de la vie… De plus ce roman nous offre plusieurs sujets de réflexions et de critique que ce soit sur la famille, la dualité entre le côté scientifique et la religion ou encore la réaction de la population face au fatalisme qui la frappe.

Alors bien sur tout quelques petites imperfections viennent poindre comme le fait que l’auteur a trop vouloir jouer de son côté humaniste se penche de trop sur des tranches de vies des protagonistes ce qui peut provoquer quelques longueurs, mais elles sont à peine perceptibles tellement l’oeuvre fourmille d’idée intéressantes et dont l’auteur, à travers une écriture profonde,
nous attire indubitablement dans les filets de son histoire.

En Résumé : On trouve ici un excellent livre de Science-Fiction fourmillant d’idées intéressantes dont l’auteur trace son intrigue intelligemment, prenant son temps pour dévoiler son intrigue. Les personnages sont cohérents, profonds et attachants. Seul quelques longueurs apparaissent ici ou là, mais rien de bien dérangeant.

 

Ma Note : 8,5/10

Plaguers – Jeanne-A Debats

plaguersRésumé : J’aurais pu faire bien des choix, j’aurais pu faire de nous nos propres divinités, j’aurais peut-être même pu guider l’Humanité dans les étoiles. Mais j’ai préféré aider l’Autre à naître. Et nous nageons ensemble dans l’infinité des possibles, et je chante avec lui la chanson d’un milliard de mondes entre les mondes, tous grouillants de vies.

 

Edition : L’Atalante 

 

Mon Avis : J’ai terminé l’année 2010 sur une chronique du recueil de nouvelle de Jeanne-A Debats il me paraissait donc logique de commencer l’année 2011 avec le dernier roman de … Jeanne-A Debats (qui a dit accro!). On quitte donc les textes courts pour un roman, la grande question était de savoir si dans un plus grand format l’auteur arrive à être aussi efficace que dans des formats plus court, je dois dire que oui, j’ai adoré lire Plaguers et je vous le recommande vivement. La couverture de Frédéric Perrin est plutôt jolie mais un peu surchargée à mon avis.

Sur terre apparaissent, sur certaines personnes, depuis quelques années, des « Plaies ». Personne ne comprend l’origine de ce mal et il est impossible de le soigner. Les personnes qui possèdent des plaies sont appelées les Plaguers et sont considérées comme des monstres; ils peuvent faire revenir des animaux disparus, des plantes ou encore maîtriser les éléments. On suit ici Quentin jeune Plaguers qui se retrouve enfermé dans un camp de Plaguers. Il est arrivé au même moment que Illya et vont découvrir leur nouvelle vie.

L’auteur a le chic pour créer des univers sombres, apocalyptiques mais qui sont pourtant tellement proche du nôtre ou de ce qu’il pourrait devenir et surtout tellement authentique. Ici l’air est quasiment devenu irrespirable, l’oxygène est devenu un service qu’il faut payer pour en consommer, le soleil brûle plus qu’il ne réchauffe et des écosystèmes entiers ont disparus. Le monde crée par l’auteur parait tellement vrai, tellement réel qu’on s’y croirait à travers des descriptions claires et bien travaillés. L’intrigue ici tourne autour de Quentin et Illya, leur évolution tout au long du roman dans l’univers des Plaguers et est parfaitement fluide et captivante , on a du mal à lâcher ce livre une fois entamé.

Les personnages sont très bien amenés et crédibles on s’attache facilement à eux à travers leurs joies, leurs peines et leurs souffrances. Chacun des personnages ayant une profondeur et un mystère qui fait qu’il est difficile de ne pas les apprécier. J’ai juste été surpris par la relation entre Quentin et Illya tournant autour de la « domination/soumission », pas que la relation m’est dérangé mais j’ai du mal à voir une relation de ce style aussi profonde et intense.

L’auteur se sert, comme à son habitude, de son histoire pour amener à nous poser des questions sur pas mal de sujet que ce soit l’évolution de notre planète d’un point de vue Environnement qui est très présent dans ce livre, la stratification sociale avec ces privilèges pour les hauts placés, la lutte contre le racisme et le rejet des gens qui sont différents ou hors des normes imposés par la société et elle traite aussi des questions liées à l’identité sexuelle principalement chez ces adolescents un peu perdus. Mais voilà l’auteur amène la réflexion parfaitement bien, sans s’imposer, et à travers des images et des scènes c’est le lecteur qui se fait sa propre réflexion.

