Résumé : Dans un futur indéterminé, une guerre nucléaire totale est sur le point d’éclater. Afin de sauver la Terre, des espèces extraterrestres en prennent possession, après avoir fait montre de leur force en annihilant l’Afrique. Ils y imposent des règles draconiennes visant à rétablir l’équilibre écologique. Un siècle plus tard, notre planète est redevenue un paradis, un « monde souvenir », où les riches xénoïdes viennent faire du tourisme.Mais derrière l’image d’Épinal, les conditions de vie des Terriens sont loin d’être idylliques.
Buca, la prostituée, Moy, l’artiste métis ou Alex, le scientifique de génie, tous n’aspirent qu’à une seule chose : fuir… partir… s’exiler… quitter la Terre… par tous les moyens !
Edition : Mnémos
Mon Avis : Voilà un livre qui me tentait depuis un petit moment, de la Science Fiction Cubaine c’est plutôt rare pour être remarqué. De plus je trouve la couverture, illustrée par Alain Brion, vraiment superbe. Alors quand j’ai vu que l’auteur était aux Imaginales d’Epinal, je n’allais pas laisser passer ma chance de repartir avec un exemplaire dédicacé. Bien entendu il est à noter qu’aucune propagande de Lelf ne fut effectué sur ma petite personne concernant ce livre … ou presque.
L’Humanité est au bord de l’extinction sous sa propre folie et une guerre nucléaire mais plusieurs espèces extraterrestres viennent s’imposer de force et ainsi sauver l’humanité. Mais voilà la terre tombe sous le joug de ces nouvelles races et se transforme en lieu pour touristes alien. A travers les sept nouvelles qui composent ce recueil l’auteur nous offre une transposition dans la SF de la vie à Cuba, où chaque nouvelle offre un point de vue à chaque fois différent sur la société et la façon d’y survivre. Le portrait est assez sombre et sans espoir chacun voulant fuir la terre qui n’est plus qu’un lieu de survie, et non de vie et de plaisir. Je dois dire qu’on se trouve pris dans ces histoires sombres, tristes mais pourtant jamais réellement sans espoirs.
Les personnages sont vraiment tous hétéroclites et offre un point de vue différent de la société que ce soit la prostituée, le sportif, le scientifique, l’artiste, l’enfant ….. chaque personnage à ses propres émotions, ses propres besoins, ses propres désirs et surtout ses propres souffrances, ses propres blessures mais aussi son propre point de vue sur la vie sur terre sous le joug des Xénoïdes, ces extraterrestres qui imposent leurs façons de vivre pour le bien être de l’humanité. On pleure, on rit, on souffre avec eux malgré que l’écriture de l’auteur les rendent par moment un peu froids mais on ne peut nier leurs épreuves et leurs envie de libertés.
A travers tous ces textes l’auteur nous parle de sujets vraiment importants et sensibles tels que le tourisme sexuel, l’envie de fuite des gens pauvres vers des endroits meilleurs, la fuite des cerveaux, l’exportation des artistes et de leur art ou encore de la corruption qui est devenu un véritable fléau. Mais il parle aussi de la seule façon de survivre quand on ne possède rien; par le sport, la prostitution, la violence et il le fait sans s’imposer où nous imposer ses idées; il nous délivre un constat. Finalement Yoss ne fait pas que prendre référence à Cuba mais à de nombreux pays actuels où la situation est très dégradée. Un livre fort, qui fait réfléchir et qui nous ouvre les yeux sur ce que vivent certains peuples. De plus le choix de mettre cette souffrance à la planète terre en entier nous permet de mieux nous y identifier.
La plume de Yoss est plutôt froide dans ces descriptions de l’histoire et dans sa façon de raconter mais pourtant ce côté austère permet de s’immerger complètement dans ces histoires remplis de souffrances, de blessures mais aussi, d’espoirs. Les nouvelles sont d’ailleurs écrite de telles façons qu’elles sont d’une façon liés les unes aux autres et permet de faire monter la tension et marquant le lecteur même si je dois dire que toutes les nouvelles ne m’ont pas autant touchés. Je n’ai pas accroché à une en particulier, « L’Equipe Champion », ce sportif qui cherche à fuir la terre par le sport, je ne sais pas, elle ne m’a pas accroché, j’ai trouvé que le match manquait d’intensité et les personnages n’arrivaient pas à à montrer leurs émotions et leurs souffrances. C’est le seul bémol de ce recueil qui au final est poignant et sombre, qui m’a offert un très bon moment de lecture et ne laisse pas indifférent le lecteur.
En Résumé : Voilà un recueil de nouvelles fortes, qui devrait marquer le lecteur en nous dévoilant les souffrances de certains pays à travers des textes de science-fiction. Les personnages n’ont qu’une envie fuir ce totalitarisme et on s’accroche à eux, on rit, on souffre avec eux malgré que par moment ils soient un peu froids. La plume de l’auteur est un peu austère et froide mais finalement sert très bien ce récit sombre et saisissant.
Ma Note : 8/10