L’auteur maîtrise parfaitement son histoire et cela se fait grâce à une écriture toujours aussi fluide, riche et précise donnant à son histoire une sorte de poésie et cela principalement à travers la fin du livre que j’ai trouvé magnifique dans sa réflexion et ses envolées stylistiques. Une fin sublime, émouvante et qui offre une lueur d’espoir dans un monde agonisant. Une histoire qui nous emporte, nous fait rêver mais qui nous fait aussi réfléchir sur ce que nous sommes, ce que nous voulons être et sur l’avenir de notre planète.

En résumé : Un très bon livre de Science-Fiction qui mérite pleinement d’être découvert nous poussant à certaines réflexions à travers un univers et une intrigue originale et maîtrisée, des personnages profonds, un peu perdu et pourtant attachants et une écriture toujours aussi fluide et poétique.

 

Ma Note : 9/10

Stratégies du Réenchantement – Jeanne-A Debats

strategies-du-reenchantement.jpgRésumé : Devant l’insupportable, il est malaisé de se révolter, mais parfois plus encore de se soumettre.

 

Edition : Griffe d’Encre

 

Mon Avis : Après avoir eu un coup de coeur pour la nouvelle La vieille Anglaise et le Continent, que j’avais chroniqué ici, je me suis donc laissé tenté par les autres écrits de l’auteur. Voici donc un recueil de huit nouvelles écrites par l’auteur et traitant de l’art de dire « non » à travers de situations différentes. Je dois dire que je ne savais pas comment chroniqué un recueil de nouvelles ayant plus ou moins d’affinités avec chacune des nouvelles. Je vais donc tenter de donner un avis sur chaque nouvelle puis un plus global sur l’oeuvre en général. Je dois dire que je trouve la couverture de Caza réussie et très belle.

Aria Furiosa : On se retrouve ici à l’époque de la seconde guerre mondiale ou vit une sorte de « ménage à trois » avec en tête de ce trio un castrat qui se voit donner l’ordre par un SS de donner un récital alors qu’il a pris la retraite allant même jusqu’à forcer sa décision…. Une nouvelle qui débute gaiement devant l’insouciance de ce trio et qui sombre peu à peu dans la noirceur de la guerre et ce qu’elle peut engendrer. Un récit poignant et émouvant.

Saint-Valentin : Cette nouvelle démarque des autres par son humour et sa frivolité, je dois dire que j’ai bien rigolé devant cette femme mariée à un Sérial Killer d’une genre un peu spécial et qui trouve le moyen de tout changer pour vivre une vie normale. Une histoire bien caustique teintée d’humour noire mais qui ne m’a pas totalement convaincu sur le fond. Peut être est due au fait que les autres nouvelles soient plus sombres et dramatiques.

Paso Doble : Cette nouvelle, je trouve, possède un lien avec de La Vieille Anglaise et le Continent concernant le Mnèse et offre, à travers ce texte exotique sur fond de compétition de Corrida entre une Europe conservatrice et une Amérique exploitant les technologies les plus folles, un texte émouvant et original sur la vengeance et l’acceptation des autres. La fine m’a laissé pantois, ne m’y attendant pas du tout.

Stratégies du Réenchantement : Ici le sujet et la lutte contre la maladie, le Sida4, qui annihile toutes les émotions. L’histoire d’une lutte contre la maladie et l’indifférence à travers une relation père/fille touchante dans un univers rempli de mensonges. Un texte fort et dérangeant mais teinté d’un mince espoir dont la chute ne manque pas de finesse.

Privilège Insupportable : Une magnifique nouvelle glauque par moment qui se situe dans un monde ou l’Oxygène est devenue tellement rare qu’on doit le gagner en travaillant, exception faite de rares privilégiés et des enfants. Dans cet univers un homme décide de désobéir aux règles. Récit très sombre qui ne laissera pas indifférent.

Gilles au Bûcher : Je dois dire que j’ai trouvé cette nouvelle moins intéressante et passionnante que les autres. Nous sommes dans un univers post-apocalyptique ou Gilles survit dans un Bunker après la guerre atomique tout en recréant des générations d’humains. Une nouvelle en jeu de piste sur l’identité de Gilles qui pêche selon moi par une fin maladroite et confuse.

Fugues et Fragrances au Temps du Dépotoir : Longue nouvelle ambitieuse se situant dans une station spatiale qui tombe presque en ruine et ou tout part en « sucette » que ce soit le changements de gravités aux puits temporels. Ici les habitants de la station; qui s’appelle eux même les « clochards » tentent de résister à l’invasion de « réguliers ». Un texte dense, riche et toujours aussi magnifiquement écrit et bouleversant. Pour moi la meilleure histoire de ce recueil.

Nettoyage de Printemps : Texte vraiment très court, tellement court qu’il m’est difficile d’en parler. On retrouve ici un texte radical qui pour moi clôt parfaitement ce recueil avec l’art extrême de dire Non.

 

Je dois dire que j’ai été enchanté par ma lecture de ce recueil qui, malgré quelques nouvelles que j’ai moins aimé, m’a fait passé un excellent moment de lecture. L’écriture de l’auteur est toujours aussi agréable, percutante et riche amenant le lecteur à s’interroger à travers des images et un style exceptionnel.

En Résumé : Un excellent recueil de nouvelles dans des univers différents, sombres à travers une écriture fluide, dense et magnifique. Un recueil qui en vaut vraiment le détour par l’une des meilleures auteurs de la SF française selon moi. Un recueil intense et poignant qu’il ne faut pas laisser passer.

 

Ma Note : 9/10

Cygnis – Vincent Gessler

cygnisRésumé : Est-ce le ciel ou la forêt ? Un fourmil­lement frémit à la limite de son champ de conscience, sensation familière associée au danger. Il se redresse à demi et s’empare de son fusil. Ses oreilles bourdonnent. L’œil à la lunette, il fait défiler différents modes de vision. Au-delà de l’espace délimité par l’ouverture de l’abri s’étend la forêt. Et au milieu, bien droit sous la pluie, un robot solitaire. Il n’a pas d’arme et se contente de regarder Syn dans les yeux.

C’est l’histoire de Syn, un trappeur accompagné de son loup au pelage greffé de bandes synthétiques, dans un monde de ruines technologiques. La menace est partout, une guerre se déclare mais Syn ne veut plus tuer ses semblables…

Edition : L’Atalante

 

Mon Avis : Vincent Gessler est un jeune auteur suisse qui publie ici son premier roman après plusieurs nouvelles. De plus ce roman a gagné le prix Julia Verlanger aux Utopiales 2010 récompensant les romans de Science-Fiction et de Fantasy. Ajouté à cela une couverture somptueuse de Yoz (alias Johann Bodin) et me voilà avec le livre dans ma PAL. A noter que vous pouvez retrouver l’image complète de la couverture sur le blog de Yoz ici.

On suit ici les aventures de Syn trappeur  qui passe une grande partie de sa vie à chasser lesDiasols, des robots, seuls êtres représentant encore l’ancien temps et qui n’ont aucune pitié pour les humains. Pour cela Syn est accompagné de son plus fidèle allié et son seul véritable ami, son loup Ack. Un jour tout va changer pour syn, un jour la guerre va éclater et provoquer des grands bouleversements.

Je dois dire que ce qui frappe en lisant ce livre c’est la lenteur de sa construction, l’auteur donne l’impression de rester immobile dans ce monde Post-Apocalyptique. Et pourtant je dois dire que je ne me suis pas ennuyé du tout. L’auteur met en place lentement son univers à travers des descriptions riches et travaillés nous faisant découvrir des lieux magnifiques. C’est ces lenteurs et aussi les dialogues réduits au strict minimum qui rendent ce livre pour moi attrayant et j’ai été happé en quelques pages par ces descriptions magnifiques.

Les personnages sont habilement travaillés, cohérents et plaisants. Personne n’est parfait dans ce monde mélange de nature et de technologies modernes. Chaque protagonistes à ses blessures, ses faiblesses, ses envies et ses espérances ce qui fait qu’on s’accroche facilement et rapidement à eux. L’auteur nous fait découvrir peu à peu une humanité qui, certes ne possède plus vraiment de technologies, est toujours en proie à ses passions qui le hantent tel que la guerre, la souffrance ou encore l’amour.

Le style de l’auteur est magnifique, dense et plaisant, on sent que l’auteur attache une grande importance à l’écriture d’une grande finesse traçant, pour le lecteur, avec ses phrases, un univers complexe et magnifiques et des personnages délicats et attachants. Tout est fait dans ce livre de lenteur, de contemplation et de réflexion sur soi et pourtant on accroche et j’ai eu du mal à lâcher ce livre.

J’aurai juste quelques réflexions à faire je trouve que Syn évolue un peu trop rapidement, même si c’est vrai certains évènements l’y oblige, je trouve sa facilité d’acceptations déconcertante. Concernant le dernier chapitre, l’épilogue, pour moi il m’a paru de trop comme si l’auteur voulais offrir une vraie fin. De plus à force de rester trop contemplatif dans son univers l’intrigue manque légèrement de profondeur. Mais rien de bien méchant devant cet excellent livre de Science-Fiction.

En Résumé : Un excellent livre de science-fiction dans un univers Post-Apocalyptique magnifiquement décrit avec des personnages attachants et complexe le tout écrit avec un style magnifique et d’une grande finesse. Un roman qui offre des images magnifiques à l’esprit; si vous cherchez de l’action passez votre chemin.

 

Ma Note : 8,5/10

La Route – Cormac McCarthy

la-route.jpg Résumé : L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie.

 

Edition : Editions de L’Olivier

 

Mon Avis : Etant fan des histoires se plaçant dans un monde post-apocalyptique je ne pouvais pas passer à côté de ce livre de Cormac McCarthy, prix pullitzer de l’année 2007. Je dois dire que la couverture est on ne peut plus classique un font blanc avec le titre du livre en lettre rouge et pourtant je trouve qu’elle retranscrit plutôt bien l’impression laissé après lecture de ce livre.

Le monde est dévasté et couvert de cendres, le soleil est caché derrière des nuages remplis de cendres, Les rivières et les ruisseaux ne portent plus que des eaux boueuses et impropres et l’humanité survit comme elle le peut. On suit dans ce livre le périple d’un père et son fils qui se dirigent vers le sud en espérant y trouver des régions plus chaudes et aussi, peut être, des endroits encore civilisés.

Ce qui surprend dès les premières lignes de ce livre c’est l’écriture utilisée par l’auteur. Une écriture dépouillée à l’extrême, simple au possible jouant avec les ponctuations et les conjonctions tel que « et », et pourtant terriblement efficace. De plus ici pas de chapitre, que des paragraphes contant un moment du voyage de nos héros. Les personnages sont sans nom appelés « L’homme » et « Le Petit » ou « Lenfant » comme si leur donner un nom était synonyme d’espoir, complètement dépersonnalisé et pourtant tellement attachants.

Ici aucune intrigue compliquée ou complexe, de l’apocalypse qui a ravagé le monde jusqu’a en cacher une partie de la luminosité du soleil on ne sera rien. On ne sera pas grand chose non plus du père et de son fils, l’auteur se contentant de les suivre sur cette route remplie de souffrances, de désespoirs mais aussi de rêve et de survie. Seule quelques souvenirs de l’homme d’avant la catastrophe, l’enfant étant né après n’en possédant pas, viennent édulcorer ce récit tel des mythes ou des rêves dans ce monde remplis de gris.

Ce roman est poignant et ne laisse pas indifférent que ce soit par l’existence des héros limité à la survie et à marcher dans un monde rempli d’horreurs ou l’humanité est retournée en grande partie a un état de barbarie extrême de voleurs, cannibales et pire encore. On ressent la douleur et la souffrance, l’auteur nous met mal à l’aise nous effraie et pourtant par moment on est émerveillé par cet espoir qui transparaît à travers cet enfant, ces découvertes. Les émotions sont brèves et pourtant sonnent tellement justes.

Ce livre vous prend par les tripes devant une telle noirceur et un tel malaise de l’avenir de notre monde et pourtant une étincelle d’espoir subsiste. On est loin des romans d’action et d’aventure remplis de rebondissements. Icic tout est seulement question de survie et de marche, et je dois dire que je suis sorti de ma lecture conquis par cette histoire.

En Résumé : Un excellent roman de Science – Fiction qui mérite amplement d’être lu pour se rendre compte par soi même de sa valeur. Un roman qui ne laissera pas indifférent par une écriture épurée au maximum et pourtant terriblement efficace, un voyage pour la survie entre son père et son fils dans un monde en train d’étouffer et qui survie des fois par les pires actions possible.

 

Ma Note : 9/10

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